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Mercredi 30 mars 2011, 20h00
Metz, Arsenal
Le Quatuor Béla présente
Black Angels

Concert enregistré par
France musique

Le Quatuor Béla : Frédéric Aurier (violon), Julien Dieudegard (violon), Julian Boutin (alto), Luc Dedreuil (violoncelle), avec Hervé Frichet aux lumières et Émile Martin à la console son.

John OSWALD
Spectre pour quatuor et bande

György LIGETI
Quatuor n° 2, 3e, 4e, 5e mouvements

George CRUMB
Black Angels

Mats EDÉN
Quatuor n° 1, 3e mouvement

Erkki-Sven TÜÜR
Quatuor n° 1, 1er mouvement

Benjamin BRITTEN
Quatuor n° 1, 1er mouvement

Black Angels, œuvre forte, a été écrite par l'Américain George Crumb dans le contexte douloureux de la guerre du  Viêt-Nam. La pièce rassemble tout un arsenal de sons parmi lesquels on distingue des cris, des chants, des sifflements, des murmures, des gongs, et des verres de cristal.

Black Angels a été conçu comme une sorte de parabole sur notre monde contemporain. L'œuvre dresse le portrait d'un voyage de l'âme : le Départ (perte de la grâce), l'Absence (l'annihilation spirituelle) et le Retour (la Rédemption).  L'œuvre regorge de symbolismes musicaux tels que le Diabolus in Musica (l'intervalle de triton) et le Trillo di Diavolo, le trille du diable, d'après Tartini.

Cette pièce angulaire de l'écriture pour quatuor à cordes au XXe siècle, est un parcours initiatique de l'ombre vers la lumière. Nous l'avons placée au centre du concert, et avons tenté d'amplifier sa structure en arche,  en répartissant les autres pièces de part et d'autre. Au début sont jouées des musiques souterraines, microscopiques, travaillant le son à bras le corps, semblant échapper à la main de l'homme, comme venant d'un monde nouvellement créé. En deuxième partie, à l'inverse, les pièces sont aérées, célestes, illuminées et humaines.

Hervé Frichet, éclairagiste et compagnon au long cours a nourri avec nous ce parcours de ses ombres, lumières, miroirs et inventions.

https://www.quatuorbela.com

L'arsenal, 3 avenue Ney, F-57000 Metz. 03 87 74 16 16.

mercredi 30 mars 2011

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L'Italie et la Hongrie au cœur de la
prochaine saison de l'Opéra de
Dijon:

La Hongrie et l'Italie seront au cœur de la saison 2011/2012 de l'Opéra de Dijon qui offrira cinq nouvelles productions et plus de 60 concerts sans oublier les spectacles de danse, a annoncé son directeur artistique, Laurent Joyeux, mardi à Paris.

La saison lyrique s'ouvrira avec « Agrippina » de Haendel, très influencé par l'Italie, sous la direction d'Emmanuelle Haïm et son Concert d'Astrée, et se poursuivra avec « La Traviata » de Verdi, dirigé par Roberto Rizzi Brignoli, dans une mise en scène de Jean-François Sivadier. « Cosi fan tutte », dirigé par Christophe Rousset, accompagné de ses Talens Lyriques, marquera le retour à l'opéra du metteur en scène Marcial di Fonzo Bo.

« Le Couronnement de Poppée » de Monteverdi, une coproduction avec l'Opéra de Lille, sera également dirigé par Emmanuelle Haïm.

La saison lyrique se clôturera avec une commande de l'Opéra de Dijon au compositeur Brice Pauset sur un texte de Jacques Prévert, « L'Opéra de la lune ».

La musique classique se penchera sur l'univers des cantates de Barbara Strozzi, des madrigaux de Gesualdo, des œuvres de Berio et de Corelli notamment, tandis qu'un concept nouveau sera lancé avec les « Bartokiades », sur le modèle des « Schubertiades », qui permettront notamment d'entendre l'intégrale des quatuors à cordes du compositeur hongrois.

Les artistes en résidence à l'Opéra de Dijon, dont le compositeur Brice Pauset, présenteront leur travail: David Grimal et les Dissonances, à Dijon depuis trois ans, interprèteront des symphonies de Beethoven et le Chamber Orchestra of Europe des œuvres de Haydn, Beethoven et Schubert.

Artiste associé, Emmanuelle Haïm et son concert d'Astrée interprèteront également « La Création » de Haydn tandis que le claveciniste Andreas Staier participera au Bachfest, traditionnellement donné à la période de Pâques.

