samedi 25 juin 2011
______________________________ Le
Festival Cully Classique dévoile son programme 2011

Vêtu d'un nouveau logo, le
Festival Cully classique aura lieu du 20 au 26 juin. Sous le titre passages
la 8e édition explorera les périodes de l'histoire de la musique
marquées par des ruptures stylistiques importantes. A l'affiche : 22
concerts exceptionnels, dont 1 Nocturne et 2 concerts pour les familles, 12
concerts gratuits prévus dans le cadre du Festival off, des présentations
de concerts et une table ronde ainsi qu'une série de répétitions
ouvertes au public. L'édition 2011 accueille une large palette d'artistes
de renommée internationale, dont les pianistes Cédric Tiberghien,
Plamena Mangova, Vincent Thévenaz et Fabrizio Chiovetta, le claveciniste
Andreas Staier, le violoncelliste Henri Demarquette, le compositeur Fabian Müller
ainsi que l'ensemble vocal La Venexiana et le Quatuor Pražák… Le programme
complet est d'ores et déjà à découvrir à
https://www.cullyclassique.ch.3
Le projet Vis-a-vis sur une même
scène des étudiants en fin de conservatoire et des personnalités
marquantes du monde musical. Cette année, 7 étudiants du Conservatoire
National Supérieur de Musique de Paris (CNSMP) et de la Hochschule für
Musik Hanns Eisler Berlin auront la chance de se produire le samedi 25 juin,
après une semaine de travail intense, aux côtés de 4 artistes
de renommée internationale : Henri Demarquette (violoncelle), Cédric
Tiberghien (piano), Gérard Wyss (piano) et le compositeur suisse Fabian
Müller. Le projet prend désormais une dimension internationale ;
pour la première fois le concert Vis-a-vis sera redonné à
la Philharmonie de Berlin (8 novembre 2011) et au Konzerthaus Berlin (28 mars
2012).
La grande nouveauté de l'édition
2011 est le Festival off, une série de concerts gratuits sera proposée
au bord du lac et le soir après les concerts dans certains caveaux. Le
Festival sera doté de nouvelles infrastructures d'accueil et d'une restauration
ouvertes au public toute la journée de 10h à 21h. Le Classique
bar, situé au bord du lac et comportant bar, transats et scène
open-air, offrira un espace de détente aux festivaliers qui souhaitent
profiter du beau temps, un verre de vin de la région à la main.
Tous les jours à 18h des « Apéro-concerts » s'y dérouleront
avec une programmation allant du classique au jazz en passant par l'opérette,
le tango et la musique traditionnelle. Enfin, du jeudi au dimanche, des concerts
gratuits seront donnés dans l'intimité des caveaux après
les concerts du soir, prolongeant ainsi jusqu'à la fin de la nuit la
convivialité.
Billetterie ouverte dès
le 2 mai : https://www.cullyclassique.ch
(paiement en ligne avec cartes de crédit et Postcard) ; billetterie@cullyclassique.ch
+ 41 21 312 15 35
samedi 25 juin 2011
______________________________ Des
œuvres rares de Théodore Dubois découvertes en 2005, par
des québécois en tournée en Française
Le Maestro québécois
Michel Brousseau dirigera en France des œuvres rares de Théodore Dubois,
72 choristes et 2 solistes le baryton Marc Boucher et la soprano Maria
Knapik, ainsi que l'organiste Jean-Willy Kunz,
En 2005 lors de son séjour
en France chez Francis Dubois, arrière-petit-fils du compositeur français
Théodore Dubois, le baryton québécois Marc Boucher découvre
dans l'armoire aux trésors de la famille Dubois …un corpus de mélodies
et de messes encore inconnues du public. Enthousiaste, Marc Boucher décide
de partager cette découverte avec le maestro Michel Brousseau. Et c'est
en 2007 que tous deux décident de rendre visite à la famille Dubois
pour se plonger dans les partitions de ce compositeur intègre et passionné.
Séduits par cette musique d'un niveau artistique incontestable, ils se
donnent pour mission de faire redécouvrir les œuvres inédites
de Théodore Dubois, reléguées aux oubliettes pendant près
d'un siècle.
Depuis ces recherches, deux œuvres
de Théodore Dubois ont été données en concert –
la Messe solennelle de saint Remi (première nord-américaine en
mai 2008) et la Messe de la Délivrance, (première mondiale en
mai 2009). Ce sont ces messes qui seront présentées pour la première
fois en France en aout 2011. Pour faire découvrir au public français
ces partitions inédites, Michel Brousseau dirigera au pupitre, la soprano
Maria Knapik, le baryton Marc Boucher, l'organiste Jean-Willy Kunz, ainsi que
le Chœur International qui regroupe les formations suivantes : Chœur philharmonique
du Nouveau Monde, les Chanteurs de Sainte-Thérèse, le Chœur Tremblant
et le Chœur classique d'Ottawa. Cette masse chorale réussit avec beaucoup
de passion l'exploit de l'unité des voix, comme un seul souffle, tout
en magnifiant la qualité de l'interprétation et l'intensité
sonore.
Le concert à l'église
de la Madeleine durera 1h30 il est gratuit, celui à Notre-Dame de Paris,
est gratuit également mais il durera 30 minutes.
https://www.musicologie.org/actu/08/18.html
samedi 25 juin 2011
______________________________ Le
15e Festival de l'imaginaire est terminé... jusqu'au 16e
La quinzième édition
du Festival de l'Imaginaire, qui pour la première fois, a offert une
programmation sur une durée de trois mois, vient de toucher à
sa fin avec plusieurs représentations des « Chants et danses
de Nuku Hiva », de l'archipel des Marquises. Elles auront laissé
à Paris comme à Vitré le souvenir de moments et de rencontres
exceptionnels.
