Né à Coccaglio (Brescia) en 1553 ou 1554 — mort à Rome le 22 août
1599.
Il est le quatrième enfant sur sept, d'une famille humble. Un de ses
frères était bassiste à la cathédrale de Parme en 1590 et fut peut-être un
agent des Medicis.
Luca Marenzio a peut-être reçu son éducation musicale à la maîtrise de
la cathédrale de Brescia, où Giovanni Contino (vers 1513-1574) était
maître de chapelle.
Il est Maître de chapelle du cardinal Cristoforo Madruzzo (1512-1578).
En 1577, il publie un madrigal, dans un recueil collectif, « Fiore della
Ghirlanda musicale ».
La documentation témoigne qu'à partir du 1er août 1578, il est au
service du cardinal Luigi d'Este (1538-1586) à Modène, et a suivi sa cour
dans ses déplacements, à Tivoli, à Ferrare, en 1580-1581.
En 1583, il semble que le cardinal ait projeté d'offrir Marenzio à la
cour de France. Ce projet a contrecarré sa nomination, à la même époque,
au poste de maître de chapelle du duc Guglielmo Gonzaga
(1538-1587) de Mantoue. Ce poste est alors occupé par Francesco
Soriano (1548 / 1549–1621).
Luca Marenzio,
Madrigali á 5 voci, Libro 9, no 12, « Solo e pensoso « La Venexiana ».
Luca Marenzio, Zefiro torna e 'l bel tempo rimena, Rosso Porpora, souis la direction de Walter Testolin.
À ce sujet, on a peut-être mal interprété la remarque de Palestrina,
selon laquelle « Marenzio n'est pas un plus grand homme que Soriano »,
pour en déduire que Palestrina avait de l'aversion pour Marenzio. Le 30
décembre 1586, la mort du cardinal, qui ne le paie pas toujours
régulièrement, le laisse sans emploi stable.
En 1586 et 1587, il est à nouveau question d'entrer service de la
maison de Gonzague. Mais le duc n'accède pas aux exigences de
rémunération et commodités demandées. Sa mort, le 14 août 1587 clôt
ce chapitre.
Il est à Vérone en 1587, où il assiste à des représentations de
l'Accademia Filarmonica. Il reçoit une rémunération du compte Mario
Bevilacqua, auquel il dédie ses « Madrigali un quattro, sei du cinque »,
en 1588.
Il est attesté à la mi-mai 1787, qu'il il est sans emploi. Mais il est
bientôt au service de Cardinal Ferdinand de Medicis à Rome, et le suit à
Florence. Entre 1588 et 1589, il est à la chapelle florentine des Médicis.
Il côtoie les réformateurs de la musique dans les salons du Comte
Bardi.
Il compose des intermèdes pour le mariage de Ferdinand de Médicis avec
Christine de Lorraine, publiés dans un recueil collectif réunissant les
œuvres composées à cette occasion. Son séjour à Florence s'achève le
30 octobre 1589. Il y fut peut-être engagé le temps des festivités. Son
troisième livre de madrigaux est dédié à la duchesse Bianca Capello
(seconde épouse de François Ier de Médicis).
De 1590 à 1592, il est au service de Virginio Orsini, duc de Bracciano
(1572-1615), pour lequel il a composé, en 1589, un madrigal à l'occasion
de son mariage avec Flavia Damasceni Peretti (morte en 1606 à Rome). Il
dédie à son patron son « Quinto libro de madrigali a sei voci », le 1er
janvier 1591.
Luca Marenzio, La Pellegrina, Intermedio II, La contesa canora fra le Pieridi e le Muse Chi dal Delfino à, 6 O Valoroso Dio à 4, O mille volte mille à 8, Ensemble vocal Beata mvsica, Vincent Maurice (théorbe), sous la direction de Gilles Grimaldi, Paris 1999.
A partir de 1592, il est à Rome, où il est membre de la « Vertuosa
Compagnia dei Musici ». Il effectue quelques services pour la maison du
Cardinal Montalto.
Entre 1593 et 1595, il est au service du cardinal Cinzio Passeri
Aldobrandini (1560-1610). à partir de 1593, il loge au Vatican, avec
quinze personnalités comme Torquato Tasso (Le Tasse). Le 21 décembre 1594,
il est officiellement chargé, par le pape Clément VIII, de continuer le
travail de réforme du chant liturgique engagé par Palestrina.
Phalèse et Bellère éditent à Anvers, ses madrigaux rassemblés, en 1593
et 1594.
En été 1595, il reçoit la visite de John Dowland (1563-1626). Dans une
lettre du 10 novembre 1595, adressée à Sir Robert Cecil, Dowland fait part
de son désir d'étudier avec Marenzio. On ne sait quelles en sont les
suites.
Également en été 1595, le pape et le cardinal Aldobrandini, l'envoient
à la cour du roi de Pologne, Sigismond III, pour remplacer le Maître de
chapelle Annibale Stabile, décédé en avril de la même année.
Le 20 octobre 1598, date à laquelle il dédicace son « Ottavo libro de
madrigali a cinque voci » à Don Ferrante Gonzaga, il est à Venise. On ne
sait rien de lui, jusq'à sa mort à Rome.