Dix spectacles chorégraphiques seront présentés, notamment de Josef Nadj et de Anne Teresa De Keersmaeker.

mercredi 30 mars 2011

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Un opéra de  Bruno Mantovani et
Christophe Ghristi sur  Anna
Akhmatova

La vie tragique de la poétesse russe Anna Akhmatova (1889-1966), bâillonnée par le stalinisme, a inspiré Bruno Mantovani pour un ouvrage créé à l'Opéra Bastille, marqué par une musique expressionniste et violente.

Bruno Mantovani, jeune directeur (36 ans) du Conservatoire de Paris (CNSDMP) et compositeur prolixe, avait déjà signé un opéra, « L'Autre Côté », qui abordait aussi la question de l'artiste face à l'imposture d'une utopie politique.

« Akhmatova », composé sur un livret de Christophe Ghristi, est présenté jusqu'au 13 avril dans une mise en scène du directeur de l'Opéra de Paris, Nicolas Joel.

Fil conducteur de l'œuvre: un tableau de Modigliani, sorte d'épure, représentant Anna Akhmatova, omniprésent dans le décor, presque tout du long noir et blanc.

Entre les scènes, un panneau noir occupant tout l'espace, glisse lentement d'un côté du plateau à l'autre et sert parfois de toile de fond à l'intrigue, comme lorsque des réfugiés partent en longues files avec leur valise ou que les femmes font la queue devant les murs des prisons de Leningrad.

Sous la direction de Pascal Rophé, la musique, d'où jaillissent des arabesques, évoque le chaos, l'angoisse, la sombre pulsation d'un cœur qui bat. « Ce n'est pas un orchestre traditionnel, au sens où il n'y a pas beaucoup d'instruments résonnants, mais des instruments qui tirent vers le grave, beaucoup de trombones, cors, deux clarinettes basses« , indique Bruno Mantovani. « C'est un orchestre qui a une couleur d'orgue, avec un rôle prépondérant de l'accordéon qui donne ici la couleur locale ».

L'œuvre est chantée en français et non en russe, le rôle d'Akhmatova ayant été spécialement conçu pour la mezzo Janina Baechle, qui fait ses débuts à l'Opéra de Paris.

« A cet orchestre grave, il fallait une voix qui s'accorde, qui puisse plonger aux tréfonds de l'âme humaine », selon Bruno Mantovani. Face à elle, le fils d'Akhmatova, qui fut déporté deux fois au goulag, est incarné par le ténor Atilla Kiss-B.

Née dans un milieu aisé, bohême, très célèbre en Russie, Anna Akhmatova voit sa vie basculer avec la Révolution de 1917. Sa poésie, considérée comme bourgeoise, est mise à l'index. Refusant de partir pour ne pas trahir sa culture et sa langue, la poétesse traverse les sombres années du stalinisme. Elle écrit alors des poèmes de guerre et de deuil, comme « Le Requiem », connus de ses seuls amis, avant d'être réhabilitée après la mort du « petit père des peuples ».

L'intrigue, statique, reste difficile à suivre et les voix émergent difficilement de l'orchestre, qui garde la part belle, de même que l'élégante mise en scène.

Après une scène violente où le fils d'Anna AKhmatova lui reproche de n'avoir rien fait pour lui, l'orchestre seul continue de jouer dans un déferlement musical, offrant une ouverture placée à la fin du spectacle et non à son début.

« Il s'agit justement d'une ouverture à la poésie », selon Bruno Mantovani, et à une musique plus contemplative, « une sorte d'extase ».

mercredi 30 mars 2011

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Patrice Bart, quitte l'Opéra National
de Paris

Le danseur et chorégraphe Patrice Bart, qui quitte l'Opéra National de Paris où il a passé 54 ans, affiche sans détour la satisfaction d'un homme comblé par une carrière embrassée pour réaliser un rêve... de son père.

« Quand je fais un bilan et que je remonte à ma jeunesse, je n'aurais jamais envisagé de pouvoir me dire je serai encore là dans 54 ans », assure-t-il à l'AFP, dans un sourire. « Je suis très heureux de ma carrière et des rencontres artistiques que j'ai pu faire », commente-t-il, après avoir retracé les grandes étapes de son parcours à l'Opéra Garnier où il fut danseur étoile, puis maître de ballet et enfin chorégraphe.

Mercredi, pour lui rendre hommage, un Défilé du Ballet de l'Opéra de Paris et de son Ecole de Danse accompagnera la représentation de « Coppélia » dans sa mise en scène, créée en 1996.

