mercredi 23 février 2011
______________________________ Testament contesté de Charles Trenet : audience renvoyée
au 21 juin
Le tribunal de grande instance de Créteil a repoussé mardi au 21 juin l'examen de la demande
d'annulation du testament de Charles Trenet qui a fait de Georges El-Assidi, l'ancien secrétaire particulier du « fou chantant »,
son seul et unique héritier.
Après deux plaintes pénales infructueuses, Wulfran et Lucienne Trenet, le neveu et la demi-sœur
du chanteur décédé en 2001 à l'âge de 87 ans, demandent l'annulation de ce testament, estimant que M. El-Assidi a profité
du grand âge de Charles Trenet pour se faire désigner légataire universel.
Ils ont été rejoints dans leur action par un Québécois de 61 ans, Michel Paradis,
qui affirme être le fils de Charles Trenet.
Mardi, le tribunal a repoussé l'audience en raison « d'un problème de procédure
» précisément lié à la recevabilité de l'action engagée par M. Paradis.
Avant d'examiner le fond de l'affaire, deux questions relatives à M. Paradis devront être réglées
au cours de plusieurs audiences intermédiaires: sa filiation réelle avec Charles Trenet et l'applicabilité du droit français
en la matière, le demandeur étant québécois.
M. Paradis « ne s'oppose à aucune expertise génétique », a déclaré
son avocat Mathieu Croizet, même si d'eventuelles comparaisons ne pourront être faites qu'avec l'ADN de Lucienne Trenet, Charles Trenet ayant
été incinéré.
« Le seul bémol c'est qu'elle n'aurait qu'une partie de l'ADN de Charles Trenet »,
a ajouté l'avocat, affirmant que son client agissait pour « une simple question de principe » et non pour des questions d'héritage.
Présent à l'audience, l'héritier du chanteur, Georges El-Assidi a dit qu'il était
prêt à « attendre ». « On verra bien. C'est une affaire qui a traîné », a-t-il noté,
tout en affirmant se battre pour la « mémoire » de l'auteur de « Douce France ».
« La vérité, c'est qu'ils attaquent Charles Trenet comme il ne peut pas parler aujourd'hui
», a ajouté M. El-Assidi, qui assure vivre aujourd'hui du RSA.
M. El-Assidi est actuellement en conflit avec la société danoise Nest à qui il a confié
la gestion de son patrimoine.
mercredi 23 février 2011
______________________________ Vingt-deux films et documentaires présentés en festival
au Touquet fin mars
Vingt-deux films, de grand reportage d'actualité et de documentaires seront présentés
en compétition officielle, du 23 au 27 mars au Touquet (Pas-de-Calais) lors de la 18e édition du Figra, avec un accent marqué sur
les sujets liés à l'environnement et au continent africain.
Vingt-deux films seront présentés en compétition officielle, du 23 au 27 mars au Touquet
(Pas-de-Calais) lors de la 18e édition du Festival international du grand reportage d'actualité et du documentaire de société
(Figra), avec un accent marqué sur les sujets liés à l'environnement et au continent africain.
« Du poison dans l'eau du robinet » de Sophie Le Gall, « Ghana : la nouvelle poubelle
de l'occident » ou encore « les mutants de l'atome » de Angélique Kourounis sur les irradiés du Kazakhstan, seront
notamment en compétition.
Outre le continent africain avec « Françafrique, l'argent roi », de Patrick Benquet,
le Figra , se veut « le reflet de la réalité du monde », comme l'a souligné mardi lors d'une conférence de
presse Georges Marque-Bouaret, délégué général du Figra.
Dédié aux deux journalistes otages de France 3 en Afghanistan, le Figra a choisi de retenir
de « grosses enquêtes, avec des films éditorialisés, ayant un vrai point de vue et du recul », a souligné le
délégué du Festival.
Le jury, présidé par Patricia Boutinard-Rouelle, directrice des documentaires de France Télévision
réunira notamment le réalisateur Romain Icard, lauréat du prix spécial du jury 2010 pour « Mines d'uranium: le scandale
de la France contaminée » et du journaliste Jean-Paul Mari, distingué l'an dernier pour « Sans Blessures apparentes ».
