14 juillet 2011
______________________________ Jazz à Vienne : Une 31e édition sous le signe
de Miles Davis
Vingt ans après sa disparition, les mânes de Miles Davis ont plané pendant les 15 jours
de la 31e édition du festival « Jazz à Vienne » qui s'achèvera au petit matin du 14 juillet après
une nuit de musique non stop.
Mardi soir, Wayne Shorter au saxophone, Herbie Hancock aux claviers, Marcus Miller à la contrebasse,
aux basses électriques ou saxo basson ont enchanté près de 7.000 personnes avec une série de suites évoquant les grands
thèmes mythiques du légendaire trompettiste.
La soirée avait commencé sous une chaleur torride de 36°, par les images du dernier concert
à Vienne de Miles Davis, en juillet 91. Elle s'est achevée aux premières gouttes d'un orage au moment du rappel du quintet constitué
exceptionnellement pour les festivals de Vienne et d'Antibes-Juan-les-Pins.
Quelques semaines avant sa mort, Miles Davis s'était produit pour la quatrième fois dans le
théâtre antique de la ville de l'Isère et selon un témoin de la scène, à la fin du concert, de la coulisse, il
avait soulevé ses lunettes noires qui ne le quittaient jamais (du moins en public) et avait fixé l'amphithéatre et ses gradins de
pierre millénaires pendant quelques secondes, sans doute en forme d'adieu.
Vingt ans plus tard, trois soirées hommages lui ont été consacrées : le 2 juillet
(Bitches Brew Beyond avec le trompettiste Wallace Roney), le 7 juillet Return to forever (Chick Corea, Stanley Clarke, Lenny White, Frank Gambale, Jean-Luc
Ponty) et Dave Holland son ancien bassiste en quintet, le 12 juillet sous la direction de Marcus Miller, Herbie Hancock et Wayne Shorter.
« Rendre hommage à Miles implique que l'on regarde en arrière, mais le problème
est que Miles n'a jamais regardé en arrière », a déclaré Marcus Miller lors de la prestation du quintet, mêlant
français et anglais.
Sonny Rollins, l'une des dernières légendes du jazz, s'était lui produit le 11 juillet.
Ahmad Jamal, l'un des pianistes promus par Miles, a rempli la scène du théâtre antique le 4 juillet, au lendemain de son 81e anniversaire.
Quelques valeurs sûres venues de la variété ont également étoffé
le plateau de « Jazz à Vienne » qui a su s'ouvrir pour renouveler son public : Tom Jones, qui a donné le coup d'envoi du festival,
le 29 juin, Cindy Lauper (le 8 juillet), qui a abandonné la pop pour le blues et dont le tube des années 80, Time After Time, avait été
repris par Miles Davis lui-même. Jamie Cullum, Al Jarreau ou Giberto Gil ont été aussi les grandes affiches d'une musique que les puristes
qualifient d'« écarts ».
Un des habitués de la scène viennoise, George Benson, est revenu le 30 juin distiller ses talents
de crooner, loin de la musique que le guitariste jouait quand il accompagnait Miles Davis au début des années 60.
La dernière programmation de Jean-Paul Boutellier, qui a fondé « Jazz à Vienne
» en 1980, a ainsi été ouverte à toutes les tendances avec en outre trois soirées tournées vers le soul, le funk
et le blues.
Il passe le relais à Christophe Bonin qui était jusqu'à présent directeur du Palais
idéal du Facteur Cheval, à Hauterives (Drôme).
Cette année encore, le nombre des spectateurs aura augmenté pour atteindre les 100.000, soit
5.000 de plus qu'en 2010, en quinze soirées.
14 juillet 2011
______________________________ Nice Jazz festival : près de 30.000 spectateurs pour l'édition
2011
L'édition 2011 du Nice Jazz Festival, qui a pris fin mardi avec une prestigieuse soirée réunissant
les trompettistes Wynton Marsalis, Roy Hargrove et une icône du piano jazz, Ahmad Jamal, a rassemblé près de 30.000 spectateurs (29.555)
en cinq jours, a annoncé la mairie de Nice.
