Le Livre Vermeil de Montserrat est une collection de manuscrits de la fin du xive siècle, conservés au monastère de Montserrat en Catalogne. Il tient son nom de la reliure en velours rouge, réalisée au xixe siècle. Sur 172 folios d'origine, 137 sont conservés. Parmi différents documents liturgiques ou administratifs, il y a dix chants anonymes notés, écrits en latin et en catalan, qui seraient issus de la tradition des xi-xiie siècles.
Le moine qui les a compilés vers 1396-1399, indique que c'étaient des danses, à l'intention des pélerins qui chantaient et dansaient la nuit dans l'église de la « bienheureuse Marie de Montserrat », pour se tenir éveillés (c'est à dire aux vigiles), mais ces chants pouvaient également être pratiqués dans la journée. Le moine rappelle l'obligation de décence et le respect de la dévotion et de la contemplation, certainement parce que le chant et la danse à l'église posent des problèmes.
Les pèlerins voulaient chanter et danser pour rester vigilants la nuit dans l'Eglise de la Bienheuse Marie de Montserrat, mais également dans la lumière du jour. De plus, les chants n'étaient autorisés dans l'église que s'ils demeuraient chastes et pieux. C'est pour ces raisons plus ou moins bonnes, que ces chants ont été composés. Ils devaient donc être utilisés avec modestie en prenant garde de ne pas perturber ceux qui étaient plongés dans la prière ou dans la dévotion contemplative.
Les indications pour quatre des chants désignent des rondes (danses en cercle, où l'on se donne la main) : « ball a redon » en catalan.
Sur les dix pièces, deux sont en catalan, huit en latin, quatre sont monodiques, six sont polyphonique à deux ou trois voix..
Antiphona dulcis armonia dulcissime Verginis Mariae de Monte Serrato (Antienne de douce harmonie à la très douce Vierge Marie de Montserrat)
O Virgo splendens hic in monte celso
Miraculis serrato fulgentibus
ubique
Quem fideles conscendunt universi,
Eya, pietatis oculo placato,
Cerne
ligatos fune peccatorum
Ne infernorum ictibus graventur,
Sed cum beatis
tua prece vocentur.
Ô Vierge resplendissante, en haut de ce mont,
irradiant l’éclat de tes miracles,
montent de partout la foule des fidèles.
Jetant ton regard bienveillant
sur ceux qui sont pris dans les rets du péché,
ne permet pas qu’ils sombrent en enfer,
mais qu’ils rejoignent, grâce à ta prière, les bienheureux.
Sequitur alia cantilena omni dulcedine plena eiusdem Domine nostre, ad trepudium rotundum (… Suit une cantilène, pleine de grande douceur… à danser en cercle)
Tornada:
Stella splendens in monte
Ut sous radium
Miraculis serrato,
Exaudi populum
Cobles:
Concurrunt universi
Gaudentes populi,
Divites et egeni,
Grandes
et parvuli,
Ipsum ingrediuntur,
Ut cernunt oculi.
Et inde revertuntur
Gratiis
repleti.
Principes et magnates
Ex stirpe regia,
Saeculi potestates
Obtenta
venia
Peccaminum proclamant
Tundentes pectora.
Poplite flexo clamant
Hic:
Ave Maria.
Praelati et barones,
Comites incliti,
Religiosi omnes,
Atque
presbyteri,
Milites, mercatores,
Cives, marinari,
Burgenses, piscatores,
Praemiantur
ibi.
Rustici aratores,
Nec non notarii,
Advocati, scultores,
Cuncti
ligni fabri,
Sartores et sutores,
Nec non lanitici
Artifices et omnes
Gratulantur
ibi.
Reginae, comitissae,
Illustres dominae,
Potentes et ancillae,
Juvenes
parvulae,
Virgines et antiquae
Pariter viduae
Conscendunt et hunc montem
Et
religiosae.
Coetus hi aggregantur,
Hic ut exhibeant
Vota, regratiantur,
Ut
ipsa et reddant
Aulam istam ditantes,
Hoc cuncti videant,
Joca]ibus
ornantes,
Soluti redeant.
Cuncti ergo precantes
Sexus utriusque,
Mentes nostras mundantes
Oremus
devote
Virginem gloriosam,
Matrem clementiae,
ln coelis gratiosam
Sentiamus
vere.
f.
22v.
Refrain:
Étoile resplendissante, en haut de ce mont,
irradiant comme un soleil
l’éclat de tes miracles,
écoute le peuple !Couplets:
Montent de partout
des peuples joyeux.
