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Le Mystère

Genre théâtral composite qui à l'origine met en scène des sujets religieux.

Il est particulièrement répandu France au XIVe- XVIe siècle. Les témoins documentaires du drame liturgique remontent au Xe siècle : Les trois Marie au sépulcre, le plus ancien drame connu a été copié (et sauvé) par Ethelwold, un moine bénédictin anglais, dans sa Regularis Concordia (965-975) dont la source serait l'abbaye de Fleury-sur-Loire (ordre de Saint-Benoît).

Le drame liturgique est en latin, il s'adresse à l'origine, avant tout aux moines, ils illustrent le dogme. Au xive siècle il est devenu un spectacle public, joué par des professionnels. D'où peut-être le mot mystère avec ses divers sens dérivés : secret, initié, métier, mais aussi minesterium, c'est-à-dire le ministère, le service de l'office, dont il est au départ un prolongement. C'est en fait la confusion de ces deux concepts. Mais au Moyen Âge, on écrivait mistère.

Il y a d'autres termes pour désigner ce type de spectacle né dans l'église, qui devient théâtre en sortant d'elle : le jeu (Le jeu d'Adam, de saint Nicolas, de Jean Bodel vers 1200) et le miracle (le miracle de saint Théophile).

Ces mystères étaient joués dans l'église, puis devenant profanes, sur le parvis de l'église. La musique y était libre, mais le jeu se terminait en général par un Te Deum. On ne sait pas grand-chose sur ces spectacles. Des fantaisies circulent à ce sujet, comme des scènes à étages (Enfer, terre, paradis), ou de dimensions exagérées à plusieurs dizaines de mètres. On peut supposer, selon Henri Rey-Flaud, que la Vision de Turchill, rédigée entre 1206 et 1218, par l’abbé Raph Coggeshall, permet d'avancer que les premiers mystères se donnaient en théâtre en rond.

Ces pièces pouvaient atteindre de grandes dimensions (65 000 vers pour La Passion de saint Michel, en 1486), se jouer en plusieurs jours et mettre une bonne partie de la population à contribution.

Il existe aussi un théâtre profane comique, d'origine scolaire, né des parodies des disputatios (soutenances), inspiré des auteurs latins, tel L'Heregia dels Preyres (L'hérésie des pères), d'Anselme Faydit, vers 1200, une satire contre les prêtres, ou le célèbre Jeu de Robin et Marion, d'Adam de la Halle, vers 1280.

Représentatrion d'un miracle au xve siècle.


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Quelques mystères

Le mistère de la Résurrection (La Seinte Resureccion ; La Résurrection du Sauveur ; La Sainte Résurrection), vers 1200, ms. Additional, 4503, f. 215rb-220rb, London, British Library et ms. Français, 902, f. 97ra-98vb, Paris, Bibliothèque nationale de France.

La Passion et La Vengence Jhesucrist, vers 1430, d'Eustache Marcadé.

La Passion, avant 1452 (1444 ?), e 34 429 vers, 224 personnages, jouée en quatre séances. d'Arnoul Gréban, maître ès arts, bachelier en théologie, organiste à la maîtrise de Notre-Dame de Paris puis maître de chant, chanoine de Saint-Julien du Mans.

Incarnation et nativité de Nostre Saulveur et redempteur Jesuchrist, auteur anonyme, 1574, 12 5893 vers, 78 personnages, joué en deux séances, représenté à Rouen en 1574, édité en 1492.

Mystère du viel testament, 1450, compilation de plusieurs mystères, environ 60 000 vers, édité en 1508.

La vie de saint Christophle, v. 1516, 20 000 vers, 118 personnages, de Maistre Chevalet, représenté à Grenoble en 1527, édité dans la même ville en 1530.

Le Mystère du siège d'Orléans, 1439, auteur anonym, Manuscrit Reg. lat. 1022, Biblioteca Vaticana, édition par François Guessard et Eugène Certain, 1852 (voir une bibliographie).