« Nous avons renoué avec le grand rendez-vous du jazz et réussi notre pari », a
déclaré Christian Estrosi, député-maire (UMP) de la ville lors d'une conférence de presse, en présence du directeur
artistique de la manifestation, Harry Lapp.
Selon M. Estrosi, la fréquentation « moyenne journalière » s'est élevée
à près de 6.000 personnes (5.911, contre 3.750 en 2010). La soirée de lundi, où étaient programmés Macy Gray
et Seal, deux stars de la nu soul, a rassemblé à elle seule, plus de 8.000 personnes (8.396).
Le député-maire de Nice, qui a décidé de reprendre le festival en régie
après plusieurs années de délégation de service public (DSP) et de le déménager des hauteurs de Cimiez en centre
ville, a précisé que « le coût global pour la ville avait été de 1,250 M d'euros, soit 150.000 euros inférieur
à celui d'une éventuelle DSP ».
Pour l'ultime soirée, outre des pointures de la soul music comme Keziah Jones et l'un des plus fidèles
lieutenants de la section de cuivres de James Brown, les « JB's » durant les années 1960, Maceo Parker, le jazz moderne était
à l'honneur avec le trompettiste/bugliste Roy Hargrove, le pianiste Ahmad Jamal et le Lincoln Center Jazz Orchestra de New York, dirigé par
un autre trompettiste, Wynton Marsalis.
A la tête de son Quintet acoustique, Roy Hargrove, habillé d'un costume style « Men in
Black », a revisité un répertoire fait de compositions originales et de standards, qui ont permis à son jeu flamboyant, inventif
et élégant, particulièrement sur les ballades, de charmer un auditoire nombreux et attentif.
A 80 ans, le pianiste Ahmad Jamal, un des derniers monstres sacrés du piano jazz moderne, a donné
un récital dans lequel les changements de rythmes et les climats sonores ont été légions, ponctués par une richesse
harmonique et l'utilisation massive des accords plaqués (block chords) sur son instrument.
Quant au Lincoln Center Jazz Orchestra, dirigé par un Wynton Marsalis installé au milieu du
pupitre des trompettes, il a parfaitement rempli son rôle de gardien de la flamme du répertoire jazz pour « machines à swing
» en évoquant aussi bien l'univers de Duke Ellington et Count Basie, que celui de Thelonious Monk ou Jelly Roll Morton.
La prochaine édition du Nice Jazz festival devrait se dérouler du 6 au 10 juillet 2012.
14 juillet 2011
______________________________ Un concert des Vieilles Charrues dans la maison d'arrêt de Brest
« Ca fait trois ans que je suis ici, c'est la première fois que je vois un vrai concert de rock!
»: l'énergique groupe de rock breton The Octopus, à l'affiche des Vieilles Charrues, a fait entrer mercredi un petit bout du festival
dans la maison d'arrêt de Brest, le temps d'une performance.
Impressionnés, Max, Pete, Ricky et Bruce, moyenne d'âge 22 ans, entament leur premier morceau
« Imminent Boom » devant une soixantaine de détenus, majoritairement des hommes — au départ un peu dubitatifs face à ce
groupe de jeunes musiciens — réunis dans la salle de spectacle de la maison d'arrêt L'Hermitage.
Un spectateur quitte rapidement son banc. La lumière blafarde des spots vissés au plafond écrase
la scène et n'invite franchement pas à la fête dans cette pièce où sont également célébrés
les cultes religieux.
Peu importe, le groupe, très influencé par Led Zeppelin et MC5, enchaîne les morceaux
avec une parfaite maîtrise des rifs de guitares, en alternant breaks et reprises sans fausse note. Quelques spectateurs tapent du pied ou dodelinent
de la tête. La bande des quatre copains de Douarnenez (sud Finistère) a conquis son public.
« Il est pas mal le batteur! », lance une des spectatrices, venues en nombre. Les activités
n'étant pas mixtes, les quatorze détenues — sur les quinze que compte l'établissement — sont au balcon avec trois mineurs, sur
les dix incarcérés à L'Hermitage.
