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samedi 25 juin 2011

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Le Festival Cully Classique dévoile
son programme 2011

Vêtu d'un nouveau logo, le Festival Cully classique aura lieu du 20 au 26 juin. Sous le titre passages la 8e édition explorera les périodes de l'histoire de la musique marquées par des ruptures stylistiques importantes. A l'affiche : 22 concerts exceptionnels, dont 1 Nocturne et 2 concerts pour les familles, 12 concerts gratuits prévus dans le cadre du Festival off, des présentations de concerts et une table ronde ainsi qu'une série de répétitions ouvertes au public. L'édition 2011 accueille une large palette d'artistes de renommée internationale, dont les pianistes Cédric Tiberghien, Plamena Mangova, Vincent Thévenaz et Fabrizio Chiovetta, le claveciniste Andreas Staier, le violoncelliste Henri Demarquette, le compositeur Fabian Müller ainsi que l'ensemble vocal La Venexiana et le Quatuor Pražák… Le programme complet est d'ores et déjà à découvrir à https://www.cullyclassique.ch.3

Le projet Vis-a-vis sur une même scène des étudiants en fin de conservatoire et des personnalités marquantes du monde musical. Cette année, 7 étudiants du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (CNSMP) et de la Hochschule für Musik Hanns Eisler Berlin auront la chance de se produire le samedi 25 juin, après une semaine de travail intense, aux côtés de 4 artistes de renommée internationale : Henri Demarquette (violoncelle), Cédric Tiberghien (piano), Gérard Wyss (piano) et le compositeur suisse Fabian Müller. Le projet prend désormais une dimension internationale ; pour la première fois le concert Vis-a-vis sera redonné à la Philharmonie de Berlin (8 novembre 2011) et au Konzerthaus Berlin (28 mars 2012).

La grande nouveauté de l'édition 2011 est le Festival off, une série de concerts gratuits sera proposée au bord du lac et le soir après les concerts dans certains caveaux. Le Festival sera doté de nouvelles infrastructures d'accueil et d'une restauration ouvertes au public toute la journée de 10h à 21h. Le Classique bar, situé au bord du lac et comportant bar, transats et scène open-air, offrira un espace de détente aux festivaliers qui souhaitent profiter du beau temps, un verre de vin de la région à la main. Tous les jours à 18h des « Apéro-concerts » s'y dérouleront avec une programmation allant du classique au jazz en passant par l'opérette, le tango et la musique traditionnelle. Enfin, du jeudi au dimanche, des concerts gratuits seront donnés dans l'intimité des caveaux après les concerts du soir, prolongeant ainsi jusqu'à la fin de la nuit la convivialité.

Billetterie ouverte dès le 2 mai : https://www.cullyclassique.ch   (paiement en ligne avec cartes de crédit et Postcard) ; billetterie@cullyclassique.ch + 41 21 312 15 35

samedi 25 juin 2011

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Des œuvres rares de Théodore
Dubois découvertes en 2005,
par des québécois en tournée en
Française

Le Maestro québécois Michel Brousseau dirigera en France des œuvres rares de Théodore Dubois, 72 choristes et 2 solistes le baryton Marc Boucher  et la soprano Maria Knapik, ainsi que l'organiste Jean-Willy Kunz,

En 2005 lors de son séjour en France chez Francis Dubois, arrière-petit-fils du compositeur français Théodore Dubois, le baryton québécois Marc Boucher découvre dans l'armoire aux trésors de la famille Dubois …un corpus de mélodies et de messes encore inconnues du public. Enthousiaste, Marc Boucher décide de partager cette découverte avec le maestro Michel Brousseau. Et c'est en 2007 que tous deux décident de rendre visite à la famille Dubois pour se plonger dans les partitions de ce compositeur intègre et passionné. Séduits par cette musique d'un niveau artistique incontestable, ils se donnent pour mission de faire redécouvrir les œuvres inédites de Théodore Dubois, reléguées aux oubliettes pendant près d'un siècle.

Depuis ces recherches, deux œuvres de Théodore Dubois ont été données en concert – la Messe solennelle de saint Remi (première nord-américaine en mai 2008) et la Messe de la Délivrance, (première mondiale en mai 2009). Ce sont ces messes qui seront présentées pour la première fois en France en aout 2011. Pour faire découvrir au public français ces partitions inédites, Michel Brousseau dirigera au pupitre, la soprano Maria Knapik, le baryton Marc Boucher, l'organiste Jean-Willy Kunz, ainsi que le Chœur International qui regroupe les formations suivantes : Chœur philharmonique du Nouveau Monde, les Chanteurs de Sainte-Thérèse, le Chœur Tremblant et le Chœur classique d'Ottawa. Cette masse chorale réussit avec beaucoup de passion l'exploit de l'unité des voix, comme un seul souffle, tout en magnifiant la qualité de l'interprétation et l'intensité sonore.

Le concert  à l'église de la Madeleine durera 1h30 il est gratuit, celui à Notre-Dame de Paris, est gratuit également mais  il durera 30 minutes. 

 https://www.musicologie.org/actu/08/18.html

samedi 25 juin 2011

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Le 15e Festival de l'imaginaire est
terminé... jusqu'au 16e

La quinzième édition du Festival de l'Imaginaire, qui pour la première fois, a offert une programmation sur une durée de trois mois, vient de toucher à sa fin avec plusieurs représentations des « Chants et danses de Nuku Hiva », de l'archipel des Marquises. Elles auront laissé à Paris comme à Vitré le souvenir de moments et de rencontres exceptionnels.

