Actualités musicales du jeudi 22 août 2013

Le 10^e « musique de chambre à Giverny »

Musique de chambrte à Giverny

Créé voici 10 ans par le violoncelliste Michel Strauss, inspiré par le festival de musique de Maloboro aux États-Unis, « Musique de chambre à Giverny », rassemble au cours d'une résidence de dix de jours une trentaine jeunes musiciens parmi des meilleurs de leur génération et des aînés aguerris par le métier.

Le travail en commun d'un répertoire choisi se concrétise par une dizaine de concerts, qui ont jusqu'ici, sans exception, emporté le public, par la qualité musicale hors du commun, mais aussi par l'ambiance générale et la convivialité qui règne sur et au cœur de ce festival.

Cette année, « musique de chambre à Giverny propose 11 concerts » voyageurs qui mèneront en Russie, Scandinavie, Argentine, Allemagne, etc. Tout en restant en France, capitale Giverny pour un temps.

Hommage à Bach, Tango argentin et Piazzolla, Mozart, Schubert, Beethoven, Mendelssohn, Grieg, Sibelius Prokofiev, Chostakovitch, Gershwin, Bernstein, mais aussi Fauré, Chabrier, Alkan qui ravage les neurones des pianistes, et des moins connus comme Gade, Arensky ou Kapustin.

Cette année le compositeur invité est Bruno Mantovani, et la création contemporaine est une œuvre de Philippe Hersant.

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Le site de « musique de chambre à Giverny »

Un écho de l'édition 2012

L'album photo 2012

22 août 2013

Exposition : Le ballet de l'Opéra de Paris

Après avoir excellé comme danseur et avoir donné faste et prestige au ballet de cour, Louis XIV décide de ne plus danser en 1670. Soucieux, dans le même temps, de faire du style noble un véritable art de la scène et jetant les bases institutionnelles de la professionnalisation des danseurs, il crée l'Académie royale de Danse par lettres patentes de mars 1661 : elle doit « aviser et délibérer sur les moyens de perfectionner [la danse], et corriger les abus », afin de remédier aux insuffisances des professionnels qui ternissent les spectacles royaux. Le 28 juin 1669, le roi accorde aussi au poète Pierre Perrin le privilège de fonder une « Académie d'opéra ».

Le privilège est finalement vendu au surintendant de la musique, Jean-Baptiste Lully, qui est nommé à vie à la tête de l'Académie royale de Musique, en mars 1672, et qui fait appel à Pierre Beauchamp pour régler les divertissements dansés de ses tragédies lyriques : l'Opéra de Paris et son Ballet sont ainsi créés. À la fin de sonrègne, en 1713, Louis XIV décide de fonder une école de danse au sein de l'Opéra : elle est chargée de garantir la qualité des artistes. D'abord réservée aux adultes, l'école est ouverte aux enfants à partir de 1784 et reste fidèle, depuis, à sa vocation de transmission du répertoire et d'ouverture à la création.

C'est la double histoire du Ballet de l'Opéra de Paris et de son École - indéfectiblement liés - que retracent une centaine de pièces - tableaux, sculptures, dessins, maquettes de décors et de costumes, chorégraphies notées, photographies, costumes, documents d'archives - provenant des collections de la Bibliothèque nationale de France, de l'Opéra national de Paris et du Centre national du costume de scène de Moulins, mais aussi du musée d'Orsay et du musée des Beaux-Arts de Tours.

De Beauchamp à Brigitte Lefèvre, des premiers responsables de l'École de Danse, Maximilien Gardel et Jean Dauberval, à Elisabeth Platel, l'exposition présente les grandes ruptures institutionnelles et esthétiques que connaissent le Ballet et son École ainsi que l'attrait des peintres comme Edgar Degas pour les danseuses de l'Opéra, la dimension sociale des spectacles de ballet, les grandes figures et les grandes évolutions du répertoire de la Compagnie : l'introduction du ballet d'action et le rôle de Jean-Georges Noverre à la fin du XVIII^e siècle, la naissance du ballet romantique avec Filippo et Marie Taglioni, l'invention du néoclassicisme avec Serge Lifar, les collaborations avec les peintres, l'apport de George Balanchine, Jerome Robbins, Roland Petit, Maurice Béjart, Merce Cunningham, Carolyn Carlson et Rudolf Noureev, la politique menée par Brigitte Lefèvre d'encouragement de la création et d'ouverture aux grands chorégraphes internationaux comme Pina Bausch, Trisha Brown, Mats Ek, William Forsythe, JiríKylián, John Neumeier, Angelin Preljocaj.

Antonio Vivaldi, Six concertos pour flûte à bec. Hugo Reyne. La Simphonie du Marais. La Simphonie du Marais 2013.

