Comme Guilain, on le présente comme un disciple de Marchand, mais apparemment sans savoir grand-chose des relations qu'ont pu entretenir les deux musiciens. On sait en revanche que Pierre Du Mage apprit le métier d'organiste auprès de son père qui était organiste de la cathédrale de Beauvais, et qu'il fut lui-même organiste de la collégiale royale de Saint-Quentin, puis de la cathédrale de Laon. Il en démissionna en 1719 afin d'endosser la charge de surintendant des dépôts royaux de sel de la ville, mais il continua sans doute à pratiquer l'instrument puisqu'on le vit réapparaître avec éclat en 1733, aux côtés de Clérambault et de Daquin, lors de l'inauguration du nouvel orgue de Notre-Dame de Paris.
On n'a de lui qu'un 1er Livre d'orgue (1708) contenant une suite de premier ton, mais l'œuvre est d'une rare qualité. « Ciselées dans le métal le plus pur, sans une imperfection, ses huit pièces forment une œuvre classique au sens fort du terme, nourrie des meilleurs modèles et susceptible de devenir, à son tour, une référence. »1
Plein jeu, Basse de trompette, Tierce en taille, Grands jeux
André Isoir
orgue de l'église Saint-Séverin, Paris
Note
1. Brigitte François-Sappey, dans Gilles Cantagrel (dir.), Le guide de la musique d'orgue, Fayard, 2003, p. 328.