Quatorze documentaires français et étrangers, dans la section « Autrement vu »,
seront également proposés au public, notamment un film documentaire sur le parcours d'un enfant autiste « Autisme l'espoir »
ou « Pour tout l'or des Andes », sur la plus grande réserve d'or du Chili.
Un coup de projecteur sera également donné sur le documentaire italien lors de ce festival qui
permettra aussi au public, d'assister à des avant-premières et des débats, en s'interrogeant sur les éventuelles connivences
entre « journalisme et pouvoirs ».
Le Figra avait accueilli 20.000 visiteurs lors de sa précédente édition.
mercredi 23 février 2011
______________________________ Les films de la semaine
« True grit » de Ethan et Joel Coen avec Jeff Bridges, Matt Damon (Etats-Unis, 1H45) - Une
jeune fille de 14 ans (Hailee Steinfeld, la révélation du film) quitte sa maison et prend la route, en plein hiver, pour venger la mort de
son père. En chemin, elle rencontre un shérif acariâtre (Jeff Bridges) qui doit l'aider à liquider l'assassin (Josh Brolin),
et un ranger texan, LaBoeuf (Matt Damon).
Après avoir épuisé une grande partie des genres hollywoodiens, les frères Coen
se lancent dans le western avec cette nouvelle adaptation du roman de Charles Portis, déjà porté à l'écran en 1969 sous
le titre « Cent dollars pour un shérif » d'Henry Hathaway (1969).
Le film a fait l'ouverture du festival de Berlin et raflé dix nominations aux Oscar, dont celles de
meilleur film, meilleure réalisation, meilleur acteur pour Jeff Bridges - qui reprend le rôle tenu par John Wayne dans la première
version - et révélation de l'année pour Hailee Steinfeld.
« 127 heures » de Danny Boyle avec James Franco, Clémence Poesy (Grande-Bretagne,
1h34, avertissement publics sensibles) - En mai 2003, un alpiniste expérimenté glisse au fond d'une crevasse dans l'Utah. Un rocher emporté
dans sa chute vient lui écraser la main, le retenant prisonnier au fond de l'étroit canyon, en plein désert.
Pendant plus de cinq jours, 127 heures exactement, Aron Ralston dont le film retrace l'histoire vraie, tente
l'impossible pour se dégager. Se sachant condamné, il enregistre sur sa caméra vidéo un message d'adieu à ses parents.
Mais l'instinct de survie finit par l'emporter et plutôt que d'attendre une mort lente, l'alpiniste décide de d'auto-amputer avec un couteau
« Made in China ».
De cette aventure, le héros conclut simplement: « si vous trouvez extraordinaire de vous
couper la main, demandez vous simplement ce que vous seriez prêt à faire pour revoir vos enfants ».
Après les bidonvilles de « Slumdog Millionaire », le Britannique Danny Boyle signe
un thriller psychologique et hyperréaliste, qui a provoqué des malaises dans les salles outre-Atlantique.
« Les voyages de Gulliver » (3D) de Rob Letterman avec Jack Black, Emily Blunt (Etats-Unis,
1h25) - Au cours de son exploration, l'écrivain Lemuel Gulliver, atterrit dans le Triangle des Bermudes et plus précisément sur l'île
de Lilliput. Alors que tous les habitants sont minuscules, Gulliver parait soudain géant. Une nouvelle transposition - parodique et pour la première
fois en relief - du roman satirique de Jonathan Swift écrit en 1721.
« Winter vacation » (Han Jia) de Li Hongqi avec Bai Junjie, Zhang Naqi (Chine, 1h31) - Dans
un petit village du nord de la Chine en hiver, battu par le vent froid, quatre adolescents déambulent sans savoir comment occuper leurs derniers
jours de vacances. Dans ce décor sinistre, où ils guettent la moindre occasion de tromper l'ennui, ils expriment tous les espoirs et les
désillusions de la jeunesse chinoise.
