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Schola cantorum de Paris

En 1890, Charles Bordes est nommé maître de chapelle à l'église Saint-Gervais de Paris, il y est également organiste.

Militant de la restauration du plain-chant dit chant grégorien et de la musique de Palestrina, il organise deux ans plus tard un cycle complet de la Semaine-Sainte, et fonde dans la foulée la Société des chanteurs de Saint-Gervais, spécialisée dans le répertoire liturgique des xve et xvie siècles.

Les buts de cette école sont :

1° le retour à la tradition grégorienne pour l'exécution du plain-chant, et son application aux diverses éditions diocésaines

2° la remise en honneur de la musique dite « palestrienne », comme modèle de musique figurée, pouvant être associée au chant grégorien pour les fêtes solennelles

3° la création d'une musique religieuse moderne, respectueuse des textes et des lois de la liturgie, s'inspirant des traditions grégoriennes et palestriennes

4° l'amélioration du répertoire des organistes au point de vue de son union avec les mélodies grégoriennes, et de son approbation aux différents offices.

Source : Guy de Lioncourt, Un témoignage sur la musique et sur la vie au xxe siècle. L'arche de Noé, Paris 1956, p. 34.

En 1894, avec la collaboration d'Alexandre Guilmant, il inaugure, salle d'Harcourt à Paris (40 rue Rochechouart), une première série annuelle de cantates d'église.

La même année, il crée une maison d'édition et édite une anthologie des maîtres de musique religieuse primitifs.

Avec Vincent d'Indy et Alexandre Guilmant, il crée la Société de la Schola cantorum, reprenant le nom du moyen-âge, désignant les écoles de chantres et la maîtrise chargée des messes papales solennelles.

La Société a un journal, « La tribune de Saint- Gervais », dont le premier numéro est daté du 1er janvier 1895.

École de chant liturgique et de musique religieuse, la Schola cantorum, ouvre le 15 octobre 1896, rue Stanislas à Paris.

Elle délivre un cursus élémentaire gratuit : solfège, chant grégorien, clavier, ensemble vocal.

Un cursus supérieur payant : études grégoriennes (abbé Adrien Vigourel (1842-1927), professeur de liturgie et de plain-chant au séminaire de Saint-Sulpice), chant grégorien (Schilling), orgue (Alexandre Guilmant), clavier (André Pirro), contrepoint et composition (Vincent d'Indy), harmonie (Fernand de la Tombelle), classe supérieure de solfège (G. de Boisjoslin), études d'ensemble vocal, d'expression et de rythme (Charles Bordes), études historiques, paléographie musicale (André Pirro)

À l'ouverture, le cursus supérieur compte 9 élèves : Georges Beyer, René de Castéra, Piere Condreau, Abel Decaux, Albert Dupuis, Paul Jumel, Kiriac, Léon Saint-Riquier, Déodat de Séverac.

À la fin de l'année scolaire, elle en compte 21.

Enfin, les cours populaires du soir, fréquentés, ne répondent pas aux espoirs.

L'église ignore cette école qui a la vocation de former des chantres.

En 1897, elle est rattachée à la section des Beaux-Arts de l'Institut catholique de Paris, et inaugure des concerts-conférences, notamment avec la participation de Dom André Mocquereau pour le chant grégorien et la paléographie musicale.

Des donations permettent de créer des bourses pour l'entretien et l'éducation d'enfants ayant une belle voix, pouvant chanter les dessus aux offices dominicaux, puis pour des adultes.

L'École crée une maison familiale pour les ecclésiastiques et les laïcs, développe la maîtrise des enfants et crée un atelier — éphémère — de gravure musicale dans le but de recycler les enfants qui ne continueraient pas une carrière de chantre.

Une activité de propagande est menée avec des tournées, des concerts, des assises de musique religieuse : Congrès de Rodez en 1895 sous la présidence du cardial Bourret, à Niort en 1896, à Saint-Jean-de-Luz, Paris, Bruges en 1902, création de succursales, comme en Avignon en 1899.

Mais la Schola ne se développe pas.

En 1900, une autre direction est impulsée avec la location de l'ancien hôtel des bénédictins anglais, au 269 rue Saint-Jacques à Paris. La Schola peut y regrouper tous ses services, dont la maison familiale, transformer la chapelle en salle de concert, et se constituer en une véritable école, concurrente du Conservatoire.

Le lieu, onéreux (12 000 francs de loyer annuel sans les charges), est loué grâce à un emprunt de 30 parts de 1000 francs chacune.

L'école accepte tous les élèves sans limite d'âge, institue des examens, l'obligation de participer aux concerts et à l'ensemble vocal, insiste sur la culture générale, historique et théorique musicale.

