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samedi 23 avril 2011

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Situation de la musique à Paris-
Sorbonne

Depuis des années, l'association « Musique en Sorbonne » a œuvré efficacement pour la formation des étudiants de Musicologie à la pratique collective et pour le rayonnement de notre université à travers les concerts donnés par le Chœur et Orchestre de l'Université Paris-Sorbonne. Je lui en suis très reconnaissant. Mais la situation est nouvelle depuis quelques mois.

D'une part, l'UFR de Musique et Musicologie s'ouvre à de nouveaux partenaires ; notre université s'attache à maîtriser son devenir et ses projets dans le cadre des responsabilités et compétences élargies ; la construction du PRES Sorbonne Universités crée de nouvelles perspectives et autorise de nouvelles ambitions.

D'autre part, la direction de l'association « Musique en Sorbonne », sourde à nos demandes et fermée à toute concertation, n'est pas en mesure de répondre aux attentes de l'université dans ce nouveau contexte.

C'est pourquoi la convention qui lie l'université à l'association jusqu'au 28 octobre 2011 ne sera pas reconduite.

Je charge la direction de l'UFR de Musique et Musicologie de mettre en place un comité de pilotage, dans un esprit ouvert, en lien avec les établissements du PRES et d'autres institutions partenaires, pour créer une nouvelle structure destinée à la fois à accueillir nos étudiants au sein d'une formation de haut niveau, à assurer une programmation de qualité en relation avec la politique pédagogique, culturelle et scientifique de l'université, et à inscrire nos activités musicales dans le nouveau paysage universitaire non seulement parisien, mais aussi national et international.

Professeur Georges Molinié,
Président de l'Université Paris-Sorbonne

 

samedi 23 avril 2011

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Hommage à la cantatrice allemande
Waltraud Meier

La cantatrice allemande Waltraud Meier a été honorée avec ce qui est considéré comme étant la plus importante distinction du monde de l'opéra, l'Anneau Lotte-Lehmann, du nom de la grande artiste lyrique germano-américaine décédée en 1976, annonce l'Opéra de Vienne (Staatsoper) dans un communiqué.

La distinction a été remise sur la scène à l'artiste par le directeur général de l'Opéra de Vienne, le Français Dominique Meyer, Waltraud Meier, âgée de 55 ans, étant seulement la quatrième cantatrice à avoir le droit de porter cet anneau.

Seules les cantatrices allemandes Leonie Rysanek, à partir de 1979 et jusqu'à sa mort, en 1998, et Hildegard Behrens, de 1999 jusqu'à son décès, en 2009, avaient porté avant elle cet anneau prestigieux remis à Lotte Lehmann (1885-1976) en 1955 sur décision unanime de l'Association des solistes du Staatsoper.

Née à Würzbourg (sud de l'Allemagne) en 1956, Waltraud Meier passe pour être une des meilleures interprètes des opéras de Richard Wagner (Kundry dans « Parsifal », Ortrud dans « Lohengrin », Sieglinde dans « La Walkyrie », Waltraute dans « Le Crépuscule des Dieux », Isolde dans « Tristan et Isolde », Vénus dans « Tannhäuser »). Elle s'est fait aussi un nom dans des opéras de Ludwig van Beethoven (Léonore dans « Fidelio »), Giuseppe Verdi (Amneris dans « Aïda », Eboli dans « Don Carlos ») ou encore Richard Strauss (« Ariane à Naxos »).

Elle a fait ses débuts à l'Opéra de Vienne en 1987 dans le rôle de Kundry dans « Parsifal », rôle qu'elle interprète de nouveau cette saison, notamment les 24 et 27 avril. Au total, elle a déjà donné 127 représentations sur la scène du Staatsoper.

C'est également dans le rôle de Kundry, pour ses débuts en 1983 au Festival de musique wagnérienne de Bayreuth, qu'elle avait percé sur la scène internationale.

Depuis, elle fréquente régulièrement les plus grandes scènes du monde: Metropolitan Opera de New York, Scala de Milan, Covent Garden à Londres, l'Opéra de Paris, les Opéras de Berlin, le Staatsoper de Vienne... Sauf Bayreuth, où elle ne chante plus depuis longtemps à la suite d'un différend avec le patriarche dictatorial Wolfgang Wagner, décédé depuis en 2010.

samedi 23 avril 2011

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Oberon, dernier opéra de Weber,
au Capitole de Toulouse

Véritable conte des Mille et une Nuits, avec rebondissements, sens de l'exotisme et du merveilleux, l'opéra romantique Oberon, de Weber, est présenté au Théâtre du Capitole de Toulouse dans une nouvelle mise en scène de Daniele Abbado et une distribution de haute tenue.

Cet étrange opéra, où musique et chants alternent avec des récitatifs, introduit dans un monde irréel mêlant chevalerie, génies et elfes, pirates... autour du roi Oberon qui doit regagner l'amour de son épouse Titania.

Les tableaux évoluent constamment, du royaume d'Oberon au harem du calife à Bagdad, puis sur une mer déchaînée, ou encore au palais de l'émir à Tunis. Une succession pouvant rendre très lourde la mise en scène. Mais Daniele Abbado a fait le choix d'un décor presque unique, où les changements de lieux sont marqués par une simple maquette de palais en modèle réduit ou des vidéos projetées sur le fond de la scène.

Par ailleurs, les rôles parlés de l'œuvre de Weber sont tenus dans cette version par un seul narrateur qui conduit l'intrigue, pour éviter « le déséquilibre entre les chanteurs et les comédiens très présents dans l'œuvre originale », explique la dramaturge franco-allemande Ruth Orthmann, qui a réécrit les dialogues parlés pour simplifier l'intrigue.

Ce choix laisse alors toute leur place aux chanteurs et aux musiciens de l'Orchestre du Capitole dirigés par le chef israélien Rani Calderon. Pour le directeur musical de l'Opéra de Santiago du Chili il s'agit d'un opéra « complexe », mené avec sensibilité par l'orchestre.

Dans les rôles-titres - « quasiment impossibles à chanter » selon Rani Calderon - le ténor Klaus Florian Vogt apporte au sire Huon de Bordeaux une force qui convient à son personnage de « Heldentenor » ou « ténor héroïque », tandis que la soprano Ricarda Merbeth triomphe dans celui de la femme qu'il enlève, Rezia.

La distribution est notamment complétée par le ténor Tansel Akzeybek (Oberon), le baryton Arttu Kataja (Scherasmin) et la mezzo-soprano Roxana Constantinescu (Fatime), bien soutenus par le Chœur du Capitole.

Oberon a été créé à Londres le 12 avril 1826, à Covent Garden, sous la direction du compositeur et avec un livret en langue anglaise de James Robertson Planché. Carl Maria von Weber devait décéder à peine deux mois plus tard, le 5 juin.

 

samedi 23 avril 2011

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e Printemps de Bourges

Côté billetterie, le festival devrait faire le plein, après une édition 2010 complète (59.400 places payantes vendues, pour une fréquentation globale de 240.000 personnes sur la durée du festival), selon Daniel Colling.

Le trente-cinquième Printemps de Bourges, qui s'ouvre mercredi jusqu'au 25 avril, sera le festival des consécrations pour le rap français et Yael Naim, invitée à y tenir une résidence, mais aussi celui des premières fois, avec notamment les débuts sur scène de Mélanie Laurent.

Comme l'année dernière, le Printemps de Bourges a choisi de ne pas miser sur quelques grosses têtes d'affiche et de privilégier une programmation axée sur la qualité scénique et les révélations françaises et internationales (Cascadeur, Anna Calvi, Agnès Obel, James Blake).

« C'est un peu l'image de marque du Printemps maintenant, note son directeur Daniel Colling auprès de l'AFP. On ne peut plus faire la course à la surenchère des cachets pour avoir les grandes stars et on est condamné à jouer sur l'artistique, ce qui est plutôt bien ».