Si l'annulation de l'Année
du Mexique en France a pu bousculer les débuts du Festival, celui-ci
a su, cette année encore, défendre avec entêtement et passion
la diversité des expressions culturelles du monde. Parfois en résonance
étroite avec l'actualité internationale - découverte des
danses et musiques du monde arabe au moment où y soufflait le vent du
changement - le Festival de l'Imaginaire a voulu de nouveau célébrer
avec vous ce « plaisir de sentir le Divers », tant loué
par Victor Segalen, et qui fait la richesse de l'existence humaine.
Si la programmation des concerts
et spectacles est maintenant terminée, l'exposition Le Pouvoir des Masques,
objets à l'aura magique qui ont de tout temps fasciné, reste à
découvrir jusqu'au 29 juillet à la Maison des Cultures du Monde
/ Centre français du patrimoine culturel immatériel à Vitré.
Rendez-vous est donné à
la rentrée pour les temps forts de l'automne que seront le festival Larachi
Flamenca, le Festival international du cinéma ethnographique ou encore
le festival Vibrations Caraïbes, puis, au printemps prochain, une 16e
édition du Festival de l'Imaginaire pleine de surprises et d'émerveillements
qui marquera (en prime !) le 30e anniversaire de la Maison des Cultures
du Monde !
samedi 25 juin 2011
______________________________ Keny
Arkana, la révolte au cœur du rap
Keny Arkana, qui fera samedi à
Solidays une de ses seules apparitions de l'été, est une des rares
rappeuses françaises, représentative d'une jeunesse écorchée
vive qui veut dénoncer une société qui « part
en vrille » et se défie des politiques.
Après un premier album remarqué,
« Entre ciment et belle étoile » (2006), la jeune femme
vient de publier « L'esquisse 2 » (Because Music), un disque
qu'elle considère comme une remise en jambe avant son deuxième
véritable album.
La rappeuse, qui reconnaît
« ne pas trop être dans le divertissement », parle du
disque comme d'« un petit truc léger ». Pourtant, elle
y aborde dans un grand élan de révolte la loi Loppsi 2, les « mensonges
des médias », les gamins en déshérence...
Elle-même a eu une enfance
difficile. Fugueuse à neuf ans — ses premiers « voyages
sac au dos », dit-elle —, la Marseillaise d'origine argentine a commencé
à rapper vers 12 ans.
« J'ai toujours écrit
des textes antisystème, même si c'était à mon échelle
à l'époque. Je parlais des foyers, du juge, de la Ddass, de la
police, du système autour de la protection de l'enfance ».
Le rap, poursuit-elle, a été
une « purge », qui l'a aidé « à ne
pas cumuler de la haine, de la frustration ».
Quand le succès a commencé
à poindre avec la sortie de son premier album, Keny Arkana avoue « avoir
eu un peu peur ».
« J'en ai vu beaucoup
des artistes arriver avant moi, avec de bonnes idées. Et puis un peu
de succès, un peu d'argent, un peu de gloire... C'est la bonne recette
pour vriller », explique cette admiratrice de Luciano, le grand frère
du rap marseillais.
« Je ne suis pas meilleure
que les autres, donc je me suis demandé si ça allait m'arriver,
comment j'allais réagir », poursuit-elle.
Finalement, « peu de
choses ont changé ». Alors que nombre de ses collègues préfèrent
rapper sur l'argent facile ou seulement effleurer les sujets de société,
Keny Arkana continue de s'interroger sur « la place de l'artiste
dans la société ».
« Aujourd'hui, les médias
sont tenus par des gros groupes financiers et on ne peut pas tout dire quand
on est journaliste. L'artiste est peut-être le seul qui soit vraiment
libre de dire ce qu'il veut et qui ait de l'écho auprès des gens
», estime-t-elle.
« J'essaye de faire
en sorte que ma musique ne nivelle pas par le bas. Je veux alimenter des sentiments
nobles, humains, dans une époque où il y a tellement de peur,
d'égoïsme, de repli sur soi », explique-t-elle.
Comme son premier opus, le deuxième
album de Keny Arkana devrait paraître en pleine campagne présidentielle.
Mais, aussi engagée soit-elle,
la rappeuse n'ira pas voter et avoue sa défiance envers les politiques.
« En 2002, j'avais 18
ans et j'ai voté aux deux tours. A l'époque, je disais à
tout le quartier il faut prendre sa carte d'électeur,
il y a des gens qui sont morts pour ça ! », se souvient-elle.
« Mais en 2007, je n'ai
pas voté et exactement pour les mêmes raisons: des gens sont morts
pour ça et ils ne l'ont pas fait pour cette mascarade. Aujourd'hui, il
n'y a plus de politiques, que des businessmen », juge-t-elle.
Proche de la mouvance altermondialiste,
la rappeuse a choisi de jouer à Solidays, organisé par Solidarité
Sida, pour une simple raison: « C'est le festival le moins cher de
Paris pour les gens ». Et cette habituée des concerts de soutien,
se produira aussi cet été au festival Emmaüs de Pau.
samedi 25 juin 2011
______________________________ Keziah
Jones agressé par la police française
Le chanteur nigérian Keziah
Jones affirme avoir été « poussé de façon
irrespectueuse » et interrogé pendant 45 minutes par la police
française, dans un message posté sur son compte Facebook mercredi
et dévoilé vendredi par Libération et 20 Minutes.
