______________________________ Le ballet de l'Opéra de Paris au Bolchoï (reportage
Vidéo BFMTV)
dimanche 13 février 2011
______________________________ « Dreamers », une pièce de Danel Keene, à Toulouse
Une descente dans le racisme le plus primaire est le sujet de la dernière pièce du dramaturge
australien Danel Keene, une œuvre écrite pour la compagnie française Tabula Rasa et créée cette
semaine au Théâtre national de Toulouse (TNT).
Un immeuble triste, une rue sans âme, un café sordide, des hommes et des femmes qui vivent
une vie sans joie, et l'amour qui surgit comme une flamme fragile entre une femme d'un certain âge et un jeune homme,
immigré, « de couleur »: Keene dépeint ce qu'il appelle des choses et des gens « ordinaires
».
La trame de la pièce, dont le point de départ est le scénario de « Tous les autres
s'appellent Ali » du réalisateur allemand Rainer Werner Fassbinder, est la rencontre entre cette femme, Anne,
et un Arabe immigré sans travail, Majid.
Autour d'eux, les gens « ordinaires » - un contrôleur, une serveuse, un contremaître...
- vont se révéler au fur et à mesure du rapprochement affectif entre les deux principaux personnages,
pour rejeter comme un cancer ce bonheur qu'ils voient éclore sous leurs yeux fatigués de la vie.
Le metteur en scène, Sébastien Bournac, recrée sur scène un univers triste,
toujours plongé dans la pénombre, où les scènes d'ostracisme, de racisme, se suivent avec une
violence verbale qui débouche inévitablement sur la violence physique.
« Je n'embauche pas d'étrangers, ils n'existent pas », « Je ne parle pas aux gens comme
vous », avec l'immigration « on n'a plus de place »... Les poncifs qui blessent et qui montrent, selon Daniel
Keene, que « ces choses ordinaires, ces gens ordinaires, ne sont pas aussi ordinaires que ça. Qu'ils sont complexes
».
Au bout de cette tension palpable tout au long de la pièce, le dramaturge laisse toutefois une
lueur d'espoir en montrant la renaissance à la vie, grâce à l'amour, de deux êtres qui agonisaient
dans leur solitude.
Les œuvres de Daniel Keene, qui écrit pour le théâtre et le cinéma, ont fait
l'objet de nombreuses créations en France comme « La marche de l'architecte », « Terre natale » ou
« Ciseaux, papier, caillou »).
dimanche 13 février 2011
______________________________ Festival de Berlin: à quel pays va mon cœur ?
Trop blanc pour l'Afrique mais déraciné à la maison, Turc en Allemagne mais étranger
à son pays d'origine: le festival de Berlin s'est interrogé samedi sur l'intégration et l'appartenance
à un pays.
Projeté en compétition officielle pour l'Ours d'Or, qui sera décerné le 19
février, « Sleeping Sickness » (La Maladie du sommeil), du réalisateur allemand Ulrich Köhler,
croise les destins d'un médecin blanc, Ebbo, incapable de rentrer au pays après deux ans de mission au Cameroun,
et d'un jeune médecin d'origine congolaise né en Europe et qui perd ses illusions sur l'Afrique au premier
voyage.
Ebbo (Pierre Bokma), spécialiste des maladies tropicales, a mené avec succès une
campagne d'éradication de la maladie du sommeil. A l'approche du départ, alors que sa femme et sa fille sont
déjà dans l'avion du retour, il lui paraît tout à coup insurmontable de quitter Yaoundé
pour rentrer en Allemagne.
« Tu vas prescrire des médicaments contre le paludisme aux touristes », se moque son ami
français Gaspard Signac (Hippolyte Girardot), un de ces Blancs qui ont pris racine sur le continent noir.
Le réalisateur a passé une partie de son enfance dans l'ex-Zaïre - aujourd'hui République
démocratique du Congo - avec des parents en mission humanitaire.
« Bien sûr je connais ce monde », confie-t-il. « Je voulais parler de l'aliénation
de ces gens qui travaillent loin de leurs racines. Mais j'espère avoir échappé à la caricature
pour coller à une réalité que j'ai connue, ni romantique, ni dramatique ».
