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13 juillet 2011

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Nice Jazz Festival : une soirée nu
soul et jazz oriental

La nu soul de Macy Gray et de Seal, ainsi que le jazz aux couleurs orientales d'Avishaï Cohen ont enflammé lundi soir les deux scènes du nouvel écrin de verdure du Nice Jazz Festival.

Considérée comme l'un des vocalistes ayant inspiré la scandaleuse Amy Winehouse, Macy Gray a prouvé qu'elle était une des reines de la néo soul.

Habillée d'une longue robe fourreau orange, un boa blanc autour du cou, la jeune femme, dont la voix évoque par moment les intonations de Janis Joplin, a délivré un show dans lequel les rythmes funk, soul et r'n'b étaient omniprésents et musclés, même en l'absence d'une section de cuivres.

Le répertoire était largement puisé dans celui de son dernier album, « The Sellout », qui a repositionné la chanteuse-compositrice américaine, couronnée aux Grammy Awards, dans la cour des grandes divas de la soul moderne.

Son alter ego, l'Anglais Seal, dont le registre musical s'étend aussi de la soul au funk en passant par la house music et le r'n'b, a, quant à lui, fait vibrer un très nombreux public entièrement conquis par sa voix de velours et sa gestuelle.

Pour cela, il est revenu sur le répertoire de ces deux derniers disques dont un était entièrement consacré à des reprises, notamment de Marvin Gaye, qui ont tranformé le lieu du concert en une immense boîte de nuit à ciel ouvert.

Si le contrebassiste virtuose et chanteur israélien Avishaï Cohen est devenu un jazzman extrêmement populaire grâce à son dernier album « Seaven Seas », dans lequel se mêlent toutes les saveurs musicales de l'Orient proche, il est également capable de conduire un trio de jazz plus orthodoxe et classique.

Plus de trois-quarts d'heure de rappel après une prestation étonnante de son trio — Nitay Hershkovitz, piano, et Amir Bresler, batterie — et une interprétation surréaliste du standard, « Besame Mucho », ont conclu un concert musicalement palpitant.

La Nouvelle-Orléans, berceau notamment du jazz, est surtout une ville de musiques.

L'un de ses derniers enfants, « Trombone Shorty », a créé la surprise en distillant un genre unique, qui mélange tous les styles locaux, allant du jazz traditionnel au hip hop en passant par le funk rock, le tout sur une débauche de rythmes et de riffs de saxophones.

Le Nice Jazz Festival prendra fin mardi soir avec un plateau jazz prestigieux, qui regroupera deux trompettistes, Roy Hargrove et Wynton Marsalis, et l'une des dernières figures vivantes du piano jazz moderne, le vétéran Ahmad Jamal, 80 ans.

13 juillet 2011

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Zaz, Nolwenn Leroy et Christophe
Maé ouvrent les Francofolies de
La Rochelle

La 27e édition des Francofolies de La Rochelle a débuté mardi sous les nuages mais en chansons avec un grande soirée familiale, accueillant notamment Zaz et Christophe Maé.

Pour le concert d'ouverture sur la grande scène Saint-Jean d'Acre, les programmateurs ont concocté un plateau populaire, réunissant quelques-uns des plus gros vendeurs de disques de ces derniers mois: l'enthousiaste Zaz, Nolwenn Leroy et ses hymnes à la Bretagne natale, et le bondissant Christophe Maé.

Le chanteur Ours et Bernard Lavilliers, un fidèle du festival créé par Jean-Louis Foulquier, ont complété le plateau.

Alors qu'une foule déjà nombreuse déambulait sur les quais du vieux-port, le théâtre de La Coursive — l'autre grande scène des Francos — accueillait le jeune Jérôme Van Den Hole, Alain Chamfort et Louis Chedid pour cette première soirée.

L'édition 2011 se poursuivra jusqu'à samedi, avec notamment une fête à Maxime Le Forestier qui viendra y célébrer ses 40 ans de carrière et un grand concert de clôture confié au DJ David Guetta.

