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samedi 11 juin 2011

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Tiken Jah Fakoly : une semaine
africaine à Paris avec Bercy en
point d'orgue

Tiken Jah Fakoly organise à partir de lundi à Paris une semaine « africaine et solidaire » pour changer le regard sur le continent noir, avec en point d'orgue un concert événement à Bercy, le premier du reggaeman ivoirien.

« L'idée de cette semaine, c'est de parler de l'Afrique, d'en parler autrement et surtout d'expliquer que notre histoire n'a pas commencé avec l'esclavage, ni la colonisation », explique le chanteur de 42 ans.

Pour Tiken Jah Fakoly, le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, au cours duquel le président de la République avait regretté que l'homme africain ne soit « pas assez entré dans l'histoire », est « la preuve palpable que la jeunesse occidentale ignore notre histoire, ne connaît pas la contribution de l'Afrique au monde ».

« Dans la tête de beaucoup de gens, l'Afrique est un continent de sous-hommes, car on ne parle de nous qu'à travers l'aide internationale, estime-t-il. Je pense qu'il faut parler de notre histoire, de notre culture et que cela va changer le regard envers l'Africain et envers l'homme noir ».

Dès lundi et pour deux semaines, les cinémas MK2 Quai de Seine/Loire programmeront un cycle de films et une exposition de photos de Philippe Bordas. Les boutiques des cinémas proposeront des produits liés à la culture africaine (livres, DVD, CD, produits alimentaires, textiles, cosmétiques...)

Le 13 juin, pour la soirée d'ouverture, une rencontre avec le public sera organisée, avec notamment Tiken Jah Fakoly et un réalisateur africain.

Le Musée du Quai Branly est associé à cette semaine africaine, avec l'exposition « Dogon », qui a débuté le 5 avril et se poursuivra jusqu'au 24 juillet. Le chanteur ira aussi débattre avec les étudiants de l'université Saint-Denis/Paris 8 le 15 juin.

En point d'orgue de cette semaine, le reggaeman foulera pour la première fois la scène du Palais Omnisports de Paris-Bercy le 18 juin.

Exceptionnellement, les halls de Bercy seront transformés en grand forum associatif. Le public pourra rencontrer plusieurs dizaines d'associations autour de l'aide humanitaire, la santé, la culture, l'environnement et de développement durable, la dette, l'éducation, les sans-papiers...

Pour débuter les deux heures et demie de concert, des griots viendront jouer du balafon, dans l'esprit du dernier album de Tiken Jah Fakoly « African Revolution », où le reggaeman renoue avec la musique traditionnelle africaine.

Plusieurs de ses collaborateurs feront une apparition à ses côtés, comme la chanteuse nigériane Asa, le rappeur français Soprano et le rappeur sénégalais Didier Awadi.

Sur chaque place vendue pour le concert, un euro sera reversé à « Un concert, une école », une association créée en 1997 par Tiken Jah Fakoly car, dit-il, « l'école est la base du développement, c'est ce qui va changer l'Afrique ».

Bercy ayant une capacité de plus de 15.000 places, « il est certain qu'à la fin du concert, on aura réuni de quoi financer une école dans un pays africain », souligne le chanteur.

« Pour moi, un artiste africain en 2011 doit forcément être engagé, car les politiques, les opposants ont déçu. Un artiste doit jouer ce rôle: éveiller les consciences, éduquer, informer et prendre position pour les populations qui ont envie de s'exprimer et qui n'ont pas la possibilité de le faire », juge-t-il.

samedi 11 juin 2011

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Dave à cœŒur ouvert

Le chanteur Dave a été hospitalisé et opéré du cœur vendredi matin, entraînant l'annulation d'une dizaine de concerts et le report de tournages télé, apprend-on vendredi auprès de son producteur.

« De retour de Lyon en début de semaine, Dave était fatigué, il a fait des examens médicaux puis a été hospitalisé et les médecins ont décidé de lui faire un double pontage coronarien, l'opération s'est bien passée », a déclaré Michel Habert interrogé par l'AFP.

