Actualités musicalesmercredi 21 mai 2014
L'intime et le collectif dans la chanson des XXe et XXIe siècles
Appel à communication pour colloque : Marseille et Aix-en-Provence, du mercredi 21 mai au vendredi 23 mai 2014 Centre interdisciplinaire d'étude des littératures d'Aïx-Marseille Colloque organisée par le CIELAM (Centre interdisciplinaire d'étude des littératures d'Aix-Marseille), en collaboration avec le LESA (Laboratoire d'études en Science des Arts), le Rectorat d'Aix-Marseille, et la DAAC d'Aix-Marseille. Sont invités à soumettre leur proposition les chercheurs des domaines variés que la chanson, dans son ensemble, intéresse. Les communications de 25 à 30 minutes seront suivies d'une discussion. Selon la manière dont se concrétiseront nos partenariats, des interventions ou des tables rondes de musiciens ou d'interprètes ou de journalistes pourraient être organisées. Depuis une trentaine d'années un regard neuf se porte sur la chanson pour que l'étude des textes repose moins sur leurs qualités intrinsèques que sur leur faculté à rentrer en harmonie, en émulsion, avec la musique qu'on a prévue pour elles mais surtout avec la voix et la gestuelle d'un interprète particulier, qui se les approprie (et souvent les écrit lui-même). L'analyse de la chanson, telle qu'elle se pratique (de l'audition d'un CD à un spectacle vivant), ne repose plus seulement sur de vaines comparaisons poétiques (en témoignent la plupart des articles du n° 601 de la revue NRF « Littérature et chanson », juin 2012) mais intègre des questionnements qui relèvent de la musicologie comme de la kinésique. Objet polysémiotique, une chanson suscite des vocations variées, plus ou moins conjointes, dont la priorité n'est plus aussi clairement définie qu'autrefois. Et si la qualité d'Auteur Compositeur Interprète (de Brassens à Bénabar en passant par Barbara et Cabrel) règle la difficulté, elle n'épuise pas tout à fait cette interrogation : qu'est-ce qui compte dans une chanson ? Car par ailleurs depuis les observations dans les années 80 de Louis-Jean Calvet sur son importance sociale en tant qu'œuvre intergénérique, la chanson intéresse comme objet culturel : les historiens, les psychologues, les philosophes... Et la bibliographie donnera une idée des multiples approches qu'elle stimule : réflexion sur le temps, vertus de la performance corporelle, prégnance des vers d'oreille, reflet de l'histoire des mentalités, etc. C'est donc sur ce genre polymorphe que nous proposons d'envisager le questionnement : comment une chanson crée-t-elle paradoxalement l'illusion de l'intime et de l'intimité ? Même si nous le pouvions ou voulions, nous ne parviendrions pas à énumérer tous les arguments, toutes les circonstances qui font de la chanson, de sa création à sa réception, un phénomène, une expérience, un art collectif. Pour en réduire la collégialité, il faudrait au moins ne l'envisager que dans un mode de composition ACI (Auteur-Compositeur-Interprète) piano-voix et un mode de réception très particulier bien que très courant : avec casque ou oreillettes. Sortie de ces deux conditions (ou conditionnements), la chanson est collective pour 1) l'intermédialité qu'elle intègre et dont les étapes de la création et de la fabrication sont mises en partage la plupart du temps (et presque nécessairement) et pour 2) la forme la plus accomplie (et la moins figée) de sa performance, son expression sur scène devant un auditoire qui la partage. D'un côté un ensemble d'artistes et de techniciens (artisans) qui se la partage par petits bouts (même si poiétiquement chacune de leur contribution forme un tout organique et même si l'interprète sera amené par convention à davantage en assumer la responsabilité) ; de l'autre une assemblée (hétéroclite ?) d'individus qui la partage (dans le tout organique auquel elle a provisoirement abouti). Mais plus fondamentalement, la chanson est collective :