Les riches et les pauvres,
les petits et les grands
gravissent cette montagne
et les yeux éblouis,
en redescendent,
remplis par la grâce.Les princes et les seigneurs
qui sont de sang royal,
et tous les gouvernants
qui font avec humilité
l’aveu de leurs péchés,
viennent battant leur coulpe,
un genou à terre pour clamer :
Ave Maria !Les prélats et les barons,
avec leur noble suite,
tous les moines
et les religieux,
les marchands et les soldats,
les citadins et les marins,
les bourgeois et les pêcheurs
ici rendent grâce de vos bontés.
Les laboureurs et campagnards
mais aussi les notaires,
les avocats, les sculpteurs,
tous les genres d’artisans,
les tisserands, les charpentiers,
les tailleurs et les bottiers,
tous descendent
ici contents.
Les reines et les comtesses,
et les dames illustres ;
les puissantes et les servantes,
les jeunes femmes,
les jeunes filles et les femmes âgées,
tout comme les veuves
escaladent ce mont ainsi
que les religieuses.Une foule de fidèles
réunis porte leurs vœux,
témoignages de reconnaissance,
et ainsi ce lieu
conserve bien des trésors
qui l’ornent et qui,
quand ils les voient les réjouissent.En oration réunis,
les deux sexes dévotement prions
d’un cœur pur
et confessons :
Ô Vierge glorieuse,
mère de grande clémence,
pour vous contempler au ciel
nous implorons votre grâce.
Caça de duobus vel tribus (Canon à deux ou trois voix)
Laudemus Virginem, Mater est,
Et ejus Filius, lhesus est.
Plangamus
scelera, acriter
Sperantes in lhesum, jugiter.
Louons la Vierge qui est mère :
et son fils qui est Jésus.
Confessons sans faillir nos péchés
sans cesser d’espérer en Jésus.
Caça de duobus vel tribus (Canon à deux ou trois voix):
Splendens ceptrigera
Nostri sis advocata
Virgo puerpera
Tundentes pectora
Crimina confitentes
Simus altissimo
Resplendissante Vierge au sceptre,
Sois notre avocate,
ô, Vierge mère.
Battant notre coulpe,
confessant nos fautes,
offrons-nous au Très-Haut.
Ballada dels goytxs de Nostre Dona en vulgar cathallan a ball redon (Ballade des sept joies de Notre Dame en catalan, danse en cercle)
Endreça:
Lot set goyts recomptarem
Et devotament xantant
Humilment saludarem
La
dolca verge Maria.
Refrany:
Ave Maria, gracia plena
Dominus tecum, Virgo serena.
Cobles :
1.
Verge: fos anans del part
Pura, e sens falliment
En b part, e prés
lo part
Sens negun corrumpiment:
Lo Fui de Deus, Verge pia
De vos nasque
verament.
Ave Maria, gracia plena,
Dominus tecum, Virgo serena
2.
Verge: tres reys d'Orient
Cavalcant amb gran corage
Al l'estrella
precedent
Vengren ab vostre bitage
Offerint vos de gradatge
Aur et
mirre et encenç.
Ave Maria, gracia plena,
Dominus tecum, Virgo
serena
3.
Verge: estant doborosa
Per la mort del Fill molt car
Romangués
tota joyosa
Can lo vis resuscitar
A vos, mare piadosa,
Primer se volch
demostrar.
Ave Maria, gracia plena,
Dominos tecum, Virgo serena
4.Verge: lo quint abegrage
Que'n agues del Fill molt car
Estant al
Munt d'Olivatge
Ai cell l'on vehes puyar
On haurem tots alegratge
Si
per nos vos plau pregar.
Ave Maria, gracia plena,
Dominus tecum, Virgo
serena
5.
Verge: quan foren complitz
Lot dies de Pentacosta,
Ab vos eren aùnits
Lot
apôstols et decosta,
Sobre tots, sens nuylla costa,
Devalla l'Espirit
Sant.
Ave Maria, gracia pleut,
Dominus tecum, Virgo serena
6.
Verge: ‘l derrer abegratge
Que'n agues on quest mon,
Vostre Fill
ab gran coratge
Vos muntâ ai cel pregon,
On sots cota temps coronada,
Regina
perpetual.
Ave Maria, gracia plena,
Dominus tecum, Virgo serena
7.
Tots donques nos esforcem,
En quotta present vida,
Que peccats foragitem
de
nostr'anima mesquina,
E vos, dolçe Verge pis,
Vuyllats-nos-ho empetrar.
Ave
Maria, gracia plena,
Dominus tecum, Virgo serena.
Ouverture :
Les sept joies nous conterons
et chanterons dévotement,
nous saluerons avec humilité
la douce Vierge Marie.