« Le lendemain du concert
fantastique de Keziah à Cologne avec Nneka le chanteur est poussé
de façon irrespecteuse et fouillé par la police de la Gare du
Nord (à Paris) à la vue du public, puis interrogé au poste
de police pendant 45 minutes avant d'être relâché. Des 600
personnes quittant le train, ils en ont repéré une seule - Keziah
Jones! », écrit le chanteur.
Le message est accompagné
de deux photos de l'interpellation.
Sur le compte Facebook de l'artiste,
plusieurs dizaines de personnes ont déposé des messages de sympathie,
critiquant la police française et dénonçant un « contrôle
au faciès ». De nombreux fans s'excusaient auprès de l'artiste
au nom de la France.
samedi 25 juin 2011
______________________________ Un
concert de U2 cible de militants contre l'évasion fiscale
Un groupe militant a appelé
à manifester vendredi soir pendant le concert du groupe rock U2, qu'ils
accusent d'évasion fiscale, au festival de Glastonbury (sud-ouest de
l'Angleterre).
« The Art Uncut »,
un groupe militant qui combat le programme d'austérité du gouvernement
britannique et cible particulièrement les entreprises qui ne paieraient
pas leurs impôts, a annoncé qu'il interviendrait pendant le concert
en déployant une banderole gonflable.
Le groupe irlandais a tranféré
aux Pays-Bas le siège de U2 Limited, qui gère une partie de sa
fortune, en 2006 après un changement de la fiscalité sur les royalties
en Irlande.
La décision avait fait des
remous, alors que le groupe et son chanteur Bono sont connus pour leur engagement
militant, notamment sur la dette africaine.
« Bono est connu pour
ses campagnes contre la pauvreté mais nous l'accusons d'hypocrisie »,
a indiqué Charlie Dewar de Art Uncut.
« L'évasion fiscale
de plusieurs millions d'euros de U2 prive le peuple irlandais de ressources
à un moment où il en a désespérément besoin,
face au programme d'austérité impitoyable du gouvernement irlandais
», souligne le groupe militant.
Le groupe de rock n'avait pu être
joint vendredi matin pour une réaction.
Quelque 170.000 festivaliers sont
attendus ce week-end dans le Somerset pour les concerts en plein air du principal
festival de Rock de Grande-Bretagne. Les artistes à l'affiche comptent
notamment le groupe de rock Coldplay samedi soir et Beyonce dimanche.
Le festival s'est comme souvent
transformé en champ de boue, sous l'effet des pluies abondantes des derniers
jours, mais le week-end s'annonce sec et chaud.
samedi 25 juin 2011
______________________________ Les
Red Hot Chili Peppers à Bercy
Les Red Hot Chili Peppers se produiront
en France pour la première fois en trois ans cet automne, avec un concert
à Paris-Bercy le 18 octobre. Les Californiens viendront y présenter
leur nouvel album, « I'm with you », dont la sortie est prévue
le 29 août. Les billets pour cette date unique seront mis en vente lundi.
samedi 25 juin 2011
______________________________ ZZ
Top, Motörhead et Kasabian à Beauregard
Le festival Beauregard s'offre
une affiche de rêve pour sa troisième édition, du 1er au
3 juillet à Hérouville-Saint-Clair (Calvados). Au programme, les
vétérans du hard-rock ZZ Top et Motörhead, mais aussi Zazie,
Katerine, Gaëtan Roussel, Kasabian, Deus, The Ting Tings, Anna Calvi, Agnès
Obel, Stromae, Two Door Cinema Club... Renseignements : facebook.com/festivalbeauregard
samedi 25 juin 2011
______________________________ Un
Bee Gees à Paris
Robin Gibb, un des trois frères
des Bee Gees, sera en concert à Paris le 13 octobre au Palais des Congrès.
Le chanteur y interprètera les succès du groupe phare du disco.
Avec ses frères, Barry et Maurice (aujourd'hui décédé),
Robin Gibb a vendu plus de 200 millions d'albums.
samedi 25 juin 2011
______________________________ Francis
Métivier, philosophe du rock
Professeur de philosophie en blouson
noir, Francis Métivier, 48 ans, démontre dans un ouvrage sexy
et érudit, « Rock'n philo », tout juste paru, qu'Elvis
Presley et les Who peuvent faire comprendre Spinoza et Platon. Et vice-versa.
« Le rock brasse beaucoup
de questions philosophiques: le désir, l'amour, le sens de l'existence,
la mort... Et il a l'art de concentrer en quelques minutes ce qui autrement
nécessite 400 pages », souligne ce docteur en philosophie, qui
enseigne comme prof agrégé dans un lycée de Saumur, sur
les bords de la Loire.
Paru à la mi-juin, son ouvrage
s'arrache comme jadis les 45 tours, dont il a le format. La jaquette, très
punk-rock, présente un patchwork où Nina Hagen, Johnny Rotten
et Marilyn Manson côtoient Nietzsche.
A l'intérieur, Métivier
- fines lunettes, impeccable tee-shirt noir et
cheveux coupés à ras - aborde méthodiquement les 37 points
au programme du bac philo. A sa façon, jubilatoire, didactique et charpentée.
