musicologie 840
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Clavecin

Clavecin à double manuel, Ioannes Couchet, Belgique 1646.

Clavecin Johann Christoph Oesterlein, Berlin 1792.

Instrument à clavier et à cordes pincées. Le nom donné à cet instrument (clavicembalum) est attesté en 1397. Vers 1440, le médecin Heinrich Arnold von Zwolle (Henri Arnault de Zwolle), décrit un clavicembalum.. Les plus anciens instruments que nous connaissons datent du premier tiers du XVIe siècle.

Arnold von Zwölle, v. 1440, descritpion d'un clavicembalum, ms. 7295 latin, Bibliothèque nationale de France Paris, fol. 128.

Un sautereau (en poirier ou en hêtre) est muni d'une languette (en houx) sur pivot, qui porte le bec (taillé dans un calamus de plume le plus souvent de corbeau). Quand on active la touche, l'étouffoir est soulevé, le bec est porté contre la corde et la pince (comme on peut le faire avec un ongle), la languette bascule le bec est dégagé de la corde, et l'étouffoir repose de nouveau sur la corde.

Un sautereau moderne.

Padre Antonio Soler, Fandango en re mineur minor, R 146, Scott Ross.

Clavecin Vito Trasuntino, Venise, vers 1560.

Clavecin Hans Ruckers, Anvers, 1612.

Clavecin Andreas Ruchers, Anvers, 1618.

 

Clavecin Érard, Paris 1889.

Domenico Scarlatti, sonate K 27, en si mineur, Scott Ross.


Discographie

Christophe Rousset, Le manuscrit de Madame Théobon : Lully and Others. Aparté 2022 (AP 256).

Enregistré par Little Tribeca du 29 au 30 novembre 2020 à l’Hôtel de l’Industrie (Paris)

Lire une présentation détaillée.


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Encyclopédie de Diderot et de D'Alembert

CLAVECIN, s. m. ( Luth.) instrument de mélodie & d'harmonie, dont l'on fait parler les cordes en pressant les touches d'un clavier semblable à celui de l'orgue.

Le clavecin est composé d'une caisse triangulaire, A C D B, Pl. XIV. XV. & XVI. de Luth. fig. 1.

dont les côtés I F, F D, G C, E L, qui forment le pourtour, s'appellent éclisses. Les éclisses sont ordinairement de tilleul ; elles sont assemblées les unes avec les autres en peigne & en queue d'aronde. On fait l'éclisse concave F B D G de trois ou quatre pieces plus ou moins, afin de lui donner plus facilement la courbure qu'elle doit avoir. Après que les éclisses sont préparées, on les assemble avec le fond de la caisse qui est ordinairement de sapin d'un demi-pouce d'épaisseur, & dont les pieces sont collées & assemblées à rainure & languette ; on arrête ces éclisses sur le fond sur lequel elles doivent porter & être collées, avec des pointes (sorte de petits clous) qui le traversent & entrent ensuite dans les éclisses ; on colle ensuite plusieurs barres de sapin ou de tilleul sur le fond & en-travers : ces barres qui sont disposées comme celle du pié, fig. 2.

& qui doivent être clouées sur le fond, servent à l'empêcher de voiler sur la largeur ; les éclisses des côtés faisant le même office pour la longueur. On fixe ainsi ces mêmes barres contre les parois intérieurs des éclisses avec des pointes & de la colle. On peut pratiquer pour faire rechauffer & prendre plus fortement la colle, les mêmes moyens que l'on pratique pour coller les tuyaux de bois des orgues. Voyez BOURDON de 16 piés.

La caisse étant ainsi préparée, on y assemble le sommier, qui est une piece de bois de chêne A B, fig. 2. de près de trois pouces d'épaisseur, dont on fait entrer les extrémités faites en tenon dans les éclisses latérales, K B M A, fig. 1. on l'arrête dans les mortaises, qui ne doivent point traverser d'outre en outre les éclisses, avec de la colle & quelques pointes : on assujettit le tout par le moyen d'un sergent (outil de menuisier), jusqu'à ce que la colle soit seche & le sommier bien affermi. Sur le sommier, après l'avoir revêtu au-dessus d'une planche mince de même sapin que celui de la table, afin qu'il paroisse ne faire qu'une même piece avec elle, on colle deux chevalets ; & plus haut, vers la partie antérieure, on perce trois rangées de trous pour recevoir les chevilles de fer, au moyen desquelles on tend les cordes. Pour la disposition de ces trous, voyez l'article SOMMIER DE CLAVECIN, où on en trouve la figure.