« J'ai décidé d'annuler la dizaine de concerts prévus jusqu'à mi-juillet, mais je pense qu'il reprendra sa tournée à ce moment là », a-t-il dit, ajoutant avoir plaisanté avec le chanteur sur son lit d'hopital peu avant l'opération.

Agé de 66 ans, de son vrai nom Wouter Otto Levenbach, l'interprète de Vanina (un millions de disques vendus) avait quitté sa Hollande natale pour faire une carrière de chanteur en France. Il y a rencontré un grand succès populaire dans les années 70 avant de connaître une « traversée du désert très jolie », selon ses propres termes et d'amorcer un retour en recyclant ses succès dans les années 90.

Les prochains tournages de l'émission de M6 « Incroyable talent », dont il est un des trois jurés, sont reportés « jusqu'à la fin de sa convalescence », a-t-on annoncé à la direction de la chaîne.

samedi 11 juin 2011

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Le black metal au menu de la
formation des futurs diplomates
norvégiens

Du black metal dans les salons feutrés de la diplomatie ? Ce n'est plus à exclure depuis que la Norvège a décidé d'inclure dans le curriculum de ses futurs diplomates l'étude de ce genre musical, longtemps associé aux mouvements satanistes et à la destruction d'églises.

Dans le cadre de leur formation, une vingtaine d'apprentis-diplomates ont consacré cette année une session entière à s'initier au black metal, à son histoire et aux circonstances qui ont fait de la Norvège un haut-lieu du genre, a-t-on appris vendredi auprès de l'Académie diplomatique norvégienne.

« L'objectif, c'est de montrer la culture norvégienne dans toute sa diversité. Dans le domaine musical, l'éventail va d'Edvard Grieg (1843-1907 - compositeur de la période romantique, ndlr) au black metal », a déclaré à l'AFP le directeur adjoint de l'Académie, Steinar Lindberg, qui a dit vouloir renouveler l'expérience.

« En Italie, au Japon ou en France, des jeunes apprennent le norvégien pour décrypter les paroles des chansons. Le black metal est un produit d'exportation et il est donc important que les futurs diplomates s'y intéressent », a-t-il expliqué.

Au fil du temps, la sage Norvège a accouché de groupes qui ont obtenu une belle notoriété dans les milieux spécialisés, tels que Mayhem, Darkthrone, Satyricon, Emperor, Enslaved, Burzum, Dimmu Borgir ou encore Gorgoroth.

Parallèlement, cette vague largement inspirée par le paganisme et la mythologie norroise a été associée à des crimes et à une série d'incendies d'églises dans les années 1990.

« Le genre a gagné en respectabilité depuis », a toutefois estimé M. Lindberg.

samedi 11 juin 2011

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Des photos inédites des Beatles
exhumées par un photographe, 50
ans après

Cinquante photos inédites des Beatles, pour la plupart des portraits d'une incroyable fraîcheur, prises lors de leur premier concert américain à Washington en 1964, sont exposées à Londres vendredi avant d'être vendues aux enchères par la maison Christie's le 20 juillet à New York.

Le tout jeune photographe américain Mike Mitchell n'a que 18 ans, et est un fan absolu des Beatles lorsqu'il prend ces photos à leur premier concert américain, au Washington Coliseum.

Les « Fab Four » ont à peine plus de 20 ans, le courant passe, et les photos restituent une joie de vivre et de jouer « extraordinaire », résume le photographe, présent à Londres pour la première exposition des tirages inédits.

Les photos en noir et blanc, prises en contrejour sous les projecteurs, parfois de dos, ne sont pas jugées dignes d'être publiées à l'époque. Mike Mitchell les entrepose dans sa cave et passe à autre chose.

Près de 50 ans plus tard, poussé par « des besoins financiers », il exhume les photos et décide de vendre les tirages originaux signés.

« C'est seulement des années plus tard que j'ai réalisé que le concert de Washington était considéré par les spécialistes comme un événement majeur », raconte-t-il.

Le concert se déroule le 11 février 1964, deux jours après la première émission des Beatles à la télévision américaine dans le « Ed Sullivan Show« , qui fait un carton avec 73 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis. La « Beatlemania » gagne tout juste l'Amérique.

