I. Distribution ; II. Notice ; III. Argument.
LE BARON
se penchant vers elle
Est-ce que cela fait de moi un âne boîteux ?
Ne suis-je pas, au contraire, comme un bon chien de chasse qui tient une bonne piste ?
Et qui s’intéresse donc doublement au gibier, de tous les côtés.
LA MARÉCHALE
Je vois que Votre Honneur en fait sa principale occupation.
LE BARON
se levant
Je crois bien. Je ne sais pas
ce qui pourrait me plaire davantage. Je ne puis que plaindre Votre Grâce de n’avoir pu
comment dire
faire que des expériences défensives. Parole d’honneur !
Rien ne vaut celles qu’on fait de l’autre côté.
LA MARÉCHALE
riant
Je veux bien croire qu’elles sont multiples.
LE BARON
Il n’y a pas une saison dans l’année, pas une heure du jour durant laquelle...
LA MARÉCHALE
Laquelle ?
LE BARON
On ne puisse…
LA MARÉCHALE
On ne puisse ?
LE BARON
On ne puisse obtenir un petit cadeau du jeune Cupidon !
C’est pour cela que l’homme n’est ni un coq, ni un cerf,
mais, au contraire, le maître de l’univers ;
et qu’il n’est pas obligé de se conformer au calendrier,
sauf votre respect.
Par exemple, le mois de mai est fort propice à l’amour, un enfant le sait,
mais moi je dis :
juin, juillet, août sont encore meilleurs.
Quelles belles nuits !
Si je pouvais, comme l’heureux Jupiter, assumer mille formes diverses !
Je saurais toutes les utiliser.
Il y a certaines filles qu’il faut épier
doucement, comme le vent caresse le foin fraîchement coupé.
Et puis d’autres — je l’avoue —
dont il faut s’approcher comme un lynx, par-derrière,
et puis, empoigner le petit tabouret à traire
pour les faire chanceler et tomber par terre !
avec un sourire satisfait
Bien sûr, il faut avoir une meule à proximité !
Octave éclate de rire.
LA MARÉCHALE
Non ! Vous jouez trop bien votre rôle ! Laissez donc cette petite !
LE BARON
parfaitement détendu, à Octave
Je sais me mettre à l’aise dans les plus petits coins.
Je sais me montrer galant dans une alcôve.
J’aurais besoin de mille formes différentes
pour étreindre mille jeunes filles.
Aucune n’est pour moi trop jeune ni trop acariâtre,
aucune n’est trop humble, aucune n’est trop leste !
Aucun artifice ne me ferait honte ;
quand je vois un être aimable, il faut que je l’ai.
OCTAVE
reprenant aussitôt son rôle
Dame, j’voudrais point aller avec c’monsieur,
j’s’rais trop intimidée,
dame, j’sais pas c’qu’y pourrait m’arriver,
mais j’sais qu’j’aurais une peur bleue.
J’sais point c’qu’y veut dire,
j’sais point c’qu’y désire.
Mais j’sais bien qu’trop, c’est trop.
Dame, j'sais pas c’qu’y pourrait m’arriver.
J’veux même pas en parler,
non, j’irai point avec c’monsieur-là,
les paroles me serviraient à rien.
Une fille comme moi y trouv'rait qu’ des ennuis.
à la Maréchale
Oh, vot'Altesse, y’m’fait une peur bleue.
LA MARÉCHALE
Non, vous jouez trop bien votre rôle ! Vous êtes un joli monsieur ! Vous êtes un beau personnage !
Laissez donc cette petite !
Vous êtes comme les trois-quarts des hommes.
Quand je vous vois, je crois en voir bien d’autres.
Ce ne sont là que des jeux, pour votre convenance !
Maisnous, mon Dieu, nous en faisons les frais,
nous en subissons la honte,
mais c’est finalement bien fait pour nous.
Et maintenant, saperlipopette,
maintenant laissez cette petite tranquille !
LE BARON
reprenant son air digne
Votre Grâce en veut-elle pas me donner ce petit lutin
comme domestique pour ma future femme ?
LA MARÉCHALE
Quoi ? Vous donner ma petite ? Que deviendrait-elle ?
