/> Actualités musicales du 1er janvier 2012

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Actualités musicales

 

 dimanche 15 janvier 2012

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La chanson et les lettres (chanson,
littérature et performance). Volume
collectif

Appel à articles

Les nombreuses œuvres et pratiques qui se plaisent à tresser littérature et chanson doivent nous conduire à venir interroger à nouveaux frais le positionnement des formes littéraires consacrées, ainsi que les valeurs et fonctions du recours à la forme-chanson dans des genres littéraires divers. Dans la lignée des travaux de « cantologie » initiés par S. Hirshi (Chanson : l'art de fixer l'air du temps, Belles Lettres, 2008), et sans s'interdire aucun type d'appréhension critique, nous souhaitons consacrer un volume collectif à l'étude des rapports entre la chanson, la littérature et la performance située au confluent des deux champs cités.

Voici trois des axes de réflexion qui pourront être explorés :

1. Quel(s) champ(s) pour la chanson ? quelle(s) poétiques pour la littérature ?

La chanson entretient bien sûr d'étroits rapports avec la poésie et l'oralité du littéraire (cf. notamment Paul Zumthor, Introduction à la poésie orale, Seuil, 1983 et Dominique Rabaté, Poétiques de la voix, Corti, 1999). C'est également en tant que forme populaire que la chanson a pu constituer un horizon pour la poésie, désireuse de brouiller le fonctionnement des systèmes de légitimation du littéraire. Encanaillée, la poésie du Rimbaud de 1872, par le choix du refrain et du vers bref, veut ainsi s'ébattre dans « le pré des sons ».

Désireuse de se distinguer de la variété à fins commerciales, une tradition de la chanson française illustrée par Léo Ferré, tradition ravivée dans les années 1990 par cette nouvelle chanson française dominée par la figure de Dominique A, s'ancre symétriquement dans le champ littéraire. Le souci du texte conduit même les auteurs-interprètes à faire appel aux textes littéraires déjà canoniques du xxe siècle. L'édition 2011 du Festival d'Avignon accueillait ainsi Jeanne Moreau et Étienne Daho pour un spectacle autour du Condamné à mort de Jean Genet. Lors de la dernière édition du Festival « Les Correspondances » de Manosque, coutumier de tels croisements, Bertrand Belin a donné un « concert littéraire » où ses chansons se frottaient aux textes de Christophe Tarkos, Philippe Jaccottet ou Herman Melville. Certains enregistrements issus de cette manifestation annuelle ont d'ailleurs composé le projet Fantaisie littéraire, où  sont lus et chantés (par Valérie Leulliot, Thomas Fersen, Arman Méliès…) des textes de Paul Celan, Olivier Adam, Richard Morgiève, Georges Hyvernaud, et bien d'autres.

Arnaud Cathrine et Florent Marchet, proposant un genre hybride, ont par ailleurs publié un « roman musical » (Frère animal, 2008). La chanson vient en effet s'insérer dans le champ des formes narratives brèves ; et retour : en 2004, quinze écrivains contemporains s'emparaient de chansons de Dominique A et s'en inspiraient pour écrire leurs propres nouvelles (Tout sera comme avant, Verticales). En quoi de telles collaborations peuvent-elles déterminer de nouvelles orientations du texte littéraire en termes de poétique du récit, par exemple ?

2. Chanson et performance littéraire

Le compagnonnage chanson / littérature s'incarne également dans un ensemble de pratiques liées à la performance littéraire. Tel est le cas, par exemple, des œuvres de Lydie Salvayre accompagnées par le travail du musicien Serge Teyssot-Gay (Contre ; Dis pas ça). La collection « Minimales » des éditions Verticales s'est d'ailleurs spécialisée dans la publication de tels croisements littérature / chanson qui s'éloignent de la problématique classique de la simple illustration d'un texte.

L'auteur-compositeur Rodolphe Burger, fondateur du groupe Kat Onoma, accompagne de même régulièrement le travail d'écrivains contemporains porté à la scène, dont celui d'Olivier Cadiot (Hôtel Robinson, 2009). Théâtre, arts plastiques, vidéo, littérature et chanson se croisent ici lors de manifestations qui revêtent parfois des allures de célébration d'un texte littéraire auquel la performance souhaite redonner sa présence et sa vitalité pragmatiques. L'enregistrement vient parfois fixer ces événements : ainsi des lectures-performances des textes du poète hongrois Attila Jozsef par Denis Lavant et Serge Teyssot-Gay, publiées au Seuil en 2008. Qu'advient-il alors au texte littéraire, ainsi relu voire recomposé dans le cadre de la performance, et ouvert, dans un nouveau simultanisme, à une pluralité de médias (images, voix, sons…) ? L'oralisation du texte vaut-elle comme relecture (cf. Mireille Hilsum (dir.), La Relecture de l'œuvre par ses écrivains mêmes, 2 vols., Kimé, 2007) ? Les anciens cadres théoriques, issus des théories de la réception et de l'analyse de l'énonciation théâtrale, permettent-ils de circonscrire la relation à l'auditeur / spectateur / lecteur de ces performances ? Ces dernières ne sont-elles qu'une radicalisation de l'actualisation traditionnelle de la chanson « vivante » comme instantané ? Faut-il, et selon quelles modalités, convoquer l'histoire récente du happening et de la performance artistique pour aborder ces événements ?