Mystère de la destruction de Troie la grande, vers 1450-1452, , 29 784 vers, joué en quatre journées, de Jacques Millet (vers 1425-1466), copie de Jehan Genevière, datée de « l'an mil IIIIcLIX, le xxviiie jour de septembre »,  dédicacé au roi de France.

Le mistère du Roy advenir, 1455, Jean du Prier dit le Prieur, maréchal des logis du roi René, copie du manuscrit fr. 1042 de la Bibliothèque . nationale de Fance (xviiie siècle), commande du roi René d'Anjou, adaptation de la version champenoise en prose de la légende de Barlaam et Josaphat

Le mistère de la Résurrection de nostre Seiogneur Jhesu Christ, 1456, 20 000 vers, 105 personnages, joué en trois journées, attribué à tort à Jehan Michel (-1502), par l'éditeur Antoine Verard, l'auteur serait plutôt Jean du Prier, maréchal des logis du roi René, représenté à Angers devant le roi de Sicile.

Les Actes des Apôtres (Mystère des saints actes des apostres ; Triomphant mystère des Actes des apôtres ; Triumphant mystère des actes des apôtres), vers 1475, 60 000 vers, 494 personnages, joué en neuf jours, d'Arnoul et Simon Gréban, deux répésentatrions sont attestées : aux arênes de Bourges en 1536 (révisé par et augmenté par Jean Chaponneau), et à l'hôtel de Flandres à Paris en 1541,

La Passion de jesuchrist, 1486, 29 926 vers, de Jehan Michel (-1502), médecin et régent de l'université d'Angers, représentée en 1486 à Angers. ms. Français 971, Bibliothèque nationale de France .

Le mystère de Saint Martin, 1496, 10 445 vers, d'André [Andry] de La Vigne (v. 1470-avant 1514, inspiré de la Vita sancti Martini de 397, par Sulpice Sévère. Pas de titre dans ma manuscrit, donné par par André Duplat, éditeur (1978), commande de Philippe de Hochberg, maréchal de Bourgogne, grand sénéchal de Provence, ms. français, 24332, f. 1r-233r, Paris, Bibliothèque nationale de France, et ms. 928, f. 1r, Tours, Bibliothèque municipale.

Le Mystère de Saint Louis (Jeu de saint Loys), 1514, de Pierre Gringore, inspiré par le récit de saint Louis par Guillaume de Chartres, ms. français, 24331, Paris, Bibliothèque nationale de France.

Bibliographie

Les Archives de littérature du Moyen Âge (ARLIMA).

Baxter Jean-Yves, Mystère des trois Doms, joué à Romans-sur-Isère en 1509. Dans « Romans historiques » (Roman sur Isère) 2010.

Rey-Flaud Henri, Le cercle magique : essai sur le théâtre en rond à la fin du Moyen Âge. Slatkin Reprints 1998 (Gallimard 1974).

Runnalls Graham A., Le Personnage dans les mystères à la fin du Moyen Âge et au XVIe siècle : stéréotypes et originalité.Dans « Réforme, Humanisme, Renaissance » (44), 1997, p. 11-26.

Lebègue R., Le Mystère des Actes des apôtres : Contribution à l'étude de l'humanisme et du protestantisme français au XVIe siècle. Paris 1929.

Servet Pierre, Le mystère de la Résurrection (Angers 1456) : édition critique [2 v.]. Droz, Genève, 1993.

Duplat André, Le mystère de saint Martin d'Andrieu de la Vigne (1496), édité d'après le ms. fr. de la Bibliothèque nationale et accompagnée d'une étude linguistique et littéraire. (thèse d'État, sous la direction de Pierre Jonin). Centre universitaire d'Avignon 1978 ; Droz, Genève, 1979.

Darwin Smith, Édition critique du  « Jeu Saint Loys », manuscrit B.N. fr. 24331 [thèse de doctorat] [4v]. Université Paris III-Sorbonne Nouvelle, 1987.


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Samedi 23 Avril, 2022