L'homme de théâtre a occulté l'organiste, de sorte qu'on oublierait presque qu'en Angleterre, Haendel fut considéré comme le plus grand organiste de son époque. Au moins lui reconnaît-on d'avoir, dans les années 1730, donné le jour aux premiers concertos pour orgue et orchestre de l'histoire, des concertos qui furent d'ailleurs conçus pour le théâtre, afin de servir d'entractes aux oratorios. « Très prisés par le public londonien, ils étaient joués par le compositeur lui-même qui en improvisait des mouvements entiers ainsi qu'en témoigne l'indication ad libitum de certains mouements lents. »19
Constitués de bric et de broc, pour l'essentiel à partir d'ouvrages antérieurs transcrits par Haendel lui-même ou sous sa surveillance plus ou moins attentive, ces concertos, dont la moitié parut en fait après la mort du compositeur, sont au nombre de seize. Les six premiers numéros correspondent à ceux du premier recueil (opus 4) publié en 1738 ; les nos 7 à 12 reprennent les six du recueil publié en 1761 en tant qu'opus 7 ; les nos 13 et 14 sont quant à eux les deux premiers d'un recueil intermédiaire, parfois désigné sous le terme de « second set », qui fut publié en 1740 sans numéro d'opus et contenait en outre quatre concertos transcrits de l'opus 6 ; quant aux nos 15 et 16 — celui-ci étant un arrangement du 3e des concertos a due cori évoqués plus loin — ils ne parurent qu'en 1797.
Vu le contexte dans lequel ils sont nés, on ne demandera pas à ces concertos de s'élever au niveau des chefs-d'œuvre les plus immortels, même s'ils recèlent quelques pages réellement puissantes comme la Passacaille de l'opus 7 no 1. Avouons cependant qu'on résiste difficilement à la séduction de ces partitions très libres qui mêlent virtuosité, éclat, jovialité, spontanéité et charme mélodique, le tout avec de bien belles touches de pittoresque qui ne se limitent pas au concerto no 13 en fa majeur surnommé « Le Coucou et le Rossignol ». Ce n'est pas pour rien qu'elles ont acquis la popularité qui est la leur (voir notamment l'opusd 4 no 6 écrit à l'origine pour la harpe).
Georg Friedrich Händel, Concerto en fa majeur, opus 4, no 5, The Amsterdam Baroque Orchestra, sous le direction de Ton Koopman.Biographie de Georg Friedrich Händel
19. Ramin Philipee, dans « Répertoire » (123), avril 1999.
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Dimanche 31 Mars, 2024