C'est en 1957, à l'âge de 12 ans, que Patrice Bart est entré à l'Ecole de Danse. « C'était un désir de mon père qui avait toujours rêvé de faire un métier artistique », dit-il.

« Il m'emmenait à des spectacles, des concerts, des opéras, des ballets... Il m'a fait faire de la comédie, du piano et bien sûr de la danse classique », raconte-t-il.

« Il s'est avéré que ce pour quoi j'étais le plus doué était la danse ». Doué au point qu'à 14 ans et demi, après deux ans à l'Ecole de Danse, il est engagé dans le Corps de Ballet avec une dispense compte tenu de son âge, tandis qu'il poursuit sa scolarité en parallèle.

« Dès que je suis entré à l'Ecole de Danse, j'ai compris que c'était pour moi, je n'ai jamais douté ».

Malgré la dureté de l'apprentissage, il franchit les étapes, sanctionnées chaque année par un des examens et des concours « pour monter de grade », sept à l'époque contre cinq de nos jours.

« Ce n'est pas le tout d'apprendre à danser, il faut avoir un but et le but c'était vraiment d'arriver au titre de danseur étoile », atteste Patrice Bart. Il y parvient à 24 ans. « C'est magnifique parce que c'est l'aboutissement de ce dont on a rêvé toute sa jeunesse et en même temps, c'est le démarrage d'une autre vie », explique-t-il.

Pour lui, « le détonateur » de sa carrière a été une médaille d'or obtenue en 1969 au premier Concours international de Moscou. Mais, assure-t-il, « quand on est nommé danseur étoile, c'est peut-être encore plus difficile parce qu'il faut assumer ».

« Ce n'est pas un métier facile », ajoute-t-il, pas plus qu'il n'est facile de renoncer à sa carrière à 47 ans. « Moi, j'ai eu la chance de travailler avec des professeurs, des maîtres de ballets, des chorégraphes qui m'ont enrichi et permis de passer ce cap très difficile ».

Animé du « désir de la transmission aux danseurs plus jeunes », Patrice Bart offre ses services à Rudolf Noureev, devenu Directeur de la Danse, dont il devient l'assistant. Il apprend ainsi le travail de maître de ballet, avant de produire ses propres chorégraphies comme « Don Quichotte », « Le Lac des cygnes », ou « La petite danseuse de Degas », pour l'Opéra de Paris mais aussi pour d'autres scènes.

Parallèlement Patrice Bart dit s'être toujours « exporté dans des pays étrangers », notamment auprès du London Festival Ballet. « C'est très important, quand on est dans un monde assez fermé comme l'Opéra de Paris de s'ouvrir à des cultures différentes », estime-t-il.

Mais l'Opéra de Paris est toujours resté son point d'ancrage. « C'était comme une famille. Quand on commence très jeune, il y a un côté affectif », dit-il, satisfait pourtant de pouvoir désormais vivre à son rythme, à la campagne.

mercredi 30 mars 2011

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Daniel Yvinec reconduit à la
direction artistique de l'Orchestre
national de jazz

Daniel Yvinec a été reconduit pour trois ans dans ses fonctions de directeur artistique de l'Orchestre national de jazz (ONJ), qu'il occupera jusqu'en décembre 2013, vient d'annoncer l'Association pour le jazz en orchestre national (AJON) dans un communiqué.

En novembre 2007, Daniel Yvinec avait été nommé premier directeur artistique de l'ONJ et assume cette nouvelle fonction depuis début 2008.

Sous son mandat, il a déjà créé quatre programmes (Broadway in Satin, Around Robert Wyatt, Carmen et Shut Up and Dance), et publié deux albums (« Around Robert Wyatt » en 2009 et « Shut Up and Dance » en 2010).

Contrairement à ses prédécesseurs, directeurs musicaux, la fonction de Daniel Yvinec n'est plus exclusivement d'écrire de la musique pour grand orchestre, mais de solliciter des compositeurs et arrangeurs associés afin de réaliser ses projets.

Daniel Yvinec, qui aura 48 ans lundi, a succédé à huit chefs d'orchestre, nommés à la tête d'une institution née en 1986.

Musicien éclectique, ce contrebassiste a multiplié les collaborations dans divers domaines (électronique, rock progressif, pop, jazz underground), et notamment travaillé avec Mark Turner, André Minvielle, John Cale, Maceo Parker ou Brisa Roché.

