______________________________ Les
cultures musicales en France : clivages, rapprochements,
interactions (années 1760-1830)
Journée d'études organisée par
Sophie-Anne Leterrier, David Hennebelle et Youri Carbonnier,
Université d'Artois, 9 rue du Temple, 62000
Arras. Salle des colloques, Maison de la recherche
Il est courant dans nos sociétés occidentales
post-modernes d'opposer les cultures musicales savantes
aux cultures musicales populaires. Pour autant, ce qui
peut apparaître aujourd'hui comme une évidence
conceptuelle n'est pas sans poser de multiples problèmes.
D'abord parce qu'il n'existe pas de position claire
et unanime sur les définitions respectives des
unes et des autres et ceci doit nous interroger sur
la validité de cette catégorisation. Ensuite
parce que son utilisation induit une évolution
schismatique qui passe largement sous silence les formes
multiples d'interaction, de mobilité et de rapprochement.
Enfin, il apparaît difficile, voire illusoire,
de dater l'avènement d'une ligne de fracture
incontestable, pourtant nécessaire pour donner
un contenu et un sens aux unes et aux autres. N'est-il
d'ailleurs pas largement arbitraire de fixer temporellement
ou géographiquement, même de manière
approximative, un phénomène qui, à
l'image de la dérive des continents, est toujours
à l'œuvre ? L'Histoire n'est pas friande
de manichéismes et nous enseigne plus sûrement
la multiplicité des cultures musicales.
Pour autant, il est difficile de contester que c'est
dans le cours du XIXe siècle que se
dégagèrent un certain nombre de changements
marquants, concomitants et conscients, propres à
créer de la frontière au sein de la sphère
musicale. L'apparition de lieux (conservatoires, théâtres,
salles de concerts…), d'acteurs nouveaux (comme les
revues musicales et la critique) et de modèles
de diffusion nouveaux produisirent toujours plus de
diversité, de hiérarchie et de distinction.
Simultanément pourtant, des forces agissaient
en sens inverse. L'intérêt affiché
pour les musiques populaires, le lien conservé
entre musique écrite et orale, le développement
accru de la formation et de la pratique musicales, les
institutions nouvelles de médiation en constituant
les principales illustrations.
Sous l'Ancien Régime, il existait déjà
des compartimentages marqués dans les modes de
production et de diffusion, les supports, les auditoires
et les répertoires. Cependant, les dénominateurs
communs étaient suffisamment nombreux pour créer
un véritable et large espace musical partagé
– et pas seulement à l'église – où
les dynamiques de mobilité étaient grandes.
La présente journée d'études
se propose d'interroger le jeu complexe de la différentiation
culturelle en recherchant, dans les discours et dans
les pratiques, la matérialité de ces clivages,
interactions ou rapprochements, propres à tracer
des lignes de partage au sein du champ musical. Elle
a vocation à susciter des échanges entre
les historiens des périodes moderne et contemporaine
et les musicologues, mais aussi des spécialistes
d'autres champs disciplinaires concernés par
ces enjeux. Le cadre hexagonal et la période
comprise entre les dernières décennies
de l'Ancien Régime et le premier tiers du XIXe
siècle – époque d'intenses recompositions
sociales, institutionnelles, esthétiques ou techniques
– offrent les limites spatiales et temporelles de ces
appropriations différenciées, sans que
soit privilégié un modèle déterminé
de culture musicale.
Programme :
Matinée 9h30-12h45
Youri Carbonnier (Université d'Artois) : Introduction
et problématique
David Hennebelle (Université d'Artois)
: « Un théâtre aristocratique
et populaire : les Petits Comédiens du Comte
de Beaujolais (1784-1790) ».
Joann Élart (Université de Rouen)
: « Le Boieldieu du peuple : autour du centenaire
de sa naissance à Rouen en 1875 ».
Hervé Audéon (CNRS-IRPMF) : «
Romances et airs dans les concertos pour piano en
France, du Directoire à la Restauration :
citations, modèles et enjeux ».