« Exit, une storia personale » de Massimiliano Amato avec Luca Guastini, Nicola Garofalo,
Marcella Braga (Italie, 1h20) - Marco, un jeune psychotique vivant dans un centre thérapeutique, prend la décision, suite au suicide de son
compagnon de chambre, de se rendre aux Pays-Bas pour y programmer un suicide assisté. Son frère, unique soutien jusqu'alors, refuse de l'aider
dans cette démarche. Marco décide de se rendre lui-même à Amsterdam. Un premier long-métrage tourné en caméra
numérique et sans équipe technique.
« Sanctum » (3D) de Alister Grierson avec Richard Roxburgh (Etats-Unis, 1h45) - L'histoire
d'une expédition dans l'une des plus larges et inaccessibles cavernes au monde qui tente de trouver un passage vers la mer et de sillonner des endroits
inexplorés par l'homme. Alors qu'une tempête gigantesque fait rage à la surface, les explorateurs se retrouvent coincés dans
ces grottes sombres et dangereuses. Parmi eux, un célèbre spéléologue, Frank, son fils et son meilleur ami. Avec la caution
de James Cameron (« Avatar ») comme producteur exécutif.
« Justin Bieber: Never say never » (3D) de Jon Chu avec Justin Bieber (Etats-Unis) - La brève
vie mais fulgurante ascension de Justin Bieber, 16 ans, star mondiale de la variété-pop à la célèbre mèche lissée,
depuis ses débuts dans les rues de Stratford (Canada), jusqu'à ses concerts à guichets fermés au Madison Square Garden à
New York.
« Amours salées et plaisirs sucrés », de Joaquin Oristrell avec Olivia Molina,
Paco Leon (Espagne, 1h42) - Une jeune femme qui rêve de devenir la meilleure cuisinière du monde oscille entre deux hommes, l'un qui veut
la garder à la maison et l'autre qui croit en son talent et l'encourage à devenir une étoile de la gastronomie. Un hommage à
« Jules et Jim » en Espagne et une parabole gourmande sur les plaisirs de l'amour et ceux du palais.
« Requiem pour une tueuse » de Jérôme Le Gris avec Mélanie Laurent et
Clovis Cornillac (France, 1h31) - Lucrèce est tueuse à gages, spécialisée dans l'usage des poisons et passionnée d'opéra.
Sous les traits d'une jeune chanteuse lyrique, elle va devoir s'acquitter d'un contrat difficile au cœur des Alpes Suisses et tenter d'y abattre l'un de
ses partenaires, un baryton britannique, qui fait obstacle à un gros projet industriel. Mais le contre-espionnage français, informé
de ce contrat, envoie Rico, ancien du Service Action, pour s'infiltrer dans l'orchestre et déjouer ces noirs desseins.
Reste à localiser et identifier la menace, avec en fond sonore le Messie, de Haendel.
« Rio sex comedy » de Jonathan Nossiter avec Bill Pullman, Charlotte Rampling, Irène
Jacob (France/Brésil, 1h52) - Peut on concilier bonheur individuel et justice sociale, se demandent un groupe d'étrangers installés
au Brésil. Charlotte Rampling est chirurgien esthétique britannique, hostile à l'usage du bistouri; Irène Jacob une anthropologue
française dont la libido pèse plus lourd que la conscience et Bill Pullman un diplomate américain perturbé, qui se cache dans
l'une des favelas les plus dangereuses de Rio.
« Toi, moi, les autres » de Audrey Estrougo avec Leïla Bekhti, Benjamin Siksou (France,
1h25) - Gab a une vie rangée, une fiancée, un mariage en préparation, une famille aisée. Leïla, elle, est coincée
entre des études de droit, un petit frère turbulent, une maman partie trop tôt. Tina, sa plus proche confidente, est sans papiers,
sous la menace d'une reconduite à la frontière et se fait arrêter. Quand Gab renverse le petit frère de Leïla, c'est le
choc des mondes.
