musicologie.org —— 26e année,
Faust de Gounod à la Wiener Staatsoper : lourde dyspepsie scéniqueJean-Luc Vannier — « Tout ce qui est excessif est insignifiant » se plaisait à dire Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. Il est des metteurs en scène à l’ego surdimensionné — une pathologie assez répandue dans cette profession — et dont le travail scénographique, loin de s’évertuer à embellir l’œuvre comme l’aquarelle rehausse le croquis, s’échine, envers et contre tout, à faire passer leur ambassade personnelle. Pourquoi pas à la condition que cette dernière s’insère avec habilité dans l’ouvrage et qu’elle en devienne même la pointe aiguisée, le piment à l’image, oserons-nous dire, de « la sauce qui fait le rôti » : la communication du message sera d’autant plus réussie qu’elle ne dénature pas l’essence de l’opus.
Concert « La vie des sons », Jeudi 4 décembre 2025, Paris
Pianiste cherche pianiste (Paris)
Chanteuse lyrique mezzo recrute pianiste bon lecteur / lectrice (92)
Violoncelle 7/8 rallongé, à la sonorité exceptionnelle à vendre (92)
Alfred Caron
Alain Lambert
Frédéric Léolla
Frédéric Norac
Michel Rusquet
Michaël Sebaoun
Jean-Luc Vannier
Jean-Marc Warszawski
Solo et duo au conservatoire Rachmaninoff ParisLe 21 novembre 2025, le pianiste Ilan Zajtmann proposera un programme d'œuvres de Ludwig van Beethoven en prémisse du Concours international de Bonn en décembre prochain.
Le 5 décembre 2025, ils s'y mettront à deux dans un programme d'œuvres raffinées d'Ernest Bloch, Karol Szymanowsky, Maurice Ravel, avec la violoniste Élise Bertrand, qui jouera également de ses compositions, et le pianiste Gaspard Thomas.
Né en 2001 dans une famille de musiciens, Ilan Zajtmann a commencé l’apprentissage du piano avec son père dès l’âge de 3 ans. Il se familiarisa très tôt avec la scène. En 2014, il intégra le Conservatoire national supérieur de musique et de
Kallirhoe par le Wiener Staatsballett : la beauté et l’émotion à l’état chorégraphiquement purJean-Luc Vannier — C'est à une triple invitation, à l’amour, à la beauté et à l’aventure, que le Wiener Staatsballett nous conviait, lundi 10 novembre, avec Kallirhoe, une pièce antique écrite par Chariton d’Aphrodise — écrivain grec du second siècle de notre ère — dont
Musiques interdites : Acte[Six], Samuel Hengebaert, David Lescot, pour ne pas oublierAlain Lambert — Un cabaret berlinois dans les années 30, en hommage au Moulin à poivre ouvert en 1933 et interdit peu de temps après. Un pianiste de jazz joue en fond une « musique de papier peint », comme disent les deux meneuses de la revue. Elles vont nous conter l'histoire
Sexe et opéra (XIX 17.) : Adiós a la bohemia
Frédéric Léolla — orozábal, un des plus notables compositeurs espagnols de zarzuelas, pilier du renouveau du genre dans les années 1920, s’attache ici à deux pauvres êtres, deux jeunes qui ont « mal tourné » : Ramón, le peintre qui n’a pas réussi à faire carrière et Trini, la fille qui a voulu profiter de sa jeunesse et a fini « sur le trottoir ». Comme si le public assistait à une dernière rencontre, une sorte de « 10 ans après », de Musetta et Marcello, les personnages de La Bohème de Puccini et Illica et Giacosa.
L’auteur du livret, Pío Baroja est un écrivain extraordinaire presque inconnu, hélas, au-delà des frontières hispanophones, et dont l’amour pour l’opéra n’était pas un secret. On y trouve un mélange de sarcasme, de douceur et de vivacité.
