8 juillet 2011
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8 juillet 2011
______________________________ Josef
Suk, descendant est décédé
Le violoniste tchèque Josef
Suk, l'arrière petit-fils du célèbre compositeur romantique
Antonin Dvorak, est décédé des suites d'une longue maladie
à l'âge de 81 ans, a annoncé jeudi l'agence de presse CTK.
Josef Suk, qui avait mis fin à
sa carrière publique en 2002 après avoir joué dans des
orchestres de premier plan dans le monde entier, a été violoniste
soliste à l'Orchestre Philarmonique Tchèque entre 1961 et 1990.
Son répertoire comprenait
des compositions de Dvorak (1841-1904) et de son grand-père Josef Suk
(1874-1935).
Ses disques avaient remporté
plusieurs récompenses, le Grand Prix du Disque Academie Charles Cros
de Paris à six reprises et le Disque d'Or de Columbia en 1978.
8 juillet 2011
______________________________ Les
festivals de l'été
OUEST
La 20e édition
du festival des Vieilles charrues à Carhaix-Plouguer (Finistère)
du 14 au 17 juillet. Les Scorpions en ouverture, Lou Reed en clôture,
mais aussi Supertramp, PJ Harvey, David Guetta, Soprano, Snoop Dogg, Jean-Louis
Aubert, Eddy Mitchell ou Pierre Perret.
Les organisateurs du plus grand
festival européen de musiques actuelles attendent quelque 220.000 spectateurs
sur la plaine de Kerampuilh, soit plus que l'an dernier (198.000 personnes).
https://www.vieillescharrues.asso.fr
Le Festival des Terres blanches
à Guérande (Loire-Atlantique) les 9 et 10 juillet. Rock avec les
Wampas, Yodelice et Elmer Food Beat le samedi, Simple Minds, No one is innocent
et Gaetan Roussel le dimanche. https://www.festival-terres-blanches.fr/.
Les Z'estivales du 8 juillet au
14 août au Havre. Pour sa 10eédition, ce festival des
arts de la rue rassemble quelque 250 artistes sur cinq scènes disposées
sur la plage et dans onze lieux en ville. Musique irlandaise avec le groupe
Poivre et Celtes, acrobaties avec la compagnie Rêve2, chorégraphie
gesticulatoire avec « Le cubitus du manchot », « Guignol et
le diable » par le théâtre des marionnettes du Champ de Mars
et du Ranelagh, « les machines inutiles d'intérêt public
» du poète mécano Paul Baudoin... https://www.lehavre.fr
8e édition des
Percussions du monde à Nostang (Morbihan) les 8 et 8 juillet. Vendredi
reggae avec Israel Vibration (Jamaïque), Bushman (Jamaïque), Queen
Oméga (Trinidad), Mark Wonder (Jamaïque), A. Rahman Revelation (Gambie)
et Boulibaï Session (France). Samedi: Alpha Blondy (Côte-d'ivoire),
Geoffrey Oryema (Ouganda), Domb (France), Kandia Kora (Guinée/Liban).
https://www.percussionsdumonde.net
- Fontevraud (Maine-et-Loire):
concert gratuit du groupe Toumast le 8 juillet, de la musique blues touareg,
et le 10, promenade philosophique avec Hervé Le Tellier, écrivain
poète sur le thème « Eloge du labyrinthe ». https://www.abbayedefontevraud.com
Chauffer dans la noirceur du 14
au 16 juillet à Montmartin-sur-mer (Manche). Se succéderont Public
Enemy (rap américain), La Rumeur (rap français), Hindi Zahra (Victoire
de l'album de musique du monde), Moriarty (folk et blues franco-américain)
ou Balkan Beat Box (musiques traditionnelles mêlées d'électro).
SUD-EST
Festival des vents de Morières-lès-Avignon
(Vaucluse), du 8 au 15 juillet. Exclusivement des instruments à vent
avec un mélange de jazz, musiques classique et du monde à travers
l'orchestre de musique cubaine de Chicuelo. Du classique avec l'Octuor à
vent Monsieur Croche et compagnie et l'ensemble Philidor. https://www.festivaldesvents.com
Jazz à Porquerolles, du
9 au 15 juillet, sur l'île de Porquerolles (Var). Henri Texier, Archie
Shepp ou André Minvielle animent des groupes sur des thèmes antillais,
marocains et afro-cubains. https://www.jazzaporquerolles.org
Festival des Suds, du 11 au 17
juillet à Arles. Un festival éclectique avec l'Afrique à
l'honneur grâce au groupe Afrocubism, un Buena Vista Social Club africain.
