Né à Goffontaine (puis Schafbrücke, aujourd'hui quartier de Sarrebrück) le 2 juillet 7 1819, mort à Leipzig, le 21 avril 1898. Compositeur et maître de forges.
Issu d'une famille de maîtres de forges, il naît quatre ans après l'annexion de Goffontaine par la Prusse. Il a 3 frères : Henri, né en 1813, est français, il devient un industriel, Charles, né en 1815, émigre aux États-Unis. Alexandre, né 1817, reprend la gestion de l'entreprise et des placements financiers familiaux.
Théodore Gouvy entre au collège de Sarreguemines (en France) en 1827, suit des cours privés de piano. Après le décès de son père en 1829, il entre au Lycée de Metz, ville où son oncle Joseph Aubert est négociant, et où sa mère s'installe de 1830 à 1835. Une demande de naturalisation déposée en 1834 par sa mère est refusée : il doit d'abord séjourner 10 ans en France pour espérer une décision positive.
En 1936 il obtient le baccalauréat de philosophie et s'inscrit d'abord en droit à Paris (sa nationalité allemande limite les projets). En 1838, à la recherche d'un professeur de piano, il s'adresse au célèbre pianiste Henri Herz, qui, à la veille de partir en tournée lui conseille son propre élève, Édouard Billard.
Le 15 janvier 1839 il échoue à son examen de droit. Il décide d'être soit pianiste, soit compositeur. Il suit alors les leçons de contrepoint et d'harmonie d'Antoine Elwart qui fut prix de Rome en 1834 et célèbre comme « grand causeur ». Il prend des cours de piano avec Pierre Joseph Zimmermann dont les salons reçoivent l'élite artistique à Paris. Il prend également des leçons de violon avec Carl Eckert qui devient son ami.
En 1842, muni de lettres de recommandation de son ami Eckert, il se rend en Allemagne. Il passe à Mayence, Francfort; il entend les Schumann en concert à Leipzig, séjourne à Berlin jusqu'en juillet 1843. Le poète Friedrich Förster le présente à Liszt. Il est de retour à Paris en 1844.
La même année il voyage en Italie. À Rome, il est déçu par la vie musicale et la pompe « creuse » des offices religieux. Il cotoie ses amis Eckert et le compositeur Niels Gade. Il séjourne à Frascati puis à Naples et à Bologne où il rencontre Rossini.
Malgré l'aide du chef d'orchestre Théodore Tilmant, il a du mal à faire jouer ses œuvres à Paris. En 1847 il doit louer une salle et payer un orchestre pour créer sa première symphonie qui est un succès.
Louis Théodore Gouvy, Quatuor en sol majeur, Quatuor Denis Clavier.
Louis Théodore Gouvy, sonate pour violon et piano, opus 61, 1. Allegro moderato, Jean-Pierre Wallez (violon), François-Joël Thiollier (piano).
En 1868, ses œuvres sont exécutées à la Société des Concerts du Conservatoire. Mais son statut d'étranger ne lui ouvre pas les filières officielles.
Il se lie à la vie musicale parisienne et étrangère grâce à de nombreux voyages.
En 1850 sa famille rachète aux De Wendel les forges de Hombourg-Haut. Il partage son temps entre la maison familiale, Paris ou Leipzig. En 1868, après la mort de sa mère, il s'installe auprès de son frère Alexandre, dans la « Villa Gouvy » à Hombourg-Haut, consruite en 1855.
Louis Théodore Gouvy, 4e symphonie, opus 25, 1. Allegro, 2. Scherzo, Allegro vivace, 3. Intermezzo, Larghetto, 4. Finale, Allegro con brio, Deutsche Radio Philharmonie Saarbrücken Kaiserslautern, sous la direction de Jacques Mercier.
Il a reçu le Prix Chartier, la Légion d'honneur. Il est membre du comité et du jury de la Société des Compositeurs et de la de la Société nationale de musique. Il est correspondant de l'Institut et de l'Académie de Berlin
Compte-rendu du concert donné par la Société de l'Union des Arts, le 25 juin 1852 (extrait), dans « Journal des Arts », 1852, t. 2, p. 198 :
Nous avions pu déjà nous associer aux éloges de la critique en écoutant des fragments de sa seconde symphonie ; M. Gouvy n'a pas craint de nous confier, et c'est pour la Société de l'Union des Arts un véritable honneur, la première exécution d'un scherzo que Paris ne connaît pas ; interprété par l'orchestre avec une verve et une finesse particulières, ce morceau a été distingué par l'auditoire, et, comme le Spartacus de M. Mouzin, deux fois applaudi. La musique de M. Gouvy a le mérite d'être purement et simplement de la musique, sans programme et sans préface, et néanmoins très-intelligible et très-sympathique; nous l'en félicitons volontiers, quoique nous soyons plus embarrassé pour faire comprendre son mérite et rendre compte de nos impressions. Nous ne voulons que raconter, et comment raconterait-on cette finesse d'intentions, cette distinction de style , cette discrétion d'effet, et même la verve de l'excellent trio qui donne au scherzo son caractère ? Ces choses-là se sentent et ne se disent pas. Heureux le compositeur qui sait mettre ainsi sous ses pieds les faciles artifices du savoir-faire, et, sans sortir du naturel et de la simpli-cité , séduire et charmer des oreilles accoutumées encore aux effets ambitieux et au bruit de la musique vulgaire, que la mode a si longtemps encouragée !
Louis Théodore Gouvy, Requiem, pour quatre voix principales, chœur mixte, orchestre et orgue ad libitum, opus 70 (1880), 1. Introitus, 2. Dies irae, 3. Recordare, 4. Confutatis, 5. Offertorium, 6. Sanctus, 7. Benedictus, 8. Agnus Dei, Scheeri Greenawald (soprano), Elas Maurus (mezzo soprano), Gérard Garino, (tenor), Manfred Hemm (basse), Chœur de la Schola de Vienne, Philharmonie de Lorraine, sous la direction de Jacques Houtman.
Louis Théodore
Gouvy
Musique pour piano à quatre mains
Duo Tal & Groethuysen
Enregistré en 1992
Sony Music 2001, SMK 89797 0897972000
Six morceaux op. 59 : Prélude & Caprice ; Sonate en ré mineur op. 36 ; Sonata en do mineur op. 49 ; « Ghiribizzi » op. 83, Impromptu ; Scherzo & Aubade op. 77.
Théodore Gouvy
Requiem
Le Printemps Cantate
Scheri Greenawald (soprano) - Elsa Maurus (mezzo) - Gerard Garino (éenor) - Manfred Hemm (basse)
Choeur de la Schola de Vienne
Choeur d'hommes de Homburg-le-Haut (Alfred Schmit, chef de choeur)
Philharmonie de Lorraine,
Jacques Houtmann (dir.)
Introitus - Dies irae - Recordare - Confutatis - Offertorium - Sanctus - Benedictus - Agnus Dei
Jean-Marc Warszawski 2005
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Mercredi 9 Octobre, 2019