Par Jean-Marc Warszawski —— 31 mai 2014.

Une masterclasse de Lluís Claret au festival de violoncelle de Beauvais

Lluis claret Lluís Claret au Festival de violoncelle de Beauvais. Photographie © musicologie.org.

Lluís Claret est un des musiciens qui font le violoncelle de notre temps. Né en Andorre, ses maîtres sont Maurice Gendron, Radu Aldulescu, paradoxalement Enric Casals, le frère de Pablo Casals, qui n'est pas violoncelliste, mais violoniste, compositeur et chef d'orchestre (il dirigera le célèbre festival Pau Casals de Prades), aussi le pianiste György Sebök, et les violoncellistes Eva Janzer et Bernard Greenhouse.

Après avoir remporté le Premier Prix du Concours Pau Casals en 1976 et celui du Concours Mstislav Rostropovitch en 1977, il mène une carrière internationale de très haut niveau, et enseigne un peu partout dans le monde.

Après avoir ouvert le Festival de violoncelle de Beauvais sur la scène de la Maladrerie, avec Stéphanie Marie Degand (violon, Pierre-Henri Xuereb (alto) Carmen Martinez (piano), et le comédien Didier Sandre, dans un spectacle en hommage à trois « Pablo », Casals, Picasso et Neruda, le 20 mai 2014, il a donné le lendemain une masterclasse publique.

Trois étudiants sont présents :

Clément Peigné, issu d'une famille musicienne, a étudié le violoncelle au Conservatoire de Tours avec Jocelyne Reydy et Xavier Richard, puis avec Xavier Gagnepain au Conservatoire de Boulogne Billancourt. Admis au Conservatoire national supérieur de Paris, il étudie avec Marc Coppey et Pauline Bartissol.

Clément Peigné au Festival de violoncelle de Beauvais. Photographie © musicologie.org.

Raphaël Jouan, issu également d'une famille musicienne (violoniste et altiste dans l'orchestre national de Lorraine), il commence à jouer le violoncelle à l'âge de six ans, suit les cours du Conservatoire de Metz, puis ceux du Conservatoire national Supérieur de Paris dans la Classe de Michel Strauss.

Raphael Jouan Raphaël Jouan au Festival de violoncelle de Beauvais. Photographie © musicologie.org.

Également élève de Michel Strauss au Conservatoire national Supérieur de Paris, Cameron Crozman vient du Canada. Il est né à Calgary et a étudié avec Paul Pulford à London dans l'Ontario. Musicien déjà distingué par un second Prix de l'Orchestre symphonique de Montréal et par le Michael Measure's Prize qui récompense les jeunes artistes prometteurs au Canada. Il a été semi-finaliste du concours de violoncelle Witold Lutoslawski de Varsovie.

Cameron Crozman au Festival de violoncelle de Beauvais. Photographie © musicologie.org.

On parle d'étudiants, d'élèves, mais il faut garder à l'esprit qu'à ce niveau, ce sont déjà de jeunes professionnels qui jouent en ensemble de chambre ou orchestre et qui ont déjà un répertoire conséquent y compris de concertos, parmi les plus virtuose.

Deux candidats en profitent pour soumettre leurs morceaux de concours, des extraits de la 5e et 6e suite pour violoncelle seul de Johann Sebastian Bach, mais on entendra aussi Les mots sont allés de Berio et la sonate de Hindemith.

Quant à lui, Cameron Crozman ne vient que pour le plaisir. On n'en attend pas moins d'un élève de Michel Strauss.

Lluis Claret et Clément Peigne Lluís Claret et Clément Peigné au Festival de violoncelle de Beauvais. Photographie © musicologie.org.

Lluís Claret porte surtout l'intention sur le mouvement du dos, la rotation du bras et celle du poignet, critique l'emploi trop systématique du travail de l'épaule, prend soin de la tenue de l'archet, corrige quelques positions ou propose des solutions qu'il a lui-même adoptées, sans les imposer. Il aime l'articulation des doigts sur le manche, et reprend avec humour les glissandos trop savonnés, voire dégoulineux.

Par contre, avec la pièce de Berio, il entreprend un travail plus esthétique, et comme dans la publicité, il y a un avant et un après assez spectaculaire pour Les mots sont allés.

Il y aura une autre Masteclasse cette fois avec orchestre, une originalité du Festival de violoncelle de Beauvais. Raphael Wallfisch, qui vient d'arriver, ne cache pas quelque appréhension devant cet exercice inédit qu'il doit assurer.

Lluis Claret « Regarde comme j'te dis de faire ! ». Lluís Claret au Festival de violoncelle de Beauvais. Photographie © musicologie.org.