3. La chanson et l'infra-ordinaire : le quotidien en chanté

Jean-Louis Murat, après avoir chanté Les Fleurs du mal, intitulait son album de 2009 Le Cours ordinaire des choses, reprenant le titre de l'essai de l'historienne Arlette Farge sur le malheur citadin au xviiie siècle. Mais la chanson dans laquelle apparaît l'expression se nomme « Comme un incendie », suggérant la tension fructueuse entre désir de lyrisme et ancrage dans le réel immédiat. Christophe Miossec vient de publier en 2011 un album intitulé Chansons ordinaires, récit d'une « vie ordinaire » éloignée des faits divers. L'auteur-compositeur-interprète, qui s'était fait connaître avec « Regarde un peu la France », rejoint ce souci de la chronique du quotidien, illustré naguère par la veine politique et sociale du rock : Noir Désir avait déjà montré qu'une chanson pouvait se proposer comme objectif de saisir « Un jour en France » (666.667 Club, 1996).

Peut-on ici parler d'une appréhension sociologique et politique (voir C. Dutheil Pessin, La Chanson réaliste. Sociologie d'un genre, L'Harmattan, 2004) ? La chanson a-t-elle sa place dans une « histoire du présent » ? Peter Szendy a ainsi proposé de concevoir le « tube » comme la possibilité d'un « accès à soi », à l'intime et au singulier, par « l'expérience de la banalité », de « l'absolument quelconque » (Tubes. La philosophie dans le juke-box, Minuit, 2008, p. 92). Comment l'écriture propre à la chanson rencontre-t-elle formes et figures littéraires de l'écriture du quotidien ? Il s'agirait donc de croiser notamment les méthodologies anthropologique et littéraire, en prenant en considération non une anthropologie du lointain, mais du proche voire du banal. Les deux bornes critiques pourraient en être côté anthropologie, l'œuvre de Marc Augé (Pour une anthropologie des mondes contemporains, Paris, Aubier, 1994, par exemple) et, côté littérature, l'ouvrage critique de Michael Sheringham, Everyday Life, theories and Practices from Surrealism to the Present (Oxford University Press, 2006). D'autres jalons s'imposent : L'invention du quotidien de Michel de Certeau (1980), ou bien sûr l'œuvre de George Perec (L'infra-ordinaire, 1989).

L'approche de la complexité des relations littérature / chanson, requiert, au-delà des considérations littéraires (histoire des formes, du champ ; poétique ; études de réception…), des analyses transdisciplinaires, en provenance des pratiques du spectacle vivant, de l'histoire, de la sociologie des arts, comme de l'anthropologie.

Merci d'adresser vos propositions (une vingtaine de lignes) accompagnées d'un bref CV avant le 15 janvier 2012 à l'adresse suivante : bonnetgilles@wanadoo.fr.

Les articles seront à rendre pour le 1er septembre 2012.

Retrouvez ce texte sur le site :
https://www.performance-litteraire.net

Gilles Bonnet
Groupe MARGE
Université Lyon 3

point rouge dimanche 15 janvier 2012

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Le chanteur de I Muvrini
condamné pour plagiat

Le chanteur-auteur du groupe de polyphonie corse I Muvrini, Jean-François Bernardini, condamné pour plagiat, mais le tribunal rejette une grand epartie de la plainte.

En 2008, Mme Pereney a assigné le chanteur en justice, s'estimant spoliée de ses droits sur des traductions en langue française de chansons de I Muvrini reproduites dans les livrets des albums du groupe. Elle reprochait également à M. Bernardini de s'être attribué plusieurs textes, parus dans des livres, dont elle serait l'auteur.

Concernant les allégations de plagiat d'une trentaine de textes signés par le chanteur de I Muvrini dans trois ouvrages ayant fait l'objet de publication, la justice, pour la plupart d'entre eux, souligne que les brouillons produits par la plaignante, non datés, ne constituent pas une preuve suffisante de la contrefaçon.

Le tribunal ne reconnaît la contrefaçon que pour un seul texte, paru en 2002 aux éditions du Seuil dans un ouvrage baptisé « Umani ».

Le tribunal a condamné Jean-François Bernardini et les éditions du Seuil à payer à la plaignante 500 euros de préjudice patrimonial et 1.000 euros de préjudice moral.