« J'étais là, au milieu de 8.000 spectateurs, surtout des filles, hurlant à plein poumons », sourit le photographe.

Les portraits montrent un Lennon pensif, tirant sur sa cigarette, un Mc Cartney la bouche collée au micro, les mains couvertes de bagues de Ringo Starr en gros plan, un profil rêveur de George Harrison ... quelle star se laisserait ainsi photographier sans apprêt aujourd'hui ?

« L'intimité qui se dégage des photos est tout simplement incroyable », s'exclame Cathie Elkies, chargée du département « collections de légende » chez Christie's en soulignant la rareté d'une telle collection.

Les photos sont exposés à Londres à Grosvenor House (Hotel Marriott) du 17 au 25 juin, puis à New York du 11 au 20 juillet, date de la vente.

La collection complète pourrait atteindre 100.000 dollars, estime la maison d'enchères.

samedi 11 juin 2011

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Héritage Trenet: le parquet appelle
à rejeter la demande d'un éventuel
fils caché

Le parquet de Créteil appelle à rejeter la demande d'un Québécois qui affirme être le fils caché de Charles Trenet et qui s'est associé à une action en justice contestant le testament du chanteur mort il y a dix ans, selon des réquisitions consultées vendredi par l'AFP.

Aux côtés du neveu et de la demi-sœur du « fou chantant », Michel Paradis, 61 ans, a engagé une procédure devant le tribunal de grande instance de Créteil visant à faire annuler le testament ayant fait de Georges El Assidi, l'ancien secrétaire particulier de Charles Trenet, son unique héritier.

Après une première audience en février, le tribunal de Créteil examinera le 21 juin la recevabilité de l'action de M. Paradis qui affirme être né d'une liaison que le chanteur a eue au Québec et qui dit avoir ensuite été confié à un couple qui l'a reconnu et élevé.

Dans ses réquisitions, le parquet estime notamment que le lien juridique entre M. Paradis et ses parents est « conforme » et que lui-même ne l'a jamais contesté. Il en déduit donc qu'« aucune action en établissement de la filiation partenelle à l'égard de M. Trenet ne peut être intentée ».

Par ailleurs, le ministère public affirme que M. Paradis, né en mars 1950, a dépassé le délai de prescrition de 30 ans s'agissant des actions relatives à la filiation.

Selon le parquet, M. Paradis n'a donc « pas qualité pour faire valoir sa qualité d'héritier dans la succession » du chanteur.

« C'est une position intransigeante », a déclaré à l'AFP l'avocat de M. Paradis, Me Mathieu Croizet, rappelant que le tribunal n'était pas tenu par ces réquisitions.

L'avocat regrette notamment que le parquet ne se soit pas prononcé sur la demande de test ADN formulé par son client et auquel la demi-sœur du chanteur, Lucienne Trenet, est favorable.

« Ce serait le seul moyen de crever l'abcès », a ajouté l'avocat, assurant disposer de nombreux témoignages accréditant la thèse de son client.

Depuis la mort de Charles Trenet à l'âge de 87 ans, sa succession fait l'objet d'une âpre bataille opposant la demi-sœur et le neveu du chanteur à l'héritier désigné, M. El Assidi, qui parle d'« acharnement judiciaire ».

samedi 11 juin 2011

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Saison  de relais pour le théâtre de
La Criée

La saison 2011/2012 du théâtre de La Criée à Marseille sera placée sous le signe du « relais et de l'accompagnement », a expliqué vendredi la future directrice, Macha Makeïeff, qui remplace Jean-Louis Benoit, ce dernier étant encore le maître d'œuvre de cette programmation.

Signe de cette transition entre M. Benoit et Mme Makeïeff, le premier a laissé dans sa dernière saison une place pour une création de la seconde, intitulée « Les Apaches » et programmée du 13 au 30 mars.

La programmation 2011/2012 fera la part belle aux spectacles musicaux, avec notamment « Par hasard et pas rasé », inspiré de la vie de Serge Gainsbourg et interprété par Philippe Duquesne, « Il n'y a pas de cœur étanche » de Julie Rey et Arnaud Cathrine ou encore « La jeune fille aux mains d'argent », une adaptation de Grimm signée Raoul Lay et Olivier Py, mise en scène par Catherine Marnas.