Madame votre épouse a certainement pris ses dispositions
sans attendre le choix de Votre Honneur.
LE BARON
C’est une jolie créature ! Saperlotte !
Il y a dans ses veines une goutte de sang noble.
OCTAVE
à part
Une goutte de sang noble !
LA MARÉCHALE
Rien n’échappe à Votre Honneur !
LE BARON
C’est normal, et je trouve dans l’ordre des choses que les personnes d’un certain rang
soient ainsi servies par des gens de noble sang.
Pour ma part, j’ai toujours un enfant naturel avec moi.
OCTAVE
Un enfant naturel ?
LA MARÉCHALE
Comment ? Une fille ? J’espère que non !
LE BARON
Non, un fils.
LE BARON
On lit sur son visage que c’est un Lerchenau. Je l’emploie à mon service personnel.
LA MARÉCHALE
Son service personnel.
OCTAVE
Son service personnel.
LE BARON
Si Votre Grâce ordonne
que je remette la rose d’argent entre ses mains,
ce sera lui qui l’apportera.
LA MARÉCHALE
J’en serais ravie. Mais attendez un instant. Mariandel !
Elle fait signe à Octave.
LE BARON
Il faut que Votre Grâce me donne cette soubrette ! J’y tiens absolument !
LA MARÉCHALE
Holà ! Allez me chercher le médaillon !
OCTAVE
Thérèse ! Thérèse, fais attention !
LA MARÉCHALE
Faites vite ! Je sais ce que je fais.
LE BARON
regardant Octave s’éloigner
On dirait une jeune princesse.
J’ai l’intention d’offrir à ma fiancée une copie fidèle
de mon arbre généalogique —
avec une mèche de cheveux de mon aïeul Lerchenau, celui qui a fondé tant de couvents,
et qui fut le premier Grand Intendant Héréditaire de Carinthie
et de la province slovène.
Octave rapporte le médaillon.
LA MARÉCHALE
Votre Grâce aimerait peut-être avoir ce jeune homme comme envoyé auprès de votre fiancée ?
LE BARON
Je suis d’accord, sans même regarder !
LA MARÉCHALE
Mon jeune cousin, le comte Octave.
LE BARON
Je n’aurais pu désirer plus noble envoyé !
J’en serais extrêmement reconnaissant à ce jeune homme !
LA MARÉCHALE
lui tendant le médaillon
Regardez-le !
LE BARON
regardant tour à tour le médaillon et la soubrette
Quelle ressemblance !
LA MARÉCHALE
Oui, oui.
LE BARON
C’est son portrait craché.
LA MARÉCHALE
Cela m’a déjà frappée, moi aussi…
LA MARÉCHALE
indiquant le médaillon
Rofrano, le second frère du Marquis.
OCTAVE
Rofrano ! C’est un honneur que d’appartenir à une telle maison,
même si on y est entré par la porte de service !
LA MARÉCHALE
C’est pourquoi elle occupe une position un peu à part.
LE BARON
C’est normal.
LA MARÉCHALE
Toujours auprès de moi.
LE BARON
C’est fort bien.
LA MARÉCHALE
Maintenant vous pouvez partir, Mariandel, allez-vous en.
LE BARON
Comment cela ? Mais, elle va revenir ?
LA MARÉCHALE
faisant exprès de l’ignorer
Et laissez entrer toute l’antichambre.
Octave se dirige vers la porte de droite.
LE BARON
Mon petit trésor,
OCTAVE
ouvrant la porte
Vous pouvez entrer.
Il court à l’autre porte, toujours suivi du Baron.
LE BARON
Je suis votre serviteur ! Accordez-moi un instant d’audience.