(Léman bleu) Lancement d'une pétition en soutien à l'artiste licenciée par l'OSR
(France 24) en Iran, Paniz Faryousefi devient la première femme à diriger un orchestre symphonique
(Ici) « C'est un appel au secours » : l'orchestre harmonique d'Aubignan cherche des nouveaux musiciens
Le Festival de La Roque d'Anthéron met fin aux fonctions de René Martin
(Le Courrier de l'Ouest) Les enfants se mettent au violon dans cette commune de Gâtine
(CGT spectacle) Retour sur les événements à la philharmonie de paris
(RFI) Israël: quand la guerre à Gaza s'invite sur la scène de l'opéra
Le pianiste Vyacheslav Gryaznov chez Rachmaninoff ParisJean-Marc Warszawski — Le 17 octobre dernier, le conservatoire Rachmaninoff de Paris présentait le premier concert d’un nouveau cycle « Cartes blanches », pour la programmation duquel les invités sont proposés par des musiciens éminents proches du Conservatoire. Ainsi, pour cette soirée inaugurale, nous avons découvert le phénomène Vyacheslav Gryaznov. Par ailleurs, Michel Dalberto a proposé le pianiste Julian Trevelyan (14 novembre), Karine Deshayes fera découvrir le baryton-basse Alexandre Baldo
Les héroïnes de Händel dans leur contexteFrédéric Léolla — La supposée médiocrité des livrets d’opéra est un des lieux communs les plus tenaces et les plus répandus parmi le public. Pourtant les compositeurs que nous admirons ont écrit leurs musiques sur ces livrets et pour répondre aux enjeux que ces livrets mettaient en place.
Ce lieu commun est encore plus coriace quand on parle de l’opéra de la première moitié du xviiie siècle, l’opéra de style napolitain caractérisé par l’alternance d’airs et de récitatifs, dont les livrets sont particulièrement décriés de nos jours. Mais, de par cette conception chaque œuvre risque d’être réduite à une
Eine Kindermusik, die gar nicht so kindlich istJean-Marc Warszawski — Le pianofortiste Florent Albrecht, et les encyclopédistes de l’ensemble l’Encyclopédie qu’il dirige, ont donné, le 20 octobre dernier, Salle Gaveau, un concert intitulé Kindermusik, qu’on prononce, une fois la frontière passée : Musique pour les enfants. Le programme, consacré à Leopold Mozart père et à Wolfgang Wolfgang Amadeus Mozart fils, indique bien qu’il y a un enfant quelque part, ou peut-être le titre fait-il référence à la Symphonie des jouets qui ouvre le concert, œuvre de Leopold Mozart, musicien apprécié et professeur renommé, une symphonie nommée en allemand Kindersymphonie, Symphonie des enfants.
Hommage à Albert Schweitzer, œuvres de Johann Sebastian Bach, Daniel Meylan, orgue Christoph Treutmann de Goslar-Grauhof. Hortus 2025 (Hortus 247).
L’Iphigénie en Tauride expressionniste de Wajdi Mouawad et Louis LangréeAlfred Caron — Commençons par ce qui fâche (ou à tout le moins, agace un peu) : ce prélude théâtral que le metteur en scène a cru bon d’intercaler entre l’ouverture et la première scène, où il transpose le mythe d’Iphigénie et l’histoire de la récupération par Oreste et Pylade de la statue volée de Diane dans un musée de la Crimée actuelle sous le joug russe. Passons ! Outre qu’il n’est que d’une pertinence limitée, ce prologue a l’inconvénient de briser l’unité de l’œuvre et l’on devine que si la cérémonie funèbre qui clôt le premier acte a été écourtée de sa partie chorale, c’est parce que le temps qui aurait dû lui revenir, a été utilisé par cette relecture tendancieuse.
« Épisodes de la vie d’un artiste » : La Damnation de Faust vue par Silvia CostaAlfred Caron — Berlioz lui-même ne voyait pas La Damnation de Faust comme un opéra et lui donna du reste le sous-titre de « légende dramatique », la destinant au concert. Le livret n’offre pas de continuité et les scènes qui le composent jouent d’ellipses pour faire avancer l’action. Silvia Costa l’a bien compris et sa mise en scène minimale s’ancre sur une approche dramaturgique où l’on croit percevoir une sorte de vision « autobiographique » du compositeur, en quelque sorte « les épisodes de la vie d’un artiste ». Son Faust est
Sexe et opéra (XIX. 14) : Z mrtvého domu (De la maison des morts) Frédéric Léolla — ans cette succession d’instantanés sur les prisonniers d’un bagne sibérien, l’allusion à la prostitution est accidentelle, l’opéra se déroulant dans une ambiance carcérale presque exclusivement masculine. Le seul personnage féminin est en effet une prostituée de basse étoffe qui n’a que quelques répliques. Répliques assez crues, par ailleurs. La prostitution n’est donc ici qu’une touche sordide de plus dans l’ambiance sordide de ce chef-d’œuvre.