Davantage encore que lors des précédentes éditions, les programmateurs ont organisé des soirées thématiques, centrées autour d'une couleur musicale, davantage que sur une succession d'artistes.

« Cela correspond davantage à la manière des 16-30 ans d'écouter de la musique. Ils peuvent aller voir un artiste pendant quelques titres, puis passer à un autre, aller boire une bière. Pour eux, se retrouver tous ensemble à écouter la même musique est un acte social », explique Daniel Colling.

La désormais traditionnelle « Rock'n'Beat Party », qui mêle concerts rock et électro de 20H00 à 5H00 le samedi, accueillera cette année quelques-uns des groupes les plus en vue de la saison dont Metronomy, The Do, The Bewitched Hands ou Ratatat.

Elle sera suivie le dimanche par une grande soirée reggae autour de Tiken Jah Fakoly, Alborosie ou encore Chinese Man.

Pour la première fois, le Printemps de Bourges offrira jeudi sa plus grande scène (Le Phénix) au hip-hop, une forme de reconnaissance pour ce type de musique sous-médiatisée alors que Sexion d'Assaut, La Fouine ou Soprano - tous présents au festival - caracolent en tête des ventes.

Un plateau metal et une soirée pop-folk (avec Aloe Blacc, Angus et Julia Stone et Katerine entre autres) sont programmés en parallèle vendredi. Ce jour-là, le Printemps proposera également une création autour des échanges musicaux entre la France et l'Afrique, baptisée « Yeke, Yeke ».

Des artistes occidentaux (Yael Naim, Piers Faccini) y interprèteront des chansons africaines, tandis que leurs collègues du continent noir (Mory Kante, Vieux Farka Touré) revisiteront des titres de Gainsbourg ou Claude François.

Tout juste auréolé de la Victoire de l'artiste féminine de l'année, Yael Naim est l'invitée du festival pour une résidence de trois jours.

Autre révélation de l'année, la jeune Zaz jouera en ouverture avec Cali et Ben L'Oncle Soul.

Le public devrait également assurer un triomphe à Catherine Ringer, qui y fera son grand retour sur le devant de la scène après le décès de son compagnon des Rita Mitsouko, Fred Chichin.

Le Printemps verra aussi les premiers pas sur scène d'une toute jeune chanteuse, l'actrice Mélanie Laurent, qui publie en mai son premier album.

Côté billetterie, le festival devrait une nouvelle fois faire le plein, après une édition 2010 complète (59.400 places payantes vendues, pour une fréquentation globale de 240.000 personnes sur la durée du festival), selon Daniel Colling. Le Printemps de Bourges, dont le budget s'élève à 4,4 millions d'euros a dû faire face à une baisse des subvention publiques, « compensées par des partenaires privés », a-t-il indiqué.

samedi 23 avril 2011

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Le rap dans tous ses états triomphe
au Printemps de Bourges

Le rap français dans toute sa diversité a triomphé jeudi soir au Printemps de Bourges qui avait pour la première fois offert sa plus grande scène à quelques uns des groupes les plus populaires du moment.

Seth Gueko, Akhenaton et Faf Larage, La Fouine, Soprano et Sexion d'Assaut n'ont pas totalement réussi à remplir le chapiteau du Phénix et ses 6.000 places.

Mais de nombreux adolescents et quelques familles avaient fait le déplacement pour ce plateau exceptionnel, où Sexion d'Assaut faisait office de tête d'affiche, fort de son triple album de platine (350.000 exemplaires vendus).

Le collectif parisien a démarré sur les chapeaux de roue avec ses tubes « Casquette à l'envers«  et « Paris va bien ».

Tous vêtus de joggings blancs, les sept rappeurs de la Sexion se sont succédés sur scène pour faire la démonstration de leur maîtrise du flow, sur des boucles souvent minimalistes.

Soutenus seulement par un DJ, ils ont cependant eu du mal à emballer la salle. Un problème auquel ont également été confrontés Akhenaton et Faf Larage, qui se sont récemment associés pour un album hommage au rap new yorkais.

Leur impressionnante technique pour rapper des textes ciselés a souvent pris le pas sur la musique.

Les vraies stars de la soirée ont été La Fouine et Soprano.

Applaudi à tout rompre par un public qui scandait son nom et tambourinait sur les gradins, le premier a montré les deux facettes de son rap.

Arrivé sur la scène avec veste à paillette, chaîne en or, lunettes noires et casquette, il a démarré son show par un rap version « ego trip », invitant le public à l'acclamer et avertissant que le concert était filmé pour « La Fouine History ».

Au bout de quelques titres et un clin d'œil à Kanye West, il s'est défait de cette panoplie bling-bling pour continuer le concert en simples bras de chemise et adopter des accents nettement plus variétés.

Le rappeur a même pris la guitare pour un morceau en hommage à son père, avant d'enchaîner sur une reprise du tube des années 80's de Cookie Dingler « Femme libérée« , version Trappes.

Soprano a aussi joué de ses multiples influences, ponctuant son concert de références à Bob Marley, Michel Berger, Tupac Shakur et même Beethoven, lorsqu'un de ses musiciens a joué quelques notes de la « Lettre à Elise« .

Sobre et efficace, maîtrisant un Phénix aux anges, il a enchaîné les tubes (« Hiro« , « Regarde-moi »...), entrecoupant son rap sensé et familial de messages à l'adresse des « enfants victimes de la guerre » en Côte d'Ivoire et en Libye et d'hommages à un public « de toutes les couleurs ».

La soirée s'est déroulée sans incident notable. Sous le chapiteau du Phénix, le festival avait déployé un service d'ordre discret mais aux aguets. A l'extérieur, stationnaient une dizaine de fourgons de CRS et des policiers à cheval.

Pendant les concerts, les artistes avaient appelé le public à maintenir une « bonne ambiance » et à faire de la soirée une « réussite ». A l'image de Faf Larage, plusieurs d'entre eux ont souligné l'importance de ce plateau, remerciant le Printemps de Bourges d'avoir pris le « risque » de cette « première », alors que « les gens ont des a priori, ont peur du rap ».

En revanche, aucun n'a évoqué la situation de Skyrock, premier support de diffusion des musiques urbaines en France, actuellement en proie à un conflit d'actionnaires.

samedi 23 avril 2011

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Première grande scène pour
Catherine Ringer solo

Le Printemps de Bourges a offert jeudi à Catherine Ringer sa première grande scène nationale, où l'ex-chanteuse des Rita Mitsouko a pu rôder son premier album solo trois ans et demi après la mort de son compagnon Fred Chichin.

C'est une chanteuse radieuse et sautillante qui bondit sur la scène du Palais d'Auron pour entamer « Vive l'amour », une ode à la vie qui ouvre également son nouvel album, « Ring n'roll » (sortie le 2 mai). Un disque qu'elle dit avoir commencé à composer dès 2009, peu après la mort de Fred Chichin, emporté par un cancer foudroyant fin 2007, et qu'elle a commencé à chanter dans des enceintes plus modestes.

Dans les travées bondées de la salle berruyère (2.400 places), le public est en moyenne plus âgé que les 15-30 ans qui constituent la majorité des spectacteurs du Printemps. Il a plutôt l'âge des Rita Mitsouko que celui du duo de jeunes pousses moulées dans des robes fendues, Brigitte, qui a ouvert la soirée.

Vêtue d'un pantalon noir et d'un top assorti, les cheveux sagement rangés en une longue tresse, la grande Catherine sautille, se déhanche, se trémousse, siffle, fait glisser des graves aux aigus cette voix inimitable et intacte.

« On fait un peu de Rita Mitsouko ? », demande-t-elle après quelques titres de son nouvel album.

« Ouais », hurle le public, qui manifestement n'attend que ça.

« Ok », dit-elle, puis entame « La Jalousie », premier de trois hommages à l'ancien groupe qui a fait sa gloire.