Refrain :
Ave Maria, pleine de grâce,
le Seigneur soit avec vous, Vierge sereine.
Couplets:
1.
Vierge avant l’enfantement
vous êtes pure et sans péché,
pendant et après la naissance
vous êtes restée sans tache ;
de vous est né en vérité,
pieuse Vierge, le Fils de Dieu.
2.
Vierge, trois rois d’Orient
chevauchant avec courage
derrière l’étoile les guidant
arrivèrent jusque chez vous
pour vous offrir en cadeau
l’or, la myrrhe et l’encens.
3.
Vierge, plongée dans la douleur
par la mort de votre très cher Fils,
vous êtes redevenue joyeuse
en le voyant ressusciter ;
à vous, pieuse mère,
il voulut se montrer d’abord.
4.
Vierge, la cinquième joie
que votre très cher Fils vous donna
fut au jardin des Oliviers
quand vous l’avez vu monter au ciel ;
nous en aurons de la joie si,
pour nous, vous pouvez intercéder.
5.
Vierge, quand furent accomplis
les jours de la Pentecôte,
avec vous se sont réunis
les apôtres et par ailleurs
sur tous et sur chacun
descendit le Saint Esprit.
6.
Vierge, la dernière joie
que vous avez eue en ce monde
fut que votre Fils grâce à son courage
vous fit monter jusqu’au ciel,
où vous serez à jamais couronnée
reine pour l’éternité.
7.
Efforçons-nous donc tous
en cette présente vie
de renoncer aux péchés
de notre âme mesquine,
et vous, douce et pieuse Vierge
veuillez le demander pour nous.
A ball redon (à danser en ronde):
Tornada:
Cuncti simus concanentes : Ave Maria.
Cobles:
Virgo sola existente en affuit angelus,
Gabnel est appellatus atque
missus celitus.
Clara facieque dixit: Ave Maria.
Clara facieque dixit, audite, karissimi.
En concipies, Maria, Ave Maria.
En concipies, Maria, audite karissimi.
Pariesque filium, Ave Maria.
Pariesque tilium, audite, karissimi.
Vocabis eum Ihesu Christum, Ave Maria.
Refrain :
Chantons tous ensemble : Ave Maria.
Couplets :
Alors que la Vierge était seule, un ange l’approcha.
Il s’appelait Gabriel et était envoyé du Ciel.
Il dit avec un visage radieux : Ave Maria.
Il dit avec un visage radieux, écoutez-moi, très chers, Marie
tu enfanteras : Ave Maria.
Marie, tu enfanteras, écoutez-moi, très chers,
et tu auras un fils, Ave Maria.
Et tu auras un fils, écoutez-moi, très chers.
Tu l’appelleras Jésus, Ave Maria.
A ball redon (à danser en ronde):
Polorum regina omnium nostra.
Stella matutina, dele scelera.
Ante parttim virgo Deo gravida
Semper permansisti inviolata.
SteIIa
matutina, dele scelera.
Et in partu virgo Deo fecunda
Semper permansisti inviolata.
StelIa
matutina, dele scelera.
Et post paitum virgo mater enixa
Semper permansisti inviolata.
Stella
matutina, dele scelera.
Refrain :
Ô reine de tous les cieux, notre reine,
étoile du matin, efface nos péchés.
Couplets :
Avant l’enfantement, vierge enceinte de Dieu,
tu es toujours restée sans souillure.
Étoile du matin, efface nos péchés.
Et pendant l’enfantement, vierge fécondée par Dieu,
tu es toujours restée sans souillure.
Étoile du matin, efface nos péchés.
Et après l’enfantement, vierge mère,
tu es toujours restée sans souillure.
Étoile du matin, efface nos péchés.
Virelai
Tornada:
Mariam Matrem Virginem auollite
Ihesum Christum extollite concorditer.
Cobles:
Maria, seculi asilum, defende nos.
Ihesu, totum refugium, exaudi nos.
lam
estis vos totaliter diffugium,
totum mundi confugium realiter.
Ihesu, suprema bonitas vertssima.
Maria, dulcis pietas gratissima.
Amplissima
conformiter sit caritas
ad nos quos peut vanitas enormiter.
Maria, Virgo humilis, te colimus,
Ihesu, desiderabilis, te querimus,
et volumus mentaliter in superis
frui cum sanctis angelis perhepniter.
Ihesu, pro peccatoribus qui passus es,
Maria, sta pro omnibus, que mater es.
Nam omnes nos labiliter subsistimus,
iuvari unde petimus flebiliter.
