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Crotale, crotales

Crotales du Tibet.

Crotale (s. f. ; grec : krotalon ; krotala ; latin : latin crotalum). Petite cymbale de bronze très épaisse, d'origine traditionnelle, jouée par paire, comme des castagnettes, avec les doigts, ou parfois montées en carillon à l'orchestre — dans l'antiquité égyptienne ou grecque, il s'agit de l'assemblage articulé de deux plaquettes de bois, utilisé dans les cérémonies comme celles dédiées à Cybèle, déesse de la nature, de la fertilité et pour accompagner la danse —. Les crotales peuvent être en métal, les extrémités du double manche (en forme de fourche ou de pince), sont alors aménagées en cupules de résonance —  Dans le cas du qarqabou (qarqabû ; karkabou ; qarqabus ; qraquech) africain, les deux extrémités du manche, reliées par lacet de cuir, sont équipées de cupules.  

Chine : pengling, ou pengzhong, ou xing.

Plaquettes égyptiennes.

Plaquettes de Côte d'Ivoir.

Qarqab d'Afrique du Nord.

Joueuse de crotales, Egypte chrétienne (IVe - XIIe siècle apr.).

Crotales coptes.

Un danseur avec des crotales. Décor de poterie antique.

Le satyre Papposilène jouant des crotales, provenant de Béotie (Tanagra ?) Terre cuite, v. 350 av. J.-C. 

 

 

Schellenbaum

On traduit en allemand « crotale » par  Schellenbaum, arbre à sonnailles (en anglais  Bell tree, arbres-clochettes). Il s'agit d'un  bâton de parade largement répandu dans les  fanfares et musiques de marche allemandes.

Son origine provient des parades du corps des janissaires ottomans. Il se rapproche plus  de la famille du cistre.

Ici, un instrument autrichien de la première moitié du 19e siècle.

 


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Extrait du Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio, mis en ligne par l'Université de Toulouse Le Mirail

CROTALUM, Κρέμΰλον, χρόταλον,  χροΰμα. —  Crotales, sorte de castagnettes. Les crotales étaient un instrument employé dans les danses chez les Grecs et chez les Romains, pour marquer le rhythme. D'aprés la définition d'Eustathe, elles étaient faîtes de terre, de bois ou d'airain1. Deux tessons ou deux coquilles pouvaient même suffire2, comme elles suffisent encore aux enfants aujourd'hui. A notre connaissance, les collections ne contiennent aucun spécimen de crotales, mais les représentations en sont assez nombreuses pour qu'on puisse s'en faire une idée exacte.

Properce cite des crotales en bois de buis3 : Photius, des crotales en ivoire4. Les crotales de bois les plus simples étaient sans doute des tiges de roseau que l'on frappait l'une contre l'autre5; elles devaient étre unies à l'extrémité que l'on tenait le plus ordinairement, sans doute, par la seule pression de la main, et ne dépassaient pas beaucoup la longueur des doigts. La figure 2073, d'aprés une terre cuite conservée au musée de la Société archéologique d'Athènes6, en représente de semblables aux mains d'une danseuse. Cependant on en voit aussi de très longues et quelques-unes ont un mécanisme plus compliqué. Ainsi, dans une mosaïque d'un tombeau trouvé à la villa Corsini7, des danseurs tiennent des roseaux fendus à la moitié de leur longueur ; à cet endroit, la moitié du roseau enlevée est rattachée par une cheville sur laquelle elle se meut de manière à battre librement (fig. 2074). Un petit bronze qui paraît étrusque, publié par Caylus8, offre l'image d'un enfant tenant de très grandes crotales qui consistent en deux tiges d'égale longueur réunies en poignée dans la main et munies à l'autre extrémité de deux palets frappant l'un contre l'autre (fig. 2075).

On voit souvent dans les peintures de vases (fig. 2076)9 et d'autres monuments10, les crotales renforcées par un palet creux ou par un rebord saillant qui augmente la force du bruit.

D'autres crotales, tout à fait semblables aux castagnettes encore en usage aujourd'hui, consistent en deux coquilles de bois convexes à l'extérieur, concaves à l'intérieur, telles que les représente la figure 2077, d'après une statue du musée du Capitole11. Une courroie ou un cordon qui les retient est passée autour du poignet. Quelquefois des crotales de cette forme, mais munies de longues poignées, sont réunies en trousseau, en plus ou moins grand nombre, au moyen d'un anneau (fig. 2078)12.

Les auteurs anciens parlent aussi fréquemment de crotales en terre cuite13 et en airain14. Il faut sans doute comprendre, parmi ces derniers, des espèces de grelots dont le bruit servait également à marquer la cadence.

La figure 2079 représente une statuette très curieuse à ce point de vue15. La danseuse agite trois castagnettes ou grelots attachés par une courroie à la paume de la main gauche ; la main droite est moderne ; il y en a encore deux autres au coude du bras gauche, mais on ne voit pas bien comment ils sont attachés. D'autres grelots sont suspendus à l'oreille gauche, au milieu du cou, à l'épaule et à la manche droite. Un objet du même genre consistant en un anneau auquel sont attachés huit grelots semblables à de petites paires de cymbales a été publié dans le Recueil de Caylus16. Suivant l'opinion de M. Friedlaender, dans beaucoup de passages où il est question de crotales d'airain, il faut entendre ceux que nous voyons ici figurés.