Si le spectacle est résolument tourné vers l'avenir, vers ce nouvel album solo censé tourner la page Rita Mitsouko, le fantôme de Fred Chichin plane. Le fils du couple, Raoul Chichin, même silhouette élancée que son père, tient la guitare, multiplie les solos sous le regard complice et fier de sa mère.

Dans sa poignante chanson « Mahler » (prononcer: malheur...), dont la musique est calquée sur le célèbre adagietto de la 5e symphonie du compositeur, elle s'adresse directement à son ancien compagnon. Cette chanson, « c'est pour qu'on fasse notre deuil de Fred ensemble », explique-t-elle au public.

« Si tu n'étais pas mort, je serais avec toi », chante-t-elle, seule en scène, la voix grave. « Si tu étais vivant, on serait bien ensemble (...) C'est beau comme on s'aimerait ». Silence de cathédrale dans l'assistance, séquence émotion.

L'infatigable Catherine Ringer enchaîne ensuite les titres plus ou moins entraînants voire dansants, de son nouvel album, dont « Z bar », « Punk 103 » ou l'intrigant « Pardon ». Autour d'elle, les deux guitares, la batterie et le clavier ne chôment pas. Le public semble apprécier, mais sans enthousiasme débordant.

Le concert se termine par un double hommage aux « Rita »: en final, une version survitaminée du « Petit train ». Puis, en rappel, un autre « classique » du groupe: un électrisant « C'est comme ça » qui permet à la Ringer de donner toute sa mesure dans l'un des plus grands succès de sa carrière. Et à son fils Raoul d'étaler ses talents de guitariste.

Cette fois la salle se lève en hurlant de joie, totalement conquise.

samedi 23 avril 2011

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Les artistes ont du mal à monter
des tournées

Une étude menée sur quatre ans par le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), témoigne de la difficulté des artistes en développement à se produire en tournées, selon de premiers éléments dévoilés au Printemps de Bourges.

Le CNV a engagé une étude à partir de données recueillies dans les dossiers de demande d'aide à la production déposés entre 2006 et 2009 par de jeunes artistes, mais aussi par des musiciens plus confirmés comme Thomas Dutronc ou Jean-Louis Murat.

Au total, 650 projets menés par 515 artistes et représentant 11.029 dates ont été étudiés.

Sur cet échantillon, 56% des dates étaient présentées dans des jauges inférieures à 500 places et chaque projet comptait en moyenne 17 dates.

Sur la période 2006-2009, l'étude fait apparaître une baisse de 5% du nombre moyen de dates par projet, ainsi qu'une baisse de 22% de la durée moyenne par projet et un recul de 21% de la fréquentation.

Le nombre d'artistes et de techniciens par projet a lui aussi diminué de 11%.

En moyenne en 2009, les charges s'élevaient à 68.653 euros par projet (-8% sur la période 2006-2009) et les produits à seulement 59.120 euros (-12% sur la période).

samedi 23 avril 2011

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Les droits d'auteur issus du
spectacle vivant en baisse de 4 % en
2010

Les droits d'auteurs générés par le spectacle vivant ont reculé de 3,8% en 2010, après dix années de hausse, en raison d'une forte chute du revenu des tournées, a annoncé la Sacem vendredi lors d'une conférence de presse dans le cadre du Printemps de Bourges.

Les droits d'auteur générés par le spectacle vivant ont reculé de 3,8% en 2010, après dix années de hausse, en raison d'une forte chute du revenu des tournées, a annoncé la Sacem vendredi lors d'une conférence de presse dans le cadre du Printemps de Bourges.

Les droits d'auteur issus du spectacle vivant ont totalisé 75,5 millions d'euros en 2010, soit 9,2% de la totalité des droits d'auteur perçus par la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem).

« Il s'agit d'une première dans ce secteur qui avait, depuis une dizaine d'années, connu une croissance continue », a souligné la Sacem.

Selon la société, cette baisse s'explique « principalement » par une « forte chute des revenus des tournées », qui reculent de 14%.

Ces dernières représentent une part très importante des droits (35%) mais un tout petit nombre de séances (4%), mettant en exergue la « forte concentration » qui règne dans ce secteur, a relevé la Sacem.

« Le recul des droits en 2010 est la conséquence directe de l'absence de dates de très grandes stars françaises comme Johnny Hallyday ou Mylène Farmer », a noté Claire Giraudin, responsable des études à la Sacem.

Le Top 20 des concerts représente à lui seul en moyenne sur 5 ans 20% des droits perçus dans le spectacle vivant, a rappelé la Sacem.

En 2010, les cinq spectacles qui ont généré le plus de droits d'auteur sont tous français, avec dans l'ordre : Mozart l'opéra rock, Age tendre et Têtes de bois, Christophe Maé, -M- et Jacques Dutronc.

Suivent AC/DC, U2, Indochine, Muse et Eddy Mitchell.

 

samedi 23 avril 2011

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Les « Jeunes oreilles » belges au
centre des 5e Journées
européennes de l'Opéra

Une petite centaine de maisons d'opéra participeront les 7 et 8 mai prochains aux Journées européennes de l'Opéra qui se dérouleront simultanément dans 23 pays. La cinquième édition de cet événement qui a pour thème central les « Jeunes oreilles » a été dévoilée mercredi à La Monnaie à Bruxelles.

Lors des Journées européennes de l'Opéra, les opéras de toute l'Europe ouvrent leurs portes au grand public. Le but est de s'adresser à un autre public et de l'amener à s'intéresser à l'art lyrique. « L'opéra ne doit pas être réservé à l'élite mais doit être quelque chose dont chacun peut profiter », a résumé la commissaire européenne de la Culture Androulla Vassilliou. Les Journées sont placées cette année sous le signe de la jeunesse. Les enfants et jeunes adultes pourront ainsi faire connaissance gratuitement avec tous les aspects de l'opéra le 7 mai à la Monnaie. Les visiteurs pourront notamment entendre le chœur de l'institution bruxelloise mais aussi faire connaissance avec des films dans lesquels l'opéra joue un rôle central et assister à des performances dansées. L'Opéra Royal de Wallonie à Liège ouvrira, quant à lui, ses portes le 8 mai aux jeunes pour toute une série d'activités et d'ateliers. Enfin, la chaîne culturelle européenne ARTE consacre le 7 mai une journée entière à l'opéra et programme notamment une représentation de « Werther » de Jules Massenet ainsi que le « Rigoletto » de Verdi. Plus d'informations : https://www.operadays.eu (TIP)

samedi 23 avril 2011

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Skyrock : les producteurs de
musique indépendants s'inquiètent

L'Union des producteurs phonographiques indépendants (UPFI) s'inquiète des conséquences du conflit entre actionnaires de Skyrock, rappelant l'importance de la radio pour la diffusion des musiques urbaines.

« Face aux évènements qui secouent Skyrock, les producteurs de musique indépendants tiennent à manifester leur attachement à cette station et leur inquiétude pour son avenir », ont-ils indiqué jeudi, dans un communiqué.

« Par son format unique en France, positionné résolument sur les musiques urbaines, cette radio a permis de révéler des dizaines et des dizaines d'artistes français issus de la scène rap, hip-hop, ou groove », rappelle l'UPFI.

Si l'organisation juge qu'il ne lui « appartient pas de se positionner en faveur de tel ou tel actionnaire ou dirigeant », elle demande qu'une « solution, quelle qu'elle soit, lui permette d'assurer son développement et sa pérennité ».

Le Crédit Agricole a annoncé mercredi le rachat 30% de Skyrock à Axa Private Equity, actionnaire principal de la radio (70% du capital) qui était en conflit avec son fondateur Pierre Bellanger.

samedi 23 avril 2011

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Cortex, victime de la morale d'État

Le tribunal correctionnel de Paris jugera jeudi Sébastien Gozlin, alias « Cortex », un jeune rappeur d'Evry qui se produit sur internet, pour des propos jugés injurieux envers la police et l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Le procès se tiendra à 13H30 devant la 17e chambre correctionnelle.