La guitare andalouse de Paco Ibanez chantera les poètes latino-américains. https://www.suds-arles.com/les-soirees-suds-2011
Les nuits du parvis, du 12 juillet
au 9 août, à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var). Cinq représentations
sur le parvis de la basilique dont un concert de chorales, un groupe de musiques
andines et un récital de pianos à quatre mains. https://www.la-provence-verte.net/ot_stmaximin/
Jazz à Juan, du 14 au 24
juillet, à Antibes Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes). La 51e édition
accueille Herbie Hancock, Wayne Shorter et Marcus Miller réunis pour
un hommage à Miles Davis, « Tribute to Miles » (15), Keith
Jarret et son trio (16), James Hunter, BB King (17), Carlos Santana (19), Jamie
Cullum (20), Gilberto Gil (22) et Manu Katche, parrain du festival (23). Clôture
en gospel, avec Craig Adams puis Maya William dans un hommage à son père,
le chanteur francophone John William. https://www.jazzajuan.com
Festival International de l'accordéon,
du 14 au 17 juillet à Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes). Classique, valse
musette et tango, avec Luiz-Carlos Borgés et ses rythmes brésiliens,
Guy Dropsit et son musette rythmé latino. Richard Galliano, directeur
artistique, rendra hommage à ses deux maîtres, Bach et Astor Piazzola,
et pour la clôture, le duo austro-croate Klaus Paier et Asja Valcic, naviguera
avec accordéon et violoncelle entre jazz, classique et tango argentin.
Tél. 04 93 24 73 83
Les soirées du Château
de Roquebrune, du 12 juillet au 17 août à Roquebrune-Cap-Martin
(Alpes-Maritimes). Le jazz fait l'ouverture avec Monaco Brass. La soprano Elena
Bakanova accompagnera les danses et musiques traditionnelles russes (15/7),
avant les récitals de trois sopranos de choix: Gabriele Maria Ronge,
Birgit Beer et Sophie Monaco (16/7). Dimitri Maslennikov et David Galoutov joueront
un duo de violoncelles (11/8) et Richard Galliano à l'accordéon
fera la clôture en compagnie du violoncelliste Henri Demarquette. https://www.roquebrunecapmartin.com
Festival Scènes du Monde,
du 14 juillet au 19 août, à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes).
Musiques de Polynésie (Heiva Tahiti), des Caraïbes, du Brésil
et tziganes (Yogan) alterneront avec le jazz (Kalys Jazz, Serge Ferrero Quartet).
Une soirée Cotton Club en hommage à Cab Calloway clôturera.
https://www.villeneuveloubet.fr
XIVe édition
du festival Nuits du Sud, du 7 juillet au 6 août à Vence (Alpes-Maritimes).
Avec Jaqee, Gotan Project, Yaël Naïm, Patrice, Jehro, Max Romeo, Calypso
Rose, Zazie, Juana Fé, Afrocubism, Mayra Andrade, Femi Kuti, Aziz Sahmaoui,
Israel Vibration, Luisa Maita, Staff Benda Bilili, Renegades Steel Orchestra,
Emir Kusturica et The No Smoking Orchestra, Blue King Brown, Spanish Harlem
Orchestra, Louis Chedid, Celso Pina, Zao, Juan de Marcos Afro-Cuban All Stars.
Ateliers ludiques pour enfants, braderie, marché nocturne, cinéma
en plein air, apéro jazz, expo photos et initiations de danses. https://www.nuitsdusud.com
SUD-OUEST
Le festival « Des Traqués
», du 8 au 10 juillet, à Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne).
Cette 2e édition propose une découverte du cirque, du théâtre
de rue et de la musique. https:// www.destraques.fr
« Les Afrolatines »,
du 8 au 8 juillet à Eymet (Dordogne). La 4e édition
invite au voyage et à la découverte des cultures africaines et
latines à travers la danse, le chant et la sculpture. Stages d'initiation
proposés. https://www.lesafrolatines.com
Le festival « Terre de Danses
» du 6 au 10 juillet à Nueil-Les-Aubiers (Deux-Sèvres).