Denis Podalydès viendra jouer un spectacle baptisé « Le Cas Jekill (2e version) », tandis que Didier Bezace présentera « Un soir, une ville » de Daniel Keene.

Côté grands classiques, « Hamlet », de Shakespeare (mise en scène de Daniel Mesguich), « La Place royale » de Corneille, ou encore « L'Ile des esclaves » de Marivaux sont annoncés.

Jean-Louis Benoit signera pour sa dernière programmation un spectacle sur Georges Courteline, baptisé « Courteline, amour noir ».

« J'accompagne la saison de Jean-Louis, je fais un spectacle en mars mais la saison que j'aurai imaginée et construite démarrera en septembre 2012, il y a donc une période à la fois de relais et d'accompagnement », a expliqué Mme Makeïeff.

Au titre des grandes lignes de sa future direction, elle a indiqué vouloir profondément rénover le hall du théâtre, développer le mécénat et, côté artistique, accentuer le caractère « pluridisciplinaire » de cette scène, notamment « pour faire venir un certain public », « casser le phénomène d'intimidation autour du geste culturel ».

samedi 11 juin 2011

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Une rue de Paris pour le centenaire
de Gallimard

La petite rue Sébastien-Bottin, à Paris, sera rebaptisée le 15 juin rue Gaston Gallimard, en hommage au fondateur de la prestigieuse maison d'édition centenaire qui en occupe le numéro 5, non loin de la Seine, et a vu défiler depuis 1911 les plus illustres écrivains.

Le baptême de cette rue du 7e arrondissement de la capitale, nichée entre le pont Royal et le boulevard Saint-Germain, aura lieu le 15 juin, à 19H00, en présence du maire de Paris Bertrand Delanoë et d'Antoine Gallimard, petit-fils de Gaston et PDG aujourd'hui du plus grand éditeur indépendant français.

Une plaque sera aussi apposée sur la façade du siège de la maison d'édition.

Tout commence le 31 mai 1911, quand Gaston Gallimard, André Gide et Jean Schlumberger, deux des fondateurs de la Nouvelle revue française (NRF), créent un « comptoir » baptisé Editions de la Nouvelle revue française. Chacun apporte 3.000 francs à l'association.

Les éditions ne porteront le nom de Librairie Gallimard que huit ans plus tard. Une personnalisation qui marque le début d'une incroyable aventure industrielle et intellectuelle. L'aube d'une dynastie aussi.

Sous l'Occupation, Gaston Gallimard cède la direction de la NRF à Drieu La Rochelle, se plie à la censure. Dans le même temps, il accueille des réunions clandestines, refuse des pamphlets antisémites.

A la Libération, le soutien d'écrivains résistants le protège de l'épuration. Plus tard, dans les années 1980, c'est un conflit familial qui dut être résolu lors de la succession de Claude Gallimard, fils de Gaston.

Le « détrôné » Sébastien Bottin (1764-1835), fondateur de la Société de l'Almanach du commerce, avait lui publié en 1797 son célèbre annuaire qui donnera le nom générique de « bottin ». En 1903, la famille Didot, illustre dynastie d'éditeurs, imprimeurs et typographes, qui avait repris son entreprise, publiait le Bottin mondain, premier répertoire des personnalités du Tout-Paris.

Cette ancienne partie de la rue de Beaune fut rebaptisée Sébastien-Bottin en 1929, en l'honneur de la société Didot-Bottin qui s'y était installée, et dont les locaux sont depuis lors ceux de Gallimard.

Gaston Gallimard publie Claudel dès 1911, refuse puis récupère Proust, soutient l'avant-garde littéraire, engrange une fortune avec Harry Potter et se confond avec l'histoire de la littérature.

La richesse de son catalogue donne le vertige: d'Aragon à Yourcenar, en passant par Sartre, Joyce, Faulkner, Céline, Queneau, Camus, Duras, Kerouac, Milan Kundera, Le Clézio, ou encore Patrick Modiano.