Les membres de l'ONJ — dont le budget annuel est en grande partie financé par le ministère de la Culture — sont choisis par leur directeur.

A l'occasion de son 25e anniversaire, l'AJON a décidé par ailleurs de rééditer depuis le début de l'année, exclusivement en numérique, l'œuvre discographique de l'ONJ: les deux premiers volumes consacrés à François Jeanneau (1986) et Antoine Hervé (1987-89) sont disponibles sur les plateformes de téléchargement depuis le début de l'année. Ceux concernant Claude Barthélémy (1989-91) et Denis Badault (1991-94) seront disponibles en mai et juin.

mercredi 30 mars 2011

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L'Opéra comique de Berlin va sous-
titrer ses opéras en turc

Le Komische Oper de Berlin va sous-titrer en turc ses opéras à partir de septembre, « un geste symbolique » vers l'importante communauté turque en Allemagne, a annoncé son directeur Andreas Homoki.

« C'est un geste symbolique, un signal que nous envoyons (aux immigrés turcs vivants à Berlin) en leur disant 'nous vous entendons' », a expliqué à l'AFP Andreas Homoki, rappelant que « 25% des Berlinois, et 50% des enfants, sont d'origine étrangère ».

Selon lui, il s'agit de faire tomber la barrière linguistique pour permettre à ceux qui maîtrisent mal l'allemand d'accéder au répertoire.

« Le niveau d'allemand au sein des familles turques est très différent. Les enfants et jeunes parlent très bien mais leurs grands-mères par exemple ont souvent des difficultés », explique le directeur de l'un des trois principaux opéras de la ville. « Or ce que nous voulons, c'est que la grand-mère puisse aussi aller à l'opéra avec ses petits-enfants ».

Le Komische Oper de Berlin, situé sur l'une des principales artères de l'ancien Berlin-Est, a toujours mené une politique « anti-élitaire », selon M. Homoki. Les opéras en langue étrangère sont ainsi traditionnellement traduits en allemand.

Depuis un an et demi, des moniteurs sont installés sur le dossier de chaque siège, permettant au spectateur de suivre une traduction en allemand ou en anglais.

« A l'avenir le spectateur pourra aussi choisir comme langue le turc et le français », explique le directeur, les Français constituant le premier groupe de touristes au Komische Oper.

Plus de 300.000 Turcs ou personnes d'origine turque vivent à Berlin, ce qui fait de la capitale allemande la plus grande ville turque hors de Turquie. Le quartier de Kreuzberg, où vivent nombre d'entre eux, est surnommé « le petit Istanbul ».

mercredi 30 mars 2011

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« Beaucoup de choses à vous
djire »: l'humour détonnant de
Souad Belhaddad

Algéritude ou francitude ? Pharmacie catholique ou pressing bouddhiste ? Les préjugés ont la vie dure. Quel bonheur lorsqu'ils nous quittent: cela pourrait être le résumé de « Beaucoup de choses à vous djire », one woman show de Souad Belhaddad programmé à Confluences à Paris jusqu'au 10 avril.

Personnage central de ce spectacle né en 2002, Fatima, une maman de la première génération d'immigrés algériens, a la tchatche. Et souvent un avis sur tout. « La francitude, l'algéritude, les boucheries musulmanes, la politchique... ». Elle vit en France depuis plus de trente ans.

Hayat, sa fille, concours de l'Ena en poche, termine un stage de « chargée de com' au ministère de la Visibilité ». Elle espère décrocher un « Sidi I » (CDI), comme dit sa mère qui lui demande, en piston, un visa pour Fairouz, la cousine d'Alger.

Tout y passe, le racisme, l'obsession de l'origine, la discrimination, la religion, personne n'est épargné. Le pari était risqué mais le public en redemande. Grâce à son humour, Souad Belhaddad transcende les clivages. « Animée par une volonté, dit-elle: faire entendre la parole de l'autre même si elle diverge, tisser des passerelles entre les gens ».

« Fatima a une fausse ingénuité, elle est consensuelle mais pose des tas de questions. Elle fédère à travers sa personne », poursuit la journaliste et écrivain.

Le personnage d'Hayat est né en 2004. « La réalité a rattrapé ma fiction. Hayat a tout bien fait mais elle est restée de côté et va passer ses examens au ministère de la Visibilité ». On lui demande si elle a « un frère tué dans une bavure policière », si « elle mange, boit sans porter préjudice à qui que ce soit en étant musulmane », jusqu'au jour où, poussée à bout, elle sort un voile dont elle se recouvre la tête, devenant visible.