Si l'annulation de l'Année du Mexique en France a pu bousculer les débuts du Festival, celui-ci a su, cette année encore, défendre avec entêtement et passion la diversité des expressions culturelles du monde. Parfois en résonance étroite avec l'actualité internationale - découverte des danses et musiques du monde arabe au moment où y soufflait le vent du changement - le Festival de l'Imaginaire a voulu de nouveau célébrer avec vous ce « plaisir de sentir le Divers », tant loué par Victor Segalen, et qui fait la richesse de l'existence humaine.

Si la programmation des concerts et spectacles est maintenant terminée, l'exposition Le Pouvoir des Masques, objets à l'aura magique qui ont de tout temps fasciné, reste à découvrir jusqu'au 29 juillet à la Maison des Cultures du Monde / Centre français du patrimoine culturel immatériel à Vitré.

Rendez-vous est donné à la rentrée pour les temps forts de l'automne que seront le festival Larachi Flamenca, le Festival international du cinéma ethnographique ou encore le festival Vibrations Caraïbes, puis, au printemps prochain, une 16e édition du Festival de l'Imaginaire pleine de surprises et d'émerveillements qui marquera (en prime !) le 30e anniversaire de la Maison des Cultures du Monde !

samedi 25 juin 2011

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Keny Arkana, la révolte au cœur du
rap

Keny Arkana, qui fera samedi à Solidays une de ses seules apparitions de l'été, est une des rares rappeuses françaises, représentative d'une jeunesse écorchée vive qui veut dénoncer une société qui « part en vrille » et se défie des politiques.

Après un premier album remarqué, « Entre ciment et belle étoile » (2006), la jeune femme vient de publier « L'esquisse 2 » (Because Music), un disque qu'elle considère comme une remise en jambe avant son deuxième véritable album.

La rappeuse, qui reconnaît « ne pas trop être dans le divertissement », parle du disque comme d'« un petit truc léger ». Pourtant, elle y aborde dans un grand élan de révolte la loi Loppsi 2, les « mensonges des médias », les gamins en déshérence...

Elle-même a eu une enfance difficile. Fugueuse à neuf ans — ses premiers « voyages sac au dos », dit-elle —, la Marseillaise d'origine argentine a commencé à rapper vers 12 ans.

« J'ai toujours écrit des textes antisystème, même si c'était à mon échelle à l'époque. Je parlais des foyers, du juge, de la Ddass, de la police, du système autour de la protection de l'enfance ».

Le rap, poursuit-elle, a été une « purge », qui l'a aidé « à ne pas cumuler de la haine, de la frustration ».

Quand le succès a commencé à poindre avec la sortie de son premier album, Keny Arkana avoue « avoir eu un peu peur ».

« J'en ai vu beaucoup des artistes arriver avant moi, avec de bonnes idées. Et puis un peu de succès, un peu d'argent, un peu de gloire... C'est la bonne recette pour vriller », explique cette admiratrice de Luciano, le grand frère du rap marseillais.

« Je ne suis pas meilleure que les autres, donc je me suis demandé si ça allait m'arriver, comment j'allais réagir », poursuit-elle.

Finalement, « peu de choses ont changé ». Alors que nombre de ses collègues préfèrent rapper sur l'argent facile ou seulement effleurer les sujets de société, Keny Arkana continue de s'interroger sur « la place de l'artiste dans la société ».

« Aujourd'hui, les médias sont tenus par des gros groupes financiers et on ne peut pas tout dire quand on est journaliste. L'artiste est peut-être le seul qui soit vraiment libre de dire ce qu'il veut et qui ait de l'écho auprès des gens », estime-t-elle.

« J'essaye de faire en sorte que ma musique ne nivelle pas par le bas. Je veux alimenter des sentiments nobles, humains, dans une époque où il y a tellement de peur, d'égoïsme, de repli sur soi », explique-t-elle.

Comme son premier opus, le deuxième album de Keny Arkana devrait paraître en pleine campagne présidentielle.

Mais, aussi engagée soit-elle, la rappeuse n'ira pas voter et avoue sa défiance envers les politiques.

« En 2002, j'avais 18 ans et j'ai voté aux deux tours. A l'époque, je disais à tout le quartier il faut prendre sa carte d'électeur, il y a des gens qui sont morts pour ça ! », se souvient-elle.

« Mais en 2007, je n'ai pas voté et exactement pour les mêmes raisons: des gens sont morts pour ça et ils ne l'ont pas fait pour cette mascarade. Aujourd'hui, il n'y a plus de politiques, que des businessmen », juge-t-elle.

Proche de la mouvance altermondialiste, la rappeuse a choisi de jouer à Solidays, organisé par Solidarité Sida, pour une simple raison: « C'est le festival le moins cher de Paris pour les gens ». Et cette habituée des concerts de soutien, se produira aussi cet été au festival Emmaüs de Pau.

samedi 25 juin 2011

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Keziah Jones agressé par la police
française

Le chanteur nigérian Keziah Jones affirme avoir été « poussé de façon irrespectueuse » et interrogé pendant 45 minutes par la police française, dans un message posté sur son compte Facebook mercredi et dévoilé vendredi par Libération et 20 Minutes.