On ajuste ensuite la barre E F de tilleul ou de vieux sapin, d'un demi-pouce d'épaisseur, posée parallelement au sommier dont elle est éloignée d'environ deux pouces : cette barre, qui est collée & emmortaisée dans les éclisses latérales comme le sommier, a trois ou quatre pouces de large dans quelques clavecins ; elle descend jusqu'au fond de la caisse où elle est collée, ensorte que l'entrée de la caisse est totalement fermée du côté des claviers ; alors on ne sauroit se dispenser de faire une rose à la table, pour donner issue à l'air contenu dans l'instrument. Après on colle autour de la caisse, à la partie intérieure des éclisses, des tringles de bois r, s, t, u, d'environ huit lignes de large sur un demi-pouce d'épaisseur ; ces tringles doivent être fortement arrêtées par des pointes & de la colle, ensorte qu'elles ne puissent point s'en détacher. Après que ces tringles sont affermies en place à environ deux pouces de la rive supérieure des éclisses, à laquelle elles doivent être paralleles, on colle les anses ou barres fourchues T, V, X, Y, Z, qui appuient d'un bout contre les tringles r, s, t, u, de l'éclisse concave, & de la piece G C seulement ; & de l'autre bout contre la traverse G H, qu'on appelle contre-sommier : ces barres, qui sont d'un excellent usage, soûtiennent l'effort des cordes qui tend à rapprocher l'éclisse concave du sommier, ainsi qu'on en peut juger par la corde i i de la figure 2. plusieurs facteurs négligent cependant d'en faire usage : alors ils sont obligés de donner plus d'épaisseur aux éclisses, pour les mettre en état de résister à l'action des cordes, ce qui rend l'instrument plus sourd : encore voit-on souvent les tables des instrumens non-barrés, voiler & devenir gauches.

On fait ensuite une planche C D, que l'on colle à la partie antérieure du sommier : cette planche, ornée de moulure dans tout son pourtour, est assemblée à queue d'aronde avec les éclisses, & elle répond au-dessus des claviers, comme on peut voir en S T de la premiere figure.

On fait ensuite la table qui doit être de sapin de Hollande, sans noeuds, ni gerçures, que l'on refend à l'épaisseur de deux lignes ou environ ; on dresse bien chaque planche sur le champ & sur le plat qui ne doit pas avoir plus d'un demi-pié de large, parce qu'une table composée de pieces larges est plus sujette à se tourmenter & à gauchir : on observera de n'assembler les pieces qui doivent composer la table, que long-tems après qu'elles auront été débitées, & de choisir le meilleur & le plus vieux bois qu'on pourra trouver ; d'autant plus qu'après la bonne disposition de tout l'ouvrage, c'est de la bonté de la table que dépend celle de l'instrument. Lorsqu'on voudra assembler les pieces, on les dressera de nouveau sur le champ : & on les collera deux à deux avec de la colle de poisson, la meilleure qu'on pourra trouver ; lorsque ces premiers assemblages seront secs, on dressera leurs rives extérieures pour les assembler entr'eux, jusqu'à une quantité suffisante pour occuper tout le vuide de la caisse. On doit remarquer que le fil du bois doit être du même sens que les cordes sur l'instrument, c'est-à-dire en long, & non en large.

Lorsque la table est entierement collée, on l'applique sur un établi bien uni & bien dressé, l'endroit ou le dessus tourné en-dessous ; on rabote ce côté, on le racle avec un racloir (outil d'ébéniste) ; on retourne ensuite la table de l'autre côté, on y fait la même opération, & on la réduit à une ligne au plus d'épaisseur.

lorsque la table est achevée, on la barre par-dessous avec de petites tringles de sapin a, b, c, d, e, f, fig. 3.  posées de champ : ces tringles n'ont qu'une ligne & demie ou deux lignes d'assiette, sur environ un demi-pouce de haut ; elles sont applaties par leurs extrémités. A ces tringles en communiquent d'autres encore plus menues, 1, 2, 3, 4, &c. aucune de ces tringles, soit grandes, soit petites, ne doit être mise ni en long, selon le fil du bois, ni même exactement en travers ; le moins qu'on en peut employer est toujours le meilleur ; il suffit qu'il y en ait assez pour empêcher la table de voiler, & pour servir de lien aux pieces qui la composent.

