Madamae Butterfly : L'oncle Bonzo répudie Cio-cio-san, Leopoldo Metlicovitz, 1904.
Opéra en 3 actes de Giacomo Puccini, sur un livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa d’après la pièce de David Belasco et le conte de John Luther Long, créé le 17 février 1904, Milan, Teatro alla Scala.
Elle le dit assez naturellement, Cio-cio-san, qu’elle est passée par le métier de geisha, et elle n’en a pas honte. Dans la même lignée que La Boheme, Puccini et ses librettistes traitent la prostitution avec assez de détachement. D’ailleurs Pinkerton ne fait pas trop de cas de ce que dit sa future. Mais il est vrai que Pinkerton se fiche de tout ce qu’elle puisse dire, la seule chose qui l’intéresse c’est de pouvoir coucher avec elle, et au plus vite (voire son impatience pendant tout le premier acte et surtout pendant le magnifique duo qui clôt l’acte). D’autant plus que lui, sa « vraie épouse », il la trouvera en Occident, de préférence aux U.S.A., et on peut parier qu’elle n’aura pas exercé la prostitution, elle. Mais bon, ce détail, jamais on ne pourra en être cent pour cent sûr.
On pourrait même pousser le bouchon jusqu’à imaginer que le surnom de « Madama Butterfly », qui fait le titre de l’œuvre, est un prénom acquis par Cio-cio-san au bordel. Et que les filles invitées à la noce qui le lui rappellent sont peut-être ses collègues de bordel. Pas sûr, mais pas impossible.
La prostitution ne serait-ce donc qu’une note de couleur ? Elle est pauvre, elle se prostitue. Elle se prostitue, et même si elle le fait assez naturellement, avec l’accord et la présence de sa maman, c’est aussi assez logique que la future Madama Pinkerton soit contente, ravie même, que quelqu’un la sorte de là. Ça se comprend qu’elle en soit reconnaissante à son mari.
Maquettes de costumes pour Madama Buttertfly, par Wim Vesseur, 1957.
Une autre paire de manches c’est l’âge de la protagoniste. Mais ça, on en parle ailleurs, au chapitre pédophilie.
Quoi qu’il en soit, en effet, vu le détachement dans son traitement, la prostitution n’aura pas ici non plus les résultats dramatico-musicaux auxquels les librettistes et compositeurs du dix-neuvième nous avaient habitués. À moins que la légèreté de Pinkerton et la relative condescendance du consul Sharpless avec son compatriote ne naissent justement du fait que Cio-cio-san ait été geisha….
Voir aussi Bigamie, Légitime et Pédophilie.
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