Né le 21 février 1791 à Vienne, mort le 15 juillet 1857 à Vienne.
La source essentielle concernant sa vie, est son esquisse autobiographique, Erinnerungen aus meinem Leben (souvenirs de ma vie, publiés en 1842).
Il y décrit son grand-pére comme un bon violoniste amateur, fonctionnaire à la mairie de Nimburg, prés de Prague.
Carl Czerny est fil unique. Son pére, Wenzel, né à Nimburg, est pianiste, organiste, hautboïste et chanteur. Il a reçu son éducation dans une abbaye bénédictine proche de Prague. Il est à l'époque de la naissance de Carl, professeur d'une maison ducale polonaise, mais doit quitter la Pologne peu aprés, pour des motifs politiques. La famille gagne Vienne où Wenzel Czerny est professeur de musique et réparateur de pianos.
Carl Czerny vit chez ses parents. Sa mére meurt en 1827, son pére en 1832. Par la suite, il vit seul.
Selon lui, il fut sous la constante surveillance de ses parents, soigneusement isolé des autres enfants. Il commence précocement l'apprentissage du piano avec son pére, et à l'âge de dix ans, il peut jouer couramment, pratiquement tout de Mozart ou de Clementi.
Une matinée chez Liszt, lithographie de Josef Kriehuber. De gauche à droite : Josef Kriehuber, Hector Berlioz, Carl Czerny, Fanz Liszt (au piano), Heinrich Wilhelm Ernst. Documet BnF.
En 1799, il commence à composer à l'âge de sept ans. Il commence à étudier les œuvres de Beethoven, guidé par Wenzel Krumpholz, violoniste à l'Opéra, qui le présente à Beethoven en 1801.
Il joue devant lui le premier mouvement du concerto K 503 de Mozart, la sonate « pathétique », et l'accompagnement d'« Adélaïde », que son pére chantait.
Beethoven décide de lui donner plusieurs leçons par semaine, et lui demande de se procurer le Versuch de Carl Philipp Emanuel Bach (Essai sur l'art de jouer les instruments à clavier, publié en 1753).
Czerny écrit que ces leçons consistaient tout d'abord de gamme et de techniques, avant d'avancer dans le Versuch, avec tout au long, le souci du jeu legato. Ces leçons cessent vers 1802, Beethoven ayant besoin de temps pour composer, mais aussi parce que le pére de Czerny ne voulait pas perdre ses prérogatives. Czerny reste toutefois étroitement lié à Beethoven, qui lui confiera la réalisation de la réduction au piano, de Fidelio en 1805
Carl Czerny, anonyme.
Vladimir Horowitz interpréte les Variations Rode de carl Czerny.
En 1800, il fait ses débuts en public à Vienne, avec le concerto en do mineur K 491 de Mozart.
Vers 1802, il copie les fugues de Johann Sebastian Bachn les sonates de Scarlatti, et les œuvres d'autres compositeurs passés, les parties des deux premiéres symphonies de Beethoven, des symphonies de Mozart, qui lui donnent une connaissance de l'orchestration.
En 1806, il publie une collection de 20 variations concertantes pour piano et violon sur un théme de Krumpholz. 7 cette époque, il commence à enseigner le piano, notamment aux éléves de son pére.
En 1810, il se lie avec Clementi qui est à Vienne, se familiarise avec sa méthode pédagogique, qu'il intégrera à sa propre méthode (Gradus ad Parnassum, opus 822).
En 1812, il crée le 5e concerto pour piano et orchestre de Beethoven.
En 1815, Beethoven lui confie son neveu Carl, pour des cours de piano. Sa réputation d'être un excellent professeur de piano grandit, et il peut demander des honoraires élevés. Il a prétendu qu'il donnait douze leçons par jour, de 8 à 20 heures. Il cesse complétement d'enseigner en 1836.
à partir de 1816, il donne chez lui, des concerts hebdomadaires consacrés aux œuvres pour piano de Beethoven, souvent présent. à partir de 1818, il ne donne plus de concerts publics.
De 1821 à 1823, il a Franz Lizt comme éléve, qu'il présente à Beethoven.
Il a de bonnes relations avec Chopin, qui lui rend souvent visite lors de son séjour viennois en 1829. Leur correspondance est conservée.
Il a composé un trés grand nombre d'œuvres, plus de mille, qu'il classait lui-même en quatre catégories :
études et exercices
Piéces faciles pour étudiants
Piéces brillantes de concert
Musique sérieuse
Cyprien Katsaris interpréte la Fantaisie brillante de Carl Czerny, sur des thémes de l'opéra « Le mariage de Figaro » de Mozart.
Ce sont surtout les piéces pour piano qui fournissent l'impressionnante masse de ses compositions, avec une centaine d'exercices techniques, des centaines de courtes piéces, dont beaucoup sont arrangées pour piano à huit mains, un grand nombre d'œuvres sur les hymnes nationaux, musiques populaires, airs connus. Il a aussi composé des symphonies, de la musique de chambre, plus de 300 œuvres de musique liturgique (24 messes, 4 requiem, graduels et offertoires), environ 300 : arrangements sans numéro d'opus, sur des ballets, opéras, symphonies, ouvertures, de 'Auber, Beethoven, Bellini, Cherubini, Donizetti, Halévy, Handel, Haydn, Hérold, Mendelssohn, Mercadante, Meyerbeer, Mozart, Rossini, Spohr, Verdi, Wagner et Weber.
Il a comme éléves : Theodor Döhler, Theodor Kullak, Alfred Jaëll, Sigismund Thalberg, Sephen Heller, Ninette von Bellevile-Oury ou Leopoldine Maria Blahetka (1811-1877).
Karl Czerny, gravure d'Antoine Maurin d'après Kriehuber. BnF.
Opus 368, Huit Nocturnes [ n° 1, en mi majeur ; n° 2, en mi bémol majeur ; n° 3, en la bémol majeur ; n° 4, en ré bémol majeur ; n° 5, en mi majeur ; n° 6, en la mineur ; n° 7, en si mineur (en forme de rondeau) ; n° 8, en si bémol majeur]
Czerny Carl, Erinnerungen aus meinem Leben (manuscrit à la « Geselschaft des Musikfreunde », à Vienne avec d'autres documents autographes) [traduit en anglais dans « Musical Quarterly » (xlii) 1956 ; édité par eW. Kolneder , Strasbourg 1968]
Steger H.Beitrag zu Karl Csernys Leben und Schaffen (thése), München 1924
Hanslick E., Karl Czerny. Dans « Aus dem Tagebuche eines Musikers : Kritiken und Schilderungen », (Berlin, 1892, 32-40 (à l'occasion du centiéme anniversaire)
Kuerti A., Genius or Tinkler ? The Riddle of Carl Czerny. Dans « Piano Today » (xv) 1995, p. 6-8