5 janvier 2023 — Jean-Marc Warszawski

César Franck dans le piano de Jean-Pierre Armengaud

Armengaud

César Franck, Piano Rarities, Original Works and Transcriptions, Jean-Pierre Armangaud (piano), Prélude, fugue et variation en si mineur, opus 18, M. 30 (arr. pour piano, H. Bauer), Les Éolides, M. 43 (arr. pour piano, G. Samazeuilh et J.-P. Armengaud), Prière, opus 20, M. 32 (arr. pour piano, Blanche Selva), Prélude, choral et fugue, M. 21, Ruth, églogue biblique, 1^re partie : Introduction (version pour piano). Grand Piano 2022 (GP 906).

Enregistré entre le 15 mai et le 10 juillet 2022, Atelier musical de Malakoff.

Après avoir consacré un enregistrement aux œuvres d’Henri Dutilleux et avant un projet autour de Clara (Wieck) Schumann, le pianiste Jean-Pierre Armengaud nous offre un cédé consacré à César Franck dont on a fêté le bicentenaire de la naissance le 10 décembre dernier. Au programme : des raretés jamais enregistrées et des célébrités qui ne lassent pas, originalement pour piano ou transcrites.

Bien sûr les préludes fugue et variations opus 18, de 1863, à l’origine pour orgue, mis au piano par Harold Bauer une cinquantaine d’années plus tard, et les prélude choral et fugue de 1884. On y prend plaisir à la liberté formelle contenue par le retour régulier du thème bien planté, y compris dans le contrepoint, et le bel écoulement mélodique.

Ces deux têtes d’affiche sont complétées par trois œuvres qui n’avaient encore jamais été enregistrées au piano, dont Les Éolides, poème symphonique en 5 tableaux, de 1875, inspirées par un poème de Charles-Marie Leconte de Lisle et transcrites par Gustave Samazeuilh en 1912.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, César Franck a peu composé pour la liturgie. La prière, variant trois thèmes, pour orgue, est une de ces rares pièces, mise au piano par Blanche Selva, en 1912 également (le 90^e anniversaire de César Franck).

Enfin, l’introduction de Ruth, « drame biblique en trois parties », pour solistes, chœur et orchestre, créé au Conservatoire de Paris le 4 janvier 1846, a été mise au piano par le compositeur, version publiée après sa mort.

Jean-Pierre Armengaud a choisi la sobriété, la largesse, l’égalité, la puissance tranquille, mettant en valeur un raffinement et une solidité d’ensemble.