Sébastien Gozlin a été cité directement par le parquet de Paris pour « injure publique envers un corps constitué », ainsi qu'envers un ministre.

Les propos poursuivis sont ceux d'une chanson diffusée en août 2010 sur YouTube, des propos tels que « La police française, c'est que des gros pédés ».

Si Brice Hortefeux est visé par certaines paroles, il ne s'est pas constitué partie civile dans ce dossier.

« Cortex » n'est pas un rappeur labellisé mais s'autoproduit comme nombre de jeunes artistes, avec une diffusion principalement sur internet. Son dernier album, sorti en décembre, s'intitule « Instinct meurtrier ».

« Je suis un jeune de quartier et moi aussi je me sens menacé quand on attaque la banlieue », avait alors répondu le rappeur dans un communiqué.

samedi 23 avril 2011

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Yael Naim et David Donatien :
notre musique naît de nos disputes

Yael Naim, consacrée artiste féminine de l'année aux Victoires de la musique, chante de douces et délicieuses mélopées. Pourtant, c'est de « tensions » et de « disputes » avec son complice David Donatien que naît cette pop teintée de jazz et de soul, expliquent les deux musiciens à l'AFP.

Difficile de croire quand on en entend la mélodie sereine de « New Soul » ou qu'on voit la complicité évidente qui les unit, que ces deux-là se regardent parfois en chiens de faïence.

Pourtant, « quand on fait de la musique j'arrive à l'énerver à un point ! », avoue en riant aux éclats Yael Naim, invitée en résidence jusqu'à samedi au Printemps de Bourges.

« Des fois ça va très loin : je ne comprends même pas comment il ne comprend pas que j'ai raison! Ca me dépasse complètement et inversement, je crois. Mais c'est aussi là qu'on trouve des clés », dit la chanteuse franco-israélienne.

« La musique qu'on fait est vraiment issue de ces tensions entre nous, souligne David Donatien. On a des univers musicaux très éloignés et il faut qu'on étire au maximum la chose pour que ça rejoigne les deux bouts et c'est ce qui crée notre identité ».

L'atypique duo s'est formé en 2004. Yael (auteur, compositeur et interprète) et David (multi-instrumentiste, producteur et réalisateur) s'enferment pendant deux ans et demi dans un deux-pièces de Bastille pour composer un album pop-folk « Yael Naim » en hébreu et en anglais.

Le titre « New Soul », choisi par une grande marque d'ordinateur pour une de ses campagnes publicitaires, leur procure un inattendu succès mondial.

Paru fin 2010, leur deuxième album « She was a boy » influencé par Nina Simone et le jazz de la Nouvelle-Orléans, a confirmé ce succès naissant et a valu au duo la Victoire de... l'artiste féminine de l'année.

David Donatien est de fait longtemps resté dans l'ombre de la radieuse jeune femme aux longues boucles brunes. Désormais, son nom apparaît sur la pochette de leur album et il est de toutes les interviews.

Au début, « on m'a demandé ce que ce faisais là, je me suis fait virer quelques fois, se souvient le musicien. Au bout d'un moment, on s'est dit qu'on allait juste indiquer qu'on était deux pour que les gens comprennent ».

« C'est le fruit de deux personnes même si ce sont les compositions de Yael. C'est un travail de nuits blanches, d'acharnement de deux personnes », souligne-t-il.

Les deux complices accueillent avec une étonnante sérénité le succès et les honneurs. Un recul que Yael Naim, qui a grandi en Israël, attribue à des débuts « traumatisants ».

Tout juste débarquée à Paris à l'âge de 22 ans, elle est révélée par la comédie musicale « Les Dix Commandements ».

« Je rêvais du cliché du succès avec tous ces trucs un peu enfantins. Mais, très vite, je me suis rendu compte que je travaillais avec les mauvaises personnes et que j'étais complètement malheureuse », confie-t-elle.

« A partir de ce moment là, je rêvais de trouver un moyen de faire de la musique et que ça dure. Mais je ne savais pas comment le faire et la rencontre avec David m'a beaucoup appris, sourit-elle. Ce qu'on aime le plus, c'est pouvoir faire de la musique sans délai, dans un rythme assez naturel, pas dans un but de sortie ».

« C'est facile à dire une fois que tu l'as, mais le succès, ce n'est vraiment pas ce qui nous a motivé, ajoute David Donatien. Notre seule crainte c'est de ne pas pouvoir continuer à faire notre musique ».

samedi 23 avril 2011

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Concert de soutien pour L'Humanité
le 2 mai à Paris

40.000 « teufeurs » attendus au traditionnel rassemblement techno du 1er mai

Environ 40.000 « teufeurs » sont attendus sur la base militaire de Laon-Couvron (Aisne) pour le traditionnel rassemblement techno du 1er mai, autorisé par les autorités et placé sous haute-surveillance du 29 avril au 2 mai, a indiqué la préfecture.

Plus de 170 artistes de toute la France, mais aussi de Belgique, du Royaume-Uni ou d'Italie, sont attendus sur ce terrain de 200 hectares mis à disposition par l'Etat.

« Les sound system sont des groupements d'artistes fondus de musiques électroniques cherchant à créer des sons nouveaux à partir notamment de platines, de sonos, d'instruments ou de CD revisités », explique Mickaelle Thibault, présidente de l'association organisatrice du N.O.I.S.E Festival.

« C'est très différent d'une rave-party ou d'un teknival, qui peuvent prendre des formes très libres et très anarchiques. Ici, nous avons une organisation bien cadrée, avec environ 280 bénévoles », affirme-t-elle.

Le N.O.I.S.E Festival a été autorisé par les autorités. Le ministère de l'Intérieur a mis à disposition la base militaire de Laon-Couvron qui avait acueilli un rassemblement de gens du voyage en 2009.

Un dispositif pour faciliter l'accès des festivaliers, assurer la sécurité des participants et prévenir tout trouble à l'ordre public a été prévu, a indiqué la préfecture.

Les portes du festival seront ouvertes aux participants dès le vendredi 29 avril à 16H00. L'entrée ne sera pas obligatoirement payante, mais reposera sur un système de donation libre, a fait savoir l'organisation.

samedi 23 avril 2011

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Malfaçons à l'Opéra de Lyon :
la Ville demande près de 1,5 million
d'euros

La Ville de Lyon a demandé jeudi au tribunal administratif de condamner trois sociétés dont une dirigée par l'architecte Jean Nouvel à lui verser près de 1,5 million d'euros pour une nouvelle série de malfaçons affectant l'Opéra de la ville, rénové entre 1986 et 1993.

A l'audience, le rapporteur public Hervé Seville a conclu au rejet des deux plus importantes demandes, de 915.840 euros au titre de l'absence d'un dispositif de détection du mou de câble sur la scène, et de 287.393 euros pour une résistance prétendument insuffisante de chaînes de contrepoids.

Le magistrat l'a justifié par l'absence d'obligation réglementaire dans le premier cas, et par les conclusions d'un expert judiciaire qui avait écarté toute malfaçon dans le second cas.

Le rapporteur public a en revanche suggéré au tribunal de reconnaître comme justifiées d'autres demandes de la ville, pour un montant de 82.000 euros.

Le tribunal rendra sa décision dans plusieurs semaines.

La Ville de Lyon, qui a dû ces dernières années faire des travaux complémentaires de sécurité, met en cause la responsabilité du maître d'œuvre, la société Etudes de design et d'architecture, ex-Jean Nouvel et associés, ainsi que le contrôleur technique des travaux, Socotec, et Hymelec, un des principaux entrepreneurs.

La justice administrative avait déjà condamné en 2008-2009 cinq sociétés, dont Etudes de design et d'architecture, à verser plus de 100.000 euros à la Ville pour une première série de malfaçons, notamment dans les cuisines du restaurant de l'opéra.