13 juillet 2011

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Scorpions et Lou Reed pour fêter la
20e édition des Vieilles Charrues

Scorpions et Lou Reed sont à l'affiche du festival des Vieilles Charrues qui attend à la fin de la semaine un record de 270.000 spectateurs pour sa 20e édition en centre Bretagne, bien loin de la première fête en plein champ organisée par une bande de copains.

« C'est un phénomène incroyable sur la billetterie. La réservation a été dévalisée. Il ne reste que quelques dizaines de places pour dimanche », précise un des programmateurs historiques du festival de Carhaix (Finistère), Jean-Jacques Toux.

Les places se sont arrachées dès la mise en vente en avril et les organisateurs ont dû prendre des mesures pour stopper les reventes spéculatives.

Les Vieilles Charrues ont saisi en référé le tribunal de grande instance de Brest pour faire condamner le site viagogo.fr, géré par la société britannique Viagogo Limited, qui propose des places trois à cinq fois plus cher que le prix initial. Viagogo Limited a été condamné à 1.000 euros d'astreinte par jour, avec une provision de 5.000 euros au titre moral, sur la base d'une loi de 1919 qui interdit la revente d'une place de spectacle subventionné à un prix supérieur à celui décidé par l'organisateur.

Jointe par l'AFP, l'avocate de Viagogo Limited a indiqué que les ventes, toujours actives mardi, seraient stoppées « dès réception de l'ordonnance » du juge.

Par ailleurs, la gendarmerie a aussi été chargée de contrôler les reventes à la sauvette à l'entrée du festival.

Le programme-anniversaire offre 120 concerts, pour un budget total de 11 millions d'euros dont 4,1 millions pour la seule programmation. Pourtant, sa présentation avait suscité des réactions mitigées sur la toile, alors que les rumeurs annonçaient une affiche exceptionnelle pour la 20e édition, avec des noms comme Madonna, Daft Punk, les Rolling Stones ou ACDC.

— « On n'a pas cherché à accrocher sur du très très lourd » —

« Je peux comprendre la déception mais on est dépendant des groupes en tournée. Depuis la fin de 2010, ça a beaucoup spéculé et déliré » sur la 20e édition, reconnaît Jean-Jacques Toux. « On n'a pas cherché à accrocher sur du très très lourd mais on a ouvert toutes les scènes pour faire un programme très compact jeudi », explique-t-il.

En effet, avec Scorpions, Snoop Doggystyle, Pulp (dont c'est la seule date en France), Olivia Ruiz et Jean-Louis Aubert entre autres, les Charrues démarrent en force jeudi tout en restant fidèles au mélange des genres musicaux, leur marque de fabrique.

Vendredi réunira Eddy Mitchell, David Guetta, Soprano, Stromae, Jack Johnson et Miles Kane, pour satisfaire à la fois les inconditionnels du crooner français et un public beaucoup plus jeune amateur d'électro ou de rap.

Samedi, Supertramp — qui tourne depuis plus de quarante ans — et l'ancien tennisman Yannick Noah, personnalité préférée des Français, reconverti dans le reggae light, côtoieront le groupe de rock hip-hop Cypress Hill.

Dimanche, le monument Lou Reed, bientôt 70 ans, PJ Harvey, The Chemical Brothers, Pierre Perret et Ben l'Oncle Soul assureront la clôture.

Une bande de copains, des étudiants amateurs de musique dont l'actuel maire DVG de Carhaix Christian Troadec, avait organisé en 1992 à Landeleau, une fête nommée « Les Vieilles Charrues », un nom choisi pour rire, en référence au rassemblement des Vieux Gréments de Brest.

Quelques années plus tard, le festival s'est délocalisé à Carhaix et, en 2001, le groupe Noir Désir a réuni 63.000 personnes dans la plaine de Kerampuilh.

Depuis, les Charrues, toujours organisées par quelque 6.000 bénévoles locaux, sont devenues un des grands festivals européens de musiques actuelles, avec une apothéose en 2009, avec l'unique date en France du « Boss » Bruce Springsteen.