Du hip hop à la salsa en passant par la danse contemporaine, le flamenco
ou la danse traditionnelle au travers de spectacles, d'ateliers ou d'apéros
dansés. https://www.terrededanses.fr
« Les oreilles en éventail
», du 8 au 10 juillet à Saintes (Charente-Maritime). Association
de la musique à la cuisine avec spectacles et ateliers culinaires. «
Les Ogres de Barback » en tête d'affiche. https://www.lesoreillesenevantail.over-blog.com
Jazz à Luz-Saint-Sauveur
(Hautes-Pyrénées) du 7 au 10 juillet. Free jazz, hip-hop, funk,
musique électronique avec Dak Kapital, Clayton Thomas, Vitas Gerulaitis
ou Hurly Burlies. https://www.jazzaluz.com
Cahors Blues festival du 9 au 16
juillet. Plus ancien festival de blues de France, 50 concerts dont 39 gratuits
avec Johnny Winter, Beverly Jo Scott, Johnny Gallagher ou Charles Pasi. https://www.cahorsbluesfestival.com
Pause Guitare du 7 au 10 juillet
à Albi (Tarn). Quelque 70 artistes dont Joe Cocker, Cali, Gaëtan
Roussel, Ben Loncle Soul ou Lavilliers. Le tout dans des senteurs aromatiques
que les organisateurs vont diffuser dans les gradins. https://www.pauseguitare.net
Festival du 10 juillet au 28 août
à l'abbaye de Sylvanès (Aveyron). 30 concerts sur les «
Chants du ciel et de la terre » avec la Messe solennelle de Berlioz ou
le Stabat Mater de Pergolèse qui côtoient une « Nuit du Gospel
», des chants grégoriens ou les ballets russes « Alexandrov
» et l'Ensemble Russaki. https://www.sylvanes.com
Country Mirande (Gers) du 13 au
17 juillet. « Le 1er festival de musique country d'Europe »
avec Zucchero, Christophe, Hillbilly Deluxe et stages de danse country, bals,
motos... https://www.country-musique.com
NORD
Les Eclectiques, les Arts de la
rue à Carvin (Pas-de-Calais), du 16 au 24 juillet. Concerts et représentations
mais surtout jongleurs venus du monde entier. https://www.carvin-culture.com/festival/eclectiques.php
Musique classique à Saint-Riquier
(Somme) du 8 au 18 juillet. 28 concerts et 6 conférences pour cette 27e
édition ayant pour thème « le temps et ses évocations
musicales, littéraires et scientifiques ». Les 11 et 12 seront
consacrées à l'univers musical de Proust, avec des concerts-lectures
donnés par les comédiens Michael Lonsdale et Didier Sandre. https://www.festival-de-saint-riquier.fr
EST
« Michto festival »
les 16 et 17 juillet à Strasbourg (Bas-Rhin). Dédié à
la mémoire et culture tziganes, avec la musique andalouse et le flamenco
à l'honneur, au travers d'animations, contes, expositions et concerts. https://www.ete.strasbourg.eu
« Léz'Arts Scéniques
» du 14 et 16 juillet à Sélestat (Bas-Rhin). Un éventail
de musiques actuelles jouées par des formations régionales ou
nationales.
« Nancyphonies » du
15 juillet au 6 août à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 28 concerts
avec une place particulière à la péninsule ibérique,
aux rythmes andalous et au fado. https://www.nancyphonies.net
CENTRE-EST
Festival Musilac à Aix-les-Bains
(Savoie) les 14, 15 et 16 juillet. Sur l'Esplanade du lac, cette 10e
édition propose une dizaine de groupes par jour, dont Angus and Julia
Stone (14), Lilly Wood and the Prick, Katerine (15), Cali, Ben Harper, Puggy
(16). Le 14 juillet, Santana et Ben L'Oncle Soul. https://www.musilac.com
Festival « On Dirait le Sud
» à Grenoble les 11 et 12 juillet. Avec Baaziz, l'Orchestre national
de Barbès, mélange de musique gnawa et reggae, chanson française,
rock et ska. https://www.kgbdeals.fr
Festival « Musique et Nature
en Bauges » en Savoie et Haute-Savoie du 10 juillet au 21 août.