C'est la première fois que les Vieilles Charrues se délocalisent en milieu carcéral grâce
à l'entremise de Lena Deneu, la coordinatrice socio-culturelle de l'établissement qui est une ancienne permanente des Charrues.
« Je connaissais bien le festival et j'ai voulu faire une passerelle entre les Charrues, qui ont tout
de suite été d'accord, et la maison d'arrêt pour que les détenus en profitent un peu », explique Lena.
Elle est satisfaite: près de 80 pensionnaires sur les 400 de l'établissement se sont inscrits.
« Le concert a reçu un bon accueil, le rock, ça attire toujours les détenus », ajoute-t-elle, en précisant que
deux autres concerts ont eu lieu ces derniers mois.
A la fin du set, le groupe ne se fait pas prier pour le rappel et démarre deux derniers morceaux, toujours
en anglais, « la langue du rock » selon Max, le chanteur et bassiste du groupe lauréat du Tremplin des Vieilles Charrues en 2010.
« Est-ce que vous êtes là? », lance-t-il à son public. « Oui! »,
répond la salle d'une seule voix. « Y'a une bonne ambiance ici! », réplique Max, le visage dégoulinant de sueur.
« C'est génial toute l'énergie qu'il nous donne. On n'a pas ça en prison »,
déclare David, un cuisinier de 39 ans, qui purge un mois pour récidive d'alcool au volant. Il s'est juré d'aller fouiller dans les
bacs pour dénicher l'album de The Octopus dès sa sortie.
A la fin du concert, plusieurs détenus se lèvent et viennent féliciter les jeunes musiciens.
« Merci pour l'évasion, ça fait chaud au coeur », confie l'un d'eux.
L'été dernier, l'ancien tennisman Yannick Noah, reconverti dans le reggae soft, a lui aussi
fait une tournée de concerts pour donner « un peu de soleil et d'oxygène » aux détenus dans six prisons, dont l'établissement
de Rennes où le festival des Trans Musicales a ensuite produit le groupe colombien Systema Solar en décembre.
14 juillet 2011
______________________________ Un an de succès pour Zaz
Parfaite inconnue au printemps 2010, Zaz est devenue depuis une des chanteuses les plus populaires de la scène
musicale française parvenant à durer au-delà de son tube « Je veux », une « sacrée aventure » qui n'a
pas été sans « moments durs », confie-t-elle à l'AFP.
« Ca a été très intense, j'ai appris beaucoup de choses sur moi-même, sur
des facettes du métier que je ne connaissais pas et je me suis adaptée comme je pouvais. Des fois ce n'était pas facile, des fois
ça allait. Comme dans la vie », reconnaît la jeune trentenaire aux yeux bleus aussi grands que son sourire.
En 2010, la chanteuse avait été invitée à jouer un petit quart d'heure sur la
grande scène des Francofolies au vu du succès fulgurant du premier album qu'elle venait de publier.
Cette année, elle s'est déjà hissée au rang de tête d'affiche du festival,
dont elle a donné le coup d'envoi aux côtés des très populaires Nolwenn Leroy et Christophe Maé.
En un an, l'album de Zaz s'est vendu à un million d'exemplaires, un exploit en ces temps de crise du
disque.
Son succès est aussi international, avec 400.000 ventes à l'étranger dont la moitié
en Allemagne, alors que toutes ses chansons sont interprétées en français.
En route, la chanteuse au timbre de voix éraillé a empoché la Victoire de la chanson
originale de l'année, décernée par le public, pour « Je veux ».
« Je suis quelqu'un de très expressif, je pense que ça se ressent et j'imagine que les
gens se reconnaissent dans mes chansons et que ça leur fait du bien d'entendre ce qu'ils pensent », explique-t-elle.
« Ca me donne beaucoup d'espoir en l'avenir, on sent qu'un mouvement se crée, que les gens ont
envie de se retrouver dans de vraies valeurs, dans des choses plus simples et plus directes », ajoute Zaz.