Et au côté de la célèbre couverture blanche siglée NRF, se retrouvent de multiples collections, de la Pléiade à la Série noire, du livre pour enfants aux sciences humaines.

Le centenaire de Gallimard sera aussi célébré à la station de métro la plus proche du siège de l'éditeur, « Rue du Bac », sur la ligne 12, du 14 au 21 juin. L'ensemble des panneaux de la station seront dédiés aux écrivains qui ont marqué le 20e siècle, avec pour chacun, l'incipit reproduit d'une œuvre majeure, précise la RATP.

La station « Saint-Germain-des-Prés » sur la ligne 4, propose aussi jusqu'à fin juillet une exposition de manuscrits, fac-similés d'éditions originales, correspondances et photographies d'auteurs qui ont fait vivre Paris dans leurs textes.

Une grande exposition se déroule aussi à la Bibliothèque nationale de France, jusqu'au 3 juillet.

samedi 11 juin 2011

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Musée du quai Branly  5 bougies,
déjà plus de 7 millions de visiteurs

Avec plus de sept millions de visiteurs depuis son ouverture il y a cinq ans, le musée du quai Branly s'est ancré rapidement dans le paysage muséal parisien, faisant taire la plupart des critiques qui avaient entouré sa naissance, grâce à une programmation riche et ouverte.

Né de la volonté de l'ancien président Jacques Chirac, le musée dédié aux arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques a été inauguré le 20 juin 2006.

Il soufflera ses cinq bougies avec un week-end anniversaire très festif. Les 25 et 26 juin, l'entrée sera gratuite. Contes, ateliers, concert de jazz et films seront au menu. Le public pourra notamment rencontrer le paysagiste Gilles Clément, concepteur du jardin.

Construits sur pilotis, les audacieux bâtiments dans les tons rouge et brun de Jean Nouvel, qui avaient fait tiquer certains voisins, sont désormais bien acceptés.

A l'époque plusieurs recours contre le projet architectural retenu en 1999 avaient été déposés par des associations de riverains au motif qu'il tranchait trop avec l'environnement haussmannien. Ils avaient été rejetés rapidement.

« A présent, dans les annonces immobilières, avoir un appartement face au musée du quai Branly est devenu un argument de vente », s'amuse Stéphane Martin, qui pilote l'aventure du musée depuis le début.

Cet énarque de 55 ans gère d'abord le dossier « art premiers » au sein du cabinet du ministre de la Culture, Philippe Douste-Blazy, de 1995 à 1997, puis comme vice-président de l'association de préfiguration du musée. En décembre 1998, il est nommé président de l'établissement public. « Le musée s'est construit lui-même », dans une relation étroite avec Jean Nouvel, déclare à l'AFP Stéphane Martin.

Un lien maintenu. En septembre, l'architecte va ajouter dans le jardin un petit abri en forme de conque pour que les enfants puissent y pique-niquer.

Le musée du quai Branly a pris corps à la faveur d'un regroupement de collections: 250.000 objets venus du musée de l'Homme et 25.000 objets du musée national des arts d'Afrique et d'Océanie de la Porte Dorée. Des achats ont également été effectués (9.300 objets).

« La polémique la plus vive a porté sur la question du démantèlement du musée de l'Homme », qui a perdu son département d'ethnologie, relève Stéphane Martin. « Mais les deux tiers des conservateurs de ce département nous ont suivi. Et Claude Lévi-Strauss a été l'un de nos premiers soutiens », dit-il.

Le musée s'est également vu parfois reprocher une présentation esthétisante des objets, au détriment du discours scientifique. « Opposer art et science est idiot », répond M. Martin.

Placé sous la double tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche, l'établissement a organisé plus de 350 conférences et manifestations scientifiques. Cinq cents chercheurs français et étrangers ont été accueillis depuis cinq ans.

Quarante-cinq expositions temporaires ont été présentées. Les commissaires et conseillers scientifiques étaient de vingt nationalités différentes.

« La polémique s'est arrêtée d'elle-même devant l'abondance de l'offre », observe M. Martin.

