musicologie.org —— 26e année,
Le temps arrêté du festival Érard Jean-Marc Warszawski — Les 10, 11, 12 octobre dernier se tenait Salle Érard de Paris, le 4e festival du même nom que celui de la salle et même de celui des pianos. « Festival » est peut-être quelque peu exagérant pour ces trois jours et cinq concerts dans ce cadre intime, un peu retiré du temps où de nombreuses belles musiques ont été jouées, pour certaines créées. La cour ouvrant sur une rue du Mail vidée depuis quelques années, comme tout le quartier, des classes populaires et de ses activités industrieuses, dont celles du grand immeuble au coin de la rue
La pianiste Maria Joao Pires (81 ans) annonce sa retraite définitive
En Palestine, Martial et Caroline réparent les instruments et ravivent l’espoir grâce à la musique
Alfred Caron
Alain Lambert
Frédéric Léolla
Frédéric Norac
Michel Rusquet
Michaël Sebaoun
Jean-Luc Vannier
Jean-Marc Warszawski
Le fil Chostakovitch à la philJean-Marc Warszawski — Il est rare que nous arrivions en avance au concert, il est tout aussi rare que nous lisions les notes de concert, malgré le fait que nous en avons rédigé beaucoup. Mais il faut bien tuer le temps, pacifiquement s’entend. Nous découvrons, malgré la signature de Nicolas Derny, que ce sont les algorithmes de ce qu’on appelle « intelligence artificielle », qui rédigent ces notes. Des algorithmes qui ramassent ce qu’ils peuvent sur le Web, Wikipédia en tête, c’est-à-dire les poncifs de l’idéologie américaine, l’idéologie atlantiste, encore métastasée de guerre dite froide.
Frédéric Léolla — Magda, courtisane de luxe, est soutenue par le riche Rambaldo. N’ayant jamais connu le vrai amour, elle tombe amoureuse du jeune Ruggero et décide de vivre avec lui. Lorsque Ruggero demande à ses parents leur consentement pour épouser Magda, celle-ci s’oppose en raison de la vie qu’elle a eue avant de le connaître et le quitte.
Oui, ici elle s'assume, notre courtisane, et du coup, elle ne fait plus d'histoires. Même pas un drame. Mais un bon prétexte pour mettre en exergue Paris et la France — n’oublions pas que le dernier acte a lieu sur la Côte-d’Azur — comme haut lieu du plaisir, ce qui, dans l’imaginaire du public masculin bourgeois de l’époque était peut-être tout bonnement synonyme de prostitution.
Herman Schmerman de W. Forsythe et See You de P. Lightfoot par les Ballets de Monte-Carlo : Dance first, then music ?Jean-Luc Vannier — Pour lancer leur nouvelle saison chorégraphique, saison d’autant plus signalée qu’elle vise à célébrer en 2025 les quarante ans de leur création, les Ballets de Monte-Carlo ont invité, jeudi 23 octobre salle Garnier, William Forsythe et Paul Lightfoot.En 2014, William Forsythe nous avait déjà savamment « remué » avec New Sleep créé en
Pepita Jiménez d'Albeniz mérite mieuxFrédéric Léolla — S'il est vrai qu'Isaac Albéniz est reconnu comme grand compositeur pour le piano (en ce sens Messiaen même le plaçait parmi les pères de la musique contemporaine), sa production opératique peine à s'imposer au répertoire malgré toutes ses vertus, à commencer par une écriture personnelle, assimilant l'influence wagnérienne, mais aussi vériste (Mascagni et Puccini) et française (Massenet et Bizet) et les conjuguant parfois avec un nationalisme espagnol moins basé sur les citations réelles que sur les tournures propres au folklore ibérique et particulièrement au folklore andalou.
(France 24) Décès du batteur américain de jazz Jack DeJohnette
(Ouest France) « Un bon violon dure au moins 100 ans » : au Mans, des instruments du conservatoire mis aux enchères
(Orient XXI) Décoloniser la musique classique, un devoir de justice, par Adam Laloum
Le violon Giovanni Battista Grancino de 1690 et deux archets Eitan Hoffer, du violoniste Ryo Terakado ont été volés dans le train entre Breda et Den Haag.