Si ses textes anti bling-bling et ses bons sentiments ont séduit un public « très large,
qui va des tout-petits aux personnes âgées », ils lui ont aussi valu l'hostilité d'une partie de la critique, qui raille sa naïveté.
Avouant avoir été longtemps fâchée avec l'école, la jeune femme se défend
en pesant ses mots, prenant soin d'en vérifier le sens qu'en donne le journaliste.
« Etre naïf, c'est un peu être inconscient ? Je ne suis pas inconsciente, je ne suis pas
aveugle sur ce qui se passe, mais j'ai envie de me focaliser sur les belles choses », explique-t-elle.
« On voit quelqu'un juste à travers une image et on le met dans un format. Les gens ont interprété
Zaz avec leur regard », note la jeune femme. « Des fois, il y a eu des vraies méchancetés, c'était vraiment dur au début,
mais là maintenant ça va, je m'y fais ».
En un an, celle qui chantait dans les rues et les cabarets a découvert sans y être préparée
la notoriété, avec son lot de contraintes: « la fatigue mentale, émotionnelle », la perte « d'un peu de liberté
» et un emploi du temps réglé à la minute près.
« Cette année, je n'ai eu le temps de rien : pas le temps de rencontrer des gens, de parler,
pas le temps d'aller voir les amis, la famille, pas le temps de créer », dit-elle.
« Ca a été une expérience très riche, une sacrée aventure, mais ça
n'a pas toujours été une partie de plaisir », avoue-t-elle.
Avant un nouvel album, « j'ai envie de faire un gros break en 2012, j'ai besoin de me poser, de prendre
du recul sur cette année », ajoute Zaz.
« Moi, ce qui me plaît, c'est d'apprendre, de m'enrichir. Si je demain je n'apprends plus, je
ne resterai pas ».
14 juillet 2011
______________________________ Francofolies : Christophe Maé et Nolwenn Leroy devant un public
conquis
Christophe Maé et Nolwenn Leroy ont donné le coup d'envoi des 27e Francofolies de
La Rochelle, réussissant à réchauffer le public malgré le temps maussade qui régnait sur le port mardi lors d'une soirée
populaire et familiale.
Plus grosse vente de disques en 2010 et tête d'affiche de la soirée, Christophe Maé jouait
en terrain conquis, une grande partie des spectateurs de la grande scène Saint-Jean d'Acre ayant manifestement fait le déplacement pour lui.
Si ses chansons — du pop-rock mâtiné de reggae alternant avec des ballades — ne brillent
pas par leur originalité, sa musique légère et ensoleillée est particulièrement adapté à l'ambiance d'un
grand concert de plein air.
Bondissant d'un bout à l'autre de la scène, esquissant des pas de danse, s'accompagnant à
la guitare ou à l'harmonica, le chanteur ne manque pas d'énergie, ni de rythme pour entraîner son public, qui connaît par choeur
la plupart de ses titres.
Christophe Maé multiplie d'ailleurs les clins d'oeil et les signes de connivence avec ses fans, serre
des mains, reprend « Un autre monde » de Téléphone en version reggae et évoque son fils de trois ans et demi pour faire
fondre son public féminin.
Succès surprise de ces derniers mois, Nolwenn Leroy a, elle aussi, été chaleureusement
accueillie pour un concert à la gloire de sa Bretagne natale.
Après avoir été présentée par le directeur du festival Gérard Pont,
né dans le même village qu'elle, c'est drapée dans un drapeau breton que la jeune femme fait son entrée en scène.
Le groupe de musiciens qui l'accompagne est à l'unisson : le bassiste en marinière et le claviériste
en kilt. Dans la foule aussi, les drapeaux bretons flottaient au vent.
Comme sur son album « Bretonne », qui caracole en tête des ventes, la chanteuse reprend
sur scène en breton, français et anglais les plus grands succès de la musique celte, de chants traditionnels bretons (« La jument
de Michao », « Dans les prisons de Nantes ») au « Bloody Sunday » de U2 en passant par « Brest » de Miossec ou
le « Dirty Old Town » des Pogues.
