______________________________ La plus grande collection Camille Claudel présentée à Nogent-sur- Seine
Le musée Dubois-Boucher de Nogent-sur-Seine (Aube) dévoile à partir de samedi la plus grande collection d'œuvres
de Camille Claudel à travers un nouveau parcours muséographique dédié aux maîtres de la sculpture de la IIIe République.
Le musée Dubois-Boucher de Nogent-sur-Seine (Aube) dévoile à partir de samedi la plus grande collection d'œuvres
de Camille Claudel à travers un nouveau parcours muséographique dédié aux maîtres de la sculpture de la IIIe République.
La nouvelle présentation du musée, qui rouvre ses portes après un an de travaux, s'articule autour de quinze sculptures
de Camille Claudel, créées entre 1880 et 1910, mises en perspective avec les œuvres de ses maîtres et confrères comme Alfred
Boucher, Paul Dubois ou encore Alexandre Falguière.
Au total 135 pièces emblématiques de l'art sculptural de la fin du XIXe au début du XXe siècle sont exposées
sur les 400 que possède le musée créé par Alfred Boucher en 1902.
C'est ce dernier qui découvrit Camille Claudel dans les années 1870 alors qu'elle séjournait dans la maison familiale
de Nogent-sur-Seine et qui la présenta plus tard à Auguste Rodin.
Dans la pièce, baignée de clair-obscur, dédiée aux œuvres de la sculpteuse, les bronzes tourmentés
tels « l'implorante » ou le buste « Giganti ou tête de brigand » témoignent de la singularité de l'artiste en regard
du travail très académique des maîtres reconnus de l'époque.
« La sculpture de cette période célébrait les valeurs et les grands hommes de la République. Les artistes
en vogue répondaient aux commandes publiques ou aux riches commanditaires et se conformaient à une mode établie », explique Yves
Bourel, le conservateur du musée.
« Camille, qui n'avait pas ces réseaux, a su développer un art plus singulier, quasi instinctuel et exacerbé
par sa grande sensibilité. Elle l'a d'ailleurs payé cher », poursuit-il.
Depuis 2008, avec l'achat de la collection de Reine-Marie Paris, petite nièce de Claudel, et les dernières acquisitions
comme le « Persée et la Gorgonne » ou le « Portrait de Léon Lhermitte », le musée réunit le plus important
fonds consacré à l'artiste avec 41 sculptures, qui ne peuvent être toutes exposées pour l'instant faute de place.
La réhabilitation du musée constitue la première étape de la construction d'un grand site de 2.400 m2 centré
sur l'œuvre de Camille Claudel, qui présentera au public l'ensemble des œuvres à l'horizon 2014.
lundi 11 avril 2011
______________________________ Art contemporain: les surprises de la nouvelle exposition de la Fondation Pinault à Venise
Art contemporain: les surprises de la nouvelle exposition de la Fondation Pinault à Venise
« Eloge du doute », la nouvelle exposition de la Punta della Dogana à Venise, qui ouvre dimanche au public, ménage
d'étonnantes surprises.
« Eloge du doute », la nouvelle exposition de la Punta della Dogana à Venise, qui ouvre dimanche au public, ménage
d'étonnantes surprises, notamment une installation de l'Américain Edward Kienholz recréant une oppressante maison close des années
1940.
Cette présentation d'œuvres sélectionnées dans la collection du milliardaire François Pinault, propose
jusqu'au 31 décembre 2012 un parcours thématique sur la force et la fragilité de la condition humaine.
Conçue par la commissaire Caroline Bourgeois, elle va de l'art pur et minimaliste de Donald Judd au cœur enrubanné de
Jeff Koons, en passant par les provocations de Paul McCarthy. Au total, dix-neuf artistes sont présentés, dont des valeurs montantes comme
Tatiana Trouvé ou Adel Abdessemed.
Plusieurs d'entre eux étaient présents vendredi au vernissage pour la presse. A commencer par la star de l'art contemporain
Jeff Koons, toujours affable.
« Je travaille avec des objets et des images de la vie de tous les jours comme des références à l'acceptation
de notre environnement », explique l'ex-trader américain devant ses œuvres faites d'objets gonflables colorés en acier poli. « Une
fois que vous avez expérimenté cette acceptation, cela supprime l'anxiété et les jugements à l'égard des gens
»,
poursuit l'ancien époux de la Cicciolina, ex-star du porno.
L'artiste d'origine italienne Tatiana Trouvé était là également pour présenter un ensemble de sculptures
autour de l'« archéologie du vide ».
Tout comme Adel Abdessemed, 40 ans, arrivé en France en 1994 pour échapper à la guerre civile en Algérie,
et dont l'œuvre « Taxidermy » résonne comme un long cri sur la noirceur du monde.
Mais la pièce maîtresse de l'exposition est sans doute l'installation « Roxys », réalisée en 1961
par l'artiste Edward Kienholz (1927-1994) et qui n'a été présentée que très rarement.
Voir l'homme d'affaires François Pinault pénétrer dans cette reconstitution d'un « bordel » pour militaires
américains pour expliquer l'œuvre à quelques journalistes était pour le moins inattendu.
« C'est une œuvre très émouvante », relève le collectionneur en s'avançant sur les tapis épais,
entre des figures féminines au corps souffrant et mutilé, sur fond de musique de juke-box. « Ces filles attendent encore le Prince charmant
»,
ajoute M. Pinault en désignant une coiffeuse où sont posées de petits personnages représentant des mariés.
La salle réservée à l'Américain Paul McCarthy (né en 1945), qui se plaît à se moquer
de la société du spectacle, dérange elle aussi. Sur des tables, des personnages hilares à la tête disproportionnée
ouvrent grand les jambes.
Trois grandes silhouettes de l'artiste allemand Thomas Schütte (né en 1954) frappent également par leur aspect inquiétant
et ridicule à la fois. Ces « Efficiency men » (2005) aux jambes en acier et à la grosse tête en silicone coloré errent
comme des fantômes pathétiques.
La salle consacrée à l'artiste chinois Chen Zhen, décédé d'une leucémie à l'âge
de 45 ans, laisse une impression de tristesse. « Cocon du vide », sculpture faite à partir de boulier chinois et de rosaire bouddhiste,
enrobant une chaise, a été réalisée en 2000, année de la mort de ce passionné de médecine traditionnelle.
Quant à l'Italien Maurizio Cattelan (né en 1960), il participe à l'exposition avec son grand cheval trophée
encastré dans un mur mais aussi avec un ensemble de neuf sculptures en marbre posées au sol comme autant de gisants.
En fin de journée, le trublion de l'art contemporain était là, prenant des poses devant ses œuvres, enveloppé
dans un grand habit noir.