13 juillet 2011

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Des centaines de fans veillent le
chanteur Cabral qui a été assassiné

Des centaines de fans veillaient mardi après-midi dans un théâtre de Buenos Aires la dépouille du chanteur argentin Facundo Cabral, 74 ans, tué par balles samedi au Guatemala, a constaté une journaliste de l'AFP.

« Ce n'était pas l'Argentine sa patrie : c'était le monde entier », a déclaré Maria del Carmen, une femme de 70 ans, alors que la rue, en plein centre-ville, avait été barrée et occupée par des dizaines de camions des télévisions. « Je tenais à être ici : il est mort pour la paix et l'amour », a-t-elle ajouté.

Le cercueil fermé de Facundo Cabral était recouvert d'un drapeau argentin et ses admirateurs déposaient des fleurs au sol.

« Au-delà de ces chansons, les gens aimaient l'entendre parler : c'était un prophète urbain », a résumé de son côté, au Théâtre ND/Ateneo, Jorge Mazzini, producteur de ses spectacles.

Un jeune portant des lunettes noires se promenait dans la salle avec un grand panneau en anglais : « Facundo is not dead ». « Il a aidé beaucoup de gens à se retrouver », a-t-il dit. « Spirituellement, je suis sûr qu'il est vivant ».

La dépouille de Facundo Cabral avait été accueillie dans la matinée à l'aéroport de la capitale par le chef de la diplomatie argentine, Hector Timerman, l'épouse de Cabral, Silvia Pousa, et un neveu.

Né dans une famille pauvre, Cabral assurait avoir visité plus de 150 pays. Appelant sans relâche à la paix, il avait été distingué en 1996 par l'Unesco qui l'avait nommé Messager mondial de la paix.

Deux hommes soupçonnés d'être impliqués dans son assassinat, Elkin Vargas Hernandez et Wilfred Stockes Arnold, ont été arrêtés mardi matin dans la banlieue sud de la ville de Guatemala.

Le chanteur arrivait samedi à l'aube à l'aéroport de Guatemala pour se rendre au Nicaragua lorsque le véhicule tout-terrain blanc dans lequel il circulait a été mitraillé par des hommes non identifiés armés de fusils d'assaut.

Selon les premiers éléments de l'enquête, l'attaque visait le promoteur de spectacles Henry Fariña, qui conduisait le véhicule attaqué.

La mort de Cabral, très connu en Amérique latine, a provoqué une vive émotion dans son pays où l'on a salué un être singulier et profondément libre.

Le Guatemala est un des pays les plus violents d'Amérique centrale, elle-même une des régions les plus violentes du monde, minée notamment par le phénomène des gants ultra dangereux surnommés les « maras ».

13 juillet 2011

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De nouvelles directions aux centres
chorégraphiques dramatiques
nationaux

Le metteur en scène Johanny Bert a été nommé à la direction du Centre dramatique national de Montluçon (Auvergne), en concertation avec le maire de Montluçon, le président du conseil régional d'Auvergne et le président du conseil général de l'Allier.

Actuellement artiste associé à la Scène nationale de Clermont-Ferrand, Johanny Bert souhaite donner notamment « une place de choix à la marionnette » et « développer un projet de théâtre itinérant dans un lien étroit avec les acteurs culturels locaux », selon le ministère.

Formé à l'école de la Comédie de Saint-Étienne et au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, il succédera le 1er janvier à Anne-Laure Liégeois.

L'ancien directeur-adjoint (2000-2005) de « La Passerelle », scène nationale de Gap et des Alpes du Sud, Philippe Ariagno a été nommé directeur, en accord avec Roger Didier, maire de Gap, le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et le conseil général des Hautes-Alpes.

A 46 ans, Philippe Ariagno était attaché culturel à Sao Paulo.

Pierre Pradinas a été reconduit à la direction du Théâtre de l'Union, centre dramatique national du Limousin, et de l'Académie, Ecole supérieure professionnelle de théâtre, en concertation avec le maire de Limoges, le président du conseil régional du Limousin et la présidente du conseil général de la Haute-Vienne.

Directeur depuis 2002, Pierre Pradinas s'était porté candidat à sa propre succession. Il souhaite associer trois metteurs en scène: Paul Golub, Thomas Quillardet et Anton Kouznestsov (directeur pédagogique de l'Académie).