Jean-Christophe Folly, qui joue le médecin congolais né et élevé en Europe,
voit son personnage comme perdu entre deux mondes: « Ces Noirs nés en Europe ou partis très vite sont complètement
déboussolés quand ils reviennent en Afrique. Il a beau être noir, il est européen. En fait, on
ne sait pas d'où on vient ».
Pour évoquer ces peaux noires au cœur blanc, les Africains-Américains ont inventé
une expression: ils parlent des « Oréo », ces petits biscuits chocolatés fourrés à la
vanille, très populaires aux Etats-Unis.
Yasemin Samdereli, 37 ans, et sa sœur Nesrin ont bien connu et surmonté ce sentiment d'altérité,
pour jeter un regard tendre et drôle sur leur enfance de petites Turques avides d'intégration en Allemagne -
au point d'imposer à leurs parents de fêter Noël. Leur comédie « Almanya » revient sur 50
ans d'immigration turque en Allemagne, lancée avec le programme de « Gastarbeiter », ces « travailleurs
invités ».
Au seuil de la retraite, le vieux père Huseyin Yilmaz annonce l'achat d'une maison en Turquie et
veut tout le monde sur le chantier de rénovation aux prochaines vacances. Une idée qui ne séduit pas
immédiatement sa famille: c'est l'heure pour chacun de déterminer où va sa loyauté.
« Nous avons choisi l'humour pour aborder le sujet », a expliqué Yasemin devant la presse.
« Quand les premiers Turcs sont arrivés en Allemagne, il y a eu beaucoup de malentendus absurdes », reprend
Nesrin.
Le film, qui surgit au cœur d'un vif débat en Allemagne sur l'intégration, s'amuse beaucoup
de ces préjugés: quand le vieux père vient récupérer son passeport allemand tellement
attendu, il doit signer un engagement à consommer du porc - spécialité nationale - et à prendre
ses congés aux Baléares, la destination préférée des Allemands. A ses côtés,
son épouse a tombé le voile pour revêtir le Dirndl, la robe bavaroise...
Finalement, Huseyin émerge en sueur de son cauchemar.
« La nouvelle génération se sent européenne », relève l'acteur Vedat
Erincin, qui incarne Yilmaz. Et s'insurge contre les propos d'Angela Merkel, qui évoquait récemment - comme
ses pairs britannique David Cameron et français Nicolas Sarkozy - « l'échec » du multiculturalisme.
dimanche 13 février 2011
______________________________ Al Pacino va incarner le peintre Matisse dans un film hollywoodien
L'acteur américain Al Pacino a été choisi pour incarner le rôle d'Henri
Matisse dans un film sur la relation entre le peintre et Monique Bourgeois, une jeune infirmière qui fut à
la fois son modèle et sa muse, annonce vendredi le magazine Variety sur son site internet.
Le film, dont le titre provisoire est « Masterpiece » (« Chef-d'œuvre »), sera réalisé
par l'Indienne Deepa Mehta, qui a notamment signé « Bollywood Hollywood » (2003) et « Water » (2006).
L'actrice qui interprétera le rôle de Monique Bourgeois n'a pas encore été
choisie et aucune date de début de tournage n'a encore été fixée.
Produit par la société de production Escape Artists, le film racontera l'histoire vraie
de la rencontre entre Matisse et la jeune infirmière, entrée à son service en 1942.
Alors âgée de 21 ans, Monique Bourgeois fut le modèle du peintre sur plusieurs de
ses tableaux de l'époque, avant que la guerre ne les sépare.
Ils devaient se retrouver par hasard en 1946 à Vence (Alpes-Maritimes). Monique Bourgeois était
devenue entre temps Sœur Jacques-Marie et ce fut elle qui mit en contact Matisse et l'ordre dominicain, auquel elle appartenait,
pour réaliser la Chapelle du Rosaire à Vence, dernier chef-d'œuvre de l'artiste.
Al Pacino, l'un des acteurs emblématiques du Nouvel Hollywood (« Le Parrain », «
Serpico »,
« Scarface »...) avait remporté l'Oscar en 1993 pour « Le Temps d'un week-end ».
dimanche 13 février 2011
______________________________ Gallimard, saga familiale et littéraire depuis cent ans
La richesse du catalogue Gallimard donne le vertige: d'Aragon à Yourcenar, en passant par Sartre,
Joyce, Faulkner, Céline, Queneau, Camus, Duras, Kerouac, Kundera, Le Clézio, ou encore Modiano.