Malgré des versions parfois aseptisées, le public des Francos ne boude pas son plaisir pour
reprendre ces classiques, notamment lorsque Alan Stivell rejoint Nolwenn Leroy pour un duo sur « Tri Martolod ».
Très émue pour sa première participation aux Francos, la jeune femme au bord des larmes
peine à quitter les festivaliers qu'elle salue finalement d'un « kenavo ».
Auparavant, Bernard Lavilliers et Zaz ont eu du mal à réchauffer un public rendu frileux par
un temps maussade.
Le baroudeur-chanteur, qui a débuté son concert par des morceaux difficiles d'accès et
sans vraiment communiquer avec les spectateurs, a mis une bonne demi-heure à embarquer le public dans son tour du monde musical, grâce à
une simple et émouvante version d'« On the road again » en guitare-voix.
14 juillet 2011
______________________________ L'Orchestre du fleuve Sénégal, miroir d'une unité
culturelle
L'idée de le mettre sur pied est née au cours du Festival de l'Eau en 2009 à Bow (région
de Matam). « C'était aussi une recommandation du forum qui a réuni experts, acteurs culturels et populations à la base. Ça
n'a pas été facile. C'est un défi, Ngaari Laaw y croit beaucoup »', explique le musicien et acteur culturel Abou Thiam.
Du 13 au 26 mai dernier, le groupe s'est retrouvé en atelier à Guédiawaye (Dakar), où
il a travaillé avant de procéder à une restitution de ses compositions à Dakar et Thiès.
Il y a aux chants Alphadio Dara Baldé (Guinée), Néné Bolol Guèye (Mauritanie),
Mariam Djodjo Diabaté (Mali), Abou Thiam (Sénégal) et aux instrumentistes Mass Diallo (flûte), Louis Guèye, Bandiougou
Koné (guitares), Baba Sissoko, Amadou Guèye et Mamadou Diallo (hoddu), Djibril Diallo (calebasse).
Pour Djiby Diémé, manager d'artiste et acteur culturel, partie prenante du projet, « ce
n'est pas facile. Il faut se féliciter de la coopération des musiciens qui font partie du projet. C'est une bonne ambiance » qui a
prévalu lors des ateliers et des séances de restitution.
Amadou Mbaye, en observateur suivant le processus depuis son début, rappelle les objectifs qui guident
ses concepteurs : « Il s'agit de favoriser l'échange entre les artistes. On espère que chaque musicien apprenne pour s'enrichir. On
est tous dans la Vallée du fleuve ; il y a une unité culturelle qui en résulte, nous devons la valoriser ».
« Cet orchestre est une sorte de miroir. Il est important que le public sente l'Afrique de l'Ouest en
voyant cet orchestre à l'œuvre. Les artistes ne vivent pas de leur métier. Ce serait bien que cet orchestre puisse leur permettre de vivre
de leur métier en intégrant un circuit professionnel », ajoute-t-il.
Revenant sur le sens des ateliers organisés fin mai à Guédiawaye, Abou Thiam Ngaari Laaw
a indiqué qu'il fallait monter l'orchestre pour que celui-ci puisse aller « très loin, durer dans le temps et bénéficier
à ses membres ».
Il ajoute : « Chacun sera l'ambassadeur de l'orchestre dans son pays, auprès de producteurs,
d'acteurs culturels, d'officiels, d'organisateurs d'événements culturels. Il faut approcher les personnes et structures qui organisent des
événements, pour parler de nous et, éventuellement, nous faire jouer. Nous allons continuer à travailler pour améliorer
ce que nous voulons présenter au public ».
Alphadio, un des artistes de l'orchestre, « très content » de participer à l'aventure,
souhaite que cela continue et s'inscrive dans la durée.
« Maintenant, dit le chanteur guinéen, il est important de réfléchir sur comment
nous organiser pour que l'orchestre vive. Il est important que chacun de nous comprenne les objectifs de ce projet, que chacun en fasse son affaire. »
14 juillet 2011
______________________________ Muriel Mayette nommée administratrice générale de
la Comédie française
Muriel Mayette a été nommée administratrice générale de la Comédie-Française,
mercredi en Conseil des ministres.
