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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte.

La musique instrumentale en France au xviie siècle

Un « grand siècle », assurément, que cette période qui fut aussi une grande époque pour les musiciens français. On sait la passion que vouait le Roi Soleil à la musique et l'impulsion qu'il donna personnellement à son développement dans les domaines religieux aussi bien que profane. On sait peut-être moins à quel point « c'est l'une des époques où la musique a tenu la plus grande place dans la vie. Que nous ouvrions les écrits du temps, que nous interrogions les documents historiques ou sociologiques, que nous regardions les tableaux de cette admirable école française de la vie quotidienne – tout nous dépeint, à tous les niveaux, une société qui vit en musique. »1

Certes, à côté d'une riche production de musique sacrée, la part la plus visible de ce patrimoine musical se rattache à toute une tradition de divertissement qui, partant des airs de cour et autres ballets de cour, a conduit à la comédie-ballet et à l'opéra lullyste. Mais, à partir de ces mêmes ressorts d'essence populaire mêlant chanson et danse, et dans le prolongement d'une pratique instrumentale — celle du luth — qui était devenue en France un véritable phénomène de société, on a vu peu à peu se former un riche patrimoine instrumental autour d'un dénominateur commun, celui de la suite de danses à la française, alors que parallèlement, suivant la voie tracée par Titelouze, se constituait une grande école d'orgue française.

Au jeu des instruments favoris, c'est à l'évidence le clavecin qui sort vainqueur, et c'est un peu comme si les musiciens de cette époque s'étaient donné le mot pour organiser une sorte de spécialisation internationale : le violon aux Italiens, l'orgue aux Allemands et le clavecin aux Français… Nous dirons plutôt que si le clavecin s'est acquis une telle place, c'est sans doute qu'il était l'instrument idéal pour porter au plus haut l'art des suites développé par les luthistes, comme pour exprimer ces qualités d'élégance et de raffinement qu'on attribue si volontiers à la musique française.

Au premier rang des grandes figures de ce xviie siècle baroque en France, nous retiendrons sept noms :

Jacques Champion de Chambonnières (1602-1672)

Louis Couperin (v.1626-1661)

Jean-Henri d'Anglebert (1635-1691)

Nicolas Lebègue (1631-1702)

Nicolas de Grigny (1672-1703)

Marin Marais (1656-1728)

Élisabeth Jacquet de La Guerre (v.1664-1729)

A leurs côtés, nous mentionnerons bien d'autres musiciens, célèbres ou méconnus, qui ont compté également dans le paysage :

Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)

Michel-Richard Delalande (1657-1726)

Robert de Visée (v.1650-v.1725)

Charles Mouton (1626-1700)

Monsieur de Sainte-Colombe ( ....-....)

Monsieur Demachy (....-....)

Gaspard Le Roux ( ? – 1707)

François Roberday (1624-1680)

Nicolas Gigault (v.1627-1707)

Guillaume-Gabriel Nivers (v.1632-1714)

Gilles Jullien (v.1650-1703)

Jacques Boyvin (v.1653-1706)

André Raison (v.1650-1719)

1. Philippe Beaussant, dans Jean & Brigitte Massin (dir.),  Histoire de la  musique occidentale , Fayard, 2003 , p.395 .

Voir : Allemagne & Pays-Bas - Italie - France - Angleterre - Espagne


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Jeudi 28 Mars, 2024