On place ensuite sur le dessus de la table les deux chevalets a c, d b, fig. 1. savoir le chevalet a c, qui est le plus bas, du côté du sommier, à quatre piés ou quatre piés & demi ou environ de distance ; l'autre, d b, qui est le plus haut, & qu'on appelle la grande S, comme l'autre la petite s, doit être collé à environ quatre ou cinq pouces loin de l'éclisse concave B D C, dont il doit suivre la courbure. Les chevalets doivent avoir une arrête fort aiguë du côté de la partie vibrante des cordes ; ils sont garnis sur cette arrête de pointes de laiton ou de fer, contre lesquelles appuient les cordes ; on perce ensuite un trou R pour la rose. La rose est un petit ouvrage de carton très-délié, fait en forme de cuvette ou d'étoile, du fond de laquelle s'éleve une petite pyramide de même matiere : tout cet ouvrage peint & doré, est percé à jour, & ne sert que d'ornement, aussi-bien que la couronne de fleurs, peinte en détrempe, dont on l'entoure. Entre les deux chevalets a c, b d, est un rang de pointes e d, enfoncées obliquement dans la table : ces pointes servent à accrocher les anneaux des cordes de la petite octave ; de même que des pointes fichées dans la moulure, qui regne le long de l'éclisse concave B D C, servent à retenir celles des deux unissons. Toutes les cordes, après avoir passé sur deux chevalets, un de la table, & l'autre du sommier, vont se tortiller autour de ces chevilles, au moyen desquelles on leur donne un degré de tension convenable pour les faire arriver au ton qu'elles doivent rendre.

On colle ensuite la table sur les tringles r, s, t, u, fig. 2. & la barre E F ; il faut prendre un grand soin qu'elle soit bien appliquée & collée. Sur la table & autour des éclisses, on colle de petites moulures de bois de tilleul : ces moulures servent à-la-fois d'ornement, & affermissent la table sur les tringles.

On fait ensuite les claviers, que l'on place à la partie antérieure du clavecin, comme on voit dans la fig. 1. Les queues des touches doivent passer par dessous le sommier, & répondre au-dessous de l'ouverture x y, fig. 2. par où les sauteraux (voyez SAUTEREAU) descendent sur les queues des touches qui les font lever lorsqu'on abaisse leur partie antérieure b, d, & pincer la corde qui leur répond par le moyen de la plume de corbeau dont leurs languettes sont armées. Voyez CLAVIER DE CLAVECIN, & DOUBLE CLAVIER.

Clavier de clavecin, & double clavier.

Un des deux claviers est mobile dans la figure 1. c'est le clavier inférieur qui se tire en-devant par le moyen de pommelles X, fixées dans les bras ou côtés : sa marche est terminée par la rencontre de la barre M K, qui termine la partie antérieure du clavecin. Les touches du clavier inférieur font hausser les touches du second clavier (figure 2.) par le moyen des pilotes 2 qui répondent, lorsque le clavier est tiré, sous les talons qui sont au-dessous des queues des touches du second clavier. Elles cessent de les mouvoir lorsque le clavier est poussé ; parce que la pilote passe au-delà du talon, ou de l'extrémité de la touche du second clavier aux touches duquel répond le premier rang de sauteraux, après avoir traversé le registre immobile & le guide. Les registres sont des barres de bois vêtues de cuir, percées d'autant de trous, avec un emporte-piece, qu'il y a de sautereaux & de touches au clavier. Voyez REGISTRE DE CLAVECIN. Les registres sont placés parallelement au sommier entre lui & la barre E F ; ils ont environ une ligne & demie ou deux lignes de jeu sur leur longueur. Le guide est placé à trois ou quatre pouces au-dessous des registres, & sert à conduire les sauteraux sur les touches. Voyez GUIDE DE CLAVECIN. Les sautereaux sont chiffrés, à commencer de E vers F, selon la suite des nombres 1, 2, 3, 4, 5, &c. pour servir de repaires & les mettre dans les mêmes places.

Sautereau.

Par-dessus la tête des sauteraux on pose, à une distance convenable, une barre A B, fig. 1. qu'on appelle chapiteau, ou simplement barre, doublée de plusieurs doubles de lisiere de laine, contre lesquels les sautereaux vont heurter sans faire de bruit : cette barre peut s'ôter & se remettre facilement, par le moyen de deux pointes qui sont à l'extrémité A, & d'un crochet qui est en B.