Car ce n’est pas d’une « courtisane » qu’il s’agit, c’est une des rares fois où prostitution et luxe ne vont pas de pair dans le monde de l’opéra.
Patrick Ayrton, Astrophil & Stella, Lauren Lodge-Campbell (soprano), Louise Ayrton (violon, direction). Voce8 2025.
Trio Musica humana : Martial Pauliat (ténor), Yann Rolland (contre-ténor), Igor Bouin (baryton) et Élisabeth Geiger (muselaar), From Byrd, messe à trois voix de Wiliam Byrd, interpolée de madrigaux et de pièces instrumentales de William Byrd, Thomas Weelkes, Thomas Tomkins, Giles Farnaby, Thomas Morley, John Johnson. Seulétoile 2025 (SE 12).
Couleurs du baroque, Bach, Vivaldi, Händel, Bononcini, Alexis Vassiliev (contralto), Philippe Foulon (viole d'amour), Emer Buckley (clavecin), Olivier Dekeister (orgue), Gaëtan Jarry (orgue), florilège d'airs. Continuo Classics 2025 (CCC 777 846).
Der fliegende Holländer à l’Opéra de Monte-Carlo : Bryn Terfel et Asmik Grigorian en haut de la vague !Jean-Luc Vannier — « Dans Le Vaisseau fantôme, la seule chose que je me fusse proposé principalement était de ne pas sortir des traits les plus simples de l’action, de bannir tout détail superflu et toute intrigue empruntée à la vie vulgaire… » explique Richard Wagner dans ses Écrits sur la musique (Gallimard, 2013, p. 387). Il était donc logique, dans la perspective énoncée par le compositeur, d’attendre de cette version « mise en espace » et proposée par l’opéra de Monte-Carlo, dimanche 2 novembre en ouverture de saison, la possibilité de retrouver ce « coloris caractéristique du sujet légendaire…inséparable des motifs internes de l’action » toujours selon le maître de Leipzig.
À s’y méprendre : Astrophil & Stella de Patrick Ayrton Alfred Caron — Notre époque est décidément bien étrange. Non contente de ressusciter tout un pan oublié de la musique ancienne, elle suscite de nouvelles créations dans le style de ces époques révolues. Non pas des faux comme l’Adagio d’Albinoni ou le Canon de Pachelbel, mais des œuvres nouvelles qui se réclament d’un style de composition ancien et en utilisent le langage au premier degré.
« Astrophil & Stella » de Patrick Ayrton en est un
Le temps arrêté du festival Érard Jean-Marc Warszawski — Les 10, 11, 12 octobre dernier se tenait Salle Érard de Paris, le 4e festival du même nom que celui de la salle et même de celui des pianos. « Festival » est peut-être quelque peu exagérant pour ces trois jours et cinq concerts dans ce cadre intime, un peu retiré du temps où de nombreuses belles musiques ont été jouées, pour certaines créées. La cour ouvrant sur une rue du Mail vidée depuis quelques années, comme tout le quartier, des classes populaires et de ses activités
Le fil Chostakovitch à la philJean-Marc Warszawski — Il est rare que nous arrivions en avance au concert, il est tout aussi rare que nous lisions les notes de concert, malgré le fait que nous en avons rédigé beaucoup. Mais il faut bien tuer le temps, pacifiquement s’entend. Nous découvrons, malgré la signature de Nicolas Derny, que ce sont les algorithmes de ce qu’on appelle « intelligence artificielle », qui rédigent ces notes.
Groupe Culture du Réseau salariat, Pour une sécurité sociale de la Culture. « Les cahiers du salariat », Éditions du Croquant, Vulaines-sur-Seine 2024 [312 p. ; ISBN 978-2-365-12430-7, 15 €].
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Cahiers Maria szymanowska (6), hiver-printemps 2025 : « Stéréotypes et préjugés », Société Maria Szymanowska, Paris 2025 [ISNN 2803-4589]
Lalitte Philippe, Vocabulaire de l’interprétation musicale. « Musique ouverte », Minerve, Paris 2024 [240 p. ; ISBN 978-2-86931-180-0 ; 21,00 €]
Akira Mizubayashi, Âme brisée, « Collection Blanche », Gallimard, Paris 2019 ; « Folio » (6941), Gallimard, Paris 2021 [272 pages].
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