La conscience ? Les Pixies (« Where
is my mind ») répondent à Descartes (« Je pense
donc je suis ») et Nirvana à Pascal (« Le moi est haïssable
»). Le droit ? Machiavel dialogue avec Noir Désir (« L'homme
pressé »). La vérité ? Sartre trouve écho
chez Bashung (« La nuit, je mens »). Et, qui l'eût cru,
The Scorpions (« Wind of change ») illustrent à merveille
la fin de l'Histoire selon Kant.
Les drogues ne sont pas oubliées,
au chapitre « Théorie et expérience », avec Foucault
et Jimi Hendrix. Mais le sexe, élément consubstantiel au rock
s'il en est ? « Avec Dieu, ce sont malheureusement deux sujets tabous
dans le programme. On ne peut les aborder qu'incidemment », regrette l'auteur,
qui avoue ne recourir que parcimonieusement aux références rock
dans ses cours.
Le livre, bien qu'édité
par un spécialiste des manuels scolaires, Bréal (qui avait également
sorti « L'Antimanuel de philosophie » de Michel Onfray), n'est
de loin pas circonscrit à un public lycéen: « Il peut
permettre à des gens qui écoutent du rock sans avoir fait de philo
de trouver une porte d'entrée ».
Né en 1962, comme les Beatles,
« dans une famille ouvrière de la banlieue de Tours »,
Francis Métivier découvre le rock et la guitare « vers
13-14 ans, en même temps que le grec classique ».
Mais il lui faudra longtemps pour
oser, le premier, théoriser un tel pont entre les deux univers. « Le
lien est évident et on se demande pourquoi cela n'a pas été
fait plus tôt. La réponse est que celui qui n'est que philosophe
ou que musicien ne peut pas s'en sortir: il faut non seulement trouver les liens,
mais aussi les démontrer et les expliquer à un grand public »,
dit-il.
Ainsi le célébrissime
« Stairway to heaven » de Led Zeppelin n'est-il autre, selon
lui, qu'une confrontation entre un sceptique (le narrateur) et une dogmatique,
« la femme qui croit qu'en achetant une échelle on arrive
au but ».
Reste que les points de convergence
entre rockers et grands philosophes sont plus nombreux qu'on ne pense. Le premier
punk n'aurait-il pas été « Diogène le cynique
dans son tonneau, avec un hareng en laisse, qui dit m... à tout le monde
tout en s'érigeant en star » ?
« Les philosophes antiques
veulent vivre en harmonie avec leur pensée, parfois au prix de leur vie
comme Socrate. Dans le rock, on cherche aussi un accord entre ce qu'on écrit
et ce qu'on vit », note Francis Métivier, en relevant malicieusement:
« Ca a disparu en philosophie, moins dans le rock ».
Auteur d'une thèse sur Kirkegaard
à la Sorbonne en 1998 et d'un ouvrage sur Rabelais, Francis Métivier,
qui anime depuis 12 ans des « ateliers rock » en marge des
ses cours, est également militant MoDem. Même s'il admet que François
Bayrou n'est pas le plus rock'n roll des personnages politiques français.
samedi 25 juin 2011
______________________________ Deux
ans après sa mort, Pina Bausch toujours présente auprès
du public français
Son ultime chorégraphie
donnée à guichets fermés à Paris, son seul film,
« La Plainte de l'impératrice », diffusé en salles
et en DVD: deux ans après sa disparition, la chorégraphe Pina
Bausch est toujours présente auprès du public français.
« ... Como el musguito
en la piedra, ay si, si, si ... » (... comme la mousse sur la pierre...),
thème d'une chanson chilienne, a été créée
à Wuppertal, en Allemagne, trois semaines avant la mort brutale de Pina
Bausch, qui la rapportait du Chili.
Cette œuvre est jouée par
sa compagnie, le Tanztheater Wuppertal, au Théâtre de la Ville
à Paris, une scène de prédilection pour la chorégraphe
qui y a présenté chaque année ses créations depuis
1979.
Evoquant la dictature chilienne,
une femme libre et légère sur le plateau nu hurle de douleur sous
les coups de ses tortionnaires. Vêtues de longues robes soyeuses, d'autres
femmes, dont les corps s'enroulent dans un jaillissement perpétuel, vont
et viennent dans des jeux de séduction avec les danseurs en pantalon
et chemise flottante.
D'autres offrent leur ode à
la vie, à la « Terre-Mère », ou leurs tourments
au rythme des musiques du Chili, des chansons de Violeta Parra ou de Victor
Jara, détenu dans le stade de Santiago par les militaires chiliens qui
lui coupèrent les mains pour l'empêcher de « faire l'amour
à sa guitare ».
« Ce spectacle est l'un
des plus légers et profonds que Pina Bausch ait créés,
avec des mouvements de danseurs extrêmement raffinés qui paraissent
aller de soi », assure à l'AFP Rudolph Rach, directeur des éditions
L'Arche.
L'éditeur a capté
pendant de nombreuses années les créations de Pina Bausch, dont
l'œuvre mythique « Café Müller », sortie en DVD
en septembre, et travaille à les éditer peu à peu.
Il vient également de publier
l'unique film réalisé par Pina Bausch, « La Plainte
de l'impératrice », qui sortira bientôt en salles.
Une première diffusion à
la fin des années 80 de cette œuvre onirique, sans fil narratif, a été
un échec. « Mais quel échec », selon l'éditeur,
pour qui « La Plainte de l'impératrice » est « tellement
dense et intense que le spectateur doit pouvoir choisir le moment propice, s'arrêter,
reprendre pour se plonger dans cet univers très étrange ».