Avec notamment « Bach en Bauges » le 15 juillet dans les églises
de Savoie de La Compôte, l'Ecole-en-Bauge et Sainte-Reine, où Henri
Demarquette crée l'événement avec l'intégrale en
3 étapes des six suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien
Bach. https://www.musiqueetnature.fr
Festival « Fêtes Escales
» à Vénissieux du 11 au 14 juillet. Soirée rock'n'folk
au Parc Dupic avec Wenta Zenzila et Milkymee (11), musiques du Monde avec l'Orchestre
National de Barbès, Antiquarks, Sarhra Halgan et Sinti Swing (13). https://www.ville-venissieux.fr/fetesescales
8 juillet 2011
______________________________ Trois
des Black Eyed Peas dans un village du Doubs samedi
Le groupe de hip-hop américain
Black Eyed Peas a rempli le stade de France à trois reprises, mais samedi
soir c'est dans une petite commune du Haut-Doubs que trois des quatre membres
du groupe produiront un « DJ set », a-t-on appris jeudi auprès
des organisateurs.
Les membres de Black Eyed Peas
Will.I.Am, apl.de.ap et Taboo — sans la chanteuse Fergie — donneront un
DJ set de deux heures dans la nuit de samedi à dimanche à la discothèque
NG2 aux Fins (Doubs), indique sur son site internet cette boîte de nuit,
pouvant accueillir 730 spectateurs.
« Will.I.Am fait de nombreuses
interventions en discothèques depuis longtemps », indique Nous
Productions, tourneur des Black Eyed Peas, qui n'a pu ni confirmer, ni infirmer
cette information, en soulignant qu'il ne s'agit pas du groupe dans son ensemble.
Le village des Fins — 2.800 habitants
— se se situe dans les premiers contreforts du massif du Jura, au milieu
de pâtures et de forêts de sapins.
Will.I.Am et deux autres membres
du groupe doivent également donner un DJ set dimanche à Grenay
(Isère).
8 juillet 2011
______________________________ Festival
d'Avignon : « Enfant », une chorégraphie mêlant
fragilité et violence
Neuf danseurs portent des enfants
inertes, les roulent au sol, les étreignent, les agitent dans l'immensité
de la cour Cour d'honneur du Palais des Papes: « Enfant » du chorégraphe
Boris Charmatz, créé spécialement pour ce lieu, mêle
fragilité, abandon et violence.
Avant de faire ce spectacle auquel
participent 27 enfants de 6 à 12 ans, raconte Boris Charmatz à
l'AFP, « j'ai eu une sorte de flash en voyant le montage de la cour la
nuit ». « Parce que la cour se construit la nuit avec une immense
grue télescopique qui déplace des bouts de la scène, des
bouts des gradins, et qui les fait voler dans la Cour d'honneur », explique-t-il.
« Quand j'ai vu ce chantier,
j'ai vraiment vu de la chorégraphie », assure-t-il.
Se souvenant de l'un de ses spectacles,
« régi », où « les machines font la chorégraphie
» en déplaçant des corps inertes, il décide que des
adultes vont « chorégraphier des corps d'enfants ».
Pour « Enfant », une
grue est dressée au dessus d'un vaste toboggan dans l'immensité
de la Cour d'Honneur et des corps jonchent le sol: puis les machines s'animent
peu à peu dans le grincement des poulies.
Un premier corps est transporté,
tel un ballot de marchandise, puis un autre pendu par un pied, puis un troisième
échoué sur un large tapis roulant qui tente de l'emporter. Les
corps se rencontrent, se superposent, se nouent, sont secoués à
un rythme de plus en plus frénétique.
Puis d'autres danseurs s'emparent
de la scène, des enfants inertes dans leurs bras: « Je voulais
des enfants endormis pour qu'on danse autour d'eux, qu'on les fasse danser en
les portant », assure Boris Charmatz.
Ce qui continue de danser malgré
tout dans l'enfance et ce qui fait danser l'enfance sont les questions posées
autour de cette danse.
Sa violence secoue les spectateurs,
avant que les enfants ne s'éveillent et courent sur le plateau, puis
tentent à leur tour de transporter les adultes étendus sur le
sol.
« Les enfants ont appris
à se concentrer. C'est en fait très technique pour eux et pas
du tout facile de se laisser faire », commente Boris Charmatz qui a voulu
faire de ce spectacle leur aventure.