« Le lendemain du concert fantastique de Keziah à Cologne avec Nneka le chanteur est poussé de façon irrespecteuse et fouillé par la police de la Gare du Nord (à Paris) à la vue du public, puis interrogé au poste de police pendant 45 minutes avant d'être relâché. Des 600 personnes quittant le train, ils en ont repéré une seule - Keziah Jones! », écrit le chanteur.

Le message est accompagné de deux photos de l'interpellation.

Sur le compte Facebook de l'artiste, plusieurs dizaines de personnes ont déposé des messages de sympathie, critiquant la police française et dénonçant un « contrôle au faciès ». De nombreux fans s'excusaient auprès de l'artiste au nom de la France.

samedi 25 juin 2011

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Un concert de U2 cible de militants
contre l'évasion fiscale

Un groupe militant a appelé à manifester vendredi soir pendant le concert du groupe rock U2, qu'ils accusent d'évasion fiscale, au festival de Glastonbury (sud-ouest de l'Angleterre).

« The Art Uncut », un groupe militant qui combat le programme d'austérité du gouvernement britannique et cible particulièrement les entreprises qui ne paieraient pas leurs impôts, a annoncé qu'il interviendrait pendant le concert en déployant une banderole gonflable.

Le groupe irlandais a tranféré aux Pays-Bas le siège de U2 Limited, qui gère une partie de sa fortune, en 2006 après un changement de la fiscalité sur les royalties en Irlande.

La décision avait fait des remous, alors que le groupe et son chanteur Bono sont connus pour leur engagement militant, notamment sur la dette africaine.

« Bono est connu pour ses campagnes contre la pauvreté mais nous l'accusons d'hypocrisie », a indiqué Charlie Dewar de Art Uncut.

« L'évasion fiscale de plusieurs millions d'euros de U2 prive le peuple irlandais de ressources à un moment où il en a désespérément besoin, face au programme d'austérité impitoyable du gouvernement irlandais », souligne le groupe militant.

Le groupe de rock n'avait pu être joint vendredi matin pour une réaction.

Quelque 170.000 festivaliers sont attendus ce week-end dans le Somerset pour les concerts en plein air du principal festival de Rock de Grande-Bretagne. Les artistes à l'affiche comptent notamment le groupe de rock Coldplay samedi soir et Beyonce dimanche.

Le festival s'est comme souvent transformé en champ de boue, sous l'effet des pluies abondantes des derniers jours, mais le week-end s'annonce sec et chaud.

samedi 25 juin 2011

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Les Red Hot Chili Peppers à Bercy

Les Red Hot Chili Peppers se produiront en France pour la première fois en trois ans cet automne, avec un concert à Paris-Bercy le 18 octobre. Les Californiens viendront y présenter leur nouvel album, « I'm with you », dont la sortie est prévue le 29 août. Les billets pour cette date unique seront mis en vente lundi.

samedi 25 juin 2011

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ZZ Top, Motörhead et Kasabian à
Beauregard

Le festival Beauregard s'offre une affiche de rêve pour sa troisième édition, du 1er au 3 juillet à Hérouville-Saint-Clair (Calvados). Au programme, les vétérans du hard-rock ZZ Top et Motörhead, mais aussi Zazie, Katerine, Gaëtan Roussel, Kasabian, Deus, The Ting Tings, Anna Calvi, Agnès Obel, Stromae, Two Door Cinema Club... Renseignements : facebook.com/festivalbeauregard

samedi 25 juin 2011

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Un Bee Gees à Paris

Robin Gibb, un des trois frères des Bee Gees, sera en concert à Paris le 13 octobre au Palais des Congrès. Le chanteur y interprètera les succès du groupe phare du disco. Avec ses frères, Barry et Maurice (aujourd'hui décédé), Robin Gibb a vendu plus de 200 millions d'albums.

samedi 25 juin 2011

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Francis Métivier, philosophe du
rock

Professeur de philosophie en blouson noir, Francis Métivier, 48 ans, démontre dans un ouvrage sexy et érudit, « Rock'n philo », tout juste paru, qu'Elvis Presley et les Who peuvent faire comprendre Spinoza et Platon. Et vice-versa.

« Le rock brasse beaucoup de questions philosophiques: le désir, l'amour, le sens de l'existence, la mort... Et il a l'art de concentrer en quelques minutes ce qui autrement nécessite 400 pages », souligne ce docteur en philosophie, qui enseigne comme prof agrégé dans un lycée de Saumur, sur les bords de la Loire.

Paru à la mi-juin, son ouvrage s'arrache comme jadis les 45 tours, dont il a le format. La jaquette, très punk-rock, présente un patchwork où Nina Hagen, Johnny Rotten et Marilyn Manson côtoient Nietzsche.

A l'intérieur, Métivier - fines lunettes, impeccable tee-shirt noir et cheveux coupés à ras - aborde méthodiquement les 37 points au programme du bac philo. A sa façon, jubilatoire, didactique et charpentée.