D'où l'avantage du support DVD.
Dépassant les frontières
entre danse et théâtre, l'œuvre de Pina Bausch intéresse
les cinéastes. Le film en 3D « Pina » du réalisateur
allemand Wim Wenders est sorti en France en avril.
Auparavant, « Les rêves
dansants, sur les pas de Pina Bausch », de Anne Linsel et Rainer Hoffmann,
qui montre son travail avec des jeunes adolescents, a été diffusé
en salles en octobre, puis en DVD.
Ces films, selon Rudolph Rach,
font connaître l'œuvre de Pina Bausch à un public élargi.
Mais ils la réduisent « à un format normal »,
regrette-t-il, alors que « pour comprendre l'esthétique de
Pina Bausch, il faut comprendre le sens de la répétition et de
la durée ».
samedi 25 juin 2011
______________________________ Robin
Renucci nommé à la direction des Tréteaux de France
Le comédien et réalisateur
Robin Renucci a été nommé à la direction des Tréteaux
de France, le seul centre dramatique national (CDN) à vocation itinérante,
a annoncé le ministère de la Culture vendredi.
« Après l'appel
à candidatures et l'audition par un jury de sept candidats présélectionnés,
le projet porté par Robin Renucci a été retenu par le ministre
» de la Culture, Frédéric Mitterrand, indique un communiqué
de la Rue de Valois.
Selon le ministère, « Robin
Renucci, comédien pour le théâtre, le cinéma et la
télévision, propose un projet artistique visant à renouveler
l'actualité des Tréteaux de France dans le respect de leur histoire
et de la mission d'itinérance qui est la leur ».
« Robin Renucci, qui aura
55 ans le 11 juillet, cherchera de nouveaux moyens d'itinérance et invitera
de grands noms de la mise en scène à travailler avec lui »,
précise le communiqué.
Les Tréteaux de France étaient
dirigés depuis 2001 par Marcel Maréchal, qui poursuivra son parcours
artistique dans le cadre d'une compagnie dramatique soutenue par l'État.
La nomination de Robin Renucci
s'est faite en concertation avec Yves Jégo, ancien ministre et maire
de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne), commune où les Tréteaux
de France s'implanteront prochainement.
Le metteur en scène et acteur
Francis Huster, nommé en juin 2010 à la direction des Tréteaux,
avait décidé en février de renoncer à ce poste pour
créer une troupe.
samedi 25 juin 2011
______________________________ Céline,
mort il y a 50 ans, attise toujours les passions
Génial et détestable,
Louis-Ferdinand Céline, dont la puissance de l'œuvre reste entachée
par son antisémitisme, suscite toujours les passions cinquante ans après
sa mort, le 1er juillet 1961, comme il l'avait fait de son vivant.
Ce 50e anniversaire devait-il être
célébré ? La République française a jugé
que non.
En janvier, Serge Klarsfeld, président
de l'association des fils et filles de déportés juifs de France,
s'était insurgé contre la présence de Céline dans
les célébrations nationales 2011.
Pour lui, le talent de l'auteur
du « Voyage au bout de la nuit » ne doit « jamais
faire oublier l'homme qui lançait des appels aux meurtres des juifs sous
l'Occupation. Que la République le célèbre, c'est indigne
».
Certains, dont Bertrand Delanoë,
l'avaient suivi, d'autres avaient parlé d'un mauvais procès.
Le ministre de la Culture Frédéric
Mitterrand avait tranché : le nom de Céline a été
rayé de la liste des célébrations.
« C'est injuste. Céline
est un immense écrivain français, le plus traduit et le plus diffusé
dans le monde après Proust... En dehors de ça, c'est un pur salaud
», résume Henri Godard, éditeur de Céline dans La
Pléiade et qui vient de publier une volumineuse biographie de l'écrivain.
Comme le dit Philippe Sollers,
qui se penche sur l'œuvre de Céline depuis 1963, « des salauds,
il y en a beaucoup. De très grands écrivains, il y en a très
peu ».
Céline, auteur de trois
pamphlets antisémites, « a ajouté son cyanure et son
vitriol à cet antisémitisme qui demeure (...) une plaie ouverte
dans la conscience française », relève Jean-Marie Rouart,
de l'Académie française.
« Pour autant, cet antisémitisme
doit-il disqualifier l'écrivain Céline ? Evidemment, non »,
estime-t-il dans une préface à « Céline, l'infréquentable
» de Joseph Vebret.
La vie et l'œuvre de Céline,
en grande partie autobiographique, sont inséparables, pour le meilleur
et pour le pire.
Louis-Ferdinand Destouches, né
le 27 mai 1894, passe son enfance passage Choiseul, à Paris, où
sa mère tient un magasin de dentelles.
Après la guerre de 1914-1918,
pendant laquelle il est grièvement blessé à la tête,
le futur écrivain commence ses études de médecine.
Dans son premier roman, « Voyage
au bout de la nuit », il relate son expérience de la guerre, sous
un jour grotesque et sordide. Ce récit tourmenté à la langue
volcanique fait l'effet d'une bombe. Publié en 1932, il manque de peu
le Goncourt et obtient le Renaudot.
C'est alors que le docteur Destouches
prend pour nom de plume le prénom de sa grand-mère, Céline.
Paru en 1936, « Mort
à crédit », son deuxième livre, encore plus désespéré
et disloqué, se nourrit de sa jeunesse et dérive dans l'imaginaire.
