Actualités musicales6 octobre 2014
Pour les 300 ans de Carl Philipp Emanuel Bach avec Edda ErlendsdóttirDans le cadre de la 18e saison de « Autour du piano », une association qui organise des concerts dans divers lieux parisiens, Edda Erlendsdóttir nous a invités hier dimanche 5 octobre à un récital d'anniversaire pour les 300 ans de Carl Emanuel Bach (avec 7 mois moins 3 jours de retard quand même). Voici bien des années, grâce à des partitions achetées par un ami en Allemagne de l'Est, la pianiste a découvert l'œuvre de ce rejeton du grand Johann Sebastian Bach, le père de toutes les musiques comme il est bien connu, mais aussi de ses fils, ce qui l'est moins, mis à part le « Solfegietto » pour Carl Emanuel que tous les apprentis pianistes, question d'honneur, jouent à toute vibure. Toujours très jeune, Edda Erlendsdóttir nous a fait le coup en bis. Moins encombré par l'héritage familial que son frère aîné Wilhelm Friedemann mais pas aussi italien que son plus jeune demi-frère Johann Christian, il renonce à l'art savant du contrepoint, pour les manières plus roturières et laïcs qui sont dans l'air du temps. Parmi les sornettes dont est capable la musicographie, on a appelé cela le « style galant ». En réalité on est dans une structure de mélodie accompagnée assez austère, avec une rarescence des voix intérieures, serviles accompagnatrices, sans autonomie, sans épaisseur harmonique explicite, tout comme la basse qui est tout de même bien statique. Mais c'est une musique instrumentale qui veut chanter humainement, évoquer, qui fait du théâtre, qui déclame, qui a pris la voie que prendront les classiques viennois. Haydn, Mozart Beethoven avaient de l'admiration pour l'œuvre de Carl Philipp Emanuel Bach. Eux, vont fluidifier le système, réintroduire une espèce de contrepoint entre accompagnement et voix supérieure, faire de la basse une voix chantante. Mais l'essentiel est là — le Larghetto sostenuto de la fantaisie en do majeur interprétée en première partie est convaincante de ce point de vue. C'est une musique, avec ses cadences rigides et assez conventionnelles, peu portée sur les anticipations et les retards, en général sur les raffinements dissonants (par rapport aux Viennois), qui ne chante pas son théâtre d'elle-même avec évidence. Il y faut un engagement, une pensée, un projet d'interprétation global, sans le filet de la tradition. Il faut donc saluer l'entreprise réenchanteresse d'Edda Erlendsdóttir, qui n'a pas refermé les partitions de son ami après en avoir déchiffré les premières pages et qui a de fait ramené ce fils Bach dans l'histoire. Sous ses doigts, cette musique qui ouvrait en son temps des voies nouvelles avec quelques tournures qui sonnent aujourd'hui comme des archaïsmes (charmants, touchants), est d'une belle expressivité, inventive, avec ses effets, comme les ruptures subites, délicate, belle. Nous avions apprécié son cédé, le public était là ravi et ne manquait pas d'éloges dans les conversations. L'idée d'avoir croisé dans le programme les œuvres du fils Bach avec celles de Haydn, faisait ressortir la filiation (je pense plutôt la communauté des idées) et la perspective musicale. Il faisait beau à Paris, cela donnait envie de marcher un peu, la douillette place Saint-Georges (le récital était donné en fin d'après-midi dans les salons de la fondation Dosne-Thiers, une belle maison mais un nom odieux), la rue Notre-Dame de Lorette, le Faubourg Montmartre. Les touristes étaient rares. Quel plaisir de pouvoir prendre un vrai pas parisien. Quand même la queue devant Chartier. Grands boulevards, République, Oberkampf... Métro. Tout a une fin. Jean-Marc Warszawski Petites annonces musicalesL'Orchestre amateur de musique ancienne du Val-de-Marne (OAMA) recherche instrumentistes. Groupe canadien (Val d'Amour, nouveau Brunswick) cherche manager /canada Le chœur Viesna de Brest recherche chef de chœur russe ou parfaitement russophile / russophone Pianiste de jazz (Paris) cherche bassiste électrique Recherche ténor pour former trio belcantiste (Villefranche-sur-Saône) claviériste / accordéoniste (Orléans) cherche formation variétés / musette ou pop-rock Revue de presse musicale(Radio Praha) Hommage au compositeur Petr Skoumal, un « homme noble » (La Nouvelle république) L'Opéra de Tours montre ses petits dessous (France 3 Lorraine) Opéra national de Lorraine : premier opéra de la saison avec «Owen Wingrave» (Ouest France) Subventions incertaines pour l'Orchestre. Musiciens sarthois inquiets
© musicologie.org 2014 Mercredi 15 Octobre, 2014 0:55 |
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