L'école connaît des difficultés financières que le Conseil met au compte de la mauvaise gestion de Bordes qui est désavoué. Celui-ci quitte Paris. Il crée une Schola à Montpellier en 1905. Le déficit est comblé grâce à la fortune personnelle de Vincent d'Indy.

De 300 élèves en 1905, l'école passera à 500 élèves en 1924.

Après le décès d'Alexandre Guilmant en 1911, La Schola cantorum est liée à la personnalité de Vincent d'Indy qui verra passer, entre autres, dans sa classe : Albéric Magnard, Georges Auric, Joseph Canteloube, Georges Migot, Albert Roussel, Arthur Hoérée, Arthur Honegger, Blanche Selva, Déodat de Séverac, Erik Satie, Paul Le Flem, Guillaume Lekeu, Edgar Varèse, Georges Martin Witkowski, Raymond Loucheur.

Après le mort de Vincent d'Indy en 1931, Jules Lefèbvre, administrateur de la société anonyme de la Schola cantorum, émet des actions pour financer les coûteux travaux sur l'orgue.

Le 8 décembre 1934, l'assemblée des actionnaires élit Nestor Le Jeune (un violoniste) comme directeur. Cela est vécu comme un coup de force contre la tradition et la volonté de Vincent d'Indy. Pratiquement tout le corps enseignant et les élèves quittent l'institution pour se regrouper dans la nouvelle « École César Franck » qui se réclame alors de la tradition de Vincent d'Indy.

De nos jours, la Schola cantorum, institution privée d'enseignement supérieur, est toujours 269 rue Saint-Jacques à Paris.

Le porte folio de Charles Constantin (fac-similé d'une collection privée)

Vincent d'Indy, La Schola cantorum. Son histoire depuis sa fondation jusqu'en 1925. Bloud et Gay, paris 1927, p.93.

Le cartonnage (29,5 x 39 cm) comprend 18 planches de 29 x 38,5 cm.

Cliquer sur les images pour voir le fac-similé de l'original en haute définition.

Schola cantorum 1903, Charles Constantin

Wanda Landowska.

Blanche Selva.

Tune Bernay.

Charles Bordes.

Vincent d'Indy.

René Manaut (Albert Mahaut (1867-1943), organiste aveugle, dévoué à la mémoire de César Franck).

F. J. Lerrin (inconnu) et Blanche Selva.

Mme Libert (épouse de Henri Libert, élève de César Franck), Mme Hernier (ou Bernier, ou Hernried ?), Mme Edrti (ou Ediat ?).

Joly, Petit, Reynaud.

Mme de la Mare, Mary Pironnay, Mme de la Rannière (ou Rauvière, ou Bannière ?), Mlle Legrand, future Mme Legrand Philip, épouse d'Achille Philip (1878-1959), élève de d'Indy, dédicataire de la 7e Barcarolle de Fauré.

Gébelin, David, Karl Heinrich Frelich (1884-1951) ?, Cazeneuve.

Romain Rolland, Lamotte, Sureau-Bellay, Philippot.

Chanteuses de Saint-Gervais : Mme Durand, Mme Alagille, Mme Gillet, Mme Jumel.

Chanteurs de Saint-Gervais : Charpentier, Deronet, Alagille (parent de Mme, voir planche L ?), Levy [peut-être Michel-Maurice, dit Betove (1883-1965) ?], Boyer, (ou Boyel, ou Doyel ?).

Léon Saint-Requier, René de Castera, Auguste Sérieyx, Marcel Labey, Déodat de Séverac.

Illisible, Pierre de Breville, André Pirro, Maurice Alquier, Pongaud (ou Bugaud, ou P. Poujaud ?), inconnu, Gustave Bret.

Jeanne Mare-Ibos (épouse ou sœur de Georges Ibos, organiste ?), Cimetière, Revel, Vigneti, Neruslin (ou Neculsin ?), Victor Vreuls, Legratte (ou Segratte?).

Gustave Samazeuilh, Jemain, Vincent d'Indy, Louis de Crèvecœur, Rabaru (ou Rabani ?), Mlle Lucas, La Cordo (La Certa ?), Constantin (l'auteur des caricatures), personnage qui se masque le bas du visage ?, Pineau, inconnu, Drogoul, inconnu, Tricou, inconnu. Cette dernière planche est partiellement reproduite dans l'Histoire de la Musique de Robert Bernard, Tome III, p .641.

Jean-Marc Warszawski & x
15 novembre 2011
Révision 4 novembre 2018.

© Musicologie.org


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Vendredi 4 Mars, 2022