La même année, il
publie un texte anti-soviétique, « Mea Culpa », après
un séjour en URSS où « Le Voyage » est traduit.
Puis il écrit des pamphlets
orduriers, particulièrement contre les juifs : « Bagatelles
pour un massacre », « L'Ecole des cadavres », « Les
Beaux Draps ».
Son outrance est telle que les
antisémites les plus virulents se désolidarisent de lui. En Russie,
après guerre, on parle de lui comme « une nullité littéraire
et un criminel fasciste ».
Au lendemain du Débarquement,
il fuit la France. D'abord en Allemagne puis au Danemark. Il est sous le coup
d'un mandat d'arrêt pour trahison.
En décembre 1945, il est
emprisonné dans le quartier des condamnés à mort au Danemark,
qui refuse de l'extrader mais le remet en liberté sur parole en juin
1947. En avril 1951, l'ancien combattant Louis Destouches est amnistié
par la justice française.
De retour en France, il écrira
encore « Nord » (1960), dans lequel il retrace sa traversée
de l'Allemagne en 1945, ou « Rigodon », publié après
sa mort à Meudon.
Des originaux de ses livres ou
de sa correspondance se sont vendus à prix d'or aux enchères cette
année.
samedi 25 juin 2011
______________________________ Le
succès grandissant des documentaires au cinéma
Longtemps cantonnés au petit
écran, les documentaires connaissent un succès grandissant au
cinéma, ce qui offre de nouvelles perspectives aux réalisateurs
présents à la 22e édition du marché du film documentaire
« Sunny Side », qui s'est clôturé vendredi à
La Rochelle.
« En 2010 et 2011, le
succès des documentaires portés à l'écran a été
massif », se félicite Yves Jeanneau, le commissaire général
de la manifestation.
« Ce phénomène
s'explique notamment par la qualité cinématographique de plus
en plus grande des documentaires », affirme Yves Jeanneau, évoquant
notamment « Océans » de Jean-Jacques Perrin qui, avec
10 millions d'entrées à travers le monde, est le troisième
film français le plus vu à travers la planète.
Si les réalisateurs et producteurs
présents à La Rochelle affirment qu'il n'y a pas de recette miracle
pour expliquer et obtenir un tel succès, tous s'accordent à souligner
qu'un certain nombre d'ingrédients sont indispensables.
« Pour réussir,
il faut être sans concession jusqu'à ce que la symphonie soit achevée,
ce qui représente quatre ans de tournage » et un budget de 50 millions
d'euros pour « Océans », a indiqué à l'AFP
Jacques Perrin qui, avant de réaliser son film sur les créatures
marines, avait déjà rencontré un immense succès
en 2001 avec « Le peuple migrateur ».
Si le succès des films sur
la vie des animaux et la beauté de la nature peut s'expliquer facilement
en raison de l'universalité du sujet, les choses peuvent paraître
plus compliquées quand on aborde des histoires humaines.
« Ceux qui racontent
des histoires humaines et touchantes sont susceptibles de toucher du monde s'ils
abordent des sujets communs à toutes les cultures comme la quête
du pouvoir, de la fortune ou de l'amour », estime Zhou Bing, un réalisateur
chinois venu présenter à La Rochelle « The Bund »,
son premier documentaire sorti dans les salles chinoises en octobre.
C'est ce principe qu'a appliqué
Alexandre Hallier, producteur du film « Le président »,
qui retrace la campagne de Georges Frêche aux régionales en Languedoc-Roussillon
et qui a fait quelque 85.000 entrées, « au-delà de
nos espérances ».
« Le sujet n'est pas
Georges Frêche lui-même, mais quelque chose de beaucoup plus universel
qui emprunte au drame shakespearien: savoir comment il va sortir de la scène
» politique, raconte Alexandre Hallier. « C'est un interprète
tellement formidable et une situation tellement forte que nous avons pensé
que ce serait très bien pour le cinéma », a-t-il ajouté.
Pourtant, au départ, le
documentaire d'Yves Jeuland n'était absolument pas prévu pour
la télévision. C'est faute d'avoir trouvé des chaînes
pour le coproduire, « pour des raisons d'audience car elles estimaient
que M. Frêche n'était pas assez connu et trop sulfureux »,
que le producteur s'est tourné vers le cinéma.
Un cas qui n'est pas unique, selon
Yves Jeanneau, regrettant que certains sujets « controversés
ou qui demandent beaucoup d'investigations » n'arrivent pas à trouver
de diffuseurs.
Pour les réalisateurs comme
les producteurs, le cinéma est en plus une formidable carte de visite.
« Je ne vais pas aller au cinéma systématiquement mais
cela donne une vraie liberté, cela fait un bruit colossal, même
si les audiences sont moindres qu'à la télé », reconnaît
Alexandre Hallier.
« Pour un réalisateur,
c'est le saint Graal d'avoir un jour un documentaire qui passe sur grand écran,
les salles noires permettent de faire passer beaucoup plus de choses »,
estime Thomas Dandois, un réalisateur qui rêve de voir un jour
un de ses documentaires porté à l'écran.
samedi 25 juin 2011
______________________________ Le
Louvre ne prêtera pas la Joconde à l'Italie car elle est trop
fragile
La Joconde de Léonard de
Vinci est « extrêmement fragile » et son transport est
« absolument inenvisageable », a déclaré vendredi
à l'AFP le musée du Louvre suite à la demande de prêt
d'une société historique italienne.