Avant le spectacle, un représentant
des artistes a lu au public un texte relevant « l'urgence à se
mobiliser » pour défendre le spectacle vivant et la culture. Ce
représentant a également invité à défendre
le rôle du secteur public et « à remettre en marche une véritable
démocratisation culturelle ».
Il a demandé « un
ministère de la culture fort » et appelé à une manifestation,
le 14 juillet, en faveur de l'art et de la culture.
« Nous voulons rêver
encore », a-t-il conclu sous les applaudissements nourris des spectateurs,
dont une partie s'est levée et tournée en direction du ministre
de la Culture, Frédéric Mitterrand, présent dans les gradins,
en même temps que des « hou » résonnaient.
Auparavant, M. Mitterrand s'était
rendu dans le village du festival « Off » d'Avignon, qu'il a visité,
un fait sans précédent.
« Je trouve qu'il est naturel
que je vienne ici », a-t-il déclaré aux journalistes, s'engageant
à le faire chaque fois qu'il se rendrait au Festival d'Avignon.
8 juillet 2011
______________________________ Festival
d'Avignon : le trac de Juliette Binoche
L'actrice Juliette Binoche, qui
incarne une héroïne du dramaturge suédois August Strindberg
au Festival d'Avignon, s'est dite jeudi devant la presse « heureuse d'être
là » tout en soulignant qu'elle avait « la trouille ».
Evoquant « le challenge de
la scène », avec cette question « comment serai-je au moment
présent avec cette rencontre du public », elle a lancé :
« Je suis heureuse d'être là mais j'ai la trouille ».
Elle a ainsi souhaité que,
comme en Angleterre, il soit possible de roder la pièce avant de la montrer
aux critiques. « Au cinéma c'est différent, une caméra
ça ne me fait pas peur, mais au théâtre, moi, je suis impressionnée
par les gens parce que c'est pas 500 personnes mais c'est 500 caméras.
Parce que chaque personne a son propre metteur en scène », a-t-elle
ajouté en riant.
« Mademoiselle Julie »,
présentée à Avignon à partir de vendredi dans une
mise en scène de Frédéric Fisbach, fait l'objet d'une recréation
pour la télévision, réalisée au moment des répétitions,
chaque scène étant jouée d'une part pour le théâtre
d'autre part la télévision. Le film sera diffusé sur France
2 le 26 juillet et sur un écran géant au pied de la muraille du
Palais des Papes.
« C'est passionnant parce
qu'on a stage théâtre et stage cinéma dans la même
journée », a plaisanté Juliette Binoche, citant les propos
de Nicolas Bouchaud qui joue avec elle dans « Mademoiselle Julie ».
Comparant théâtre
et cinéma, elle a expliqué: « Les espaces sont différents.
Au théâtre, on ouvre plus (...), au cinéma c'est plus intime
». « Je suis plus habituée au cinéma, donc voilà!
», a-t-elle ajouté.
« Les planches sont formidables
parce qu'elles permettent une rencontre dans le présent », a-t-elle
poursuivi. « Et je trouve qu'il n'y a rien de plus beau que le présent,
peut-être parce que j'ai tendance à ne pas m'attacher au passé
et pas trop à me projeter non plus parce que c'est invivable ».
« Le présent pour
moi c'est vraiment la quintessence du théâtre et c'est pour cela
que ça me passionne. Au cinéma, la rencontre avec le public est
différée ».
8 juillet 2011
______________________________ Lancement
du Off au festival d'Avignon : la création mais aussi le business
Créé dans les années
60 comme un acte rebelle face au festival officiel, le « 0ff » d'Avignon
commence jeudi de dérouler plus de 1.000 spectacles, mais ce libre rassemblement
de compagnies théâtrales est aussi devenu aujourd'hui un important
rendez-vous économique de la culture.
Au total, le « Off »
présentera du 8 au 31 juillet 1.143 spectacles donnés dans 116
lieux, par 969 compagnies et plus de 6.000 artistes. Il fera connaître
953 auteurs contemporains, ainsi que des spectacles venus de l'étranger,
en augmentation cette année de 30% par rapport à 2010.
Comme chaque année depuis
2007, plusieurs centaines de ses artistes auront pris place la veille dans la
grande parade festive et colorée qui les conduit jusqu'au Palais des
Papes.
