Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte —— La musique instrumentale de Beethoven à Schubert.
Citons ici un autre « Octuor », inachevé celui-ci, intitulé « menuet et finale pour octuor à vent» (D 72). C’est une œuvre de jeunesse (1813) qui, par sa distribution instrumentale (clarinettes, hautbois, cors et bassons par deux), s’apparente aux sérénades mozartiennes. Simple « récréation de collégien, sans doute, mais combien heureuse ! »114
De la même année, mais d’un esprit tout autre, on a la Petite musique funèbre pour instruments à vent, D 79, probablement écrite à la mémoire d’un jeune poète auquel le jeune Franz vouait une grande admiration. Émouvante, cette pièce remplit bien son office, et montre un Schubert déjà très habile dans l’utilisation des instruments à vent. Simple curiosité : l’aimable quatuor avec flûte et guitare, D 96, de 1814. À un détail près (le second trio du menuet), Schubert s’est en l’espèce contenté, sans doute à usage domestique, d’adapter un notturno pour flûte, violon et guitare écrit quelques années plus tôt par un certain Matiegka.
D’un intérêt plus significatif, mais relevant plus de la musique concertante que de la musique de chambre, on a aussi, de 1816, l’Adagio et rondo concertant en fa majeur, D 487, pour piano et cordes (violon, alto et violoncelle). « Nous tenons ici l’exemple même d’une Hausmusik (musique pour la maison), conçue, en un effectif instrumental relativement réduit, pour agrémenter une soirée familiale. Les emprunts stylistiques, à Beethoven comme à Mozart, ne tentent pas de se dissimuler; mais l’entrain, les frémissements très schubertiens sont bien là. »115
Franz Schubert, Adagio et Rondo concertant, D 487, par Peter Rosel, Jürnjakob Timm, Karl Suske et Dietmar Hallmann
Michel Rusquet
12 mai 2020
114. Massin Brigitte, Franz Schubert, Fayard, Paris 1977, p. 537.
115. Tranchefort François-René, Guide de la musique de chambre, Fayard, Paris 1998, p.814.
Les sept quatuors de prime jeunesse, D 18, D 32, D 36, D 46, D 68, D 74, D 87.
Les quatre derniers quatuors de jeunesse, D 94, D 112, D 173, D 353.
Mouvement de Quatuor no 12, « Quartettsatz », en ut mineur D 703.
Quatuor no 13 en la mineur, D 804, opus 29.
Quatuor no 14 en ré mineur « La Jeune Fille et la Mort », D 810.
Quatuor no 5 en sol majeur, D 887, opus 161.
Quintette en ut majeur, D 956, opus 63.
Rondo pour violon et quatuor, D 438.
Trois sonatines, pour violon et piano, D 384, D 385-408, opus 137.
Duo, pour violon et pinao, en la majeur, D 574, opus 162.
Rondo brillant, pour violon et piano, en si mineur, D 895, opus 70.
Fantaisie en ut majeur, D 934, opus 159.
Introduction et variations sur le Lied « Trockne Blumen », pour piano et flûte, D 802, opus 160.
Sonate, pour arpeggione et piano, D 821.
Trios pour piano et cordes, D 898 (opus 99) et D 929 (opus 100).
Quintette pour piano et cordes, « La Truite », D 667, opus 114.
Octuor en fa majeur pour cordes et vents, D 803, opus 166.
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Mardi 12 Mai, 2020 1:26