Le « Comité national
pour la valorisation des biens culturels » présidé par le
très médiatique Silvano Vincenti, a lancé un appel sur
internet afin que le Louvre prête la Joconde pour une exposition prévue
en 2013 en Italie. La demande a reçu le soutien d'une autorité
locale, le gouvernement de la province de Florence.
« Sur la forme, nous
n'avons reçu aucune demande officielle de prêt », a indiqué
Vincent Pomarède, directeur du département des peintures au Louvre.
« Sur le fond, si on
ne prête pas la Joconde, c'est parce qu'elle est extrêmement fragile
et qu'un voyage risquerait de lui causer des dommages irréversibles »,
a-t-il souligné.
Le tableau, réalisé
vers 1503 et 1506, est peint à l'huile sur un panneau de bois de peuplier
très mince. Avec le temps, il s'est courbé et présente
une fente visible notamment au dos de l'œuvre.
La Joconde, volée au Louvre
en 1911 par un Italien qui fut arrêté en 1913 au moment où
il tentait de la vendre à un collectionneur à Florence, a très
rarement voyagé.
Elle est allée aux Etats-Unis
en 1963 puis au Japon en 1974. Ses voyages ne lui avaient pas réussi.
Depuis elle n'a pas quitté Le Louvre.
Elle est désormais protégée
par une vitrine dotée d'une climatisation sophistiquée afin qu'il
n'y ait aucune variation de température et d'humidité.
« Un transport est absolument
inenvisageable car on n'arriverait pas à avoir un contrôle du climat
de ce niveau-là y compris dans des caisses climatisées »,
explique Vincent Pomarède.
« Les vibrations seraient
très mauvaises » pour le tableau et « on prendrait un
risque très important à le prêter », ajoute-t-il.
Le Louvre a déjà
été sollicité de façon plus discrète ces
dernières années pour prêter la Joconde. « A
chaque fois nous avons donné la même réponse négative
quel que soit l'établissement qui demandait le tableau », a indiqué
M. Pomarède.
En outre, la Joconde est l'un des
chefs d'œuvre phare du musée. La majorité des visiteurs qui se
rendent pour la première fois au Louvre s'attendent à pouvoir
l'admirer. « Cela nous poserait de grosses difficultés de
ne pas pouvoir la présenter », reconnaît M. Pomarède.
samedi 25 juin 2011
______________________________ Des
spectacles de cirque lancent l'activité artistique sur l'Ile Seguin
Des spectacles de cirque sous un
grand chapiteau ont donné le coup d'envoi des activités artistiques
et culturelles sur l'Ile Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine),
dont l'aménagement durera jusqu'en 2014.
« Pentimento »,
la version cirque du « Lac des cygnes » conçue par Madona
Bouglione sur la musique de Tchaïkovsky, alterne durant le mois de juin
avec le spectacle « Sarkha » (cri) de la compagnie tunisienne
Najma.
Le Cirque du Soleil viendra le
4 novembre présenter le spectacle « Corteo », en tournée
européenne depuis le début de l'année, tandis que les 40
artistes du cirque Nikouline de Moscou donneront « Davaï »
en 2012.
Outre le chapiteau principal de
1.400 places et un autre de 450 places, de petits chapiteaux seront installés
pour en faire des cirques de création dans le cadre de cette opération
« Cirque en chantier ».
Un restaurant, des logements pour
les artistes, des boutiques pour les professionnels et le public seront installés
peu à peu sur cet espace qui, à terme, abritera une structure
définitive en dur, « Le Globe », capable d'accueillir
2.000 spectateurs, et constituera une cité du cirque, avec son école.
Un long jardin couvert sous verrière,
des commerces, des cinémas, ainsi que des pôles d'art et de musique
à chaque extrémité de l'île sont également
prévus par l'architecte du projet, Jean Nouvel.
Au total, 130.000 m2 d'espaces
culturels seront aménagés sur l'Ile Seguin, qui doit accueillir
à l'automne un lieu de mémoire des usines Renault, autrefois installées
sur ce site.
Le projet d'aménagement
de cette île de 11,5 hectares, sur la Seine, prévoit également
la construction de cinq tours hautes d'une centaine de mètres, dont la
plus haute (120 m) doit abriter un hôtel, tandis que les autres (100 m)
sont destinées à héberger des bureaux.
samedi 25 juin 2011
______________________________ Les
Québécois des « 7 doigts » installent en France
leur cirque névrosé
Pour illustrer les névroses
de l'âme humaine ils enchaînent acrobaties, danse, humour et poésie:
« Psy », la nouvelle création du cirque québécois
« Les 7 doigts de la main », débarque à Mulhouse,
avant Lyon puis Paris en fin d'année.
Ni chapiteau, ni piste aux étoiles,
ni M. Loyal, ni animaux bien sûr: cette « circothérapie
pour toute la famille » se veut résolument contemporaine, et mêle
théâtre, chorégraphies, musique électro, mime, jonglerie,
installations vidéo...
Le public de la Filature, la scène
mulhousienne où « Psy » a été présentée
cette semaine en première française, a accueilli avec enthousiasme
ce cocktail virevoltant et étonnant, qui parcourt le monde jusque début
2013 (la troupe arrive d'Argentine, et sera à Boston en juillet).
Sur scène, une dizaine de
jeunes artistes enchaînent sans temps mort, et au son d'une musique endiablée,
les numéros de trapèze, de sauts acrobatiques ou de « mât
chinois », dans une mise en scène qui parfois confine à
l'absurde ou à l'insolite.