OCTAVE
Je reviens de suite.
l claque la porte au nez du baron. Au même instant, une vieille femme de chambre entre par cette même porte et le Baron déçu, recule. Deux valets de pied entrent à droite et apportent le paravent de l’alcôve. La Maréchale se retire derrière le paravent, avec sa femme de chambre. On porte la coiffeuse au milieu de la pièce. D’autres valets ouvrent les deux battants de la porte de droite. Entrent le notaire, le cuisinier, suivi d’un marmiton qui porte le menu. Puis la modiste, un érudit qui tient un manuscrit, et le marchand d’animaux avec de tout petits chiens et un petit singe. Valzacchi et Annina se glissent à leur suite et vont se mettre devant tout le monde, tout à fait à gauche. Une femme de la noblesse, accompagnée de ses trois filles, toutes en deuil, se place à droite. Le Majordome fait avancer le ténor et le flûtiste. Dans le fond, le Baron fait signe à un laquais et le charge d’aller faire une commission par la petite porte.
LES TROIS ORPHELINES
Trois pauvres et nobles orphelines…
La mère leur fait signe de ne pas crier et de s’agenouiller.
… trois pauvres et nobles orphelines implorent votre haute protection !
LE MARCHAND D’ANIMAUX
J’ai de beaux singes, si Votre Altesse en veut, et aussi des oiseaux d’Afrique.
LES TROIS ORPHELINES
Notre père est tombé jeune encore au champ d’honneur,
et c’est notre plus cher désir de suivre son exemple.
LA MODISTE
Le chapeau Paméla.
C’est la merveille du monde !
LE MARCHAND D’ANIMAUX
J’ai ici des perroquets des Indes et d’Afrique. Et des chiots, minuscules et pourtant déjà propres.
La Maréchale sort de derrière le paravent et tout le monde s’incline.
Le Baron s’est avancé sur la gauche.
LA MARÉCHALE
au Baron
Votre Honneur, je vous présente mon notaire.
Le notaire s’incline en direction de la coiffeuse, à laquelle s’est assise la Maréchale, et se dirige vers le baron. La Maréchale fait signe à la plus jeune des trois orphelines et lui donne une bourse que lui a remise le majordome puis elle embrasse la jeune fille sur le front. L’érudit tente de s’avancer pour présenter son manuscrit, mais Valzacchi se met devant lui et le repousse.
VALZACCHI
tirant de sa poche un journal bordé de noir
Lé zournal noir ! Votre Altesse !
Tout y est écrit en secret !
Il est réservé aux nobles personnalités.
Lé zournal noir !
Oune cadavre dans la sambre dé derrière
dou palais d’oune comté !
Ouné bourzoise, avec son amante,
a empoisonné son mari,
cette nuit à trois ores !
LA MARÉCHALE
Laissez-moi tranquille, avec vos potins !
VALZACCHI
Votre Grâce !
Tutte quante sour l’intimité
des grands dé cé mondé !
LA MARÉCHALE
Je ne veux rien savoir !
Laissez-moi tranquille avec vos potins !
Valzacchi se recule à regret, en s’inclinant. Pendant ce temps le flûtiste s’est avancé et commence son air. Plusieurs valets se tiennent sur la droite, d’autres dans le fond.
LES TROIS ORPHELINES
Que sur Votre Grâce s’accumulent le bonheur et les bénédictions !
Votre générosité restera
Votre générosité restera gravée dans nos cœurs.
Les trois orphelines et leur mère embrassent la main de la Maréchale. Toutes quatre sortent. Le coiffeur entre à la hâte, suivi de son, aide. Le coiffeur regarde attentivement la Maréchale ; son visage se rembrunit ; il se recule et la considère à nouveau. Pendant ce temps son aide prépare les instruments sur la coiffeuse. Le coiffeur fait reculer plusieurs personnes pour avoir toute la place voulue. Après mûre réflexion, il prend une décision : il se dirige d’un pas ferme vers la Maréchale et commence à la coiffer. Un messager en livrée rose, noire et argent, vient apporter un billet. Le Majordome, son plateau à la main, prend le billet et le présente à la Maréchale. Le coiffeur s'arrête un instant pour lui permettre de lire. Son aide lui tend un fer chaud. Le coiffeur l’agite : il est trop chaud. L’aide — après un coup d’œil interrogateur à la Maréchale qui fait un signe d’assentiment — lui tend le billet qu’il utilise, en riant, pour refroidir le fer. Le ténor a pris sa place, une partition à la main.