Or, en face de cet argumentaire, paradoxalement, nous avons l'impression (l'illusion ?) que la chanson, profondément individuelle, émane (plus ou moins) exclusivement de la bouche qui la chante, pour nous seul qui l'actualisons en l'écoutant. Discours à la première personne, pour la structure énonciative la plus fréquente qu'elle emprunte à la poésie, la chanson se met à la disposition de nos affects de consommateurs et semble nous livrer, parce que les mots sont portés par la voix (et le corps) de l'artiste, les secrets de son âme, « sa vérité » dans la forme la plus authentique dont il soit capable : ces aveux, ces déclarations, qu'il ne pourrait pas dire sous le régime banal de la voix qui parle sans risquer le ridicule de l'emphase, du cliché ou de l'insincérité, le chant et les conditions particulières de son émission (accompagnement musical, arrangements, « magie » du spectacle) les lavent, les absolvent et en décuplent les effets et les vertus : celles peut-être de devenir des vers d'oreille à « l'incomparable pouvoir de hantise sur la psyché » parce que la chanson « ne fait au fond que donner voix au pur mouvement d'un devenir-secret, sans contenu déterminé » (Szendy p., 2008, p. 73-74) ; peut-être que cette appropriation est prévisible parce que la chanson est effectivement venue nous raconter quelque chose qui nous ressemble, incomplètement, au bénéfice d'un instantané : « Pour tout moment de n'importe quelle vie, il se trouve ainsi une chanson qui existait depuis toujours et qui, tout à coup, vous révèle, comme si c'était pour la première fois, ce qui n'arrive alors que pour vous » (Forest Ph., 2012, p. 117). C'est l'illusion d'être le destinataire non marqué qui se reconnaît comme la référence, codée par le pronom de 2e personne : de Je voulais te dire que je t'attends à « Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous ». Qu'est-ce qui rend donc, en dépit du contexte, le processus d'actualisation (accaparation, identification) si aisé ? Modalités et calendrier : Les propositions de communication (qui ne dépasseront pas 4000 caractères), accompagnées d'un titre et d'une courte biobibliographie dans le domaine (une dizaine de lignes), sont à envoyer pour le mercredi 16 octobre 2013 (dernier délai) à l'adresse suivante : joel.july@univ-amu.fr Comité scientifique : Bernard Alazet (Paris 3), Bruno Blanckeman (Paris 3), Brigitte Buffard-Moret (Université d'Artois), Serge Hureau (Hall de la chanson), Jean-Marie Jacono (AMU, LESA), Philippe Jousset (AMU, CIELaM), Joël July (AMU, CIELAM), Cécile Prévost-Thomas (Paris 3). Comité d'organisation : Jean-Marie Jacono, Philippe Jousset, Joël July Responsable : Joël July The Music Encoding Conference 201421-23 mai 2014, Charlottesville Deadline for submission of abstracts: 31 December 2013 The quest for a coherent and universal system for the digital representation of music notation has been pursued for decades and the recent accomplishments of the Music Encoding Initiative (MEI) have garnered a great deal of attention in a wide range of music scholarship and in the broader digital humanities. The encoding of symbolic music data opens new research paths to traditional music studies (from editing to analysis) and computational musicology, and constitutes a foundational tool for music bibliography and librarianship. This conference aims to gather specialists in all these areas, to discuss the current state of modeling, generation and use of music encoding, to exchange experiences, and to forge collaborations. Organizing Committee: Perry Roland, University of Virginia, chair Program Committee: Giuliano Di Bacco, Indiana University, chair Proposals for papers or posters (max 1000 words), panel discussions (max 2000 words) or pre-conference workshops to be held on 20 May, are encouraged. Suggested topics include, but are not limited to: - music encoding as a theoretical approach for research; - methodologies for encoding, music editing, description and analysis; - rendering of symbolic music data in audio and graphical forms; - relationships between symbolic music data, encoded text, and facsimile images; - capture, interchange, and re-purposing of music data and metadata; - ontologies, authority files, and linked data in music encoding and description; - additional topics relevant to music encoding, editing, and description. Proposals for panel sessions should describe the nature of the session and include short CVs of the participants. Proposals for