Jean Gribenski (Université de Poitiers)
: « Mozart et la France (1764-vers 1825) ».
Après-midi 14h30-16h30
Georges Escoffier (Université de Lyon
II - Université de Clermont-Ferrand) : «
Usage et limites des références populaires
: l'exemple de la Messe en Noëls de Louis Grénon
(1763) ».
Jean-François Heintzen : « Les
musiques discrètes sortent du bois… Musiques
traditionnelles et populaires en Révolution
».
David Chaillou (Université d'Artois –
Université de Paris IV) : « La chanson
Vive Henri IV et sa transposition au théâtre
en 1814 : une utilisation politique du "populaire"
sous la première Restauration ».
Salle de spectacle, Maison de l'étudiant (rue
Raoul François) : Autour de « Vive Henri
IV » et de chansons de Béranger. Musiques
traditionnelles et savantes (Grétry, Cherubini,
Rossini). Vielle à roue, flûte, piano et
chant
Nathalie Cabiran nathalie [point] cabiran (at)
univ-artois [point] fr Université d'Artois Maison
de la recherche 9 rue du Temple BP 10665 62030
Arras cedex
mercredi
16 novembre 2011
______________________________ Dieudonné
Niangouna, artiste associé en Avignon
Avec sa compagnie « Les Bruits de la Rue »,
il a entre autres créé
Intérieur-Extérieur en 2003, Attitude
Clando, programmée au Festival d'Avignon
en 2007, et en 2009, également produit en Avignon,
Les Inepties Volantes.
Sa pièce Le socle des
Vertiges est actuellement à l'affiche
au Théâtre des Amandiers de Nanterre jusqu'au
4 décembre, elle sera montée à Brazzaville,
puis tournera en France, à Bruxelles et à
Vienne.
Selon
une entretien qu'il a eu avec un journaliste de l'AFP,
la scène est pour lui un champ de bataille,
un lieu de combat artistique.
Il se dit être en parmanence très en
colère, affirme aimer cette colère pour
porter la voix des sans voix.
Il ajoute : La tragédie africaine, c'est quelque
chose qui se vit tous les jours, de la manière
la plus crue. C'est le pain quotidien [...] C'est le rapport qu'a l'homme envers l'homme.
Un rapport très bestial, très cru, très
direct et carnassier, C'est comment à partir
d'un pouvoir, on va déchiqueter un plus petit
que soi [...] Le spectacle n'est pas là pour expliquer
les choses aux gens mais pour étaler le vertige
sur le plateau [...] On
est là pour mettre le doigt dans la plaie.
Il se pose la question sur sa présence comme
artiste associé au Festival d'Avignon, se demande
ce qu'n arsite Africian peut y amener, mais ne veut
pas être le bon élève de la francophonie,
ni se faire le pouvoyeur des clichés et d'un
trop d'exotisme.
mercredi
16 novembre 2011
______________________________ Le
festival Jazz'N'Klezmer, du 16 au 27 novembre à
Paris
Le festival Jazz'n'Klezmer, programmé du 16
au 27 novembre à Paris, présentera un
bel éventail de la diversité des juives
: du cabaret yiddish des Berlinois Daniel Khan &
The Painted Bird à la chanson méditerranéenne
de l'Israélo-espagnole Tal Ben Ari.
Boogie Balagan jouera son rock torride aux accents
orientaux, en clôture, au Divan du monde, après
la projection du film « Le Cochon de Gaza ».
Le clarinettiste Yom, en duo avec le pianiste Manuel
Peskine, offrira sa perception un peu planante du klezmer.
Jazz'n'Klezmer, qui fête sa dixième
édition, fera une incursion dans le monde tzigane,
avec le trio jazz manouche de Brady Winterstein et la
prestation du Kocani Orkestar, brillante fanfare macédonienne.
Le pianiste israëlien Yaron
Herman qui était
de la première édition en 2002, l'inaugurera
cette année par un récital à la
Synagogue libérale Copernic.