Déjà, les milliers
d'affiches du « Off » ont envahi chaque espace du centre-ville tandis
que ses artistes se sont mués en bateleurs pour distribuer prospectus
et programmes donnant rendez-vous pour des représentations dans les lieux
les plus improbables, chapelle retapée, école ou bords d'un canal.
Mais ce happening permanent est
aussi une énorme vitrine de la création théâtrale
française où, comme au festival de Cannes, certains viennent faire
leur marché.
« Plus de trente millions
d'euros de contrats y sont discutés », explique Greg Germain, président
de l'association Avignon Festival et compagnies (AF§C), qui coordonne cette
manifestation.
Le « Off », dit-il,
est à la fois un « électron libre », « une espèce
de festival libertaire et le plus grand marché national de la culture
».
« C'est un espace qui constitue
un appel d'air, ce qui est une nécessité dans notre pays où
aucune municipalité ne peut acheter des spectacles donnés dans
la Cour d'honneur du Palais des Papes », bien trop onéreux.
Les représentants des collectivités
locales viennent donc faire leurs emplettes de spectacles qui animeront dans
l'année leur salle des fêtes.
En un seul endroit, ils ont accès
à des créations de toutes les régions de France et d'Outre-Mer,
un choix « représentatif du vrai maillage culturel de la France
» et de « la rencontre de ses imaginaires », souligne Greg
Germain, pour qui « la vie est dans le Off ».
Lieu de rencontre, le village du
« Off », installé sous un chapiteau climatisé, offre
un espace de réflexion avec des débats, des forums, les programmes
des théâtres et une boutique nouvellement ouverte.
Pendant que le « Off »
fera ses premiers pas jeudi, le « In », lancé mercredi, prendra
sa vitesse de croisière en se penchant sur l'enfance avec le spectacle
« Enfant » du chorégraphe Boris Charmatz, conçu spécialement
pour la Cour d'honneur du Palais des Papes.
Directeur du Centre chorégraphique
de Nantes et « artiste associé du festival », auquel il donne
sa couleur, Boris Charmatz offre une pièce pour neuf danseurs et 27 jeunes
de 6 à 12 ans, présentant l'enfant du monde d'aujourd'hui, à
la fois sacrifié et sacralisé.
« Les neuf danseurs se saisissent
des corps délicats et fragiles des enfants. Ils les soulèvent
et les font voler, les étreignent et les font glisser » avec pour
interrogation finale: « qu'est-ce qui continue de danser dans l'enfance
et qu'est-ce que l'enfance fait danser », résument les organisateurs.
« Sun » de Cyril Teste
fait également entendre la voix de l'enfance en reprenant l'histoire
vraie, survenue en Allemagne il y a deux ans, de deux gamins de six et sept
ans qui décidèrent de quitter leur maison endormie pour s'envoler
vers l'Afrique et se marier.
8 juillet 2011
______________________________ Annulation
d'une des deux représentations « Des Femmes » avec
Bernatd Cantat en Grèce
L'une des deux représentations
prévues ce week-end à Athènes de la pièce «
Des Femmes » de Wajdi Mouawad avec le rockeur français controversé
Bertrand Cantat a été annulée pour des raisons d'organisation,
a annoncé jeudi le Festival d'Athènes.
La pièce ne sera jouée
que samedi, dans le théâtre antique d'Hérode Atticus, au
pied de l'Acropole, mais cette décision « n'a rien à voir
» avec la présence dans le chœur du chanteur, qui avait battu à
mort sa compagne en 2003, a précisé à l'AFP Iouli Papathéodorou,
responsable de la communication du Festival.
L'annulation de la reprise dimanche
a été décidée, « en accord avec la troupe
et le metteur en scène », car au vu de la longueur de la représentation,
environ six heures, les réservations n'étaient pas suffisantes
pour justifier le maintien du programme, a-t-elle expliqué.
La présence de l'ancien
leader du groupe « Noir désir » a été critiquée
cette semaine par l'Agence gouvernementale grecque à l'Egalité
des sexes, mais la polémique n'est jusque là pas allée
plus loin en Grèce.
La controverse avait en revanche
provoqué l'annulation de la première, prévue en juin à
Barcelone (Espagne), tandis que Bertrand Cantat ne participera pas aux représentations
au Festival d'Avignon (France), du 20 au 25 juillet, ainsi qu'au Canada en 2012.
