Giuseppe Verdin Aïda, premier acte, 2e tableau, lithographie coloriée, s.d., Theatermuseum, Wien.
Musique de Giuseppe Verdi, sur un livret de Antonio Ghislanzoni et Camille Du Locle d’après une histoire d’Auguste Mariette, créée en 1871, Opéra du Caire.
Un des opéras les plus populaires du répertoire (peut-être un peu moins de nos jours ?), un grand-opéra à la française mis en musique par un italien à partir du scénario d’un des pères de l’égyptologie moderne.
Le couple principal, Radamès et Aida, est un couple de couches sociales différentes (un général et une esclave dont personne ne soupçonne qu’elle est de sang royal) et d’ethnies différentes (nord-saharien avec sub-saharienne). Mais il n’y a pas d’invectives ou de reproches quant à cette différence. Il y a certes le mépris manifesté par la propriétaire, la princesse Amneris, à l’encontre de son esclave (« Trema rea schiava » / « Tremble esclave misérable »), mais ce qui crée le conflit est surtout la différence « nationale », les respectives patries des amoureux étant en guerre. En quelque sorte, le vieux dilemme baroque Amour contre Devoir est devenu à l’ère des nationalismes un dilemme Amour contre Patrie.
Giusepe Verdi, Aïda, « Aida, soprano », par Girolamo Magnani, 1872, Archivio storico Ricordi, Milano.
Et de là les explosions de honte, les repentances, les doutes, déjà condensés dans le superbe monologue d’Aida à la fin du Ier acte (« Ritorna vincitor ») et qui vont tirailler le couple amoureux jusqu’au très apaisant duo/trio final où, encore une fois dans l’opéra romantique depuis la Luccia di Lammermoor de Donizetti/Cammarano ou la Norma de Bellini/Romani, la mort viendra résoudre tous les problèmes de l’amour.
Très beau, très bien fait, empli d’émotions fortes et de superbes mélodies. Le public est toujours saisi lors d’une bonne représentation d’Aida.
Giuseppe Verdi, Aïda, premier acte, scène 1, « Alta cagion v'aduna Pezzo d'assieme. Su! del Nilo al sacro lido », Le roi (Marco Spotti), Un Messager (Antonello Ceron), Ramfis (Georgio Giuseppini), Radamés (Roberto Alagna), Amneris (Ildiko Komlosi), Aïda (Violeta Urmanaà, Orchestre, chœurs et ballet de la Scala, sous la direction de Riccardo Chailly, A la Scala 2006. Frédéric Léolla
27 mars 2025
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