Il est nommé pour trois ans à compter du 1er janvier 2012.

La danseuse Emmanuelle Vo Dinh a été nommée à la direction du Centre chorégraphique national du Havre.

Danseuse contemporaine formée notamment à la Merce Cunningham School de New York, elle a été une interprète fidèle du centre chorégraphique, et « a tissé sur ce territoire des liens durables », selon le ministère.

La danseuse a endossé le métier de chorégraphe en 1998 en créant la compagnie subventionnée « Sui Generis ».

Elle succédera le 1er janvier à Hervé Robbe.

13 juillet 2011

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Tunisie: le printemps arabe s'invite
au festival d'Avignon off

Le vent de la révolution arabe atteindra le « festival Avignon Off-2011 » qui s'ouvre pour la première fois aux arts du sud de la Méditerranée avec la participation de Tunisiens, Egyptiens et Libanais, ont annoncé les participants tunisiens.

La manifestation, qui se déroule jusqu'au 31 juillet dans le sud de la France, donnera à voir entre autres quatre spectacles sur le thème « Courts-théâtre pour une révolution », des œuvres satiriques d'une très courte durée en théâtre, musique, danse, chant et installation plastique.

« L'objectif est de faire découvrir le regard joyeux que portent des artistes sur les vents de la révolution qui chamboulent le monde arabe », a indiqué à l'AFP Zeineb Farhat, directrice d'El Teatro, premier espace d'arts et de création libre en Tunisie.

La compagnie dirigée par Taoufik Jebali et qui a été longtemps mise au ban sous la dictature, chapeaute et produit plusieurs artistes dans un cycle dit « courtes mais bonnes ».

« C'est seulement avec eux sur scène qu'on a vécu la joie de la révolution », a ajouté Mme Farhat, qui siège dans la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution.

Parmi les œuvres sélectionnées — en arabe sous titré en français — « Révolution », un spectacle de sept minutes du slameur Hatem Karoui mettant en scène « un homme politique de la 25ème heure...incitant son peuple à préserver les acquis de la Révolution », une allusion aux dernières heures du régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali.

Figurent aussi « Al Thawra » (révolution en arabe) de la comédienne enseignante de musique Alia Sellami et « Antigone » de Abdelmonem Chouayet qui use du langage des signes pour rendre hommage au courage à des Tunisiennes comparées à Antigone défiant le roi Créon et ses lois.

Dans le quatrième spectacle, « KO intellectuel » Haifa Bouattour, élève comédienne d'El Teatro et médecin, décrira en quelques minutes « les éternels insatisfaits aux bras croisés ».

D'autres artistes et comédiens d'Egypte, de Syrie et du Liban seront présents à Avignon off, une participation promue par l'association Tamam (Théâtre des arts du monde arabe et de la Méditerranée).

13 juillet 2011

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La Guerre est déclarée de Valérie
Donzelli triomphe au festival de
Paris

Le film de Valérie Donzelli « La guerre est déclarée », qui avait déjà fait sensation à Cannes en mai dernier, a décroché les Prix du Jury, du Public et celui du web et des blogueurs au Festival de Paris, ont indiqué mardi les organisateurs.

Par ailleurs, le jury parisien (Loubna Azabal, Matthieu Demy, Pauline Lefèvre, Thierry Jousse et Gilles Marchand) a décerné une mention spéciale à « Happy happy », film norvégien de Anne Sewitsky.

Le film de Valérie Donzelli, qui raconte avec tendresse et même drôlerie parfois le combat-marathon d'un couple aux prises avec le cancer de son enfant, avait déjà remporté le mois dernier le Grand Prix du festival de Cabourg 2011.

Projeté en ouverture de la Semaine de la Critique, « La Guerre est déclarée », qui sortira le 31 août dans les salles, avait été acclamé par les festivaliers.

Le Jury des Blogueurs et du Web était composé de « sept plumes de la blogosphère », selon les organisateurs.

Soutenu par la Ville de Paris et présidé par Charlotte Rampling, la 9e édition du Festival Paris Cinéma se tenait du 2 au 13 juillet.