Cartalogue des œuvres
1577, Donna bella e crudele, se sdegn' havete (R. Nannini), 5 voix
1580, Cantava la più vaga pastorella, 5 voix
1580, Che fa hoggi il mio sole, 5 voix
1580, Dolorosi martir, fieri tormenti (L. Tansillo), 5 voix
1580, Il primo libro de madrigali, 5 voix, Venise
1580, Lasso ch'io ardo e 'l mio bel sole ardente, 5 voix, 1580
1580, Liquide perle Amor da gli occhi sparse (L. Pasqualino), 5 voix
1580, Madonna mia gentil ringratio Amore, 5 voix
1580, O tu che fra le selve occulta vivi (T. Tasso ?), 8 voix
1580, Ohime, dov'è 'l mio ben, dov'è 'l mio core (B. Tasso), 5 voix
1580, Partirò dunque, ohime mi manca il core, 5 voix
1580, Quando i vostri begl'occhi un caro velo (Sannazaro), 5 voix
1580, Questa di verd'herbette, 5 voix
1580, Spuntavan già per far il mondo adorno, 5 voix
1580, Tirsi morir volea (Guarini), 5 voix
1580, Venuta era Madonna al mio languire (Sannazaro), 5 voix
1581, Ahime tal fu d'Amore (V. Quirini), 6 voix
1581, Al suon de le dolcissime parole, 6 voix
1581, Al vago del mio sole, 5 voix
1581, Amor io non potrei (L. Ariosto), 5 voix
1581, Amor, poiche non vuole (G. Parabosco), 5 voix
1581, Ben me credetti gia d'esser felice (Quirini), 6 voix
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Discographie
Luca Marenzio Madrigaux à 5 et 6 voix
Concerto Vocale
René Jacobs dir.
Come inanti de l'alba - Venuta era - Del cibo onde il
signor - Strider faceva - Rimanti in pace - Vezzosi augelli - Crudele
acerba - Sestina : Sola angioletta - Tirsi morir volea - Giunto a la
tomba
Harmonia Mundi HMA 1901065, 1982 / 1988
Luca Marenzio Nono Libro de madrigali (1599) La Venexiana
Claudio Cavina
Rossana Bertini (soprano), Marina De Liso (mezzosoprano), Claudio Cavina
(contre ténor), Sandro Naglia (ténor), Giuseppe Maletto (ténor), Daniele
Carnovich (basse), Gabriele Palomba (luth), Franco Pavan (luth), Fabio
Bonizzoni (clavecin) — Enregistré en 1999, Disque Glossa 920906 1. Così nel mio parlar (Dante: stanza di canzone) Et
ella ancide — 2. Amor, i' ho (Petrarch: stanza di sestina doppia) — 3.
Dura legge d'Amor (Petrarch: terzine di capitolo) E so come in un punto —
4. Chiaro segno Amor pose (Petrarch: stanza di sestina doppia) — 5. Se sì
alto pon gir (Petrarch: stanza di sestina doppia) — 6. L'aura che'l verde
Lauro (Petrarch: sonnet) Si ch'io non veggia — 7. Il vago e bell'Armillo
(Celiano / Grillo: madrigal) E dicea "O beate onde" — 8. Solo e pensoso
(Petrarch: sonnet) Sì c'io mi cred'homai — 9. Vivo in guerra (Ongaro:
sonnet) E gl'occhi al cielo e a lei — 10. Fiume ch'a l'onde (Ongaro:
madrigal) Ahi tu mel nieghi — 11. Parto o non parto? (Guarini: madrigal) —
12. Credete voi ch'i' viva (Guarini: madrigal) — 13. Crudele, acerba,
inesorabil morte (Petrarch: stanza di sestina) — 14. La bella man vi
stringo (Guarini: madrigal)
Emilio de'Cavalieri, Cristoforo Malvezzi, Luca Marenzio, Giulio Caccini,
Jacopo Peri La Pellegrina : musique pour le mariqge de Ferdinand de Médicis et
Christine de Lorraine, Florence 1589.
Huelgas Ensemble
Paul van Nevel
Els Van Laethem, Pascal Bertin, Marie-Claude Vallin, Cécile Kempenaers.
Enregistré en 1997, Sony Classic 1998.
Marenzio Madrigali a quattro voci
Concerto Italiano
Rinaldo Alessandrini
Rossana Bertini (soprano), Claudio Cavina (alto), Giuseppe Maletto
(ténor), Sergio Foresti (basse) Mara Galassi (harpe), Andrea Damiani
(luth) —Enregistré en avril 1994, disque opus 111, 30-117
1. Non vidi mai dopo notturna pioggia — 2. Dissi a l'amata
mia lucida stella — 3. Veggo, dolce mio bene — 4. O bella man, che mi
distringi 'l core — 5. Non al suo amante piú Dïana piacque — 6. Hor vedi,
Amor, che giovinetta donna — 7. Apollo, s'ancor vive il bel desio — 8.
Nova angeletta sovra l'ale accorta — 9. Vedi le valli e i campi che si
smaltano — 10. Chi vòl udire i miei sospiri in rime — 11. Madonna, sua
mercè, pur una sera — 12. Vezzosi augelli, in fra le verdi fronde — 13.
Ahi dispietata morete, ahi crudel vita! — 14. Dolci son lequadrella
ond'Amor punge — 15. Menando un giorno gl'agni presso un fiume — 16. I
lieti amanti e le fanciulle tenere — 17. Tutto 'l dí piango — 18. Zefiro
torna, e'l bel tempo rimena — 19. Sul carro de la mente auriga siedi — 20.
Lasso, dicea; Perché venisti Amore — 21. Dialogo fra Ofelia, Elenco e
Montano.