Depuis sa rénovation, l'Opéra de Lyon a connu plusieurs problèmes techniques, jusqu'à devoir fermer en urgence en février 2000 à cause de cintres du décor défectueux. Une autre fois, une plaque de la verrière du dôme était tombée.

 

samedi 23 avril 2011

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Musiques actuelles : le démago-
sarozyste Mitterrand veut une scène
par département en 2015
(rires ...)

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a annoncé un plan de développement des scènes de musiques actuelles (SMAC), doté de 2,6 millions d'euros, avec l'objectif d'en implanter « au moins » une par département d'ici 2015, vendredi lors d'une visite au Printemps de Bourges.

L'objectif du plan est d'atteindre le nombre de 100 Smac bénéficiant d'une convention de labellisation avec le ministère, contre 70 actuellement, a dit le ministre, rappellant que le dispositif avait été instauré en 1998.

Seize établissements existants vont faire l'objet d'une réflexion conjointe avec les collectivités territoriales pour affiner leur projet artistique et culturel de manière à ce qu'il soit conforme au cahier des charges défini par le ministère.

Le ministère s'est engagé à ce que chaque scène bénéficie d'une intervention plancher de l'Etat de 75.000 euros à l'horizon 2015.

Dans cette période où « le disque est tellement concurrencé et où les pratiques musicales sont tellement fluctuantes », il est « important que les artistes puissent continuer à se produire » et que « l'Etat mette à leur disposition les scènes dont ils ont besoin », a déclaré le ministre qui devait assister à plusieurs concerts.

samedi 23 avril 2011

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Winnie Mandela au répertoire de
l'opéra

Une voix puissante s'élève au dessus de la scène. Avec fougue, une soprano incarne la rebelle, la passionnée, la violente Winnie Madikizela-Mandela dans un opéra consacré à l'ex-femme du premier président noir d'Afrique du Sud, Nelson Mandela.

« Je serai diabolisée et haïe. Mais nous n'avons pas le choix », clame-t-elle. Dans la fosse, l'orchestre tonne. Elle, explose: « Avec nos boîtes d'allumettes, nous libèrerons ce pays! »

Le poing levé, en treillis militaire, la cantatrice Tsakane Maswanganyi répète son rôle avant la première mondiale de « Winnie L'Opéra », le 28 avril au Théâtre d'Etat de Pretoria.

L'œuvre débute en 1997 quand la pasionaria des townships, divorcée depuis un an, est appelée à comparaître devant la Commission vérité et réconciliation (TRC) chargée de libérer la parole sur le traumatisme hérité d'un demi-siècle d'apartheid.

Winnie Mandela est mise en cause pour les exactions d'un groupe de jeunes hommes qui formaient sa garde rapprochée, dans le Soweto militant des années 1980. Son « Mandela United Football Club » est accusé d'avoir tué plusieurs collaborateurs présumés du régime raciste.

La scène est prétexte à un retour sur l'itinéraire de cette femme brimée par la police, déportée loin des siens, détenue à l'isolement et torturée à multiples reprises, alors que son époux croupissait en prison.

« Pourtant, Winnie est toujours restée debout et s'est battue pour défendre ses idées », souligne Mfundi Vundla, co-producteur et co-auteur du livret (en anglais et xhosa).

« C'est un grand personnage, qui rappelle la Mère Courage de Brecht ou Carmen. En plus, elle est belle, elle a du sex-appeal, cela incite à raconter son histoire », ajoute-t-il.

Sa vie tumultueuse et son caractère d'héroïne grecque en ont inspiré d'autres: un téléfilm de la BBC lui est consacré et un film avec l'actrice américaine Jennifer Hudson est en préparation à Hollywood.

Pour Bongani Ndodana-Breen, le compositeur de « Winnie l'Opéra », le bel canto est toutefois la meilleure forme pour raconter son histoire.

« C'est un langage qui a de la grandeur », souligne-t-il. « Seul un orchestre de 65 instruments peut donner vie aux mots puissants et incendiaires » qu'utilisait Winnie Mandela pour mobiliser la population, juge-t-il.

En 2007, il a eu l'idée avec son compatriote Warren Wilensky, un réalisateur de cinéma lui aussi établi au Canada, d'écrire un opéra sur l'égérie de la lutte anti-apartheid.

En quelques mois, ils montent un spectacle multimédia intitulé « La passion de Winnie » pour un festival à Toronto. Leur muse est censée assister à la représentation mais les autorités canadiennes lui refusent un visa. Si l'affaire fait les gros titres, leur œuvre ne convainc pas les critiques.

Persuadés de tenir un sujet en or, ils rentrent en Afrique du Sud, révisent leur copie et s'associent à Mfundi Vundla, qui présente le double avantage d'être un producteur de télévision à succès et d'avoir un passé militant respecté par Winnie Mandela.

Grâce à lui, ils obtiennent un financement du gouvernement et la bénédiction de leur sujet. « Elle n'a rien voulu voir ou écouter. Elle a dit qu'elle voulait être surprise », explique Warren Wilensky.

Le 28 avril, « la Mère de la Nation » sera dans la salle pour entendre chanter sa vie, sujet de débats passionnés en Afrique du Sud.

Mais attention, « il ne s'agit pas de l'aimer ou de la détester », ni de la réhabiliter ou de la conspuer, met en garde Warren Wilensky.

« Nous voulons raconter son histoire dans sa globalité. Les gens l'ont mal jugée parce qu'ils ont interprété en période de paix ce qu'elle a fait en temps de lutte », dit-il. « Elle était en guerre, les gens ne le réalisent pas. »

samedi 23 avril 2011

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Fela Kuti revient au Nigeria

L'esprit du légendaire musicien et rebelle nigérian Fela Kuti revient cette semaine à Lagos avec une comédie musicale plaçant « l'afrobeat » sur le devant de la scène dans sa terre natale.

De Broadway à Londres, la comédie, titrée simplement « Fela », a suscité d'enthousiastes critiques. Elle arrive maintenant dans la sauvage Lagos, pour évoquer la vie passionnée d'un homme qui s'était marié à 27 femmes le même jour et avait formé une communauté qu'il avait déclarée indépendante du Nigeria, la République du Kalakuta. Avant de mourir des suites du sida à 59 ans, en 1997.

« Fela est une tornade humaine », déclare l'acteur Sahr Ngaujah, qui joue le rôle de l'un des musiciens les plus connus au monde, qui a créé « l'afrobeat », un style de musique funky, cuivres et chœurs yoruba, toujours à la mode.

« Il était unique... J'ai aimé Fela et sa musique depuis que je suis un enfant », s'enthousiasme l'acteur sierra-léonais, qui entamait mercredi le premier de six concerts prévus dans un hôtel de luxe de Lagos.

En hommage à Fela et ses fans, les organisateurs avaient programmé dimanche une première session de la comédie au New Afrika Shrine, le club appartenant à la famille de Fela et qui remplace son ancien club, le « Shrine ».

Les tickets ont alors été vendus au prix de sept dollars, mais il faudra payer entre 33 et 233 dollars pour les prochains dans l'hôtel de luxe.

Un tarif élevé qui a été critiqué dans ce pays si pauvre, aux richesses pétrolières pourtant immenses. Des pauvres dont Fela Kuti prenait, haut et fort, la défense.

Au cours de la session de dimanche, la prestation musicale avec son saxophone, et vocale, de Ngaujah, qui sait bien reproduire la gestuelle sur scène de Fela, a provoqué l'enthousiasme des invités triés sur le volet, des milieux de la mode aux universitaires.

« J'aime Lagos, j'aime le Nigeria et j'aime le Shrine, » a-t-il chanté dans un anglais pidgin, escorté d'une dizaine de « danseuses de Fela ».

« Ce que j'aime chez Fela c'est sa passion du travail, son courage », a déclaré le chanteur à l'AFP, qui se produisait en tee-shirt noir sur lequel était écrit « Naija man », l'« homme nigérian », en pidgin.