Essayer de dire, « sans grand colloque et sans ennui », explique Souad Belhaddad, « que la République a un contrat social envers tous ces jeunes et que l'Etat a le devoir de faire cohabiter les pluralités ».

Certaines représentations sont suivies d'un débat avec le public.

mercredi 30 mars 2011

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Claude Confortès raconte le
théâtre de sa vie

L'acteur, dramaturge, metteur en scène et réalisateur Claude Confortès raconte avec tendresse près de 60 ans d'une vie « De théâtre et d'eau fraîche » qui l'a fait rencontrer Jean Vilar, jouer les classiques, écrire et monter des créations, tout en goûtant au cinéma.

Dans cette autobiographie vivifiante qui vient de paraître aux éditions de L'Amandier, l'auteur né en 1928 se souvient avec émotion de ses premiers pas sur la scène de la cour d'honneur du Palais des Papes, en Avignon, où il joue dans « L'Avare » au côté du célèbre fondateur du TNP Jean Vilar, six ans après avoir été reçu à l'école d'art dramatique Charles-Dullin en 1956.

Il explique son coup de foudre pour Brecht, lui qui s'est aussi toujours battu pour la paix et les droits de l'homme, comment il travaille avec le grand Peter Brook, devient assistant de Claude Berri dans « Le Vieil homme et l'enfant », tournage pendant lequel il se lie d'amitié avec Michel Simon.

L'acteur raconte encore comment il tourne dans le film de Jean-Jacques Beineix « 37,2 le matin » et rate un rôle dans « Le charme discret de la bourgeoisie » de Bunuel alors qu'il est en tournée aux Etats-Unis. L'un de ses grands regrets, avoue-t-il.

Claude Berri devient à son tour acteur dans un film de Confortès, « Le Roi des cons », inspiré de Wolinski, avec Bernadette Laffont, Francis Perrin et où Ionesco joue un petit rôle. Il écrit aussi avec l'humoriste une pièce sur Mai 68 « Je ne veux pas mourir idiot », grand succès en France et à l'étranger.

Claude Confortès s'allie ensuite à Reiser en 1982 pour adapter « Vive les femmes ! » d'après le célèbre album du dessinateur, au théâtre puis au cinéma.

C'est au début des années 60 que le comédien avait débuté devant la caméra dans deux films d'Yves Robert, « La guerre des boutons » et « La famille Fenouillard ». Puis ce sera « Le Couple » de Jean-Pierre Mocky ou « Zazie dans le métro » de Louis Malle, aux côtés de Philippe Noiret et Jacques Dufilho...

Féru de poésie, il met en scène son propre spectacle « Le Gisant » au Théâtre poétique de Paris puis, en 1966, fonde sa compagnie « Le centre de création contemporaine » avec lequel il présente une trentaine de pièces inédites.

mercredi 30 mars 2011

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« Easy Money »: un roman noir à la
mode de Stockholm porté à l'écran

Les mafias de Stockholm - latino, yougoslave et turque - et l'argent facile sont les principaux protagonistes du films « Easy Money » (sortie mercredi), tiré du roman d'un avocat suédois, Jens Lepidus, qui fut leur défenseur dans les prétoires.

JW, étudiant ambitieux et fauché en école de commerce, s'aventure dans le crime organisé pour se faire rapidement de l'argent de poche: il y croise Jorge, dealer en cavale qui fuit la police et la mafia yougoslave, et Mrado, un tueur à gages aux trousses de Jorge. Argent facile ? à condition d'en sortir vivant...

Dirigée par Daniel Espinosa, jeune réalisateur d'origine chilienne, cette production suédoise - qui devrait bientôt inspirer un remake à Hollywood - est l'adaptation du premier volume de la trilogie « Stockholm noir » (éd.Plon) dans laquelle le trafic de drogue, les réglements de comptes et la corruption sont choses courantes.

« L'idée de ce roman est née dans les salles d'audience des tribunaux où je suis intervenu comme avocat de la défense », explique à l'AFP Jens Lepidus, 36 ans, lors de son passage à Paris.

« Je n'avais jamais écrit de fiction, mais j'ai senti le besoin de me lancer dans l'écriture parce que j'ai pensé qu'avec ma connaissance des milieux criminels, je pouvais apporter quelque chose de nouveau », ajoute l'auteur qui a vendu les droits dans une trentaine de pays.

« On a en Suède une grande tradition du roman policier, du roman noir », poursuit Jens Lepidus, qui vient du pays de « Millenium », la trilogie mondialement célèbre désormais de Stieg Larsonn et a participé au dernier Salon du Livre, où les auteurs scandinaves étaient à l'honneur.