Mme Mayette a été nommée à ce poste sur proposition du ministre de la Culture
Frédéric Mitterrand, indique le compte rendu écrit du Conseil des ministres.
Comédienne, Muriel Mayette est administratrice de la Comédie-Française depuis 2006.
14 juillet 2011
______________________________ Rentrée littéraire: moins de livres et des têtes
d'affiche étrangères
Rendez-vous crucial de la vie littéraire, la rentrée 2011 s'annonce resserrée, avec tout
de même 654 romans publiés de mi-août à octobre, d'alléchantes promesses du côté des auteurs étrangers
et, pour la première fois, des versions numériques pour tous les auteurs français.
Après un premier semestre très morose en librairie, les éditeurs cultivent la prudence
: ce sera l'un des plus faibles volumes de parutions depuis dix ans avec une cinquantaine d'ouvrages de moins que l'an dernier.
Prudence toujours, les éditeurs misent sur les auteurs confirmés.
Parmi les plus attendus, Lyonel Trouillot et « La belle amour humaine » chez Actes Sud, Emmanuel
Carrère et son « Limonov », Marie Darrieussecq avec « Clèves », tous deux chez P.O.L, Véronique Ovaldé
avec « Des vies d'oiseaux » (L'Olivier) ou encore Lydie Salvayre avec « Hymne » (Seuil).
Amélie Nothomb sera bien sûr au rendez-vous avec « Tuer le père » (Albin Michel).
Les premiers romans français se réduisent comme peau de chagrin, avec 74 petits nouveaux contre
85 l'an dernier, sur des thèmes éternels : amour, deuil, guerre, histoires de famille mais aussi anticipation comme le passionnant «
Brut » (Seuil), de Dalibor Frioux, qui imagine un meilleur des mondes détraqué dans une Norvège croulant sous l'or noir.
Deux premières oeuvres vampirisent leurs aînés : « Génération Nothomb
», de Luce Wilquin, et « Beigbeder m'a tuer », de Jacques-Marie Laffont.
Sans la superstar Houellebecq cette année, ce sont les romans étrangers qui devraient créer
l'événement.
Parmi les 219 romans étrangers annoncés, les deux premiers tomes du colossal « 1Q84 »
de Haruki Murakami marqueront cette rentrée. Cette odyssée initiatique entre deux mondes, réflexion désabusée sur la
société nippone, paraîtra chez Belfond le 25 août. Le troisième tome sera publié en mars 2012.
De même, « Freedom » (éditions de L?Olivier), de l'Américain Jonathan Franzen,
chronique touffue d'une famille américaine sur trois décennies, vendu à plus d'un million d'exemplaires aux Etats-Unis, sortira le
18 août.
Franzen a été l?un des très rares écrivains à être honoré
de la couverture du magazine Time, après Nabokov ou Joyce, et le premier depuis Stephen King en 2000.
Le livre de l'Israélien David Grossman, écrit après la mort au front du fils du romancier,
« Une femme fuyant l'annonce » (Seuil), promet au lecteur un choc émotionnel avec cette histoire d'une mère qui abandonne Jérusalem
pour ne pas recevoir la visite de ceux qui lui apporteront, elle le sent, la nouvelle de la mort de son fils lors d'une opération dans une ville
palestinienne.
La Finlandaise Sofi Oksanen et l'Américain David Vann, respectivement lauréats du Femina et
du Médicis étrangers en 2010 pour leurs premiers romans traduits en français, reviennent avec deux livres très attendus.
« Les vaches de Staline » (Stock), d'Oksanen, roman antérieur au remarquable « Purge
», met en scène deux femmes, la mère et la fille, deux époques, deux pays, la Finlande et l'Estonie, et un trouble alimentaire
omniprésent : la boulimie.