LE TÉNOR
Ayant armé mon sein de rigueur,
je me suis rebellé contre l’amour,
mais en un éclair je fus vaincu,
en voyant deux charmants yeux —
mais en un éclair je fus vaincu, ah !
en voyant deux charmants yeux.
Hélas ! car un cœur de glace résiste peu
à une flèche de feu, à une flèche de feu.
Le coiffeur tend son fer à son aide et applaudit le chanteur. Puis il continue à agencer la coiffure. Entretemps, un serviteur a fait entrer par la petite porte le serviteur personnel du Baron, son aumônier et son chasseur. Ce sont trois étranges personnages. Le serviteur personnel est un jeune colosse, qui a l’air à la fois bête et insolent. Il tient sous le bras un écrin de maroquin rouge. L’aumônier est un bon à rien de la campagne, râpé jusqu’à la corde ; c’est un gnome de trois pieds de haut, mais l’air solide et agressif. Quant au chasseur on a l’impression qu’avant de porter la livrée, qui lui va d’ailleurs fort mal, il devait conduire les charrettes de fumier. L’aumônier et le serviteur personnel se disputent la préséance et se marchent sur les pieds. Ils se dirigent vers la gauche en direction de leur maître auprès de qui ils s’arrêtent.
LE BARON
assis, au notaire qui se tient debout devant lui, occupé à prendre des notes
En tant que cadeau de noces — mais tout à fait séparé, cependant —
et avant la dot — vous me comprenez, Monsieur le Notaire ? —
le château et le domaine de Gaunersdorf me reviennent !
Libres d’impôts et sans la perte d’un seul privilège,
exactement comme lorsque mon père en était le maître.
LE NOTAIRE
essoufflé
Permettez, Votre très Haute Grâce, que je vous renseigne, en toute soumission :
il est tout à fait possible de constituer et stipuler
un cadeau de noces de l’époux à l’épouse,
mais non pas de l’épouse à l’époux.
LE BARON
C’est fort possible.
LE BARON
Mais dans ce cas particulier
LE BARON
criant
Il faudra pourtant qu’elles en fassent une !
LE NOTAIRE
Votre Grâce !
Après une longue conversation avec le Majordome, la Maréchale s’occupe de composer le menu et congédie le cuisinier.
LE BARON
Lorsque le rejeton florissant d’une des plus illustres familles condescend
à faire acte de présence dans le lit nuptial
d’une Mademoiselle Faninal,
qui n’est rien d’autre qu’une bourgeoise — vous me comprenez —
devant Dieu et devant les hommes et, pour ainsi dire,
en présence de Sa Majesté Impériale,
Le flûtiste reprend son prélude.
Eh bien, corpo di bacco, il faudra bien qu’il soit question
d’un cadeau de noces, car ce ne sera qu’un juste témoignage
de la plus humble reconnaissance devant la bonté d’un sang aussi illustre !
Le chanteur est sur le point de continuer son air, mais il semble attendre que le Baron se taise.
LE TÉNORLE NOTAIRE
Peut-être pourrait-on mentionner la chose séparément —
LE BARON
Vous êtes un infâme pédant ; je veux cette propriété en tant que cadeau de noces !
LE NOTAIRE
en tant que clause, soigneusement stipulée, de la dot —
LE BARON
En tant que cadeau de noces ! Il ne peut donc pas se le mettre dans le crâne !
LE BARON
tapant rageusement sur la table
En tant que cadeau de noces !
La Maréchale appelle le chanteur d’un geste et lui tend sa main à baiser. Le chanteur et le flûtiste sortent après s’être profondément inclinés. Le notaire, effrayé, se retire dans un coin. Le baron comme si de rien n’était, fait de la main un adieu aimable au chanteur, va trouver ses serviteurs, écarte la frange de cheveux des yeux de son serviteur personnel ; puis, comme s’il cherchait quelqu’un, il se dirige vers la petite porte, l’ouvre, guette, s’énerve, regarde le lit, secoue la tête et revient sur le devant de la scène.
LA MARÉCHALE
se regardant dans son miroir
Mon cher Hippolyte, aujourd’hui vous avez fait de moi une vieille femme !
Le coiffeur, désolé, s’active fiévreusement autour de la Maréchale et change toute la coiffure. La Maréchale reste mélancolique. Au Majordome
Renvoyez tout le monde.