La conscience ? Les Pixies (« Where is my mind ») répondent à Descartes (« Je pense donc je suis ») et Nirvana à Pascal (« Le moi est haïssable »). Le droit ? Machiavel dialogue avec Noir Désir (« L'homme pressé »). La vérité ? Sartre trouve écho chez Bashung (« La nuit, je mens »). Et, qui l'eût cru, The Scorpions (« Wind of change ») illustrent à merveille la fin de l'Histoire selon Kant.

Les drogues ne sont pas oubliées, au chapitre « Théorie et expérience », avec Foucault et Jimi Hendrix. Mais le sexe, élément consubstantiel au rock s'il en est ? « Avec Dieu, ce sont malheureusement deux sujets tabous dans le programme. On ne peut les aborder qu'incidemment », regrette l'auteur, qui avoue ne recourir que parcimonieusement aux références rock dans ses cours.

Le livre, bien qu'édité par un spécialiste des manuels scolaires, Bréal (qui avait également sorti « L'Antimanuel de philosophie » de Michel Onfray), n'est de loin pas circonscrit à un public lycéen: « Il peut permettre à des gens qui écoutent du rock sans avoir fait de philo de trouver une porte d'entrée ».

Né en 1962, comme les Beatles, « dans une famille ouvrière de la banlieue de Tours », Francis Métivier découvre le rock et la guitare « vers 13-14 ans, en même temps que le grec classique ».

Mais il lui faudra longtemps pour oser, le premier, théoriser un tel pont entre les deux univers. « Le lien est évident et on se demande pourquoi cela n'a pas été fait plus tôt. La réponse est que celui qui n'est que philosophe ou que musicien ne peut pas s'en sortir: il faut non seulement trouver les liens, mais aussi les démontrer et les expliquer à un grand public », dit-il.

Ainsi le célébrissime « Stairway to heaven » de Led Zeppelin n'est-il autre, selon lui, qu'une confrontation entre un sceptique (le narrateur) et une dogmatique, « la femme qui croit qu'en achetant une échelle on arrive au but ».

Reste que les points de convergence entre rockers et grands philosophes sont plus nombreux qu'on ne pense. Le premier punk n'aurait-il pas été « Diogène le cynique dans son tonneau, avec un hareng en laisse, qui dit m... à tout le monde tout en s'érigeant en star » ?

« Les philosophes antiques veulent vivre en harmonie avec leur pensée, parfois au prix de leur vie comme Socrate. Dans le rock, on cherche aussi un accord entre ce qu'on écrit et ce qu'on vit », note Francis Métivier, en relevant malicieusement: « Ca a disparu en philosophie, moins dans le rock ».

Auteur d'une thèse sur Kirkegaard à la Sorbonne en 1998 et d'un ouvrage sur Rabelais, Francis Métivier, qui anime depuis 12 ans des « ateliers rock » en marge des ses cours, est également militant MoDem. Même s'il admet que François Bayrou n'est pas le plus rock'n roll des personnages politiques français.

samedi 25 juin 2011

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Deux ans après sa mort, Pina
Bausch toujours présente auprès
du public français

Son ultime chorégraphie donnée à guichets fermés à Paris, son seul film, « La Plainte de l'impératrice », diffusé en salles et en DVD: deux ans après sa disparition, la chorégraphe Pina Bausch est toujours présente auprès du public français.

« ... Como el musguito en la piedra, ay si, si, si ... » (... comme la mousse sur la pierre...), thème d'une chanson chilienne, a été créée à Wuppertal, en Allemagne, trois semaines avant la mort brutale de Pina Bausch, qui la rapportait du Chili.

Cette œuvre est jouée par sa compagnie, le Tanztheater Wuppertal, au Théâtre de la Ville à Paris, une scène de prédilection pour la chorégraphe qui y a présenté chaque année ses créations depuis 1979.

Evoquant la dictature chilienne, une femme libre et légère sur le plateau nu hurle de douleur sous les coups de ses tortionnaires. Vêtues de longues robes soyeuses, d'autres femmes, dont les corps s'enroulent dans un jaillissement perpétuel, vont et viennent dans des jeux de séduction avec les danseurs en pantalon et chemise flottante.

D'autres offrent leur ode à la vie, à la « Terre-Mère », ou leurs tourments au rythme des musiques du Chili, des chansons de Violeta Parra ou de Victor Jara, détenu dans le stade de Santiago par les militaires chiliens qui lui coupèrent les mains pour l'empêcher de « faire l'amour à sa guitare ».

« Ce spectacle est l'un des plus légers et profonds que Pina Bausch ait créés, avec des mouvements de danseurs extrêmement raffinés qui paraissent aller de soi », assure à l'AFP Rudolph Rach, directeur des éditions L'Arche.

L'éditeur a capté pendant de nombreuses années les créations de Pina Bausch, dont l'œuvre mythique « Café Müller », sortie en DVD en septembre, et travaille à les éditer peu à peu.

Il vient également de publier l'unique film réalisé par Pina Bausch, « La Plainte de l'impératrice », qui sortira bientôt en salles.

Une première diffusion à la fin des années 80 de cette œuvre onirique, sans fil narratif, a été un échec. « Mais quel échec », selon l'éditeur, pour qui « La Plainte de l'impératrice » est « tellement dense et intense que le spectateur doit pouvoir choisir le moment propice, s'arrêter, reprendre pour se plonger dans cet univers très étrange ». D'où l'avantage du support DVD.