Dans « Désolations » (Gallmeister), David Vann explore les faiblesses de l'âme humaine
et décrit magistralement la solitude, le mal être et l'amour qui se délite au sein d'un couple en Alaska, sa terre natale, déjà
cadre de son précédent ouvrage, « Sukkwan Island ».
Quant aux Français Mathias Enard, Anna Gavalda et Virginie Despentes, ils répondront bien présents
à la rentrée mais comme traducteurs ou préfaciers.
14 juillet 2011
______________________________ À Paris, Balzac et son musée continueront d'être
logés à l'étroit
Le musée reçoit environ 50.000 visiteurs par an dont une proportion importante d'étrangers.
La Maison de Balzac à Paris risque fort de ne plus pouvoir s'agrandir et de perdre son environnement
pittoresque, la Ville de Paris ayant mis en vente un ensemble de quatre maisons avec jardin, attenantes à ce musée municipal dans le XVIe
arrondissement.
Ce petit bout de campagne à Paris, qui témoigne encore des terrasses de l'ancien village de
Passy, possède les seuls habitats troglodytes médiévaux de la capitale. Il fait désormais l'objet d'un appel à candidatures
discret, révélé par le Parisien.
La mairie de Paris possède depuis neuf ans cet ensemble immobilier avec jardin situé au 43-45
rue Raynouard, sur 918 m2, juste à côté de la maison où l'écrivain a vécu pendant sept ans, sous un pseudonyme,
pour échapper à ses créanciers.
L'acquisition de cet ensemble avait été initiée en 2001 par le maire RPR de l'époque
Jean Tiberi, peu avant l'arrivée du socialiste Bertrand Delanoë à l'Hôtel de Ville. Ce dernier avait finalisé la transaction
en 2002.
L'idée était d'agrandir le petit musée consacré à Honoré de Balzac
(1799-1850), situé au 47 rue Raynouard, dans une ancienne « folie » fin XVIIIe, à Passy.
La Maison de Balzac, dans laquelle l'écrivain a mis en forme « La comédie humaine »
et écrit plusieurs romans, est à l'étroit, guère adaptée à l'accueil des scolaires et ne disposant pas d'espace
pédagogique, de librairie, de cafétéria, etc.
Le musée reçoit environ 50.000 visiteurs par an dont une proportion importante d'étrangers.
« Des études ont montré que le projet d'agrandissement était difficile et coûteux
à mener », a fait valoir Danièle Pourtaud, adjointe au maire de Paris, en charge du patrimoine, interrogée par l'AFP.
La Ville de Paris a finalement estimé que ce projet « n'était pas prioritaire »,
préférant se concentrer sur d'autres musées (Petit Palais, Galliera...), a-t-elle ajouté.
La mairie a alors étudié d'autres possibilités pour cet ensemble immobilier, notamment
du logement social. Mais là encore, elle a renoncé, estimant que la parcelle était « trop complexe car elle est sur plusieurs
niveaux », indique Mme Pourtaud.
La mairie a donc opté pour une cession pure et simple de l'ensemble. Les maisons, laissées à
l'abandon depuis de nombreuses années, sont en très mauvais état.
Si cette vente est menée à bien, « ce sera une perte majeure pour le patrimoine parisien
», s'alarme Didier Rykner, historien d'art, sur son site La Tribune de l'Art.
« Rien de tout cela n'est protégé et il est à craindre que le lieu ne soit la proie
de promoteurs qui pourront le faire disparaître à leur guise pour y construire un immeuble », écrit-il.
L'acheteur aura des « contraintes » car la parcelle est adossée à la Maison de Balzac,
qui est classée, souligne Mme Pourtaud. Un architecte en charge des bâtiments de France sera consulté.
Si la cession se confirme, le projet de circuit pédestre qui prévoyait de relier Passy à
la Tour Eiffel, en passant par ces terrasses, sera également partiellement remis en question.
Claude Goasguen, député UMP de Paris et maire du XVIè arrondissement, a regretté
« la décision de la Ville de Paris de mettre en vente un patrimoine municipal exceptionnel au coeur de Passy ».