Maria facta saeculis salvatio
Ihesu damnati hominis redemptio
Pugnate
iam viriiter pro famulis
Percussis duris iaculis atrociter.
Refrain :
Célébrez Marie, la mère vierge, célébrez tous Jésus-Christ.Couplets :
Marie, refuge pour le monde entier, protège-nous, Jésus, accueille-nous tous, exauce-nous.
Car tu es notre lieu de refuge,
un vrai refuge pour le monde entier.
Jésus, suprêmement et véritablement bon, Marie, douce et pleine de miséricorde.
De la même façon, tu prends pitié de nous,
qui sommes très bouleversés par la vanité de notre vie.Humble Vierge Marie, nous t’honorons, Jésus, vérité, voie et vie, nous te recherchons. Notre désir ardent est de nous réjouir éternellement, auprès des saints du ciel.
Jésus, notre Rédempteur, dans la douleur, Marie, mère d’amour, accorde-nous ta faveur. Nous subsistons difficilement dans la lutte, et te demandons par nos larmes ta grâce.
Marie est le salut de tous,
Jésus, le rédempteur des damnés.
Quelle lutte ardente pour être vos disciples, recevant durement les épreuves et les coups !
Virelai a dues veus (virelai à deux voix).
1ª veu:
Imperayritz de la ciutat joyosa,
De paradisis ab tot gaug eternal,
Neta
de crims, de virtuts habundosa,
Mayres de Dieu per obra divinal.
Verges
plasen, ab fas angelical,
Axi com sotz a Dieu molt graciosa,
Placaus estar
als fizels piadosa,
Pergant per lor ai Rey celestiai.
2ª veu:
Verges ses par misericordiosa
De vos se tany quens defenats de mal
Et no siats devas nos endenyosa
Pels fallimens que fem en general.
Mas
quens cubrats ab lo manto real
De pietad pus quen ets cupiosa
Car tots em fayts d'avol pasta fangosa
Per que'l fallir es de carn
humanal.
1ª veu:
Rosa flagran de vera benenança
Fons de mercé iamays ne
defallen.
Palays d'onor on se fech l'aliança
De deu e d'hom per
nostre salvamen.
E fo ver dieus es hom perfetamen.
Ses defallir en alcuna substança
E segons hom mon semes substança
E
com ver dieus levech dei monime.
2ª veu:
Vexell de pats corons desperança
Port de salut be seguir de
tot den
Vos merexets de tenir la balança
On es pesat be dreytureramen
E
pesa maya vostre fil excellen
Mort en la crots per nostra delivrança
Quels
peccats d'om en fayt en cobejança.
Ai be fidei confes e penidén.
1ª veu:
Flor de les flors dolça ciement et pia
L'angel de dieu vesém
tot corrocat
E par que dieus lamentat qu'ens alcia
Don ell es prest ab lestoch affilat
Donchos
plaça vos que'l sia comandat
Qu'estoyg l'estoch e que remes nos dia
Tot
fallimen tro en lu presen dia
Ens done gaug e patz e sanitat
Mare de Dieu, cap de virginitat:
si no lausam la vostra senyoria
o no.us servim tan be co.us tanyeria,
de pauch se.n mou e no de volentat.
2ª veu:
Estel de mar qui lus perillans guia
E'ls fay venir a bona salvetat
Si
Jesuchrist obehir no volia
Co que per vos li sera supplicat
Monstrars
il els pits don l'avets alletat
Et totz santz ab la gran jerarquia
De paradis qui us faran companja
Tot
quan volretz vor er ben autreyat.
Ihesus veray, un Dieu en trinitat:
Vos avetz dit que la mort nous plasia
Del peccador, mas convertit viuria;
Donques mercé, mercé, per karitat.
1re voix :
Impératrice de la ville joyeuse,
du paradis, d’éternelle allégresse,
exempte de fautes et d’abondante vertu,
Mère de Dieu, par œuvre divine.
Douce Vierge au visage angélique,
puisque vous êtes agréable à Dieu,
veuillez avoir pitié de vos fidèles
et parler en leur faveur au Roi céleste.
2e voix :
Vierge sans pareille, miséricordieuse,
prenez pitié de ceux que vous délivrez du mal,
ne nous dédaignez pas pour les fautes
que nous commettons chaque jour,
mais couvrez-nous du manteau royal
de la charité dont vous abondez,
car comme nous provenons de la fange,
faillir est propre à notre nature humaine.
1re voix :
Rose de fragrance et de vraie bonté,
source de pitié jamais tarie,
palais où se fait l’unité entre Dieu
et l’humanité pour notre salut.
