Daniel Delarue

Dès l'âge de 7 ans, Daniel Delarue,
est soprano solo à la maîtrise de Rouen.
Pianiste et organiste, il étudie au conservatoire
de Rouen et au Mozarteum de Salzbourg en chant, art
lyrique et art dramatique. Ses professeurs sont E. Selig,
H. Bedex, J. Chevrin, A. Auger, O. Wiener et Cl. Brach.
Il débute en 1981 à l'opéra
de Lyon dans David et Jonathas de M.-A. Charpentier,
et participe à l'enregistrement chez Erato dans
la foulée des représentations, auprès
de Paul Eswood et René Jacobs. Il chante le rôle-titre
de Serse de G.-F. Haendel à l'opéra du
Nord, Atelier Lyrique de Tourcoing, festival de la côte
d'opale, Metz et Dunkerque, dirigé par Jean-Claude
Malgoire.
Il interprète les rôles-titres de Ariodante
et Tamerlano de Haendel, Orphée de Gluck, ainsi
que Nerone dans le Couronnement de Poppée de
Monteverdi et Sesto dans la Clemenza di Tito de Mozart.
Il chante de nombreux opéras et oratorios sous
la direction de J.-C. Malgoire, W. Christie, H. Niquet,
N. Harnoncourt, M. Corboz.
Il crée en 1983 l'opéra de Monic Cecconi
Botella "Noctuaile", à Bordeaux. Cet
opéra devient un film qui obtient le Grand-prix
Charles Cros, réalisé par Francis Fehr.
Daniel Delarue chante de nombreux concerts en Europe
: Paris, Lyon, Genève, Lugano, Firenze, Londres,
Edinburgh, Bruxelles... avec comme partenaires Mireille
Podeur, Michel Chapuis, David Abramovitz, Jeff Cohen...
Depuis 1987, il enseigne au Conservatoire à
Rayonnement Régional d'Aubervilliers-La Courneuve
(CRR 93), et sa classe de chant obtient rapidement une
excellente réputation. Il fait travailler de
nombreux chanteurs professionnels. Il enseigne également
au conservatoire de Limoges entre 1992 et 1999. En septembre
2009, il est nommé professeur de chant au Pôle
Sup'93 (Pôle d'Enseignement Supérieur de
la Musique Seine-Saint-Denis), structure d'enseignement
impulsée par le CRR 93, qui permet aux étudiants
les plus talentueux, après admission sur concours,
de préparer le Diplôme National Supérieur
Professionnel de Musicien, en parallèle à
une licence de musicologie à l'Université
Paris8.
Il anime des master-classes chaque été
à Bonsecours en Normandie, ainsi que des master-classes
à l'étranger, notamment en Chine.
Au sein du CRR 93, Daniel Delarue a mis en scène
plusieurs productions lyriques au cours des 20 dernières
années, qui ont toutes connu un grand succès.
- 1992 : Le Médium de Menotti
- 1999 : Les Dialogues des Carmélites de
Poulenc
- 2001 : Rakes progress de Stavinsky
- 2002 : La Poule noire de Rosenthal
- 2003 : Phi-phi de Christiné
- 2004 : Orphée aux Enfers d'Offenbach
- 2005 : La Traviata de Verdi
- 2006 : Monsieur Choufleuri d'Offenbach
- 2007 : La Chauve-souris de J. Strauss
- 2008 : La Vie Parisienne d'Offenbach
- 2009 : La Bohème de Puccini (voir ci-contre
et plus loin)
- 2010 : Orphée aux Enfers d'Offenbach
- 2011 : Les Dialogues des Carmélites de
Poulenc
Bruno Conti

Après des études de piano, trombone
et musicologie en Sorbonne où il obtient une
licence en 1982, Bruno Conti, entame des études
de direction d'orchestre avec Benoît RENARD puis
Jean-Sébastien BEREAU et enfin Dominique ROUITS
avec qui il obtient un diplôme de direction d'orchestre
à l'école normale supérieure de
musique de Paris.
Tout d'abord chef de plusieurs orchestres de jeunes,
notamment aux conservatoires de Brive la Gaillarde,
Versailles et Villefranche sur Saône, il devient
assistant de Jean-Marc Cochereau à l'orchestre
symphonique Arpèges, en région Rhône-Alpes,
ainsi qu'au festival de théâtre musical
de Loches.
Il est pendant dix ans chef d'orchestre titulaire
de l'ensemble orchestral Synaxis Vienne-Vallée
du Rhône avec lequel il présente des concerts
symphoniques, choro-symphoniques et lyriques.
Depuis 1993, il effectue des directions d'orchestres
d'opérettes, opéras et comédies
musicales tant en France qu'à l'étranger.
Lea Sawyers