Une banderole au dessus de la scène arborait les portraits d'autres icônes africaines: le Ghanéen Kwame Nkrumah, le Congolais Patrice Lumumba, le Guinéen Sékou Touré et le Burkibanè Thomas Sankara.

Il y avait aussi le portrait de la mère de Fela, Funmilayo Ransome-Kuti, qui fut une féministe en vue et une active militante politique.

Le producteur exécutif, Rikki Stein a reconnu que présenter ce spectacle à Lagos, ville de 15 millions d'habitants, sans transports publics et avec beaucoup de complications logistiques, avait été un défi.

« C'était un défi, mais je suis heureux de le faire », a dit à l'AFP le Britannique, qui fut longtemps le partenaire de Fela.

« J'étais le manager de Fela à travers le monde pendant 15 ans jusqu'à ce qu'il meure en 1997. « Je suis aussi le gardien du temple de Fela » .

La comédie diffuse aussi ses messages, toujours d'actualité, en faveur de vrais changements dans le monde, dit Stein.

« Ce concert montre que le message de sa musique est toujours valable aujourd'hui, parce que rien n'a vraiment changé au Nigeria ».

« Je partage les vues de Fela sur la transparence, l'honnêteté, la lutte contre la corruption et contre la mauvaise gouvernance », a expliqué le producteur.

Pour la Noire Américaine Jill Vallery, qui mène les danseurs, la tournée nigériane est aussi une émouvante occasion de visiter le continent de ses ancêtres.

« En tant qu'Afro-Américaine, je me sens comblée de faire partie de la tournée. Je reviens chez Fela », a dit Vallery, qui a tourné avec la troupe en Europe et aux Etats-Unis.

Après Lagos, la comédie musicale « Fela » fera un tour de planète: Pays-Bas, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Afrique du Sud et Australie.

samedi 23 avril 2011

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Swaziland: menaces contre un
concert organisé par des amis du
roi

Des opposants swazis ont menacé vendredi de perturber un concert du rappeur américain Jadakiss organisé samedi soir par une organisation caritative liée à la famille royale.

« C'est un coup de pub pour la famille royale. Il s'agit pour elle de gagner le cœur de la jeunesse swazie. N'oubliez pas que (le concert) vient juste après le 12 avril », journée de manifestation de l'opposition étouffée par les forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP Mxolisi Ngcamphalala, un militant du Congrès de la jeunesse du Swaziland (interdit).

De grands panneaux et de pleines pages de publicité dans les journaux annoncent depuis des semaines ce concert, dont les places les plus chères coûtent l'équivalent de 100 euros, un mois de salaire pour de nombreux Swazis.

Jadakiss, qui doit partager la scène avec d'autres musiciens, a accepté un cachet réduit, selon l'organisateur du concert, Mthunzi Zwane.

La Ligue de jeunesse du Congrès national africain (ANC), au pouvoir dans l'Afrique du Sud voisine, a appelé les artistes invités à boycotter ce concert qu'il a décrit comme « une célébration des souffrances et de la famine du peuple du Swaziland par le roi, ses amis et sa famille », quatre jours après le 43e anniversaire du roi Mswati III.

« Le problème est que les Sud-Africains n'utilisent pas la bonne tribune, à des fins politiques. Il s'agit d'un concert de charité, par de l'anniversaire du roi », a déclaré M. Zwane à l'AFP, ajoutant que la plupart des artistes prévus se produiront bien samedi.

Le roi Mswati III, âgé 42 ans, exerce depuis ses 18 ans un pouvoir sans partage sur le Swaziland, un pays extrêmement pauvre coincé entre l'Afrique du Sud et le Mozambique.

La police et l'armée swazies ont réprimé deux journées d'action, les 12 et 13 avril, en arrêtant les opposants, bloquant les routes et brutalisant les quelques manifestants qui s'étaient risqués dans les rues, surtout des enseignants et des étudiants.

Les syndicats, qui sont avec les organisations d'étudiants les seules forces d'opposition dans ce pays où les partis politiques sont interdits depuis 1973, ont annoncé mardi qu'ils organiseraient des manifestations mensuelles pour obtenir la démocratisation du royaume.

samedi 23 avril 2011

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Décès du bassiste du groupe rock
TV On The Radio

Le groupe américain de rock TV On The Radio a annoncé vendredi sur son site internet la mort de son bassiste, Gerard Smith, d'un cancer des poumons, à l'âge de 36 ans.

« Nous avons le regret d'annoncer la mort de notre cher ami et collègue Gerard Smith, après son courageux combat contre un cancer des poumons. Gerard est décédé le 20 avril 2011 au matin. Il va nous manquer terriblement », annonce le groupe sur son site internet.

TV On The Radio a annulé les cinq concerts qu'il devait donner en avril et n'exclut pas d'en annuler d'autres.

Le groupe a signé quatre albums studio: « Desperate Youth, Blood Thirsty Babes » (2004), « Return to Cookie Mountain » (2006) — auquel a participé David Bowie — « Dear Science » (2008) et « Nine Types of Light » (2011).

Le style, très éclectique, mêle l'électronique, le rock alternatif, le funk ou la soul music. Parmi leurs titres les plus connus, figurent « Wolf Like Me » et « Staring At The Sun ».

samedi 23 avril 2011

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La corrida entre au patrimoine
culturel immatériel français

La tauromachie a été recensée au patrimoine culturel immatériel de la France, a-t-on appris vendredi auprès du ministère de la Culture, une reconnaissance vivement dénoncée par l'Alliance anticorrida.

La tauromachie « a bien été recensée au patrimoine immatériel de la France par une commission ethnologique au sein du ministère de la Culture en janvier », au « même titre que la tarte tatin, le fest-noz, la tapisserie d'Aubusson, les parfumeurs de Grasse », a-t-on indiqué au ministère.

La France a ratifié en 2006 une convention de l'Unesco adoptée en 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui impose aux Etats signataires de tenir un inventaire du patrimoine national, dont l'élaboration a commencé dans l'Hexagone en 2007.

C'est l'Observatoire national des cultures taurines, créé en 2008 à Arles (Bouches-du-Rhône), qui a pris l'initiative d'obtenir cette reconnaissance.

« A compter de ce 22 avril 2011, date historique, la tauromachie est donc inscrite sur la liste du Patrimoine culturel immatériel français, la France devenant le premier pays taurin au monde à effectuer cette démarche qui, il est important de le souligner, obéit exclusivement à des critères scientifiques », s'est félicité dans un communiqué André Viard, président de l'Observatoire, pour qui cette inscription « constitue une mesure de sauvegarde en soi ».

« L'aval honteux de l'Etat français est bien l'aveu que nos dirigeants n'ont que faire des aspirations et de l'opinion de la majorité des Français », a réagi Claire Starozinski, de l'Alliance anticorrida, dans un communiqué.

samedi 23 avril 2011

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La Croisière, trois générations
d'actrices sur le pont de la comédie

Sans jamais vraiment provoquer la surprise, Pascale Pouzadoux évite les gags faciles, revendiquant avant tout d'avoir tourné « un film très tendre, très sentimental » qui offre de beaux rôles comiques féminins.

Dans la lignée des comédies populaires françaises réunissant plusieurs générations d'acteurs, « La Croisière », en salles mercredi, offre au spectateur un avant-goût de vacances, sans réellement renouveler le genre, en faisant la part belle à ses héroïnes, réelles...ou grimée.

Tourné pendant trois semaines à bord du paquebot géant le MSC Fantasia, utilisé comme « huis clos à ciel ouvert » favorable à tous les quiproquos, le film de Pascale Pouzadoux met en scène cinq femmes, d'âge et de condition sociale différents qui vont s'entraider pour résoudre leurs problèmes...

