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31 octobre 2024 — Frédéric Léolla

Adultère et infidélité

Sexe et opéra (III. 19) : Der Rosenkavalier

Le chevalier à la rose

Schuch, dirigeant Le Chevalier à la Rose. Peinture à l'huile de Robert Sterl, 1911 (Görlitz : Collection municipale d'histoire et de culture). Schuch, dirigeant Le Chevalier à la Rose. Peinture à l'huile de Robert Sterl, 1911 (Görlitz : Collection municipale d'histoire et de culture).

Musique de  Richard Strauss, sur un livret de Hugo von Hofmannsthal, créé en 1911 à Dresde, Semperoper.

Quand le rideau se lève, Marie-Thérèse et Octavian sont au lit, ensemble, en pleine séance de câlins matinaux. Il est possible ici de parler d’érotisme musical, ça sent l’après-sexe à plein nez : les attitudes, la situation et surtout la sensualité de la musique — peut-être la plus sensuelle que Richard Strauss ait composée…

Quinquin, alias le chevalier à la rose, alias Octavian, alias comte Rofrano, sort des draps de la maréchale, alias Marie-Thérèse alias Bichette, une femme mariée qui n’est plus jeune et qui dans tous les cas a peur de vieillir.

La maréchale est donc mariée à un maréchal, mais à part ce titre de maréchal, on ne connaît pas grand-chose du mari, on ne le verra jamais, le fameux maréchal, le mari de la marschallin, et on s’en fiche, quelque part.

Car en principe l’adultère n’est pas le problème.

Le Chevalier à la Rose, acte 2, Minnie Nast (Sophie von Faninal), à gauche, au centre, Eva von der Osten (Rosenkavalier), une rose à la main, des serviteurs. Herzfeld, Dresden 1911.Le Chevalier à la Rose, acte 2, Minnie Nast (Sophie von Faninal), à gauche, au centre, Eva von der Osten (Rosenkavalier), une rose à la main, des serviteurs. Herzfeld, Dresden 1911.

L’adultère n’aura son importance que lorsqu’il est perçu à la fin du dernier acte par « le méchant », le grossier et égotique baron Ochs auf Lerchenau. Mais celui-ci fera alors preuve de « savoir-vivre », et le spectateur comprend que le scandale n’aura pas lieu.

Richard Strauss, Der Rosenkavalier, scène finale, Kathleen Battle (Sophie), Frederica von Stade (Octavian), Renee Fleming (Marschallin), Berliner Philharmoniker sous la direcion de Claudio Abbado, Berlin 1992.

plume_04 Frédéric Léolla
31 octobre 2024
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