Née à Londres, Lea Sawyers arrive en
France à l'âge de 7 ans. Elle entreprend
ses études musicales au CRR 93 : d'abord le piano
(avec Bruno Perbost) et le choeur d'enfant (avec Marie
Joubinaux), puis encouragée par ses professeurs
et son entourage, le chant dans la classe de Daniel
Delarue en 2001.
Elle y obtient, en juin 2010, un diplôme de
fin d'étude en chant avec la mention« très
bien » et les félicitations du jury.
Son répertoire s'étend de l'oratorio
à l'opéra – la Reine de la Nuit dans La
Flûte Enchantée de Mozart, Musette dans
La Bohème de Puccini (photo ci-dessous), Monica
dans The Medium de Menotti – en passant par le Lied
et la mélodie.
Elle a déjà chanté à
la scène Adèle (La Chauve-Souris de J.
Strauss), Pauline (La Vie Parisienne d'Offenbach), Cupidon
(Orphée aux Enfers d'Offenbach), Flora (La Traviata
de Verdi), Musette (La Bohème de Puccini sous
la direction de Jean Roudon), Soeur Mathilde (Les Dialogues
des Carmélites de Poulenc).
En parallèle, agrégée d'anglais,
elle prépare actuellement un doctorat de littérature
anglaise à la Sorbonne traitant du théâtre
politique des années 2000-2010 en Grande-Bretagne.
Clémence Barrabé

Clémence Barrabé est élève
dans la classe de chant de Daniel Delarue au CRR 93
depuis 2004.
Elle a obtenu le 2ème prix et le prix du jeune
espoir au concours international de chant de Marmande
et le 3ème prix du concours international de
chant de Marseille en 2009.
A l'issue de ce concours, elle est invitée
à l'émission de Gaëlle Le Gallic
« jeunes interprètes » et participe
au concert « tremplin des jeunes artistes »
à l'Opéra d'Avignon.
Révélation classique 2010 de l'ADAMI,
elle chante aux festivals Pablo Casals et Aix en Provence.
En 2011 elle chante Barberine des Noces de figaro à
Tours et Reims, ainsi que le rôle d'Elisetta dans
le Mariage Secret de Cimarosa à Rennes.
Elle participe aux 20 ans des « Grandes Voix
» au Théâtre des Champs-Elysées.
Début 2012, elle est la soprano solo du Requiem
Allemand de Brahms à Tours.
Parmi ses projets, elle sera Despina dans Così
fan Tutte à Nancy, Adina dans L'Elixir d'Amour
à Massy, Karolka dans Jenufa de Janacek à
Avignon et Servillia dans la Clémence de Titus.
Mathieu Muglioni