« Le musée du quai Branly, c'est le musée de l'autre. C'est tout sauf nous-même. C'est une fenêtre sur les autres systèmes culturels », dit Stéphane Martin qui, pour sa part, n'a jamais utilisé l'appelation de « musée des arts premiers », qui plaisait à Jacques Kerchache, le collectionneur ayant fait découvrir à Jacques Chirac ces arts lointains.

M. Martin a défendu le nom de « musée du quai Branly », attaché au lieu. Mais « peut-être sera-t-il un jour le musée Jacques Chirac ? », avance-t-il dans un livre sur le musée, publié dans la collection Découvertes Gallimard.

samedi 11 juin 2011

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Artiste de rue à New York, il écrit ses
rêves à la craie

Les formules accompagnant les dessins sont brèves, de temps en temps obscures. « Parfois le roi est une femme », « Inquiétez-vous si votre esprit est plein. »

James De La Vega a un message pour New York, et il l'écrit dans toute la ville: sur les trottoirs, sur les pistes cyclables, sur les amoncellements d'ordure, ce philosophe de rue laisse derrière lui une multitude de mystérieux dessins éphémères tracés à la craie.

« Vis ton rêve », peut-on lire au bout d'un dessin représentant un poisson bondissant hors de son aquarium dans un verre. Le trait se conclut par sa signature, « DELAVEGA. »

Les mots et les dessins, toujours tracés à la craie, apparaissent ça et là à la sortie des stations de métro, souvent surgis dans la nuit.

Le thème est souvent semblable, l'aquarium peut être remplacé par un sablier, un cœur, un nuage, une lance ou d'autres objets, et le poisson parfois par un serpent ou une tortue.

Les formules accompagnant les dessins sont brèves, de temps en temps obscures. « Parfois le roi est une femme », « Inquiétez-vous si votre esprit est plein. »

Chaque jour, des milliers de personnes marchent sur ses inscriptions temporaires, que la pluie efface aussitôt. Mais De La Vega n'en a cure: il en fait une centaine chaque jour.

« Je sème des graines », confie ce fumeur de cigares.

New York a une longue histoire d'artistes de rue. Mais De La Vega — qui veut être appelé par son nom de famille —, affirme qu'il n'a rien en commun avec l'esprit destructeur des graffitis.

Il a débuté il y a 20 ans dans le quartier de son enfance, Spanish Harlem (nord-est de Manhattan) en écrivant sur des immeubles abandonnés, « pour leur rendre leur fierté ».

Puis est venu son célèbre motif, le poisson accompagné de l'injonction, « Vis ton rêve ».

De La Vega travaille très rapidement, au long des rues. Récemment, il s'est attaqué aux chemins asphaltés et aux routes de Central Park, bravant les centaines de joggeurs et de touristes.

La plupart n'y prêtent pas attention, mais certains s'arrêtent quelques instants pour regarder cet homme de 37 ans, dont le corps est tatoué de ses propres phrases: « Vis ton rêve », « Les légendes ne meurent jamais », ou la version espagnole de son mot d'ordre « Realiza tu sueno ».

Un coureur reconnaît sa signature sur l'asphalte. « Hey, De La Vega! », dit-il. Une femme apprécie son poisson. « J'aime votre art. Mes enfants l'adorent », dit-elle.

Près de l'étang de Central Park, l'artiste dessine et un groupe d'écoliers en promenade s'arrête. « C'est une sorte de canard », dit l'un.

« Non, pas un canard, un lapin », rétorque un autre.

Continuant à marcher, les enfants trouvent un autre dessin, où l'on voit le poisson bondir hors du bol. « Oh c'est un poisson qui bondit, c'est toute une histoire », dit l'un.

« C'est une histoire d'amour », conclut un autre enfant. Enchantés, les écoliers applaudissent.

« Dessiner est pour moi un moyen d'explorer », dit cet artiste aux bonnes manières, parlant posément. « Mon intention est de rappeler aux gens qu'ils ne sont pas si impuissants que ça — ils peuvent construire des rêves », conclut-il, avant de ramasser ses craies et de continuer son chemin.


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