Dépassant les frontières entre danse et théâtre, l'œuvre de Pina Bausch intéresse les cinéastes. Le film en 3D « Pina » du réalisateur allemand Wim Wenders est sorti en France en avril.

Auparavant, « Les rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch », de Anne Linsel et Rainer Hoffmann, qui montre son travail avec des jeunes adolescents, a été diffusé en salles en octobre, puis en DVD.

Ces films, selon Rudolph Rach, font connaître l'œuvre de Pina Bausch à un public élargi. Mais ils la réduisent « à un format normal », regrette-t-il, alors que « pour comprendre l'esthétique de Pina Bausch, il faut comprendre le sens de la répétition et de la durée ».

samedi 25 juin 2011

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Robin Renucci nommé à la
direction des Tréteaux de France

Le comédien et réalisateur Robin Renucci a été nommé à la direction des Tréteaux de France, le seul centre dramatique national (CDN) à vocation itinérante, a annoncé le ministère de la Culture vendredi.

« Après l'appel à candidatures et l'audition par un jury de sept candidats présélectionnés, le projet porté par Robin Renucci a été retenu par le ministre » de la Culture, Frédéric Mitterrand, indique un communiqué de la Rue de Valois.

Selon le ministère, « Robin Renucci, comédien pour le théâtre, le cinéma et la télévision, propose un projet artistique visant à renouveler l'actualité des Tréteaux de France dans le respect de leur histoire et de la mission d'itinérance qui est la leur ».

« Robin Renucci, qui aura 55 ans le 11 juillet, cherchera de nouveaux moyens d'itinérance et invitera de grands noms de la mise en scène à travailler avec lui », précise le communiqué.

Les Tréteaux de France étaient dirigés depuis 2001 par Marcel Maréchal, qui poursuivra son parcours artistique dans le cadre d'une compagnie dramatique soutenue par l'État.

La nomination de Robin Renucci s'est faite en concertation avec Yves Jégo, ancien ministre et maire de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne), commune où les Tréteaux de France s'implanteront prochainement.

Le metteur en scène et acteur Francis Huster, nommé en juin 2010 à la direction des Tréteaux, avait décidé en février de renoncer à ce poste pour créer une troupe.

samedi 25 juin 2011

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Céline, mort il y a 50 ans, attise
toujours les passions

Génial et détestable, Louis-Ferdinand Céline, dont la puissance de l'œuvre reste entachée par son antisémitisme, suscite toujours les passions cinquante ans après sa mort, le 1er juillet 1961, comme il l'avait fait de son vivant.

Ce 50e anniversaire devait-il être célébré ? La République française a jugé que non.

En janvier, Serge Klarsfeld, président de l'association des fils et filles de déportés juifs de France, s'était insurgé contre la présence de Céline dans les célébrations nationales 2011.

Pour lui, le talent de l'auteur du « Voyage au bout de la nuit » ne doit « jamais faire oublier l'homme qui lançait des appels aux meurtres des juifs sous l'Occupation. Que la République le célèbre, c'est indigne ».

Certains, dont Bertrand Delanoë, l'avaient suivi, d'autres avaient parlé d'un mauvais procès.

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand avait tranché : le nom de Céline a été rayé de la liste des célébrations.

« C'est injuste. Céline est un immense écrivain français, le plus traduit et le plus diffusé dans le monde après Proust... En dehors de ça, c'est un pur salaud », résume Henri Godard, éditeur de Céline dans La Pléiade et qui vient de publier une volumineuse biographie de l'écrivain.

Comme le dit Philippe Sollers, qui se penche sur l'œuvre de Céline depuis 1963, « des salauds, il y en a beaucoup. De très grands écrivains, il y en a très peu ».

Céline, auteur de trois pamphlets antisémites, « a ajouté son cyanure et son vitriol à cet antisémitisme qui demeure (...) une plaie ouverte dans la conscience française », relève Jean-Marie Rouart, de l'Académie française.

« Pour autant, cet antisémitisme doit-il disqualifier l'écrivain Céline ? Evidemment, non », estime-t-il dans une préface à « Céline, l'infréquentable » de Joseph Vebret.

La vie et l'œuvre de Céline, en grande partie autobiographique, sont inséparables, pour le meilleur et pour le pire.

Louis-Ferdinand Destouches, né le 27 mai 1894, passe son enfance passage Choiseul, à Paris, où sa mère tient un magasin de dentelles.

Après la guerre de 1914-1918, pendant laquelle il est grièvement blessé à la tête, le futur écrivain commence ses études de médecine.

Dans son premier roman, « Voyage au bout de la nuit », il relate son expérience de la guerre, sous un jour grotesque et sordide. Ce récit tourmenté à la langue volcanique fait l'effet d'une bombe. Publié en 1932, il manque de peu le Goncourt et obtient le Renaudot.

C'est alors que le docteur Destouches prend pour nom de plume le prénom de sa grand-mère, Céline.

Paru en 1936, « Mort à crédit », son deuxième livre, encore plus désespéré et disloqué, se nourrit de sa jeunesse et dérive dans l'imaginaire.