« Ces romans commencent généralement par un assassinat et il y a toujours un détective pour diriger l'enquête ».

« Moi, j'ai voulu écrire écrire quelque chose qui me démarque de mes aînés, comme Henning Mankell », le père du détective Wallander qui vient de mettre un terme aux aventures de son héros. Ou de Stieg Larsonn, mort subitement à 50 ans, avant même d'avoir pu célébrer son succès.

« Je voulais écrire un nouveau genre de roman policier », insiste-t-il. « Ecrire du point de vue du criminel ».

« Pour y parvenir, je m'abstiens de juger mes personnages: je ne les accuse pas, je ne les peins ni en noir, ni en blanc. Ils ont différentes facettes, comme nous tous, non ? », demande-t-il en professant son admiration pour James Ellroy et Dennis Lehane...

Publié en 2006, « Stockholm noir » s'était vendu à 650.000 exemplaires dans son pays pour le premier tome (le 3è tome sortira en juillet en Suède). Et son adaptation au cinéma a été vue par 610.000 spectateurs, soit un Suédois sur neuf.

L'auteur se dit satisfait de l'adaptation réalisée par Daniel Espinosa: en dépit de quelques changements, le film respecte bien l'esprit du roman et capte l'essence des personnages, estime-t-il. Et l'atmosphère de Stockholm la noire.

La Warner Bros aux Etats-Unis va bientôt se lancer dans sa propre adaptation, avec Zac Effron, pour une sortie courant 2012.

mercredi 30 mars 2011

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« Je n'ai rien oublié », nouveau film
de Bruno Chiche

« Je n'ai rien oublié » et même pire, je me souviens trop bien: pour son 4e long-métrage qui sort mercredi, Bruno Chiche signe un thriller familial et une rencontre inédite entre Gérard Depardieu et Niels Arestrup.

Conrad (Depardieu) perd peu à peu la mémoire mais certainement pas la tête. Des brumes de l'Alzheimer qui floute son quotidien émerge un passé net et contrariant pour la riche famille Senn et son prince héritier, Thomas (Arestrup), dont il fut jadis un si proche ami.

Ca commence en douce dans une de ces demeures familiales façon « Dames de la côte », à Biarritz, avant de sombrer dans la neige, le froid et l'effroi d'un affreux secret enfoui par avidité, d'un affrontement entre l'intraitable chef de clan Elvira (Françoise Fabian) et la jeune épouse du fils de la famille, Simone (Alexandra Maria Lara, jeune actrice allemande d'origine roumaine vue dans « La Chute »).

C'est l'attention et la tendresse de Simone qui aident Conrad à renouer le fil de son passé, arrachant ainsi les masques.

Librement adapté du roman de Martin Suter « Small World », pour lequel le réalisateur avoue « un véritable coup de foudre », « Je n'ai rien oublié » s'abstient de traiter de la maladie d'Alzheimer sous forme documentaire: « J'ai préféré raconter les effets étranges de cette maladie qui fait remonter à la surface de ceux qui en sont atteints les souvenirs sans doute les plus importants de leur vie », explique-t-il.

Grâce à cette histoire, Bruno Chiche explique aussi comment il a forcé sa timidité pour contacter Depardieu, qu'il avait d'emblée imaginé en Conrad mais qui lui faisait « peur » : « c'est un homme que l'on disait très imprévisible dans ses comportements, ça peut effrayer, surtout quelqu'un comme moi qui n'a pas tourné beaucoup de films », explique-t-il dans le dossier de la production.

D'autant que l'acteur débarque sur le plateau au maximum de ses formes, dans une circonférence monumentale. Mais apparaît aussi à l'écran au mieux de sa forme, de ses émotions, fragile et bouleversant en un regard.

« Jamais il ne m'a fait sentir le poids de son immense carrière. Depardieu a l'humilité des grands bonshommes qui vous donnent de la confiance », assure le réalisateur qui vante aussi la « grande élégance » de son acteur.

Niels Arestrup, qui campe un Thomas ambivalent, ignorant de son passé mais conscient d'un profond malaise et qui, pour survivre, affiche une ironie distanciée, se réjouit de cette confrontation avec Conrad-Depardieu, que personne n'avait jusqu'ici songé ou réussi à provoquer.