Pluie de Nobel, 35 Goncourt, 40.000 titres : fondé voici cent ans, Gallimard publie Claudel en
1911, refuse puis récupère Proust, soutient l'avant-garde, engrange une fortune avec Harry Potter et se confond
avec l'histoire de la littérature.
La richesse du catalogue Gallimard donne le vertige: d'Aragon à Yourcenar, en passant par Sartre,
Joyce, Faulkner, Céline, Queneau, Camus, Duras, Kerouac, Kundera, Le Clézio, ou encore Modiano.
Et au côté de la célèbre couverture blanche siglée NRF, se retrouvent
de multiples collections, de la Pléiade à la Série noire, du livre pour enfants aux sciences humaines.
Tout commence le 31 mai 1911, quand Gaston Gallimard, André Gide et Jean Schlumberger, deux des
fondateurs de la Nouvelle revue française (NRF), créent un « comptoir » baptisé Editions de
la Nouvelle revue française. Chacun apporte 3.000 francs à l'association.
Les éditions ne porteront le nom de Librairie Gallimard que huit ans plus tard. Une personnalisation
qui marque le début d'une incroyable aventure industrielle et intellectuelle. L'aube d'une dynastie aussi, jusqu'à
Antoine Gallimard, fils de Claude et petit-fils de Gaston, PDG aujourd'hui du plus grand éditeur indépendant
français, après la mort de son père et un conflit familial.
En 1913, quand Marcel Proust soumet « La recherche du temps perdu » à Gallimard, Gide rejette
le manuscrit. « Trop de duchesses et de comtesses, ce n'est pas pour nous... », estime-t-il. « Refuser ce livre
restera l'un des remords les plus cuisants de ma vie », écrira Gide à Proust.
Dès le deuxième, il s'était néanmoins rendu compte de son erreur. «
A
l'ombre des jeunes filles en fleurs », revenu dans le giron de Gallimard, décroche le Goncourt en 1919.
Peu avant, la Première guerre mondiale voit partir au front les membres du comité de lecture
et de nombreux écrivains. Gaston Gallimard, lui, « se planque et simule la folie pour échapper aux tranchées
»,
raconte Pierre Assouline. Quand les autres mourraient, il dînait chez Maxim's, ajoute l'écrivain.
En 1932, « L'amant de Lady Chatterley » devient un best-seller.
Pendant la Seconde guerre mondiale, et l'Occupation, l'attitude de Gaston reste ambiguë. Il cède
la direction de la NRF à Drieu La Rochelle, parle de « maison aryenne à capitaux aryens » et accepte
la censure. Dans le même temps, il accueille des réunions clandestines, refuse des pamphlets antisémites.
A la Libération, le soutien sans faille d'écrivains résistants permet de protéger
Gallimard de l'épuration. La revue NRF, interdite, reparaîtra en 1953, pour un hommage à Gide qui vient
de mourir.
La maison publie aussi après-guerre « Hiroshima mon amour » de Marguerite Duras, Amos Oz,
Robert Antelme, de retour des camps, et bien d'autres.
Gaston Gallimard prend aussi sous son aile le sulfureux Céline dont il devient l'éditeur...
et le banquier. Il publiera aussi Jean Genet.
En 1957, Albert Camus, auteur Gallimard, est couronné par le Nobel de Littérature. L'écrivain
se tuera en voiture avec Michel Gallimard, en janvier 1960.
Les Nobel se ramassent ensuite à la pelle : Saint-John Perse en 1960, Sartre, qui le refusera,
en 1964, Pablo Neruda en 1971, puis plusieurs autres dont Orhan Pamuk en 2006, J.M.G Le Clézio en 2008 ou Vargos Llosa
l'an dernier.
Pour l'éditeur, la littérature, c'est aussi la liberté de penser. Claude Gallimard,
PDG en 1975, rend plusieurs fois visite à « ses » auteurs derrière le rideau de fer. Milan Kundera
raconte comment après avoir édité « La plaisanterie » en 1968, il l'avait encouragé à
émigrer.
L'histoire de Gallimard passe aussi par des Goncourt : « Les Bienveillantes » de Jonathan Littell
en 2006 ou « Trois femmes puissantes » de Marie Ndiaye en 2009.
Sans oublier le jackpot des sept tomes d'Harry Potter de J.K. Rowling, aux ventes colossales.