La même année, il publie un texte anti-soviétique, « Mea Culpa », après un séjour en URSS où « Le Voyage » est traduit.

Puis il écrit des pamphlets orduriers, particulièrement contre les juifs : « Bagatelles pour un massacre », « L'Ecole des cadavres », « Les Beaux Draps ».

Son outrance est telle que les antisémites les plus virulents se désolidarisent de lui. En Russie, après guerre, on parle de lui comme « une nullité littéraire et un criminel fasciste ».

Au lendemain du Débarquement, il fuit la France. D'abord en Allemagne puis au Danemark. Il est sous le coup d'un mandat d'arrêt pour trahison.

En décembre 1945, il est emprisonné dans le quartier des condamnés à mort au Danemark, qui refuse de l'extrader mais le remet en liberté sur parole en juin 1947. En avril 1951, l'ancien combattant Louis Destouches est amnistié par la justice française.

De retour en France, il écrira encore « Nord » (1960), dans lequel il retrace sa traversée de l'Allemagne en 1945, ou « Rigodon », publié après sa mort à Meudon.

Des originaux de ses livres ou de sa correspondance se sont vendus à prix d'or aux enchères cette année.

samedi 25 juin 2011

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Le succès grandissant des
documentaires au cinéma

Longtemps cantonnés au petit écran, les documentaires connaissent un succès grandissant au cinéma, ce qui offre de nouvelles perspectives aux réalisateurs présents à la 22e édition du marché du film documentaire « Sunny Side », qui s'est clôturé vendredi à La Rochelle.

« En 2010 et 2011, le succès des documentaires portés à l'écran a été massif », se félicite Yves Jeanneau, le commissaire général de la manifestation.

« Ce phénomène s'explique notamment par la qualité cinématographique de plus en plus grande des documentaires », affirme Yves Jeanneau, évoquant notamment « Océans » de Jean-Jacques Perrin qui, avec 10 millions d'entrées à travers le monde, est le troisième film français le plus vu à travers la planète.

Si les réalisateurs et producteurs présents à La Rochelle affirment qu'il n'y a pas de recette miracle pour expliquer et obtenir un tel succès, tous s'accordent à souligner qu'un certain nombre d'ingrédients sont indispensables.

« Pour réussir, il faut être sans concession jusqu'à ce que la symphonie soit achevée, ce qui représente quatre ans de tournage » et un budget de 50 millions d'euros pour « Océans », a indiqué à l'AFP Jacques Perrin qui, avant de réaliser son film sur les créatures marines, avait déjà rencontré un immense succès en 2001 avec « Le peuple migrateur ».

Si le succès des films sur la vie des animaux et la beauté de la nature peut s'expliquer facilement en raison de l'universalité du sujet, les choses peuvent paraître plus compliquées quand on aborde des histoires humaines.

« Ceux qui racontent des histoires humaines et touchantes sont susceptibles de toucher du monde s'ils abordent des sujets communs à toutes les cultures comme la quête du pouvoir, de la fortune ou de l'amour », estime Zhou Bing, un réalisateur chinois venu présenter à La Rochelle « The Bund », son premier documentaire sorti dans les salles chinoises en octobre.

C'est ce principe qu'a appliqué Alexandre Hallier, producteur du film « Le président », qui retrace la campagne de Georges Frêche aux régionales en Languedoc-Roussillon et qui a fait quelque 85.000 entrées, « au-delà de nos espérances ».

« Le sujet n'est pas Georges Frêche lui-même, mais quelque chose de beaucoup plus universel qui emprunte au drame shakespearien: savoir comment il va sortir de la scène » politique, raconte Alexandre Hallier. « C'est un interprète tellement formidable et une situation tellement forte que nous avons pensé que ce serait très bien pour le cinéma », a-t-il ajouté.

Pourtant, au départ, le documentaire d'Yves Jeuland n'était absolument pas prévu pour la télévision. C'est faute d'avoir trouvé des chaînes pour le coproduire, « pour des raisons d'audience car elles estimaient que M. Frêche n'était pas assez connu et trop sulfureux », que le producteur s'est tourné vers le cinéma.

Un cas qui n'est pas unique, selon Yves Jeanneau, regrettant que certains sujets « controversés ou qui demandent beaucoup d'investigations » n'arrivent pas à trouver de diffuseurs.

Pour les réalisateurs comme les producteurs, le cinéma est en plus une formidable carte de visite. « Je ne vais pas aller au cinéma systématiquement mais cela donne une vraie liberté, cela fait un bruit colossal, même si les audiences sont moindres qu'à la télé », reconnaît Alexandre Hallier.

« Pour un réalisateur, c'est le saint Graal d'avoir un jour un documentaire qui passe sur grand écran, les salles noires permettent de faire passer beaucoup plus de choses », estime Thomas Dandois, un réalisateur qui rêve de voir un jour un de ses documentaires porté à l'écran.

samedi 25 juin 2011

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Le Louvre ne prêtera pas la
Joconde à l'Italie car elle est trop
fragile

La Joconde de Léonard de Vinci est « extrêmement fragile » et son transport est « absolument inenvisageable », a déclaré vendredi à l'AFP le musée du Louvre suite à la demande de prêt d'une société historique italienne.

