Trois danseurs, un clarinettiste, une chanteuse et
un éclairagiste sont réunis pour réaliser
sous nos yeux des illusions visuelles. Sept tours chorégraphiés
parodient chacun un effet magique : disparition, téléportation,
mentalisme, invulnérabilité, apparition,
transformation et lévitation. Tour à tour
magiciens ou assistants, les danseurs mobilisent un
incroyable arsenal de pantomimes, de mouvements plus
ou moins abracadabrants pour parvenir à la réalisation
du miracle annoncé.
Contrairement aux tours de magie traditionnels, ici
le « truc » est presque systématiquement
révélé, nous voyons en direct l'illusion
se fabriquer, le plaisir n'est pas uniquement dans le
mystère mais aussi dans la mécanique infernale
qui le construit.
Entre débordement d'énergie physique
et humour grinçant, cette chorégraphie
propose une vision truculente des prestidigitations
qui nous fascinent.
Théâtre de Vénissieux, Maison
du peuple, 8, bd Laurent Gerin, BP 209 69631 Vénissieux
cedex ; 04 72 90 86 68. contact@theatre-venissieux.fr
jeudi
26 janvier 2012
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Dutilleux, Glass
et Ravel au
Symphonique de Nancy

26 et 27 janvier 2012 à 20h30
Salle
Poirel
Orchestre symphonique
de Nancy
Jonathan
Schiffman, direction
Henri Dutilleux
Symphonie n°
2, Le Double
Philip Glass
Company
version
pour orchestre à cordes
Maurice Ravel
Daphnis et Chloé,
suites n° 1 et 2
Composée en 1957-58 à l'instigation
de la fondation Koussevitzky pour le 75e
anniversaire de l'Orchestre de Boston, la Deuxième
Symphonie, dédiée à la mémoire
de Serge et Nathalie Koussevitzky, fut créée
à Boston le 11 décembre 1959 sous la baguette
de Charles Münch. D'une profusion d'éléments
disparates, qui s'opposent et se rassemblent pour former
les thèmes, émane un charme qui ne doit
rien, semble-t-il, à la « forme ».
Ce charme, notamment dans le mouvement central, lyrique
et méditatif, fait passer au second plan la disposition
de l'orchestre et la virtuosité des interprètes :
il ne reste que la musique « pure »,
c'est-à-dire, pour Dutilleux, quelque chose qui
ne serait pas sans rapport avec le sacré.
Quand un minimaliste en rencontre un autre, cela
peut donner lieu à des échanges fructueux...
mais difficiles.
Compte tenu de la méfiance légendaire
de Samuel Beckett, prix Nobel de littérature
1969, envers toute interprétation non autorisée
de ses œuvres, on peut apprécier la ténacité
de Philip Glass qui réalisa de nombreuses adaptations
et musiques de scène « non officielles »
des pièces ou des récits du grand écrivain
irlandais.
L'étrange lyrisme de la mélodie qui
s'élève au début du premier mouvement,
et d'où découlent les « développements
» des parties suivantes, ne pouvait pas tout à
fait déplaire à Beckett, car ces quelques
notes expriment de façon très directe,
épurée, la solitude la plus intense.
Economie de moyens, limpidité orchestrale,
diversité des timbres, des couleurs, des rythmes
: suites d'orchestre ou ballet, Daphnis et Chloé
s'affirme comme le chef-d'œuvre symphonique de Ravel.