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30 novembre 2025 — Frédéric Léolla

Sexe et opéra (xx.2) : Robert le Diable

Robert le Diable

Opéra en 5 actes de Giacomo Meyerbeer, sur un livret d'Eugène Scribe et Casimir Delavigne, créé le 22 novembre 1831, à l' Opéra de Paris.

Robert, preux chevalier, aime Isabelle, qui l’aime en retour. Mais celle-ci est destinée au chevalier qui vaincra au tournoi. Comme Robert ne rencontre que des obstacles (il perd ses armes au jeu, il est éloigné du tournoi par un être chimérique…), il désespère de se marier avec sa belle. Mais Bertram, son ami, lui propose « son aide ». Le spectateur découvrira que Bertram n’est autre qu’un démon, que Robert est en fait fils de Bertrand, que celui-ci prétend que Robert enlève de force Isabelle et qu’il fait un pacte avec le Diable, que la mère morte de Robert veille sur lui grâce à Alice, que… Un monde de péripéties et d’aventures les unes plus fantastiques que les autres, un livret pour lequel Scribe devrait être considéré patriarche du surréalisme…

Il faut bien avouer que, à côté de passages convenus, sans intérêt, voire incongrus, Scribe et Meyerbeer arrivaient aussi à introduire des idées et des situations étonnantes de justesse et de modernité, des points de vue sur la société ou sur le monde qui, encore aujourd’hui, pourraient nous sembler « hardis », et que nombre de réalisateurs de films n’oseraient pas introduire dans leurs scénarios.

Giacomo Meyerbeer, Robert le Diable, final de l'acte V, Terzetto, « À tes lois je soucris ; « Mon fils, ma tendresse assidue », Stretta, « Chantez, troupe immortelle », Robert (Bryan Hymel), Bertram (Alastair Miles), Alice (Carmen Giannattasio), Isabelle (Patrizia Ciofi), Coro del Teatro dell'Opera di Salerno, Orchestra Filarmonica Saleritana Giuseppe Verdi, sous la ditection de Daniel Oren.

Qui aurait osé, dans un opéra destiné à séduire le public, introduire une invocation aux nonnes mortes qui ont « brisé leurs voeux » ? Puis faire suivre cette invocation par un ballet de nonnes, donc mortes et sacrilèges ?

Certes, Robert le Diable n’est pas sans relation avec le courant « gothique » qui fascina les premiers romantiques et qui, en matière d’opéra, a marqué des œuvres comme Der Freischütz (Weber/Kind), Le vampire (Marschner/Wohlbrück) ou Zampa (Hérold/Mélesville). Mais de là à faire un ballet de « nonnes mortes et défroquées »… Il faudra attendre La nonne sanglante (Gounod/Scribe et Delavigne — Opéra de Paris — 1854) ou encore mieux les productions cinématographiques de la Hammer dans les années 1970 pour revoir ce genre de situations dans une grande production.

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Frédéric Léolla
30 novembre 2025

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ISSN 2269-9910.

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Dimanche 30 Novembre, 2025 2:56