Né à Paris, Mathieu Muglioni commence
son parcours musical par le violon et suit parallèlement
les cursus d'analyse musicale, d'écriture, de
direction d'orchestre. Il se tourne ensuite vers le
chant et intègre la classe de Daniel Delarue
au CRR 93 où il obtient en 2007 son Diplôme
d'Etudes Musicales. Il est également titulaire
d'une Maîtrise art/musique, option gestion de
la musique.
C'est en tant que violoniste qu'il fait sa première
expérience de la scène, comme soliste
ou au sein de divers orchestres, notamment l'orchestre
Lamoureux dont il est membre de 2002 à 2007,
ce qui l'amène à travailler sous la direction
de chefs tels Yutaka Sado, Marcello Panni, Michel Piquemal,
Frédéric Lodéon, Hervé Niquet,
Charles Bornstein, Olivier Dejours.
A partir de 2005, il se consacre à sa carrière
de chanteur, passant de l'opéra à l'opérette
: Rodolfo (La Bohème), Alfredo (La Traviata),
Tamino (La Flûte enchantée), Pâris
(La belle Hélène), Fragoletto (Les Brigands),
Fritz (La Grande Duchesse de Gerolstein), Peppe (Rita
de Donizetti), Camille (La Veuve joyeuse), le Brésilien,
Frick et Prosper (La vie parisienne), Babylas (Monsieur
Choufleuri restera chez lui… de Offenbach), Orphée
(Orphée aux enfers), Gaillardin (La Chauve-souris),
Florestan (Un Mari à la porte de Offenbach),
Ardimédon (Phi-Phi de Christiné).
Il est engagé par le Grand Théâtre
de Limoges, le Centre Lyrique d'Auvergne, le Théâtre
Impérial de Compiègne, les festivals de
Mâcon, Aix-les-bains, Marmande, le Théâtre
Trianon à Paris...
En 2009, il a participé à la Création
de Radeaux de Xavier Rosselle au Grand Théâtre
de Reims dans le rôle de Delacroix.
Il a également à son répertoire
les rôles du Duc (Rigoletto), de Chapelou (Le
Postillon de Lonjumeau), du Chevalier de la Force (Dialogues
des Carmélites), d'Idamante (Idoménée).
Il aborde l'oratorio : le Magnificat et la Passion
selon Saint-Jean de Bach, Le Messie de Haendel, le Requiem
de Mozart, La Création de Haydn (Uriel), la IXe
Symphonie de Beethoven, L'Enfance du Christ de Berlioz,
le Stabat Mater de Rossini, Carmina Burana de Orff,
et la mélodie : Les Illuminations de Britten,
les Sonnets de Pétrarque de Liszt.
Parmi ses projets, le rôle titre de Roméo
et Juliette de Gounod ; la Messa di Gloria de Puccini
avec l'orchestre d'Orléans ; la création
du Requiem de Frédéric Ledroit à
La Madeleine ; le rôle de Pinkerton en concert
à Brest ; le rôle titre d'Orphée
aux Enfers d'Offenbach à l'Opéra de Bordeaux.
Hanokh Levin
Né en décembre 1943, deuxième fils d'un couple qui a émigré de Lodz (Pologne) en 1935, Hanokh Levin passe son enfance près de l'ancienne gare routière, dans un quartier déshérité du sud de Tel- Aviv où son père tient une petite épicerie. C'est là, parmi ces Juifs polonais, entre culpabilité et existence laborieuse, qu'il trouvera la toile de fond de ses premières pièces.
Sa famille étant religieuse, le petit Hanokh est envoyé dans une école dépendant de l'enseignement national-religieux. Il a 12 ans lorsque son père meurt d'une crise cardiaque sous ses yeux – il en restera marqué toute sa vie. La mort, qui débarque soudainement et fauche ceux qui vous sont le plus chers, apparaît de manière récurrente dans presque toute son œuvre.
Après son service militaire, il s'inscrit à l'université et étudie la philosophie et la littérature. Très vite, il collabore au journal estudiantin, où son humour au vitriol ne laisse personne indifférent. Pendant ses études, il gagne sa vie comme caissier dans un théâtre et publie des poèmes dans le quotidien Haaretz. Son premier cabaret satirique Toi, moi et la prochaine Guerre est monté en 1968. Totalement à contre-courant du « carnaval victorieux » qui déferle sur le pays au lendemain de la guerre des Six jours, le spectacle, très mal perçu, laisse déjà présager le scandale que le jeune auteur déclenchera, deux ans plus tard, en égorgeant allègrement les vaches sacrées de l'héroïsme national dans un autre cabaret satirique : Reine de la Salle de bain. Les comédiens se font agresser par le public, les réactions sont si violentes que le théâtre arrête rapidement les représentations... Jusqu'au ministre de la Défense de l'époque, Moshé Dayan, qui, après avoir vu la pièce, décide de changer l'affectation militaire de l'auteur (tous les Israéliens sont appelés à des périodes de réserve annuelles).
Si Reine de la Salle de bain fait entrer le nom de Hanokh Levin dans tous les foyers, c'est Vie et mort de H., pique-assiette et souffre- douleur en 1972, qui lui ouvre les portes du monde théâtral. Premier succès, suivi la même année de Yaacobi et Leidental, qui sera aussi sa première mise en scène. Ainsi débute l'ère Levin, qui se poursuivra au rythme d'environ une création par an.
La notoriété n'entame en rien la libre pensée de cet homme discret – il refuse toute interview depuis 1975 – qui, malgré la noirceur de son œuvre, aime la vie, les femmes (il s'est marié trois fois et est père de quatre garçons), les bringues jusqu'au petit matin.
Porté aux nues pendant deux décennies, consacré plus grand auteur dramatique de son pays, il n'en continue pas moins d'affirmer ses opinions, ce qui lui vaut en 1982 de voir sa pièce Le Patriote retirée de la scène sur la demande de la censure et en 1997, de déclencher un nouveau tollé avec Assassinat. Quant à L'Enfant rêve, il devra attendre presque dix ans avant de pouvoir la monter.
Comme pour faire la nique à la mort, à qui, depuis trente ans, il a donné la vedette, Levin, se sachant malade, met sa propre mort en scène. En témoignent son avant-dernière pièce Requiem, et sa toute dernière Les Pleurnicheurs, dont il entreprend les répétitions en mai 1999. Réalité qui devient théâtre ou théâtre qui devient réalité, il dirige de son lit d'hôpital des acteurs qui sont eux-mêmes sur un lit d'hôpital – la pièce se déroule dans un département de soins palliatifs où les médecins jouent devant des agonisants la tragédie d'Agamemnon... Une mort qui le rattrape avant qu'il ait pu voir aboutir son projet. Le 18 août 1999 Hanokh Levin s'éteint après un combat de trois ans contre le cancer.