Le « Comité national pour la valorisation des biens culturels » présidé par le très médiatique Silvano Vincenti, a lancé un appel sur internet afin que le Louvre prête la Joconde pour une exposition prévue en 2013 en Italie. La demande a reçu le soutien d'une autorité locale, le gouvernement de la province de Florence.

« Sur la forme, nous n'avons reçu aucune demande officielle de prêt », a indiqué Vincent Pomarède, directeur du département des peintures au Louvre.

« Sur le fond, si on ne prête pas la Joconde, c'est parce qu'elle est extrêmement fragile et qu'un voyage risquerait de lui causer des dommages irréversibles », a-t-il souligné.

Le tableau, réalisé vers 1503 et 1506, est peint à l'huile sur un panneau de bois de peuplier très mince. Avec le temps, il s'est courbé et présente une fente visible notamment au dos de l'œuvre.

La Joconde, volée au Louvre en 1911 par un Italien qui fut arrêté en 1913 au moment où il tentait de la vendre à un collectionneur à Florence, a très rarement voyagé.

Elle est allée aux Etats-Unis en 1963 puis au Japon en 1974. Ses voyages ne lui avaient pas réussi. Depuis elle n'a pas quitté Le Louvre.

Elle est désormais protégée par une vitrine dotée d'une climatisation sophistiquée afin qu'il n'y ait aucune variation de température et d'humidité.

« Un transport est absolument inenvisageable car on n'arriverait pas à avoir un contrôle du climat de ce niveau-là y compris dans des caisses climatisées », explique Vincent Pomarède.

« Les vibrations seraient très mauvaises » pour le tableau et « on prendrait un risque très important à le prêter », ajoute-t-il.

Le Louvre a déjà été sollicité de façon plus discrète ces dernières années pour prêter la Joconde. « A chaque fois nous avons donné la même réponse négative quel que soit l'établissement qui demandait le tableau », a indiqué M. Pomarède.

En outre, la Joconde est l'un des chefs d'œuvre phare du musée. La majorité des visiteurs qui se rendent pour la première fois au Louvre s'attendent à pouvoir l'admirer. « Cela nous poserait de grosses difficultés de ne pas pouvoir la présenter », reconnaît M. Pomarède.

samedi 25 juin 2011

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Des spectacles de cirque lancent
l'activité artistique sur l'Ile Seguin

Des spectacles de cirque sous un grand chapiteau ont donné le coup d'envoi des activités artistiques et culturelles sur l'Ile Seguin, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), dont l'aménagement durera jusqu'en 2014.

« Pentimento », la version cirque du « Lac des cygnes » conçue par Madona Bouglione sur la musique de Tchaïkovsky, alterne durant le mois de juin avec le spectacle « Sarkha » (cri) de la compagnie tunisienne Najma.

Le Cirque du Soleil viendra le 4 novembre présenter le spectacle « Corteo », en tournée européenne depuis le début de l'année, tandis que les 40 artistes du cirque Nikouline de Moscou donneront « Davaï » en 2012.

Outre le chapiteau principal de 1.400 places et un autre de 450 places, de petits chapiteaux seront installés pour en faire des cirques de création dans le cadre de cette opération « Cirque en chantier ».

Un restaurant, des logements pour les artistes, des boutiques pour les professionnels et le public seront installés peu à peu sur cet espace qui, à terme, abritera une structure définitive en dur, « Le Globe », capable d'accueillir 2.000 spectateurs, et constituera une cité du cirque, avec son école.

Un long jardin couvert sous verrière, des commerces, des cinémas, ainsi que des pôles d'art et de musique à chaque extrémité de l'île sont également prévus par l'architecte du projet, Jean Nouvel.

Au total, 130.000 m2 d'espaces culturels seront aménagés sur l'Ile Seguin, qui doit accueillir à l'automne un lieu de mémoire des usines Renault, autrefois installées sur ce site.

Le projet d'aménagement de cette île de 11,5 hectares, sur la Seine, prévoit également la construction de cinq tours hautes d'une centaine de mètres, dont la plus haute (120 m) doit abriter un hôtel, tandis que les autres (100 m) sont destinées à héberger des bureaux.

samedi 25 juin 2011

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Les Québécois des « 7 doigts »
installent en France leur cirque
névrosé

Pour illustrer les névroses de l'âme humaine ils enchaînent acrobaties, danse, humour et poésie: « Psy », la nouvelle création du cirque québécois « Les 7 doigts de la main », débarque à Mulhouse, avant Lyon puis Paris en fin d'année.

Ni chapiteau, ni piste aux étoiles, ni M. Loyal, ni animaux bien sûr: cette « circothérapie pour toute la famille » se veut résolument contemporaine, et mêle théâtre, chorégraphies, musique électro, mime, jonglerie, installations vidéo...

Le public de la Filature, la scène mulhousienne où « Psy » a été présentée cette semaine en première française, a accueilli avec enthousiasme ce cocktail virevoltant et étonnant, qui parcourt le monde jusque début 2013 (la troupe arrive d'Argentine, et sera à Boston en juillet).

Sur scène, une dizaine de jeunes artistes enchaînent sans temps mort, et au son d'une musique endiablée, les numéros de trapèze, de sauts acrobatiques ou de « mât chinois », dans une mise en scène qui parfois confine à l'absurde ou à l'insolite.