13 juillet 2011

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Des tapisseries royales d'après
Poussin réunies pour la 1re fois
à Bordeaux

« Les tapisseries sont faites d'après Poussin, ce n'est plus l'œuvre originale », insiste le commissaire, qui relève la fidélité avec laquelle ont été répliqués les personnages, mais aussi la plus grande fantaisie prise dans les décors ou les paysages.

Réunies pour la première fois en un lieu unique, des tapisseries réalisées pour Louis XIV d'après des œuvres de Nicolas Poussin sur « L'Histoire de Moïse » sont présentées au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, faisant redécouvrir un « art fondamental du XVIIe siècle ».

« C'est sans doute la première fois que ces tapisseries sont réunies depuis le XVIIIe siècle », se réjouit Marc Favreau, conservateur en chef du patrimoine du musée et commissaire de l'exposition « Poussin et Moïse, du dessin à la tapisserie » présentée jusqu'au 26 septembre.

Les dix tapisseries de dimension monumentale — 4 sur 6 mètres en moyenne —, qui retracent en autant d'épisodes la vie du prophète, font partie de deux tentures « tombées du métier », c'est-à-dire achevées, en 1685 à la manufacture royale des Gobelins pour honorer une commande du Roi Soleil.

« A l'époque, les tentures servaient pour l'ameublement des résidences royales et celles où étaient accueillis les diplomates », raconte M. Favreau. « Elles sortaient aussi pour décorer les processions religieuses, en particulier pour la Fête-Dieu, et pour orner Notre-Dame de Paris ».

Sur les dix pièces rassemblées à Bordeaux, deux sont inspirées de toiles de Charles Le Brun (1619-1690) et huit ont été réalisées à partir d'œuvres de Nicolas Poussin (1594-1665). En choisissant de s'inspirer de ce dernier, considéré à l'époque comme « le Raphaël français », les ateliers royaux prennent alors une nouvelle orientation stylistique.

« A la mort de Colbert, Louvois impose une iconographie différente », explique M. Favreau, qui évoque « un renouvellement des thèmes » et une utilisation moindre de fils d'or, notamment pour des raisons financières. Mais surtout, Poussin est à l'époque « le peintre qui assure la suprématie de la peinture française en Europe », souligne-t-il.

Ironie de l'Histoire, toutes les tapisseries ont été faites après la mort de l'artiste. « Il aurait certainement refusé » de son vivant, dit M. Favreau, qui cite trois tentatives avortées pendant la carrière du peintre.

Grâce à un prêt du musée du Louvre, trois toiles du grand maître classique, dont « Moïse sauvé des eaux » et « Moïse enfant foulant aux pieds la couronne de Pharaon », sont exposées à Bordeaux en regard des imposantes tapisseries qu'elles ont inspirées, permettant au visiteur de confronter l'œuvre picturale et sa transcription de laine.

« Les tapisseries sont faites d'après Poussin, ce n'est plus l'œuvre originale », insiste le commissaire, qui relève la fidélité avec laquelle ont été répliqués les personnages, mais aussi la plus grande fantaisie prise dans les décors ou les paysages.

Un « carton », peinture réalisée sur tissu d'après les tableaux originaux et que les « maîtres-lissiers » déroulaient sous leur métier pour réaliser les tapisseries, permet également de comprendre le processus de fabrication, qui pouvait prendre plus de deux ans.

Tissées de laine, de soie et de fils d'or, les tapisseries ont été récemment restaurées par les ateliers du Mobilier national. Leurs couleurs souvent fanées ne peuvent toutefois pas cacher les dégradations du temps, qui contrastent avec l'éclat des peintures originales.

La majorité des pièces exposées au musée des Beaux-Arts sont habituellement stockées dans les réserves du Mobilier national. Deux seulement sont exposées en permanence, une au Conseil d'Etat, l'autre à la Chambre de commerce de Bordeaux.

L'exposition, qui sera présentée à Paris en 2012, a avant tout une « dimension pédagogique », souligne M. Favreau. « La tapisserie a été une des bases de l'art français, il faut que les Français le redécouvre »


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