(Acadie nouvelle, Canada) Le secteur musical se mobilise pour préserver le financement du Fonds de la musique du Canada
(Le Temps, Suisse) À Genève, des artistes unissent leurs voix pour Gaza
Quatre cédés de musiques du monde Alain Lambert — Quatre cédés de musiques du monde pour changer de saiso : Voisinages de Vent du Nord, La noche de Radio Tarifa, Les bandits manchots du duo cotentinais Lemonnier-Leprest et Tradition de Gabriel Yacoub.
Voisinages (Compagnie du Nord 2025 à paraître en cédé en France le 31 octobre — déjà disponible en digital) est le 13e album du Vent du Nord, les Québécois vus cet été au festival de Tatihou [voir notre chronique]. Sans leurs instruments, mais avec un quatuor à cordes de Cherbourg et un pianiste de chez eux, on sentait que leurs instruments leur titillaient
Résonances arméniennes : Le voyage de Komitas (et d’Artavazd Sagsyan)Alfred Caron — Vu par Artavazd Sargsyan, qui l’a imaginé, écrit et mis en scène, ce « Voyage de Komitas », est un portrait en creux, impressionniste en quelque sorte, du père de la musique arménienne. Plus que sa propre musique, on y entend les échos de la traversée de son temps. On y rencontre avec lui Saint-Saëns, , Rameau, Koechlin, Debussy, Ravel, Fauré, Poulenc et même les sœurs Boulanger, essentiellement la musique française des années parisiennes du musicien. Au-delà, bien sûr, figurent les compositeurs arméniens que son œuvre a influencés, le célèbre Khatchaturian notamment, mais également Anavesov, Babadjanian, Spendiarian et Stepanyan.
Komitas : père de la musique moderne arménienne Artavazd Sargsyan — Komitas occupe une place singulière dans le paysage musical mondial. Il n’appartient à aucune école au sens strict : il a, en quelque sorte, créé la sienne.
Son parcours prend une dimension encore plus saisissante quand on se penche sur son enfance. Né en Turquie, à Kütahya, il perdit sa mère alors qu’il n’avait pas encore un an, puis son père à l’âge de onze ans. Recueilli par sa grand-mère, il fut de
La Forqueray, François « Movézom » Malandrin (batterie), Jean-Philppe Viret (contrebasse), Boris Blanchet (saxophone), 10 pièces inspirées du Livre pour viole (1747) d'Antoine Forqueray. La troisième voix 2025.
La Petite messe solennelle inspirée de Thomas HengelbrockAlfred Caron — Rares sont les exécutions de la Petite messe solennelle où le sentiment religieux émerge avec autant d’acuité et communique tant d’émotion. Dans cette œuvre de commande, devenue testamentaire, que Rossini, dans une sorte de boutade, dédia au « Bon Dieu », et où il semble interroger et sa foi et la nature de sa musique, il est
Cahiers Maria Szymanowska (7) : Parler du corpsOn ne vit intensément que dans et par son corps. Le corps est le moyen de faire avec la violence du monde. Si toutes les souffrances de l’humaine condition s’y (ré)percutent, il est également l’espace de toutes les joies et jouissances de la chair ! C’est autant le plaisir des sens que l’action qui nous rattache à l’existence et nous enjoint de goûter à la saveur de la vie. Parler du corps, c’est
Le Trio musica humana en vrai et en cédé Jean-Marc Warszawski — Musica Humana est un trio vocal à trois, ce qui est en général le cas : Martial Pauliat (ténor, muselaar), Yann Rolland (contre-ténor), Igor Bouin (baryton) et Élisabeth Geiger, un nom à jouer du violon, mais qui joue du muselaar. C’est donc un trio à quatre, ce qui est plus rare.
Chacun des trois vocaux mène sa carrière, en restant fidèle au trio formé il y a vingt ans au sein de
Le grand embrasement, Music for a madking, ensemble à vent Into the Winds, anonymes, Magister Grimace, Johannes Haucourt, Richard de Bellengues (Cardot), etc., Ricercar 2025 (RIC 476).