Car la metteur en scène Shana Carroll a choisi, en guise de « fil rouge », d'articuler l'ensemble du spectacle autour des névroses qui touchent chacun d'entre nous: la trapéziste agoraphobe côtoie ainsi l'équilibriste hypocondriaque et le jongleur amnésique...

« Ces troubles mentaux nous concernent tous, car nous sommes tous un peu malades à des degrés divers », observe l'un des artistes, Julien Silliau, 24 ans. « En conséquence, chacun peut s'identifier à nos personnages. Nous voulons casser cette séparation entre les artistes et le public ».

« C'est pour ça que nous portons des costumes très simples, sans paillettes, exubérance ou maquillage », ajoute l'acrobate, qui pointe là une différence majeure avec le Cirque du soleil, autre poids lourd du cirque québécois, qui privilégie au contraire une esthétique « fantasy », bariolée et fantasmagorique.

« Le Cirque du soleil c'est une multinationale qui est devenue un peu démesurée », juge de son côté le trapéziste Guillaume Biron, 24 ans également. « Nous, on a gardé une taille humaine, et une approche humaine des choses: par exemple nous ne sommes pas que des exécutants. Chaque artiste a apporté sa contribution, sa vision personnelle pour façonner le spectacle ».

Comme souvent au cirque, la troupe est très cosmopolite. Mais bizarrement la majorité des artistes, formés à la prestigieuse Ecole nationale de cirque de Montréal et établis depuis des années dans la métropole québécoise sont... Français.

« Nous sommes imprégnés de cette vision du cirque développée à Montréal », analyse Héloïse Bourgeois, 29 ans, qui bien que née en France a fini, au fil des années, par développer un léger accent québécois. « On nous a appris à concevoir dès l'école des numéros efficaces, qui peuvent plaire sur tous les continents ».

(« Psy ». A la Filature de Mulhouse jusqu'à samedi. Puis aux Nuits de Fourvière à Lyon les 28, 29 et 30 juin. A Perpignan le 2 juillet, Ollioules en octobre, Nevers en novembre, puis à la Villette à Paris, du 23 novembre au 30 décembre.

« Les 7 doigts de la main » présenteront également leur précédent spectacle, « La Vie », à la Villette, du 25 octobre au 20 novembre).

samedi 25 juin 2011

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Le fil AFP passé au crible sur la
scène des Subsistances à Lyon

La production de l'AFP, alimentant chaque jour les médias du monde de milliers de dépêches, photos, graphiques et vidéos, se prête à un exercice inhabituel jusqu'à samedi sur la scène des Subsistances à Lyon: des artistes l'utilisent comme terreau pour passer l'actualité au crible.

Le parcours du spectateur débute avec la performance de la compagnie française Haut et court. Pour sa première représentation jeudi soir, elle s'est inspirée d'une dépêche du bureau de l'AFP à Moscou évoquant une partie d'échecs disputée par le président controversé de la Fédération internationale des échecs (Fide), le Russe Kirsan Ilioumjinov, avec le colonel Kadhafi à Tripoli.

« J'ai suivi avec une très grande attention la partie d'échecs », y déclare le cosmonaute Vladimir Komarov, tué dans l'accident de sa navette Soyouz en 1967.

Cette « figure fictionnelle » observe à distance l'actualité, de la Libye au Japon, comme si le spationaute était « resté tel un satellite dans l'espace et qu'il continuait à nous observer », explique le metteur en scène Joris Mathieu.

Le festival « Points de vue, nouvelles du monde », dont l'AFP est partenaire, se poursuit par la performance de la compagnie italienne Motus, qui a porté son choix sur le mouvement des « indignés » espagnols.

Une comédienne invite les spectateurs à prendre place sur scène et à y camper, parmi les cartons et couvertures, comme les manifestants madrilènes saisis par un photographe de l'AFP ce jour-là.

« Qu'est-ce que ça veut dire encore aujourd'hui le mot révolution ? », s'interroge le metteur en scène Enrico Casagrande, intéressé par la couverture médiatique du mouvement espagnol comme des révoltes du monde arabe.

Une tendance des médias à privilégier le fait divers et le « buzz » a également été pointée du doigt par des artistes. « L'Afrique n'intéresse plus », estime l'écrivain haïtien vivant au Québec Dany Laferrière, devant des images de la télévision russe reprises par l'AFP et montrant un cadavre sur la scène du récent crash d'un Tupolev en Russie.

En consultant les dépêches sur l'Afrique, « nous nous sommes retrouvés comme au cœur des ténèbres de l'information », déplore lui aussi le danseur Faustin Linyekula, de République démocratique du Congo.

« Comment danser sur une vidéo qui raconte qu'Angelina Jolie a rencontré des demandeurs d'asile... ou que Michelle Obama a exhorté les jeunes Africains à prendre leur destin en main ? », a-t-il ironisé sur une scène plongée dans la pénombre pour figurer ce « trou noir » médiatique.

Le dessinateur américain Josh Neufeld a quant à lui conclu la série de performances de jeudi par la création d'une bande dessinée sur la libération du dissident chinois Ai Weiwei.

Pour leurs performances de vendredi et samedi soir, les artistes devaient s'inspirer de nouvelles dépêches de l'AFP.


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