« Mais y va où le monde ? » documentaire de Serge Papagalli avec Serge Papagalli,
Véronique Kapoïan (France, 1h24) - La lutte d'une famille de petits agriculteurs de montagne en Dauphiné dont l'exploitation est condamnée
à disparaître, à cause de la « mondialisation qui mondialise », explique Aimé, le père.
mercredi 23 février 2011
______________________________ Sites internet: les autorités américaines accusées
de désactiver à tout va
La gouvernance de l'internet est menacée par la pression des autorités américaines qui
procédent à des désactivations « unilatérales » de sites, passant outre les structures mondialement reconnues,
accuse Stéphane Van Gelder, à la tête de l'instance internationale GNSO.
Le GNSO est l'instance décisionnelle de l'Icann, discret organisme privé californien qui assure
un rôle clé dans la régulation d'internet en attribuant les noms de domaine, et dont les décisions s'imposent mondialement.
« Depuis un an, les agences de lutte contre la criminalité - que ce soit le FBI, Interpol
ou les polices d'Etat - viennent à l'Icann et au GNSO avec des demandes concernant la désactivation de sites et de noms de domaine »,
et que l'instance repousse, indique-t-il lors d'un entretien à l'AFP.
M. Van Gelder est le premier Français à occuper le poste de président du GNSO.
« Nous avons déjà été convoqués à deux reprises à
la Maison Blanche sur le sujet de la lutte contre la contrefaçon, et le but était de nous demander comment on agissait contre ce phénomène,
et c'était fait de manière assez agressive », poursuit-il.
« Il y a de vraies pressions, de véritables actions de lobbying, pour qu'on lutte contre
ces phénomènes: les entités étatiques s'attaquent aux acteurs sur lesquels elle peuvent agir, comme nous, car elles ne peuvent
par exemple pas s'attaquer à la mafia », estime M. Van Gelder, qui ajoute que ces entités font fi des fins de non recevoir.
Selon lui, en un an, les autorités américaines ont ainsi procédé à la désactivation
« de manière unilatérale » de plus d'une centaine de noms de domaines se terminant en .com - dont la gestion est déléguée
à la société américaine Verisign - et desquels dépendent souvent des milliers de sites internet, blogs ou pages personnelles.
« Les administrateurs n'ont pas été prévenus et se sont réveillés
avec sur leur site le logo du gouvernement américain », dénonce Stéphane Van Gelder.
« Certains étaient des sites de contrefaçon vendant des DVD ou des sacs à
main, mais beaucoup d'autres n'avaient rien d'illégitime. Par exemple, lorsque le nom mooo.com a été désactivé »
car il hébergeait des contenus pornographiques, « ce sont au total 84.000 sites qui en dépendaient qui ont aussi été
débranchés, et qui n'avaient rien à voir avec les contrefaisants », déplore-t-il.
« C'est de la prise en otage de noms de domaine par les autorités américaines, une
telle intervention des Etats n'est pas souhaitable. C'est une nouvelle tendance, mais une tendance de fond, il n'y a plus de discussion, seulement des
décisions unilatérales de désactivation », résume M. Van Gelder.
Il va jusqu'à évoquer « une forme de chirurgie sans anesthésie et avec un
gros couteau »: « ces actions sont directes, il n'y a plus la notion de respect du système établi, le gouvernement décide
qu'il y a offense et il débranche votre site, il fait fi des structures existantes » comme l'Icann et le GNSO qui ont pourtant la main sur
l'attribution des noms de domaine, dénonce-t-il.
Selon lui, « il y a danger, notre modèle de gouvernance de l'internet va au-delà
d'un Etat, d'un gouvernement. Des structures existent et passer outre pour désactiver des sites ne peut qu'inquiéter ».
Créée en 1998 sous l'administration Clinton, l'Icann n'est cependant plus sous contrat direct
du gouvernement américain depuis 2009. Et certains pays verraient bien que ses fonctions et pouvoirs soient pris en charge par un organisme dirigé
par l'ONU.
« Le modèle n'est pas parfait mais tous les utilisateurs d'internet y sont représentés,
à la différence de l'ONU qui est complètement fermée en comparaison, on ne peut pas appliquer la gouvernance étatique
traditionnelle à internet », estime M. Van Gelder.
Aujourd'hui, on compte quelque 200 millions de noms de domaine, dont quelque 95 millions en .com.
|