Le film, une co-production franco-allemande, est curieusement sorti mi-décembre en Allemagne, plus de trois mois avant la France, pour la 10e édition de la semaine du cinéma français à Berlin.

mercredi 30 mars 2011

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L'Italie propose un accord au
Musée Getty sur un bronze
controversé

Un homme politique italien a proposé lundi au Musée Getty de Los Angeles un accord pour mettre un terme à un long contentieux au sujet d'un bronze de Lysippe, sculpteur grec du IVe siècle av J.C., découvert en Italie et que le musée aurait acquis dans des circonstances controversées.

Lors d'une conférence de presse à Los Angeles, Gian Mario Spacca, le gouverneur de la région italienne des Marches, a appelé le Musée Getty, l'un des plus prestigieux des Etats-Unis, à « agir de façon éthique » en rendant les œuvres qui ne lui appartiennent pas ou en acceptant de les partager.

Il a notamment proposé un « échange culturel », consistant en une garde partagée de la statue.

En février 2010, un tribunal italien avait ordonné au Getty de restituer la « Statue de la Jeunesse victorieuse », un bronze inestimable attribué à Lysippe. Le Getty avait immédiatement fait appel.

« Nous ne sommes pas venus déclarer la guerre au Getty », a déclaré M. Spacca. « Nous sommes ici pour essayer de résoudre un conflit pour satisfaire ce prestigieux musée, le peuple italien et, plus important encore, les amateurs d'art à travers le monde ».

« Le peuple italien attend d'un musée aussi prestigieux que le Getty qu'il ne fasse pas de trafic d'art », a ajouté M. Spacca. « Le Getty devrait montrer au monde qu'il peut agir comme une institution culturelle de premier plan et se comporter de façon éthique ».

La porte-parole du musée, Julie Jaskol, a précisé que les échanges avaient été cordiaux avec M. Spacca, ajoutant cependant: « Nous avons clairement dit, dès le début de la conversation, qu'il n'y avait pas matière à discussion (sur la statue) puisque l'œuvre faisait l'objet d'une procédure en cours en Italie ».

La « Statue de la Jeunesse victorieuse », découverte en 1964 par un pêcheur à Fano (centre-est de l'Italie) et vendue immédiatement sans que l'Etat puisse exercer son droit de préemption, avait refait surface sur le marché de l'art en 1974 et été acquise par le musée Getty pour 3,9 millions de dollars.

Le contentieux entre l'Italie et le musée Getty au sujet d'œuvres d'art est ancien. En août 2007, le musée et l'Italie avaient annoncé un accord sur la restitution de 42 antiquités des collections du musée et dont Rome affirmait qu'elles avaient été volées puis illégalement exportées du pays.

Courant mars, l'Italie a ainsi pu récupérer la Vénus de Morgantine, un joyau archéologique, à l'occasion du 150e anniversaire de l'unité italienne.

Fondé par le milliardaire du pétrole John Paul Getty, le Getty Museum s'adosse à la fondation d'art la plus riche du monde, dont les avoirs étaient évalués en 2009 à 4,5 milliards de dollars.

Ses collections comprennent de nombreux chefs-d'œuvre de la peinture occidentale, des primitifs italiens aux impressionnistes français de l'aube du XXe siècle.

mercredi 30 mars 2011

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A Marseille, politique culturelle
sinistrée

Bibliothèques sans directeur, musées en manque de visiteurs et budgets émiettés: plusieurs dossiers alimentent le mécontentement à l'égard de la politique culturelle marseillaise, dont les lacunes sont mises en lumière par Marseille-Provence 2013.

La presse locale fustige une culture qui « bafouille », l'opposition n'a de cesse de dénoncer promesses non tenues et retards interminables, et nombre d'acteurs déplorent un « long déclin » après le « bouillonnement » des années Robert Vigouroux, maire de Marseille de 1986 à 1995.

« La vie culturelle marseillaise est sinistrée. Drôle de façon de se préparer à 2013 », assène Alain Hayot, ancien vice-président à la culture de la Région, pour qui la récente décision de Bernard Latarjet de quitter, à mi-parcours, la direction de l'association chargée d'organiser l'année de la capitale européenne, révèle un « malaise ».

Malaise du côté des bibliothèques tout d'abord, privées de conservateurs d'Etat depuis décembre. Gilles Eboli et son adjointe Sophie Bernillon ont claqué la porte, refusant de se voir imposer par la mairie un organigramme différent de celui qu'ils avaient mis un an à élaborer avec le personnel.