Les laquais forment une chaîne et repoussent toutes les personnes présentes dans l’antichambre, puis ils referment la porte. Seul l’érudit, qui est présenté par le Majordome s’attarde auprès de la Maréchale jusqu’à la fin de la conversation entre Valzacchi, Annina et le Baron. Valzacchi, suivi d’Annina, a traversé la pièce derrière le dos de tout le monde, et ils viennent se présenter au Baron, avec force démonstrations d’humilité.
VALZACCHI
au Baron
Votre Grâce serse quelqué soze ? Zé vois que Votre Grâce a bésoin dé quelqué soze.
Zé po servir. Zé po procourer.
LE BARON
Qui êtes-vous, que savez-vous ?
VALZACCHI
Lé visagé dé Votré Grâce parlé sans la langué.
Corné ouné hantiquité : corné statoue dé Giove.
LE BARON
C’est un homme de bien.
VALZACCHI ET ANNINA
s’agenouillant
Votre Altesse, nous nous zoignons à votre souite.
LE BARON
Vous ?
LE BARON
D’où tenez-vous cela, par tous les diables ?
VALZACCHI ET ANNINA
avec insistance
Votré Grâce est zaloux : dico per dire
auzourd'oui ou démain, cela pot arriver. Affare nostro !
Saqué pas qué fait la damé,
saqué voitoure où la damé monté,
saqué lettré qué la damé réçoit nous sommé là !
Dans oun coin, dans la séminée, derrière lé lit —
dans oun armoiré, sous lé toit,
nous sommé là !
VALZACCHI
Né régrettéra pas.
La Maréchale se lève. Le coiffeur, après s’être profondément incliné, sort avec son aide.
LE BARON
Hum ! Il s’en passe des choses dans ce Vienne.
Pour vous mettre à l’épreuve : connaissez-vous la jeune demoiselle Mariandel ?
ANNINA
Mariandel ?
LE BARON
La soubrette de la maison, toujours auprès de Sa Grâce.
VALZACCHI
bas à Annina
Sai tu ? Cosa vuole ?
ANNINA
Niente.
VALZACCHI
au Baron
Bien sour ! Bien sour ! Ma nièce va arranzer ça.
Soyez en sour, Votré Grâce ! Nous sommes là !
LE BARON
laissant les deux Italiens, se dirige vers la Meréchale
Puisje vous présenter le pendant
de votre jolie soubrette ?
À ce qu’on me dit, la ressemblance est frappante.
La Maréchale incline la tête.
Léopold, l’étui !
Le jeune serviteur présente gauchement l’étui.
LA MARÉCHALE
Je félicite vivement Votre Honneur.
Le baron prend l’étui des mains du jeune garçon et lui fait signe de se retirer.
LE BARON
Et voici maintenant la rose d’argent !
Il s’apprête à ouvrir l’écrin.
LA MARÉCHALE
Laissezla donc dedans.
Ayez la bonté de la poser là-bas.
LE BARON
Peut-être la soubrette devrait-elle le prendre ?
Si je l’appelais ?
LA MARÉCHALE
Non, laissez donc, elle n’a pas le temps en ce moment ;
mais soyez tranquille : je vais solliciter le Comte Octave,
il le fera pour l’amour de moi
et en tant qu’envoyé de Votre Honneur,
il se rendra avec la rose chez votre jeune fiancée.
En attendant, posez-la là.
Et maintenant, Monsieur mon cousin, je vous dis adieu.
II est temps qu’on se retire.
Je vais maintenant aller à l’église.
Des laquais ouvrent la grande porte.
LE BARON
L’immense bonté qu’a eue Votre Grâce pour moi, aujourd’hui, me remplit de honte.
Il s’incline profondément et se retire pompeusement, faisant signe au notaire de le suivre. Ses trois serviteurs se retirent avec lui, avec le plus total manque de tenue. Sans un mot, les deux Italiens se joignent à la suite du Baron, sans qu’il s’en aperçoive. Le Majordome sort le dernier et les valets ferment la porte.
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Mercredi 4 Décembre, 2024