La musique instrumentale de (1707-1791)

Né à Naples et mort à Venise, ce musicien, qui fut sans doute élève de Porpora et fit ses premières armes à l'opéra, passa une large part de sa vie à Londres où il enseigna le clavecin et le chant tout en continuant à composer pour l'opéra. En 1754, il y publia douze sonates pour clavecin qui lui valurent beaucoup de succès et qui, encore aujourd'hui, séduisent par leur brio et leur élégance. Même si, par instants, leur charme peut paraître un peu suranné, on ne peut qu'admirer la facilité avec laquelle le musicien y brasse les styles les plus divers. « La variété, parfois la discontinuité des motifs, la volubilité virtuose et toute scarlattienne des traits, l'écriture souvent imitative, feraient ranger ces œuvres parmi celles du baroque ; mais l'équilibre des parties, la logique qui y préside, la sûreté du sentiment tonal, ainsi que certaines amorces de la forme sonate (ici et là un authentique second thème, un développement digne de ce nom, une reprise complète), justifient qu'on les dise préclassiques. »¹ Et, de fait, on y rencontre, entre autres, des modulations hardies et des développements aventureux qui jettent un pont vers Mozart.

Pietro Domenico Paradisi, Sonata VI en la majeur, « Toccata » (Presto), par Ottavio Dantone.

Pietro Domenico Paradisi, Sonata III en mi majeur, par Enrico Baiano.

Notes

1. Sacre Guy, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres. « Bouquins », Robert Laffont, Paris 1998, p. 2084.

Michel Rusquet 2016
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Samedi 16 Janvier, 2021