Dans un communiqué publié mercredi, M. Goasguen juge « condamnable » ce «
désengagement de Bertrand Delanoë en matière culturelle ».
14 juillet 2011
______________________________ Extinction des dinosaures : une petite corne pourrait trancher le
débat
Mais qu'est ce qui a bien pu faire disparaître les dinosaures voici 65 millions d'années ? Une
petite corne fossilisée, découverte là où elle n'était pas censée être, pourrait trancher dans le débat
qui déchire depuis 30 ans les partisans de théories concurrentes.
Selon une étude publiée mardi dans la revue Biology Letters de la Royal Society britannique,
la présence de cette corne de dinosaure dans une couche de sédiments des collines du Montana (USA) plaide en faveur d'un brusque changement
climatique provoqué par la chute d'un astéroïde sur Terre.
Durant très longtemps, la disparition des dinosaures est tout simplement restée un mystère,
donnant lieu à des spéculations parfois loufoques (mammifères ayant dévoré tous les oeufs de dinosaures, allergie généralisée
au pollen, etc.).
Les spécialistes se bornaient à constater que leurs fossiles abondent durant l'ère mésozoïque
(-248 à -65 millions d'années) mais qu'on n'en trouve plus trace dans les roches plus récentes.
Jusqu'à ce qu'en 1980, un groupe de scientifiques de l'Université de Californie à Berkeley
(USA), emmenés par Luis Alvarez et son fils Walter, découvrent un fait troublant: une couche argileuse datant de 65 millions d'années
contient un fort taux d'iridium, métal très rare quasiment absent de la surface de la Terre... mais pas des météorites!
Pour les chercheurs, c'est le signe d'un impact de la collision avec la Terre d'un gros objet venu de l'espace,
qui aurait provoqué une catastrophe écologique rayant brusquement de la planète les dinosaures et de nombreuses autres espèces
animales et végétales.
Très controversée au début, cette théorie de l'extinction du Crétacé-Tertiaire
(« KT ») a par la suite été alimentée par de nombreuses études.
En mars 2010, 41 chercheurs accusent un astéroïde de 15 km de diamètre qui s'est abattu
sur Chicxulub, dans la province mexicaine du Yucatan, frappant la Terre avec une puissance phénoménale.
Un choc si violent qu'il aurait provoqué des incendies à grande échelle et soulevé
des nuages de poussières masquant le soleil, provoquant un refroidissement fatal à de nombreuses espèces.
Mais cela n'a pas suffi à convaincre les tenants de la principale théorie adverse.
S'ils ne nient pas la chute de cet astéroïde à l'époque du KT, ils estiment que
cette extinction massive est liée à des phénomènes volcaniques beaucoup plus anciens, ayant pour origine l'Inde actuelle. Après
1,5 million d'années, ces éruptions auraient abouti au même résultat que l'astéroïde: lent refroidissement et dépôts
d'iridium ou d'autres minéraux rares.
Selon certains d'entre eux, la population de dinosaures aurait d'ailleurs déjà disparu avant
la chute de cet astéroïde sur le Yucatan. La preuve? L'existence d'une couche de trois mètres dans les sédiments géologiques
situés sous ceux du KT, et donc antérieurs à cette période, où aucun fossile de dinosaure n'a jamais été
découvert...
Jusqu'à ce qu'une équipe dirigée par Tyler Lyson, de l'Université de Yale, ne
trouve la corne frontale d'un ceratops, à 13 cm sous la limite géologique marquant le début de l'épisode KT.
« La localisation de ce dinosaure démontre qu'il n'existe pas de +vide de trois mètres+
au Crétacé et est incompatible avec l'hypothèse selon laquelle les dinosaures (...) étaient éteints avant l'impact »
de l'astéroïde, conclut l'étude du Pr Lyson.
La polémique n'est toutefois pas définitivement enterrée.
Les géologues ayant découvert cette corne admettent en effet ne pas pouvoir expliquer l'absence
totale de fossiles dans une couche de sédiments de 125 cm déposée immédiatement après la chute de l'astéroïde.
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