Milliardaire et quatre fois veuve, Simone (Line Renaud) doit dissimuler son chien interdit à bord, Hortense (Charlotte de Turckheim), éleveuse bretonne, part à la recherche de son mari qui a eu la mauvaise idée de disparaître au premier jour du périple, Alix (Marilou Berry), avocate « débordée, désagréable, parisienne », Chloé (Nora Arnezeder), pickpocket au cœur brisé, et Raphie (Antoine Duléry), mari trompé et passager clandestin qui se déguise en femme pour échapper à la sécurité.

« J'ai fait moi-même une croisière. J'ai vu des gens qui venaient de tous horizons, de toutes nationalités, de toutes conditions sociales. Je me suis dit que c'était comme un aquarium où on pouvait se croiser à tous les étages », a raconté la réalisatrice et scénariste, lors d'une avant-première organisée ce week-end dans le vaste théâtre de 1.600 places du Fantasia, amarré dans le port de Marseille.

Sans jamais vraiment provoquer la surprise, Pascale Pouzadoux évite les gags faciles, revendiquant avant tout d'avoir tourné « un film très tendre, très sentimental«  qui offre de beaux rôles comiques féminins à Marilou Berry, parfaite en avocate survoltée, et... Antoine Duléry qui joue avec équilibre le travestissement.

Tourné en partie en studio et pendant trois semaines en Méditerranée, le film devrait également profiter d'une intense promotion médiatique et du succès grandissant des croisières devenues « tendance » auprès des touristes français. En 2010, la cité phocéenne a ainsi accueilli 713.000 croisiéristes, contre 240.000 en 2001.

Le Fantasia, long de 333 m (un peu plus que la Tour Eiffel) et d'une surface de 450.000 m2 (60 terrains de football) offre quelques décors de choix même si on peut regretter que l'esthétique du navire, avec sa proue effilée, l'enfilade de ses quelque 1.600 cabines, et ses dorures éclatantes, n'ait pas donné lieu à plus d'inventivité comique.

La réalisatrice a préféré miser sur les clins d'œil à la série américaine « The Love Boat » (« La croisière s'amuse »), succès télévisé des années 1980, dont la musique fait quelques incursions dans le film.

samedi 23 avril 2011

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Des troupes de théâtre en
entreprise pour jouer les tragédies
du travail

Harcèlement moral, gestion du stress, résistance aux changements : des troupes de théâtres, sollicitées par des entreprises, mettent en scène ces tragédies du travail devant le personnel pour tenter de les dédramatiser.

« Améliorer les relations humaines », c'est l'objectif affiché par « Théâtre à la carte » ou « Guichets fermés », les deux principales compagnies françaises du théâtre d'entreprise.

Christian Poissonneau a fondé « Théâtre à la carte » à Montréal en 1984, avant de s'établir en France il y a près de dix ans. Ce comédien de 58 ans, doté d'une formation de psychologue, affirme être devenu « manager par nécessité ».

Installé à Montrouge (Hauts-de-Seine), il a déjà créé 700 spectacles sur des thèmes « comportementaux », de la saynète « prête à jouer » de 15 minutes à des spectacles à la carte d'une heure. Le coût varie de 5.000 à 10.000 euros.

Sa petite entreprise se porte bien avec un chiffre d'affaires de cinq à six millions d'euros par an, 25 salariés permanents et 70 à 80 intermittents du spectacle.

« La gestion du stress, la diversité, le pilotage du changement sont les trois thèmes principaux sur lesquels nous intervenons. Ce sont des thématiques porteuses qui correspondent à de réels besoins », affirme Christian Poissonneau, vêtu d'un costume-cravate chic, comme les DRH qu'il joue encore parfois.

Le théâtre en entreprise serait-il un gadget pour les ressources humaines ? « Non, car ils veulent un retour sur investissement. Si on peut améliorer les relations humaines ou la sécurité dans nos entreprises clientes, cela a du sens. C'est un théâtre utile », répond-il.

Fondateur de « Guichets fermés », Jean-Louis Rapini, 54 ans, a lui commencé il y a 20 ans dans un café-théâtre lyonnais, avant de connaître le succès. Sa compagnie, basée à Rillieux-la-Pape (Rhône), compte cinq permanents et 50 intermittents pour un chiffre d'affaires avoisinant le million d'euros.

« On nous appelle souvent pour faire adhérer les gens à de nouvelles organisations du travail. On met en scène les difficultés et l'effet miroir joue. C'est vieux comme le théâtre. Molière parlait aussi des gens et des relations humaines », affirme-t-il.

Avant de scénariser, les troupes enquêtent dans l'entreprise. « Les salariés nous parlent souvent très librement. On fait une photo de la situation, sans caricaturer, sinon on va nous rejeter. On redonne la parole aux gens, sans les manipuler », explique Jean-Louis Rapini.

Il réfute que le théâtre d'entreprise soit un allié du patronat. « On nous le reproche souvent, mais le changement c'est la vie. Et notre intervention permet parfois de changer vraiment les choses, de retrouver de bonnes pratiques ».

Pour Christian Poissonneau, le travail se fait beaucoup en amont, avec les directeurs des ressources humaines, « sans langue de bois, pour que ce soit gagnant-gagnant ». « Le personnel apprécie, c'est une rupture, une respiration. Les gens sont touchés à titre personnel et ça a un effet cathartique ».

Un scénariste de sa troupe, Aurélien Legrand, précise la méthode. « On réalise des interviews dans l'entreprise cliente pour s'imprégner de l'ambiance. Nous sommes une éponge. Ensuite on utilise leurs mots dans le scénario. Avec l'effet miroir propre au théâtre, on dédramatise et on fait rire », explique-t-il.

Les réactions syndicales sont parfois négatives mais « Théâtre à la carte » a aussi travaillé pour des syndicats, notamment sur le harcèlement moral ou le stress, à la demande de délégués du personnel.

samedi 23 avril 2011

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Photo controversée d'un crucifix :
la justice déboute une association
catholique

Photo controversée d'un crucifix: la justice déboute une association catholique

Cette œuvre photographique de l'artiste américain Andres Serrano, intitulée « Immersion Piss Christ », datant de 1987 et exposée dans les locaux de la collection d'art contemporain Yvon Lambert à Avignon, avait été vandalisée dimanche par des inconnus, ainsi qu'un autre cliché de l'artiste new-yorkais.

Le tribunal d'Avignon a débouté mercredi en référé l'association catholique traditionaliste Agrif de sa demande de retrait du site internet de la collection Lambert et de tout support publicitaire d'une photographie montrant un crucifix dans de l'urine, a-t-on appris auprès des avocats des deux parties.

Cette œuvre photographique de l'artiste américain Andres Serrano, intitulée « Immersion Piss Christ », datant de 1987 et exposée dans les locaux de la collection d'art contemporain Yvon Lambert à Avignon, avait été vandalisée dimanche par des inconnus, ainsi qu'un autre cliché de l'artiste new-yorkais.

Le tribunal de grande instance a non seulement débouté l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif) de sa demande, mais celle-ci devra verser 8.000 euros à la collection Lambert en raison du préjudice constitué par la procédure, a indiqué l'avocat de l'Agrif, Me Hervé de Lépinau.

« L'Agrif demandait uniquement le retrait de l'affiche, des documents publicitaires et du site internet reproduisant la photographie, sans aller sur le terrain de l'analyse de l'œuvre », a précisé l'avocat.

« C'est sur ce terrain que s'est placé le tribunal qui a estimé que l'intention de l'auteur n'était pas de discriminer les catholiques. Il a également considéré que l'action intentée était constitutive d'un préjudice pour elle », a ajouté Me Lépinau.

Il a estimé que cette décision montre que « des chrétiens ne peuvent plus défendre judiciairement aujourd'hui ce qu'ils considèrent être une atteinte à leur dignité et à leur foi ». Il a fait part de l'intention de l'Agrif de faire appel de ce jugement.

