Prélude (musique)

Comme l’étymologie du mot l’indique, le prélude, du latin praeludere, est se préparer à jouer, mais musicalement, il désigne une introduction.

Lié évidemment à l’improvisation, le prélude qui est une fonction pratique, mais pas une forme musicale déterminée, est attesté, c’est-à-dire noté, au xve siècle.

Comme partie instrumentale introduisant les chansons polyphoniques (et les concluant en postlude), mais aussi dans la musique religieuse ; notamment dans une tablature d’orgue d’Adam Ileborg, datée par lui-même de 1448. Il fut recteur d’école dans la ville de Stendal (en Prusse, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Berlin), et peut être organiste de la Marienkirche, consacrée en 1447, ou du monastère franciscain de la ville. On se doute que la pratique du prélude existait avant d’être notée.

Pauman Conrad (1410-1473), prélude pour orgue, par Maertes Helm.

Matthias Weckman (1616-1674), Toccata vel praeludium, en ré mineur, par Hans Davidsson.

On comprend aisément la fonction du prélude, comme mise en condition et en concentration, et son côté pratique à l’office religieux dont les actes ne sont pas minutés, et donc le caractère nécessairement improvisé, mais introduisant les caractères des pièces qu’il introduit. Encore pour donner le ton (l'intonazione des xve-xviie siècles), pour accompagner les entrées officielles (entrée, Intrada), souvent des sonneries de trompettes, pour introduire les chorals à l’office protestant à partir du xvie siècle (Choralvorspiel).

Entrada, improvisée d'après Luis Venegas de Henestrosa (1510-1577) et Antonio de Cabezón (1510-1566), par Andrew Lawrence-King, The Harp Consort.

Georg Friedreich Händel (1685-1759) Entree and Allegro (Aylesford Pieces), par Rosemary Blandford Thomas .

Aux xvii^e-xviii^e siècles, les suites peuvent être préludées.

Parallèlement, le prélude devient aussi une forme précisément écrite, même si l’architectonique y est assez libre, notamment dans les préludes et fugues, dont les célèbres séries de Johann Sebastian Bach, qui a aussi composé des préludes indépendants. À la même époque, en France, les préludes ne sont pas, en général, notés mesurés, mais en valeurs longues, comme des suites d’accords ad libitum à arpégé.

Prélude non mesuré de Charle Houssu (1689-1731)

Louis Couperin (1626-1661), Prélude non mesuré en ré majeur, par Robert Hill (clavecin).

Johann Sebastien Bach, Six petits préludes BWV 933-938, par Benjamin Alard.

Au xix^e siècle, le goût pour le style improvisé noté, qu’on dénomme nocturne, fantaisie, feuillet d’album, impromptu, adopte définitivement le prélude comme forme indépendante.

Carol Szymanowski (1882-1937), 1^erpélude pour piano, par Przemysław Witek.

Sergueï Rachmaninov (1873-1963), Prélude en do dièse mineur, par Marta Deyanova.

Encycyclopédie Diderot & d'Alembert

s. m. (Musique) est un morceau de symphonie qui sert d'introduction ou de préparation à une piece de musique. Ainsi les ouvertures d'opéra sont des especes de préludes, comme aussi les ritournelles qui sont au commencement de scenes.

Prélude est encore un trait de chant qui passe par les principales cordes du ton, ou une piece irréguliere que le musicien joue d'abord pour donner le ton, pour voir si son instrument est d'accord, & pour se préparer à commencer. (S)

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Dimanche 25 Juillet, 2021