Il a joué lors de la présentation de la pièce le 28 juin
à Cenon, dans le sud-ouest de la France.
Le chanteur a été
condamné à huit ans de prison en Lituanie pour avoir frappé
mortellement en 2003 sa compagne l'actrice Marie Trintignant. Transféré
en France, il a été remis en liberté en 2007.
8 juillet 2011
______________________________ Première
grande rétrospective Peyo : hommage au père des
Schtroumpfs à Paris
La galerie Artcurial rend hommage
au père des Schtroumpfs, Pierre Culliford dit Peyo, en organisant à
Paris la première grande rétrospective sur la vie et l'œuvre de
ce conteur et dessinateur à multiples facettes.
L'exposition, inaugurée
jeudi soir, rassemble plus de 200 planches originales de l'auteur et dessinateur
conservées jusqu'à aujourd'hui par sa famille ainsi que des photos,
des albums, et quelques objets personnels. Elle se tient au siège d'Artcurial
à Paris jusqu'au 30 août.
« Tout le monde connaît
les Schtroumpfs, un vrai succès mondial, mais personne ne connaît
leur inventeur, dont la vraie passion était d'écrire des histoires.
Nous avons voulu rendre hommage à l'homme, un merveilleux conteur, plein
d'humour », commente Eric Leroy, commissaire de l'exposition.
Cette dernière retrace,
par le biais d'un parcours thématique, la vie d'un homme modeste, plein
d'imagination et d'autodérision, né en 1928 et autodidacte. Il
disait s'amuser « énormément » en écrivant
un scénario et ajoutait : « moi, je dessine mal et ça me
permet d'avoir un dessin très simple ».
Enfant, Peyo passe plus de temps
à noircir les marges de ses cahiers qu'à écouter en classe.
Les photos de lui adulte montrent un homme aux yeux clairs, à la petite
moustache, au sourire espiègle et d'une grande douceur.
De ses premières planches
en 1945 aux dernières aventures des lutins bleus avant sa mort en 1992,
on découvre un auteur fasciné par l'univers fantastique du Moyen
Age.
« Ce qui le caractérise
c'est ce trait simple, ces planches très lisibles, le souci de l'essentiel,
de ce qui donne vie et sens au personnage », commente M. Leroy.
« Mieux que Dallas
»
« Et l'humour ! Une case,
une phrase, de la musique, tout est là », ajoute le commissaire
devant les planches du chat Poussy en 1949, sa première publication d'importance
dans le quotidien bruxellois Le Soir.
C'est d'ailleurs d'une scène
cocasse avec son ami André Franquin qu'est né le nom des Schtroumpfs
: lors d'un déjeuner, Peyo lui lança « passe-moi le schtroumpf
! » au lieu de « passe-moi le sel! ».
Avant les Schtroumpfs, nés
en 1958 dans le journal de Spirou, Peyo crée un jeune héros chevaleresque,
Johan. Suivront Benoît Brisefer et Jacky et Célestin, des personnages
qu'il abandonnera.
En 1954, il adjoint Pirlouit à
Johan. Les aventures des deux compagnons, qui se déroulent au Moyen Age,
sont très appréciées. C'est dans le neuvième épisode,
« La flûte à six trous », qu'apparaît le premier
Schtroumpf. Il prendra vite son autonomie.
L'exposition d'Artcurial retrace
l'évolution de la communauté des petits hommes bleus, l'apparition
de la Schtroumpfette - d'abord brune - le « Bébé Schtroumpf
» et les aventures du schtroumpf marginal (volant, cosmoschtroumpf, apprenti
schtroumpf...).
Elle retrace aussi le tournant
du succès mondial, en 1980, lorsque les studios américains d'Hanna
Barbera « investissent 100 millions de dollars pour 272 dessins animés
», explique M. Leroy. Les Smurfs « passeront pendant 25 ans sur
NBC le samedi matin, rassemblant six à huit millions de téléspectateurs.
C'était mieux que Dallas ! ».
Peyo, « Un auteur apolitique
», assure l'exposition. Réponse implicite à la récente
polémique qui a accusé les Schtroumpfs de sexisme, racisme et
totalitarisme.