Des trois registres, il y en a un immobile : c'est le premier du côté du clavier, par lequel passent les sautereaux du second clavier. Les deux autres sont mobiles par deux leviers de fer qui les prennent par leurs extrémités : ces leviers qu'on appelle mouvemens, à cause qu'ils font mouvoir les registres, ont des pommelles S, T, qui passent au-travers des mortaises pratiquées à cet effet à la planche de devant du sommier ; ils sont fixés à leur milieu par une vis qui entre dans le sommier, autour de laquelle ils peuvent se mouvoir librement : l'extrémité qui passe sous la barre A B, a une pointe qui entre dans un trou qui est à l'extrémité du registre, que ce levier doit faire mouvoir ; ensorte que lorsque l'on pousse la pommelle S du côté de T, le registre attaché à l'extrémité A du levier S A, se meut en sens contraire de B vers A. L'usage des registres est d'approcher ou d'éloigner à volonté les sautereaux des cordes, pour que les plumes de leurs languettes touchent ou ne touchent point sur ces cordes.

Le clavecin étant ainsi achevé, on lui fait un couvercle, qui est une planche de bois de chêne ou de noyer, de même forme que la table de dessous : ce couvercle est de deux pieces ; la plus grande qui couvre les cordes, & qui a la même forme que la table A B D C de l'instrument, s'assemble à charniere avec l'éclisse A C ; l'autre piece, qui est un parallélogramme rectangle L A B I, & qui couvre les claviers & le sommier, est assemblée avec la premiere à charniere selon la ligne A B, ensorte qu'elle peut se renverser sur la grande piece. On leve les deux pieces ensemble, & on les soûtient en cet état par une barre de bois qui appuie d'un bout obliquement contre l'éclisse B, & de l'autre perpendiculairement au-dessous du couvercle.

On fait ensuite le pié P P P P, &c. (fig. 1. & 4.) composé de plusieurs piés B, P, P, assemblés & collés dans un chassis c l k g : ce chassis qui est de champ, est couvert par un autre C K L G qui est à plat, & autour duquel on fait quelque moulure ; il est traversé par plusieurs barres H, F, E, B, qui servent à rendre l'ouvrage plus solide. On ménage dans la partie qui répond sous les claviers & le sommier, une place pour un tiroir N O N, fig. 1. & T. fig. 4. dans lequel on serre les livres de musique, les cordes, & autres choses concernant le clavecin, même le pupitre, lorsqu'il est fait de façon à pouvoir se ployer. On fait ensuite une planche qui ferme le devant des claviers M L I K, fig. 1. c'est dans le milieu de cette planche qu'est la serrure qui ferme tout l'instrument.

Il faut avoir un pupitre (fig. 5.) dont les côtés l a, i b, se posent sur les côtés L A, I B, (fig. 2.) du clavecin : ils sont assemblés par une traverse de longueur convenable, pour que les tringles f, a, g, h, prennent extérieurement les éclisses L A, I B. Sur le milieu de la traverse est un pivot qui entre dans le trou du talon du pupitre e, qui peut ainsi tourner de tous côtés : c'est sur le pupitre que l'on pose le livre qui contient la piece de musique que l'on veut joüer. Il y a aussi à la partie antérieure f g deux platines c, d, garnies de leurs bobeches & de bras ployans, dans lesquelles on met les bougies allumées, qui éclairent le claveciniste lorsqu'il veut joüer la nuit.

On monte ensuite le clavecin des cordes, partie jaunes, partie blanches, c'est-à-dire de cuivre & d'acier : celles de cuivre servent pour les basses, & les autres pour les dessus. Les cordes jaunes & blanches sont de plusieurs numéros ou grosseurs : le numéro moindre marque les plus grosses cordes ; le numéro premier en jaune est pour le c-sol-ut des basses à la double octave, au-dessous de celui de la clé d'ut, lequel doit sonner l'unisson de huit piés. Voyez DIAPASON. Lorsque le clavecin est à ravalement, comme celui représenté dans la Planche, on met en descendant des cordes jaunes encore plus grosses que le numéro premier, & qui sont marquées par 0, 00, 000 ; la corde 000 est la plus grosse qu'on employe jusqu'à présent, elle sert pour f-ut-fa du seize piés : on se sert aussi quelquefois pour le ravalement de cordes de cuivre rouge, marquées de même 000, 00, 0, 1, 2 ; ces cordes sont plus touchantes & plus harmonieuses que les cordes jaunes.

Discographie

 


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Dimanche 9 Octobre, 2022