Adriana Lecouvreur, film de Guido Salvini, 1955.
Musique de Francesco Cilea, sur un livret d’Eugène Scribe et Ernest Legouvé, créée en 1902, à Milan, Teatro Lirico.
La comédienne Adriana Lecouvreur est tombée amoureuse d’un chevalier. Elle apprend que ce chevalier n’est autre que Maurice de Saxe, fils adultérin de l’Électeur et militaire très en vue. Mais pour des raisons d’ambition, Maurice a une amante, la princesse de Bouillon qui ne cesse d’intriguer pour lui. Une sourde rivalité s’installe ainsi entre la princesse et Adriana. Finalement Maurice reviendra avec Adriana, mais ce sera trop tard car, la princesse, offensée, par le biais d’un bouquet de fleurs a empoisonné sa rivale. Adriana meurt ainsi entre les bras de Maurice, sous le regard de celui qui l’a toujours aimée en secret, Michonnet.
Nous parlons ailleurs de ce même opéra. Mais ce qui nous intéresse ici c’est la bouillante princesse de Bouillon. Femme de caractère, dirait-on, mais qui n’est pas moins soumise aux strictes règles sociales et qui craint plus que tout que son idylle avec le maréchal de Saxe soit exposée au grand jour. Et cela même quand son mari le prince au contraire cherche et exhibe les amourettes extra-conjugales à droite et à gauche. Nous revenons à la différence de traitement des infidélités masculines et féminines. Peut-être qu’il n’y avait pas eu tellement d’évolution entre la France aristocratique du xviiie et l’Italie 1900 à l’opéra.
Quoiqu’il en soit, le prince de Bouillon est pépère par rapport à ses aventures galantes, et la musique qui l’accompagne est pépère, alors que la princesse de Bouillon, tiraillée entre ses envies sexuelles et son besoin de respectabilité, explose de sensualité (« O vagabonda stella d'oriente ») autant que de colère et de jalousie (duo du 2e acte et fin du 3e acte). Et Cilea lui donne à chaque fois une de ces mélodies enivrantes qu’il sait si bien nous concocter.
Francesco Clilea, Adriana Lecouvreur, « Io son l'umile ancella », Anna Netrebko, New York Choral Society ; musiciens du Metropolitan Opera Orchestra, sous la direction d'Asher Fisch, Carnegie Hall, 30 octobre 2016.Voir : Prostitution
Frédéric Léolla
24 octobre 2024
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Jeudi 31 Octobre, 2024 16:16