Me Agnès Tricoire, conseil de la collection Lambert, s'est félicitée de son côté de cette « condamnation très lourde ». « C'est historique et c'est un désaveu cinglant », a-t-elle dit.

La collection Lambert a fait part de cette décision de justice dans un communiqué sans la commenter, rappelant juste qu'elle présenterait au public les deux œuvres vandalisées jusqu'au 8 mai dans le cadre de l'exposition « Je crois aux miracles ».

Mercredi matin, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant le palais de justice d'Avignon pour la défense de la liberté d'expression et en soutien au centre d'Art.

L'Agrif avait déjà été déboutée mi-mars par la Cour de cassation des poursuites qu'elle avait engagées contre Charlie Hebdo après la publication de son numéro « Spécial Pape » de septembre 2008.

samedi 23 avril 2011

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Il y a 50 ans ressuscitait le Vasa,
galion oublié au fond de la Baltique

« On a d'abord vu une petite tête en bois sculpté émerger de l'eau, puis une seconde. C'était un spectacle fantastique », se souvient le capitaine de vaisseau Jarl Ellsén qui, le 24 avril 1961, était aux avant-postes.

Lentement, le Vasa, fleuron de la marine de guerre suédoise, est hissé du fond de la Baltique où il reposait depuis près de trois siècles après son lamentable naufrage.

La foule se presse à Stockholm sur les berges. Quelque cent millions d'auditeurs et de téléspectateurs dans le monde suivent l'évènement en direct.

« C'était un moment très excitant. Il est sorti lentement parce qu'il ne fallait pas le briser », explique Jarl Ellsén, à l'époque porte-parole de la marine suédoise maintenant âgé de 90 ans.

Le dimanche 10 août 1628, en fin d'après-midi, le Vasa largue les amarres en grande pompe devant le palais royal de Stockholm. Il tire une salve de canon. Toutes voiles dehors, il appareille pour son premier voyage. Il sera bref. Un fort coup de vent, une fausse manœuvre, le navire gîte fortement. L'eau s'engouffre par les sabords. Le Vasa chavire et coule dans le port de Stockholm. Il n'aura parcouru qu'un kilomètre.

C'était un « fiasco historique » assure Marika Hedin, historienne et directrice du Musée Vasa.

Mais, dit-elle, avec l' « exploit » de renflouer quasi intact ce navire de 69 mètres et 1.250 tonnes, le fiasco s'est converti en « un symbole de la Suède moderne »: la première récupération sous-marine d'un aussi grand bateau.

« C'était un projet complètement fou! », admet Marika Hedin, car au moment de l'entreprendre personne ne savait si ce serait possible, ni combien cela coûterait, ni même si le Vasa sortirait entier.

Nécessité de redorer l'image de la Suède ? « Ce besoin, dit-elle, se faisait sentir » chez nombre de militaires dont certains considéraient comme « une lâcheté » le non-engagement de la Suède pendant la Seconde guerre mondiale.

La deuxième vie du Vasa débute dans les années 1950. Ingénieur naval obstiné, Anders Franzén décide de retrouver le vaisseau oublié. Il sait bien que la Baltique conserve formidablement les épaves: le taret, un mollusque qui dévore le bois, est absent de ses eaux trop froides et peu salines.

Inlassablement, de sa barque il prospecte avec une sonde spéciale munie d'un emporte-pièce, quand, après des années de patience, il remonte d'une trentaine de mètres un morceau de chêne noirci.

Le scaphandrier Per Edvin Fälting plonge alors et communique avec Franzén par radio: « je ne vois rien, c'est tout noir mais je sens quelque chose de grand. Voila un sabord, et encore un. Il y en a deux rangées. Ce doit être le Vasa ».

Mais comment le renflouer ? Les idées les plus farfelues sont avancées: congeler le navire dans un bloc de glace, remorquer l'iceberg et le laisser fondre au soleil ou bien remplir le bateau de balles de ping-pong jusqu'à ce qu'il remonte à la surface!

Finalement il fut décidé de le hisser à l'aide de câbles sous la coque.

Mais creuser des galeries dans la vase pour les disposer sous le navire était une expédition à haut risque pour les scaphandriers. L'épave menaçait de s'effondrer.

« Nous étions des plongeurs militaires et nous avions reçu l'ordre de plonger », raconte Aake Lindquist qui avait 19 ans quand il est descendu avec la première équipe pour découvrir ce qui n'était alors « qu'un fantôme noir gisant par 32 de mètres de fond ».

Le vaisseau est désormais exposé au Musée Vasa, musée maritime le plus visité du monde qui va enregistrer en 20 ans son 30 millionième visiteur à la fin du mois.

Mais si aujourd'hui la structure du navire est fatiguée, si le bois est menacé par la corrosion, Magnus Olofsson, chargé de sa préservation, juge que « ce n'est pas dramatique » et il espère que le Vasa tiendra encore mille ans !

samedi 23 avril 2011

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Le musée d'art moderne de
Salzbourg doit restituer un Klimt volé
par les nazis

Le musée d'art moderne de Salzbourg doit restituer à un héritier canadien un tableau de Klimt, évalué entre 20 et 30 millions d'euros, volé par les nazis à son ancienne propriétaire juive, morte en camp de concentration, a annoncé la direction du musée jeudi.

Le musée d'art moderne de Salzbourg doit restituer à un héritier canadien un tableau de Klimt, évalué entre 20 et 30 millions d'euros, volé par les nazis à son ancienne propriétaire juive, morte en camp de concentration, a annoncé la direction du musée jeudi.

Ce tableau, « Litzlberg am Attersee », de 110 cm sur 110 cm, avait été peint en 1915 par le maître autrichien et appartenait à l'Autrichienne Amalie Redlich déportée en 1941.

Des expertises ont confirmé la spoliation et l'œuvre va être restituée au Canadien Georges Jorisch, petit-fils et unique héritier d'Amalie Redlich.

« Les conditions pour la restitution du tableau à l'héritier d'Amalie Redlich sont réunies », a déclaré Wilfried Haslauer, vice-gouverneur de la province de Salzbourg. Les gouvernement et Parlement régionaux doivent maintenant formellement valider la restitution de cette œuvre faisant actuellement partie de la collection de la province. La décision est attendue début juillet, selon M. Haslauer.

D'après ce responsable, M. Jorisch, 83 ans, souhaite faire un don « de 1,3 million d'euros » au musée de Salzbourg sur le produit de la vente de l'œuvre.

L'héritier avait déjà fait vendre en 2010 un Klimt (« Eglise à Cassone »), récupéré à Londres.

Selon les résultats de l'expertise, « Litzlberg am Attersee » avait été saisi par la Gestapo au logement de Mme Redlich en octobre 1941. Il fut acheté par le collectionneur d'art de Salzbourg et membre du parti nazi, Friedrich Welz, qui échangea par la suite la toile contre une autre œuvre de la collection provinciale qu'il avait contribué à créer.

Le « Litzlberg am Attersee », représentant un pan de montagne au bord d'un un lac autrichien, fait partie de l'ultime période de Gustav Klimt (1862-1918). Respectant les principes de l'Art nouveau (Jugendstil), cette œuvre est influencée par le pointillisme.

En vertu d'une loi adoptée en 1998, l'Autriche a restitué environ 10.000 œuvres volées sous le IIIe Reich, auquel le pays avait été annexé en 1938.

La communauté juive autrichienne continue à réclamer la restitution d'autres œuvres, dont une dizaine de tableaux exposés au musée Léopold de Vienne, une institution privée non soumise à la loi de 1998.

Cette institution a racheté dernièrement le « Portrait de Wally », de l'expressionniste autrichien Egon Schiele, restitué après une longue bataille juridique à des héritiers juifs spoliés.

M. Haslauer a estimé que de nombreux tableaux volés sous le nazisme étaient encore accrochés chez des particuliers en Autriche. « S'ils étaient à l'inventaire d'un musée public, ils devraient être sans aucun doute restitués », a-t-il insisté.


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