Deuxième point noir: les musées, dont la directrice Marie-Paule Vial vient de partir. Dotée de 14 musées, la cité phocéenne souffre de l'éparpillement des collections et d'un manque de notoriété, pour une fréquentation bien maigre (209.552 entrées en 2010).

« Ils ne sont peut-être pas à la hauteur de la deuxième ville de France », reconnaît l'adjoint à la culture Daniel Hermann, mais un vaste programme de rénovation a été lancé. Tout sera « prêt en 2013 », assure l'élu qui place beaucoup d'espoirs dans le Musée des civilisations d'Europe et de Méditerranée, en construction sur le front de mer.

Au menu également, une meilleure formation du personnel, la réorganisation du système de billetterie et le renforcement de la sécurité, après la disparition fin 2009, au musée Cantini, d'un tableau de Degas et la révélation de dysfonctionnements dans la gestion des recettes.

La situation marseillaise correspond à un désengagement global en France, selon l'universitaire Françoise Taliano-des Garets, auteur de l'ouvrage « Les métropoles régionales et la culture », qui note que l'arrivée de Jean-Claude Gaudin à la municipalité, en 1995, coïncide avec une « décrue sur le plan culturel partout, après l'euphorie des années Lang ».

Cependant, Marseille a toujours accusé un « retard absolument saisissant » par rapport aux autres villes. Quand elle y consacre 9,5% de son budget, Bordeaux se situe à environ 18%. Ce décalage, poursuit-elle, s'explique à l'origine par « sa sociologie ouvrière et la proximité de la ville bourgeoise d'Aix-en-Provence qui a concentré les activités culturelles ».

Ce n'est pas pour autant un désert culturel: elle foisonne de festivals pointus, tels que MIMI (Mouvement international des musiques innovatrices) ou Marsatac, s'est fait un nom dans les arts de la rue auxquels une cité est dédiée et s'affiche deuxième place théâtrale de France avec 40 scènes.

« On a préféré nourrir le territoire, injecter notre argent dans les associations plutôt que de créer des événements, dans le sens où Marseille n'est pas une ville excessivement riche », se justifie M. Hermann.

Cette stratégie a conduit à « un émiettement des budgets », à « une politique de guichets », sans aucune « lisibilité autour de l'identité culturelle », regrette Bernard Millet, ancien directeur des Rencontres photographiques d'Arles et conseiller à la culture du président (PS) du conseil général des Bouches-du-Rhône.

« Résultat: on a des outils, auparavant de grande renommée, qui n'ont plus du tout les moyens d'exister », conclut-il.

mercredi 30 mars 2011

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Une enseignante écartée d'un
poste en khâgne car mère de famille

Une enseignante en histoire de l'académie de Limoges a été récemment écartée d'une offre de poste en classe préparatoire littéraire au motif que la charge de travail était trop importante pour cette « mère de famille », a-t-on appris de source syndicale, confirmant une information de Libération.

Le quotidien, qui révèle l'affaire dans son édition de mardi, livre des extraits du courriel adressé par une inspectrice pédagogique régionale (IPR) à l'enseignante, surprise de ne pas avoir reçu de courrier indiquant qu'un poste en khâgne se libérait.

« Ce n'est pas un oubli de ma part, ce poste demande une énorme charge de travail très peu compatible avec le métier de mère de famille (même si les choses évoluent c'est très lent), je ne l'ai signalé qu'à des collègues hommes ou des collègues femmes sans enfants », indique notamment l'inspectrice dans son courriel sité par Libération. « C'est sûrement une vision très passéiste, mais très réaliste », poursuit la fonctionnaire.

« Si la section académique du Snes a bien connaissance de cette situation, elle tient à faire savoir que ni la professeur concernée, ni la section académique (...) ne sont à l'origine de la diffusion du courrier de l'inspectrice » dans le quotidien, indique dans un communiqué le Snes-FSU de Limoges, ajoutant que l'enseignante « n'a jamais souhaité que cette affaire soit rendue publique ».

« Cette situation est une illustration, parmi d'autres, du fait qu'en terme de carrière, l'égalité hommes/femmes est loin d'être réalisée dans l'éducation nationale », estime encore le syndicat. « Précarité, déroulement de carrière, malaise enseignant : les femmes sont les plus exposées », souligne-t-il.

« La politique d'individualisation des carrières au mérite menée à l'heure actuelle, la remise en cause du statut ne peuvent que conduire à ce genre de pratiques envers les femmes, mais aussi à bien d'autres discriminations ».

Sollicité par l'AFP, le rectorat de Limoges n'avait réagi en début d'après-midi.


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