Par Jean-Marc Warszawski ——

VIvaldi, hugo Reyne

Je ne suis ni un fan, ni un militant de la musique dite baroque, qui englobe sous une même étiquette de marchand de disques, des esthétiques différentes. Le prosélytisme, voire le culte et ses prescriptions de bienséance — plus que l'académisme — qui a fini par accompagner ce réel mouvement musical, quant aux instruments anciens, à l'historicisme ou à l'authenticité, m'agaceraient même.

Je ne crois pas à la reconstruction historique, dont il manque les modèles sonores. Par ailleurs, même avec la meilleure volonté du monde, nous ne pouvons pas nous transmuter dans les dispositions d'un mélomane du XVII^e siècle, pas même en imagination. Il est étonnant de parler de musique ancienne diffusée à la radio ou à la télévision ou en cédé.

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« Whiskey and women » à Saint Vaast aux « Traversées Tatihou » (20 août 2013)

Par Alain Lambert ——

Laisse le bon temps rouler... En continuité avec la soirée ciné concert cajun (voir notre chronique), la première soirée des Traversées, sous le chapiteau du port de Saint-Vaast, nous invitait à découvrir un jeune trio féminin californien, Whiskey and women, dont toutes les influences musicales, folk, rock, country, irlandais... sont passées à la moulinette de l'accordéon cajun et zydeco. Beaucoup de blues donc, et de chansons à boire ou à danser pour ces trois belles voix aux harmonies simples et directes.

Deux sœurs francophones, Renée et Rosie, l'une à l'accordéon, l'autre au violon et aux percussions, et une violoniste anglophone, Joan, qui aime Johnny Cash (dont la chanson, arrangée pour trois voix et accordéon était magnifiée) et les vieux thèmes des Appalaches.

Wiskey and wpmen Whiskey and women à Saint Vaast. Photographie
© Patricia Segretinat.

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2014 comme 2013 le budget de la culture attaqué ! Cela cessera-t-il ?

Par Yves Sapir, Président et Marc Slyper, Secrétaire général du SNAM-CGT ——

L'année prochaine, une fois de plus, le budget du ministère va baisser. Ce coup-ci de 2,8%. Pour un ministère qui devait voir son budget sanctuarisé par l'élection de François Hollande c'est un vrai reniement. Mme Aurélie Filippetti, notre ministre, aura bon répéter à l'envie que le budget création est sanctuarisé, ce qui correspondrait à la mise en oeuvre des engagements de campagne du président François Hollande, la réalité est tout autre.

D'une part les budgets « création » ne sont en aucun cas sanctuarisés, vu qu'ils continuent de subir une érosion constante en ne tenant pas compte de l'augmentation du coût de la vie, d'autre part le candidat Hollande s'était prononcé, très clairement pour la sanctuarisation de l'ensemble du budget du ministère.

Les dégâts sont aujourd'hui patents. Les baisses budgétaires produisent des effets catastrophiques, notamment, sur la démocratisation, l'accès pour tous à la culture mais également sur la formation et l'enseignement.

Ainsi l'État se désinvestit des Conservatoires à Rayonnement Régional pour concentrer ses financements sur l'enseignement supérieur. Quand on sait les difficultés budgétaires des collectivités territoriales, c'est une vraie régression dans le développement de l'enseignement artistique spécialisé. Ajoutons-y le dossier Éducation Artistique et Culturelle, prétendu être une priorité historique du ministère et du gouvernement. En fait, faute de moyens (la quasi-totalité du financement repose sur les collectivités territoriales qui n'ont aucun moyen supplémentaire pour y faire face) c'est un leurre absolu qui va continuer de développer l'iniquité territoriale.

Dans le même temps le gouvernement s'entête à travailler à la pièce. On élabore, sans réelle concertation, d'un côté la loi sur l'école, de l'autre les lois de décentralisation et enfin la portion congrue, la loi d'orientation sur la création. Nous n'aurons de cesse de dénoncer cette situation et de demander un travail commun des ministères concernés et du gouvernement, une concertation enfin réelle et transversale ! Les projets de société ne peuvent être élaborés et discutés par petits bouts qui s'opposent et s'annihilent.

C'est dans ce contexte que va se dérouler le XX^e congrès du Snam-Cgt les 16 et 17 septembre prochains à la Cité de la Musique. Au regard de tous les dossiers actuellement en discussion, nous allons y adopter des orientations qui vont fortement nous mobiliser dans les prochaines années. Saisissons-nous de cette occasion pour débattre le plus largement de notre bilan d'activité et de nos orientations. Les enjeux sont multiples et pèsent sur l'avenir de la création et de sa diffusion. Nous avons besoin d'un Snam-Cgt fort pour faire face à nos responsabilités dans une période où nos mobilisations s'avéreront probablement vitales pour nos professions...

Yves Sapir (Président)
Marc Slyper (Secrétaire général)

SNAM-CGT : 14-16 rue des Lilas, 75019 Paris. Tél. : 01 42 02 30 80.