pre-conference workshops should also specify the workshop's proposed duration, as well as its logistical and technical requirements. Papers, panel sessions, and posters will be published in the conference proceedings. More details regarding submission, deadlines, venue etc. are available on the conference webpage. If you have additional questions, please e-mail: conference2014 at music-encoding.org. Journées d'Informatique Musicale (appel à communications) Bourges 21-23 mai 2014 Date limite de soumission des articles : 3 février 2014 Les Journées d'Informatique Musicale (JIM) réunissent chaque année des chercheurs en informatique musicale et différents acteurs de la vie musicale utilisant l'informatique comme moyen d'expression, comme aide à la composition, ou dans leur démarche musicologique. L'édition 2014 des Journées d'Informatique Musicale se tiendra à Bourges du 21 au 23 mai 2014. Ces journées sont organisées par l'association MusInfo, avec le soutien de l‘École Nationale Supérieure d'Art de Bourges et l'Institut Universitaire de Technologie de Bourges. Soumission en ligne : Dates importantes : 03/02/2014Date limite de soumission des articles Thèmes : Les JIM sollicitent des articles, posters et démonstrations dans tous les domaines de l'informatique musicale, et plus particulièrement dans ceux concernant les trois thèmes majeurs de cette édition : Thèmes reconduits : • Environnements et langages d'aide à la composition musicale Prix AFIM du jeune chercheur : Le prix AFIM récompense les jeunes chercheurs pour la qualité des travaux qu'ils présentent. Sont éligibles, les chercheurs qui présentent leurs travaux lors des JIM, ils doivent figurer en tant que premier auteur de l'article soumis et assurer la présentation orale de cet article. Format de soumission : Les articles peuvent être écrits en français ou en anglais, pour un minimum de 4 pages et un maximum de 10 pages. Pour les articles en anglais, un résumé en français est obligatoire. Les communications donneront lieu à des conférences ou à des posters, voire à des démonstrations musicales (séances d'écoute, installations), dans la limite du possible. Les articles doivent être soumis au format PDF. La mise en page doit être réalisée à partir des modèles Word ou Latex disponibles disponibles à l'adresse suivante : Festival de violoncelle de Beauvais, du 21 au 26 mai 2014Alors que l'Europe commémore le centenaire de la Grande Guerre, c'est la Paix que nous célébrerons cette année au Festival de violoncelle de Beauvais. Parce que la Musique revêt sa dimension la plus noble, concentrée en son essence, lorsqu'elle est confrontée aux affres de l'Histoire, parce qu'elle peut dans certaines situations extrêmes devenir une raison d'exister, nous traverserons l'espace et le temps grâce à certains des plus grands chefs-d'œuvre de la littérature pour violoncelle, mais aussi à travers des nouvelles découvertes et des créations inédites. Cette édition sera l'expression du violoncelle dans toutes ses dimensions. Ainsi, de la musique de chambre à l'orchestre symphonique, du récital à l'immense ensemble de violoncelles, du duo avec saxophone à la chanson française, en passant par le concert-lecture ou théâtral, le Festival sera multiple, renouvelé et comme à son habitude prétexte au partage et à la convivialité. Certains des plus grands violoncellistes du moment entourés de partenaires de choix venus des quatre coins du monde n'attendent plus que vous pour vivre cette magnifique expérience ! Avec Gautier Capuçon — François-Xavier Roth — Pascal Amoyel — Quatuor Inédits — Stéphane-Marie Degand — Michel Lethiec — Hagai Shaham — Frédéric Lodéon — David d'Hermy — Jean-Philippe Dambreville — Matthieu Lejeune — Emmanuelle Le Cann — Lucio Mélis — Sylvie Berthe — Jacques Schab — Thierry Pélicant — Raphaël Wallfisch — Lluis Claret — Emmanuelle Bertrand — Xavier Philips — Didier Sandre — Pierre-Henri Xuereb — Carmen Martinez — Arnon Erez — Diana Ligeti — Pierre Charvet — Catherine Dujardin — L'Orchestre Philharmonique Du département de l'Oise
S'abonner au bulletin. Collaborations ©musicologie.org 2014 Dimanche 25 Mai, 2014 18:00 |
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