8 juillet 2011
______________________________ Disparition
d'un manuscrit du Moyen-Âge à Compostelle
Le
codex Calixtinus
Un manuscrit du 12e
siècle d'une valeur inestimable, considéré comme le premier
« guide » du chemin de Compostelle, a mystérieusement disparu
de la cathédrale de Saint-Jacques, haut-lieu de pèlerinage dans
le nord-ouest de l'Espagne.
Un manuscrit du 12e siècle
d'une valeur inestimable, considéré comme le premier « guide
» du chemin de Compostelle, a mystérieusement disparu de la cathédrale
de Saint-Jacques, haut-lieu de pèlerinage dans le nord-ouest de l'Espagne.
Le précieux incunable, illustré
d'enluminures, était habituellement entreposé dans une salle d'archives
de la cathédrale à laquelle n'ont accès que trois personnes,
a expliqué jeudi le doyen de la cathédrale, Jose Maria Diaz, précisant
qu'il s'agissait de lui-même et de deux collaborateurs.
« Celui qui l'a emporté
savait de quoi il s'agissait et comment parvenir jusqu'à lui »,
a assuré le doyen devant la presse.
Joyau du patrimoine culturel de
l'Espagne, le manuscrit est en principe conservé à l'abri des
regards et n'est présenté au public qu'en de très rares
occasions.
Il l'a été, «
avec toutes les mesures de sécurité nécessaires, à
des moments exceptionnels comme la visite du Pape », a indiqué
une porte-parole de la police.
Le manuscrit se trouvait «
en théorie dans un coffre-fort ou une armoire blindée »,
a souligné le préfet de Galice, Miguel Cortizo, ajoutant que «
quelques uns des meilleurs experts » dans ce domaine, membres de la brigade
du Patrimoine historique de la police espagnole, participent à l'enquête.
Outre l'émoi suscité
par cette disparition, les experts s'inquiètent pour le manuscrit lui-même,
qui risque de souffrir du changement d'environnement.
« Le document était
en parfait état. Il se trouvait dans la cathédrale depuis de nombreuses
années. Le changement du taux d'humidité, de température
et de pression atmosphérique risquent de l'abîmer », a expliqué
Carlos Villanueva, professeur de musique à l'université de Saint-Jacques
de Compostelle.
« Nous parlons d'une époque
d'immense splendeur. C'est comme le premier grand document écrit »,
a ajouté cet universitaire qui a commencé à étudier
le manuscrit dans les années 70, travaillant au départ sur l'original,
puis sur des copies.
Cet incunable de 225 pages de parchemin,
connu sous le nom de Códice Calixtino,
attribué au pape Calixte II ou à un moine qui voyageait à
ses côtés (en fait une moine de Parthenay), renferme des textes
relatifs au culte de Saint Jacques et au chemin de pèlerinage menant
à la tombe de l'apôtre.
L'œuvre est composée de
cinq livres contenant des sermons et des offices liturgiques, des récits
des miracles de Saint Jacques et du voyage de son corps de Jerusalem jusqu'en
Galice, un guide pour les pèlerins et une description de Santiago et
de sa cathédrale.
Le pape Calixte II a contribué
au Moyen-Age à l'essor du chemin de Saint-Jacques. Il avait décidé
en 1122 que chaque année où la fête de l'apôtre, le
25 juillet, tombe un dimanche, serait décrétée Année
sainte.
2010 a été la dernière
Année sainte et la prochaine sera 2021. En novembre 2010, Saint-Jacques
de Compostelle avait reçu la visite du pape Benoît XVI.
La police a expliqué avoir
été avertie mercredi par les employés de la cathédrale
de la mystérieuse disparition, ajoutant qu'aucune trace d'effraction
n'a été repérée sur les lieux.
La ministre espagnole de la Culture,
Angeles González-Sinde, a rappelé « qu'il n'est pas rare
que des experts internationaux se livrent à ce type de vol ».
« Santiago doit récupérer
le manuscrit parce que c'est le joyau de la Cathédrale et de la ville
», a déclaré le conseiller à la Culture de la mairie,
Angel Curras, ajoutant que cette disparition constituait une « perte d'une
valeur inestimable ».
Le doyen a souligné qu'aucune
assurance spécifique n'avait été souscrite pour ce manuscrit.
Mais en 1990, une compagnie d'assurance avait demandé un milliard de
pesetas, soit six millions d'euros, en vue de sa présentation à
une exposition.
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