Charles Valentin Alkan, Grande sonate opus 33, « es quatre âges de la vie », Sonatine opus 61, Pierre Réach (piano). Anima 2025 (ANM 250301).
The Silk Roads, œuvres de Sheng Song, Shady Hanna, Camal Abdelz Rahim, Maurice Ravel, Florentine Mulzan, Lodovico Beretta, Ensemble instrumental sous la direction de Mostafa Fahmy, Indésens Calliope 2025 (IC 091).
Sexe et opéra (XIX 12.) : Madama ButterflyFrédéric Léolla — Ele le dit assez naturellement, Cio-cio-san, qu’elle est passée par le métier de geisha, et elle n’en a pas honte. Dans la même lignée que La Boheme, Puccini et ses librettistes traitent la prostitution avec assez de détachement. D’ailleurs Pinkerton ne fait pas trop de cas de ce que dit sa future. Mais il est vrai que Pinkerton se fiche de tout ce qu’elle puisse dire, la
Aida, migrante et sacrifiéeAlfred Caron — Dans la nouvelle production d’Aida à l’Opéra Bastille — pas si nouvelle que ça du reste, puisqu’elle a été créée à Salzbourg en 20221 — la plasticienne et vidéaste iranienne Shirin Neshat s’essaie à une nouvelle transposition. L’héroïne n’est plus une esclave éthiopienne, prisonnière de guerre des Égyptiens. Rescapée d’un naufrage de migrants, comme l’annoncent très clairement les images projetées sur l’énorme cube blanc qui servira d’unique décor à sa mise en scène, elle est devenue la compagne de la fille de Pharaon et bientôt sa rivale. Pourquoi pas ! Pourtant, la metteuse en scène a voulu conserver un peu de
Michael Mayo le vocaliste multiple Alain Lambert — Le théâtre de Caen recevait en ouverture de saison le jeune chanteur et vocaliste de jazz américain Michael Mayo en tournée européenne, digne héritier de Bobby McFerrin, Kurt Elling ou Stevie Wonder. Et malgré toutes ces influences, et d’autres, le voilà maître de son propre style fait de chant, d’impros en scat, d’envolées lyriques ou de superpositions vocales. Bien au delà d’un simple crooner sirupeux.
Entouré superbement d’Andrew Freeman au piano, de Kyle Miles à la basse et de Robin Baytas à la batterie, auxquels il laisse une large place dans les arrangements comme dans les solos, son concert se déroule en trois parties.
La couleur contraltiste du baroque d'Alexis VassilievJean-Marc Warszawski — Philippe Foulon et Alexis Vassiliev sont de longue date compagnons de scène. Le premier est violiste et adepte des instruments dits d’amour. Il faut entendre par « amour », « douceur », « mélancolie », « contemplation ». Prisés aux xviie et xviiie siècles, les instruments à cordes dits d’amour étaient équipés de cordes supplémentaires qui n’étaient pas jouées, , mais qui résonnaient en sympathie avec celles qui l’étaient. Les
Cahiers Maria Szymanowska (7) : Parler du corps. Société Maria Szymanowska, Paris 2025 [212 p. ; ISBN 978-2-48764-602-5 ; 20 / 14 €]
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Barre Jessica, Myrelingues au féminin : des compositrices classiques au fil de l'Afrique et des Caraïbes. Éditions Belles Couleurs 2024 [114 p. ; ISBN 978-2-9546443-70 ; 20 €].
Jean-Michel Nectoux (éditeur), Lettres à Marie (1882-1924) : la correspondance inédite de Gabriel Fauré avec son épouse. « Correspondances / Musique », Le Passeur, Paris 2024 (576 p. ; ISBN 978-2-38521-019-9 ; 25,00 €].
Brigitte François-Sappey, Clara Schumann : une icône romantique. « Les grandes biographies », Le Passeur Éditeur, Paris 2023 [ 328 p. ; ISBN 978-2-36890-975-1 ; 17 €].
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ISSN 2269-9910