Pour huit chansons, le tribunal reconnaît que l'absence de crédit attribuant la traduction des paroles à la plaignante dans le fascicule des CD constitue pour cette dernière une violation de (son) droit moral, qui justifie de lui allouer 2.000 euros de dommages et intérêts. C'est la société AGFB, responsable de la production des disques, qui est condamnée à payer cette somme.

L'avocat de Mme Pereney a indiqué dans un communiqué qu'elle faisait appel du jugement.

point rouge dimanche 15 janvier 2012

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Les adieux de Guy Bedos : « Sarkozy fait dans l'hystérie
alors que d'autres chefs d'État ont
fait dans l'historique ».

Pour ces seconds adieux à la scène, Guy Bedos entre en campagne contre Nicolas Sarkozy. Il appelle de ses voeux une « révolution de velours en mai ».

« Rideau ! » est son dernier spectacle, dernier « coup de gueule » : « Le sarkozisme est primaire. On lui répond dans sa langue ! » déclare l'humoriste.

Qualifiant successivement le chef de l'Etat de « Mister Bling Bling », « Nabot-Léon » ou « Litte Big Man » [là, ce serait plutôt un compliment], le pamphlétaire a démarré sa « revue de presse » actualisée en indiquant « qu'il avait la gerbe de devoir faire du drôle avec du triste ». « la mal-être s'est abattu sur toutes les corporations depuis 5 ans ».

« Votez ! », a-t-il lancé presque solennellement à son public, avant de terminer son spectacle avec une ultime adresse : « Défendez-vous ! Défendez-vous ! ».

En tournée dès le 20 janvier, Guy Bedos se produira le 24 avril à Ajaccio (Corse), deux jours après le premier tour de la présidentielle. La veille du second tour, il jouera à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines).

Bedos prolongera encore ses adieux à la satire politique en revenant au théâtre du Rond-Point, à Paris, du 9 au 20 mai. Mercredi, il sera à l'affiche du film « Et si on vivait tous ensemble ? », comédie de Stéphane Robelin, avec Jane Fonda et Géraldine Chaplin, dans lequel il incarne un retraité qui préfère une colocation à la maison de retraite.

point rouge dimanche 15 janvier 2012

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Formations légendaires et jeunes ensembles à la 5e biennale de Quatuors à cordes

La 5e Biennale internationale de Quatuors à cordes, se déroule à la Cité de la musique du 14 au 22 janvier.

Dix-neuf concerts sont au programme, dont une intégrale des 13 quatuors de Wolfgang Rihm. Le dernier est une commande de la Cité de la Musique. Il sera créé par le quatuor Arditi.

Le légendaire Kronos Quartet, jouera mercredi en création mondiale une œuvre avec électronique composée d'Alireza Farhang, et la créera en France "WTC 9/11" de Steve Reich .

On entendra des œuvres de Borodin, Haydn, Mozart, Ravel, Debussy, Béla Bartók.

La première partie du Festival est consacrée aux jeunes quatuors comme les quatuors Modigliani, Diotima, Voce et Tetraktys.

point rouge dimanche 15 janvier 2012

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Nouveau dans musicologie.org

Delmet Paul (1862-1904)
Lyon James, Leoš Janáček, Jean Sibelius et Ralph Vaughan Williams : un cheminement commun vers les sources. « e miroir des savants », Beauchesne, Paris 2012
 La violoniste Arabella Steinbacher et le chef Dima Slobodeniouk magnifient Prokofiev et Tchaïkovski à Monte-Carlo, par Jean-Luc Vannier
Paul Delmet à Montmartre. Mario Hacquard (Baryton), Georges Dumé (piano). Disque Polymnie 2012 [24 chansons de Paul Delmet]

point rouge dimanche 15 janvier 2012

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Butiner hors du domaine

Bernard Chevallier, Les salons musicaux sous l'Empire. Dans « Napoleonica. La Revue » (7), Fondation Napoléopn 2010, p. 66-78 [106 p.]

point rouge dimanche 15 janvier 2012

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Revue de presse mucicale,
culturelle et citoyenne du 15
janvier 2012

(Le Monde) Pauvre ministère de la culture !
(Nice matin) L'opéra de Monaco ouvre l'année Massenet
(Journal de Rosemont, Québec) Éric Speed, au nom prédestiné, le violoniste le plus rapide du monde !
(Le Monde) Si c'est ainsi, demain je revends mon Stradivarius...
(Radio Praha) L'Académie de musique franco-tchèque de Telč, creuset des futurs talents de la musique
(China org) Concert folklorique à Paris pour accueillir la fête du Printemps
(AFP/DNA) A Tombouctou, un festival avec la star Bono fait oublier Al-Qaïda
(France Inter) Le critique de théâtre, romancier et auteur Bernard Thomas est décédé
(AFP/Le Point) Chute de fragments du Colisée: restauration plus nécessaire que jamais
(France TV) Festival Présences : le compositeur argentin Oscar Strasnoy à l'honneur
(AFP/Le Figaro) Un inédit de Brahms joué sur la BBC.

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