Le son des crotales était ordinairement accompagné d'autres instruments du mème genre, cymbales17 et tambourins18 ou d'instruments plus doux comme la flûte19 et la cithare20. Sur les vases on trouve plusieurs fois représenté Apollon Citharède accompagné d'une danseuse de crotales21.Les crotales se trouvent aussi dans les mains de personnages bachiques et du dieu Pan22. D'après la légende recueillie par Apollodore, ce fut Minerve qui fournit à Hercule des crotales d'airain fabriqués par Vulcain, et le bruit de ces instruments chassa les oiseaux du lac marécageux dans lequel ils se retiraient23.

Les crotalistes (crotalistriae) étaient des femmes de mauvaise vie24 et leurs danses étaient accompagnées de gestes lascifs. Le mot de crotales était aussi appliqué par métaphore à une personne bruyante25 La cigogne est désignée quelquefois sous le nom de crotalistria, à cause du bruit qu'elle fait avec son bec, et c'est par suite d'un genre d'allittération très fréquent dans l'antiquité qu'elle est représentée sur les monnaies de Crotone26.  [E. Estimes].

Notes

1. Eustath. Il. XI, 160 : σχεΰόζ τι έξ όστράον τυγόν ή ξύλου ή χαλοΰό έυ γερσί xρατούμενον θορυΰ: Suid. s. v . xρόταλον. — 2. Hesych. xρεμβαλιάζειυ. — 3. Prospert. IV, 3 — 4. Phot. xρεμβαλίζειυ, II, p. 351. —Schol. Aristoph. Nub. 206 ; Virg. Copa ; Suid. s. v. — 6. Schoene, Griech. Reliefs, pl. XXXV, n° 125 ; J. Martha, Catalogue des figurines en terre cuite du musée de la société archéol. d'Athènes (Bibl. des éc. fr. d'Ath. et Rome, fasc. 16); n° 4 et 5 ; cf. Rayet, Mon. de l'art antiq. pl. IX ; Bull. de corresp. hellén. 1881, p. 346 ; Panofka, Cabinet Pourtalès, pl. XXVIII. — 7. Bartoli, Sepolcri antichi, pl. 18 ; Roux et Barré, Hercul. et Pomp. III. pl. 142. — 8. Recueil d'antiq. VII, pl. XXX. — 9. Gerhard, Trinksehalen, pl. IV ; Antike Bildwerke, pl. LXVI ; Minervini, Bullet. napolit. 1854, pl. XIV, etc. Voy. la figure 729, p. 641 et fig. 64, p. 33 ; Lenormant et de Witte, Elite des mon. céram. II, pl. 33 A et 77 ; Jahn, Abhandl. d. Münch. Akad. t. VIII, p. 265 ; Inghirami, Mus. Chius. II, pl. CXXIX ; Arch. Zeit. 1883, pl. 4 ; Mon. de l'Inst. 1883, pl. 4. — 10. Dans des peintures étrusques, Mon. de l'Inst. arch. I, pl. XXXII ; Mus. Greg. I, pl. CII ; sur une mosaïque de Carthage, Soc. des antiq. de Londres, t. XXXVIII, p. 223 ; ces détails sont très visibles sur les crotales tenues par une femme sur un vase d'argent de la collection Stroganoff, Köhler, Gesammelte Schriften, VI, pl. VII ; mais ce vase a un caractère tout à fait oriental. — 11. Mus. Capit. III, pl. xxxvi de marne au musée de Latran, Garrucci, Mus. Luterain. pl. xxiv. — 12. Caylus, Recueil, t. vii, pl. xxxiii ; cf. Bellori, Lucernae, II, fig. 23. — 13. Aristoph. Ran. 1301 ; Juven. XI, 170 ; Athen. XIV, p. 636 e. — 14. Poeta ap. Hephaest. p. 68; Eurip. Cycl. 204 ; Herod. II, 60 ; Martial. XI, 7, 4. — 15. Annales de l'Inst, de corr. archéol. 1808, tav. d'agg. C. Cf. l'article de Friedländer, ib. p. 45; cf. O. Jahn, Berichte d. Saechs. Gesellsch. 1851, 18 mai. — 16. Recueil d'ant. VII, pl. lxii, 1 et 2. — 17. Macrob. Priap. 26 ; Silv. I, 6, 72 ; Cic. Pis. 9; Apul. Met. 8. — 18. Eurip. Cycl. 204. — 19. Propert. V, 8, 39. — 20. Elite des mon. ceram. t. II, pl. 38 A et pl. 77. — 21. Ibid. Les auteurs voient ici, peut-étre sans fondement suffisant, une personnification de la nymphe Echo. — 22. Schoene, De personar, in Eurip. Cacch. habitu, p. 121. — 23. Apollod. II, 5, 6; cf. Pausan. VIII, 22, 4 ; Pherecid. et Hellanic. ad. Schol. ad Apoll. Rhod, Argon.II, 1055-1056. — 24. Virg. Copa, 2 ; Macrob. Sat. Il, 10 ; Priap. 26 ; Juv. III, 62 ; Anthol. Palat. V, 129, 175, 7 ; V, 271, 1 ; IX, 321, 4 ; Büttiger, Ideen zur Kunstmythologie, p. 413. — 25. Arist. Nub. 448. — 26. Elite céram. t. II,  p. 243.

Bibliographie

 


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Vendredi 2 Octobre, 2020