Car la metteur en scène
Shana Carroll a choisi, en guise de « fil rouge », d'articuler
l'ensemble du spectacle autour des névroses qui touchent chacun d'entre
nous: la trapéziste agoraphobe côtoie ainsi l'équilibriste
hypocondriaque et le jongleur amnésique...
« Ces troubles mentaux
nous concernent tous, car nous sommes tous un peu malades à des degrés
divers », observe l'un des artistes, Julien Silliau, 24 ans. « En
conséquence, chacun peut s'identifier à nos personnages. Nous
voulons casser cette séparation entre les artistes et le public ».
« C'est pour ça
que nous portons des costumes très simples, sans paillettes, exubérance
ou maquillage », ajoute l'acrobate, qui pointe là une différence
majeure avec le Cirque du soleil, autre poids lourd du cirque québécois,
qui privilégie au contraire une esthétique « fantasy
», bariolée et fantasmagorique.
« Le Cirque du soleil
c'est une multinationale qui est devenue un peu démesurée »,
juge de son côté le trapéziste Guillaume Biron, 24 ans également.
« Nous, on a gardé une taille humaine, et une approche humaine
des choses: par exemple nous ne sommes pas que des exécutants. Chaque
artiste a apporté sa contribution, sa vision personnelle pour façonner
le spectacle ».
Comme souvent au cirque, la troupe
est très cosmopolite. Mais bizarrement la majorité des artistes,
formés à la prestigieuse Ecole nationale de cirque de Montréal
et établis depuis des années dans la métropole québécoise
sont... Français.
« Nous sommes imprégnés
de cette vision du cirque développée à Montréal
», analyse Héloïse Bourgeois, 29 ans, qui bien que née
en France a fini, au fil des années, par développer un léger
accent québécois. « On nous a appris à concevoir
dès l'école des numéros efficaces, qui peuvent plaire sur
tous les continents ».
(« Psy ». A la
Filature de Mulhouse jusqu'à samedi. Puis aux Nuits de Fourvière
à Lyon les 28, 29 et 30 juin. A Perpignan le 2 juillet, Ollioules en
octobre, Nevers en novembre, puis à la Villette à Paris, du 23
novembre au 30 décembre.
« Les 7 doigts de la
main » présenteront également leur précédent
spectacle, « La Vie », à la Villette, du 25 octobre
au 20 novembre).
samedi 25 juin 2011
______________________________ Le
fil AFP passé au crible sur la scène des Subsistances à
Lyon
La production de l'AFP, alimentant
chaque jour les médias du monde de milliers de dépêches,
photos, graphiques et vidéos, se prête à un exercice inhabituel
jusqu'à samedi sur la scène des Subsistances à Lyon: des
artistes l'utilisent comme terreau pour passer l'actualité au crible.
Le parcours du spectateur débute
avec la performance de la compagnie française Haut et court. Pour sa
première représentation jeudi soir, elle s'est inspirée
d'une dépêche du bureau de l'AFP à Moscou évoquant
une partie d'échecs disputée par le président controversé
de la Fédération internationale des échecs (Fide), le Russe
Kirsan Ilioumjinov, avec le colonel Kadhafi à Tripoli.
« J'ai suivi avec une
très grande attention la partie d'échecs », y déclare
le cosmonaute Vladimir Komarov, tué dans l'accident de sa navette Soyouz
en 1967.
Cette « figure fictionnelle
» observe à distance l'actualité, de la Libye au Japon,
comme si le spationaute était « resté tel un satellite
dans l'espace et qu'il continuait à nous observer », explique le
metteur en scène Joris Mathieu.
Le festival « Points
de vue, nouvelles du monde », dont l'AFP est partenaire, se poursuit par
la performance de la compagnie italienne Motus, qui a porté son choix
sur le mouvement des « indignés » espagnols.
Une comédienne invite les
spectateurs à prendre place sur scène et à y camper, parmi
les cartons et couvertures, comme les manifestants madrilènes saisis
par un photographe de l'AFP ce jour-là.
« Qu'est-ce que ça
veut dire encore aujourd'hui le mot révolution ? », s'interroge
le metteur en scène Enrico Casagrande, intéressé par la
couverture médiatique du mouvement espagnol comme des révoltes
du monde arabe.
Une tendance des médias
à privilégier le fait divers et le « buzz » a
également été pointée du doigt par des artistes.
« L'Afrique n'intéresse plus », estime l'écrivain
haïtien vivant au Québec Dany Laferrière, devant des images
de la télévision russe reprises par l'AFP et montrant un cadavre
sur la scène du récent crash d'un Tupolev en Russie.
En consultant les dépêches
sur l'Afrique, « nous nous sommes retrouvés comme au cœur
des ténèbres de l'information », déplore lui aussi
le danseur Faustin Linyekula, de République démocratique du Congo.
« Comment danser sur
une vidéo qui raconte qu'Angelina Jolie a rencontré des demandeurs
d'asile... ou que Michelle Obama a exhorté les jeunes Africains à
prendre leur destin en main ? », a-t-il ironisé sur une scène
plongée dans la pénombre pour figurer ce « trou noir
» médiatique.
Le dessinateur américain
Josh Neufeld a quant à lui conclu la série de performances de
jeudi par la création d'une bande dessinée sur la libération
du dissident chinois Ai Weiwei.
Pour leurs performances de vendredi
et samedi soir, les artistes devaient s'inspirer de nouvelles dépêches
de l'AFP.
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