Ainsi Dieu se fit parfaitement homme
sans faillir en aucun domaine,
c’est vraiment comme homme qu’il est mort
et ressuscité du tombeau comme Dieu.
2e voix :
Vaisseau de paix, couronne d’espérance,
port de sauvegarde, à l’abri de tout vent,
vous méritez de tenir la balance
où tout est soupesé attentivement.
Et votre excellent Fils
qui est mort sur la croix pour notre délivrance
pèse plus que les péchés par action
et par omission des hommes
qui font confession et pénitence.
1re voix :
Fleur entre les fleurs, douce, clémente et pieuse :
nous voyons l’ange de Dieu armé férocement
comme si Dieu l’envoyait pour nous tuer,
il est tout prêt avec son épée acérée.
Imposez donc que l’on ordonne qu’il
rengaine son épée et que l’on nous remette
tous nos péchéspour qu’aujourd’hui
on nous accorde santé, paix et bonheur.
Mère de Dieu, emblème de virginité,
en ne vous louant pas pour votre éminence
et ne vous honorant pas comme vous le méritez
nous n’aurons que du malheur et non notre désir.
2e voix :
Étoile de la mer qui nous guide
à travers les écueils et nous mène à bon port,
si Jésus Christ ne veut pas écouter
les supplications que vous lui adressez,
alors montrez-lui ce sein qui l’a nourri
et tous les saints selon leur grande hiérarchie
au Paradis seront en votre compagnie,
vous aurez tout ce que vous demandez, et au-delà.
Jésus, vrai Dieu en Trinité,
vous avez dit ne pas vouloir la mort du pécheur
mais que s’il se convertit, il vivra ;
donc ; pitié, pitié, par charité.
Similitudes avec la « Chanson latine sur le mépris du monde », ms. lat. 25408, Bibliothèque nationale de France, Persée, « Cantique latin du déluge », f. 118.
f.
26 r.
Tornada:
Ad mortem festinamus,
peccare desistamus.
Cobles:
Scribere proposui
de contemptu mundano,
ut degentes seculi
non mulcentur in vano.
Iam est hora surgere
a sompno mortis pravo.
Vita brevis breviter
in brevi finietur,
mors venit velociter
quae neminem veretur,
omnia mors perimit
et nulli miseretur.
Ni conversus fueris
et sicut puer factus
et vitam mutaveris
in meliores actus,
intrare non poteris
regnum Dei beatus.
Tuba cum sonuerit,
dies erit extrema,
et iudex advenerit,
vocabit sempiterna
electos in patria,
prescitos ad inferna.
Quam felices fuerint,
qui cum Christo regnabunt.
Facie ad faciem
sic eum spectabunt,
Sanctus, sanctus Dominus
Sabaoth conclamabunt.
Et quam tristes fuerint,
qui eterne peribunt,
pene non deficient,
non propter has obibunt.
Heu, heu, heu, miseri,
numquam inde exibunt.
Cuncti reges seculi
et in mundo magnates
advertant et clerici
omnesque potestates,
fiant velut parvuli,
dimitant vanitates.
Heu, fratres karissimi,
si digne contemplemus
passionem Domini
amare et si flemus,
ut pupillam occuli
servabit, ne peccemus.
Alma Virgo Virginum,
in celis coronata,
apud tuum filium
sis nobis advocata
et post hoc exilium
occurrens mediata.
Vila cadaver eris:
Cur non peccare vereris?
Cur intumescere quaeris?
Ut quid peccuniam quaeris?
Quid vestes pomposas geris?
Ut quid honores quaeris?
Cur non paenitens confiteris?
Contra proximum non laeteris?
Refrain :
Vers la mort nous accourons,
renonçons au péché.
Couplets :
Je me propose d’écrire
sur le mépris du monde
de façon à ce que cet âge
décadent ne soit pas vécu en vain.
Il est temps de se réveiller
d’un infernal et mortel sommeil.
Brève est la vie, si brève,
et brièvement elle finira,
la mort arrive plus vite
que d’aucuns ne le croient.
La mort détruit tout
et n’a pitié de personne.
Si tu ne te réformes pas
et ne deviens comme un enfant,
ni ne changes ta vie
par de bonnes actions,
tu ne pourras pas entrer,
heureux, dans le royaume des cieux.
Quand les trompettes vont sonner
pour le jour dernier,
le Juge apparaîtra
et appellera les élus
pour toujours en son royaume
et jettera les damnés en enfer.
Comme ils seront heureux
ceux qui règneront avec le Christ
et qui face à face,
ainsi le contempleront !
Saint, saint, le Seigneur
crieront-ils au Dieu de Sabaoth.
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Mardi 22 Décembre, 2020