2 septembre 2022, Jean-Marc Warszawski.

Musique de chambre en Normandie 2022 : haut niveau musical et d’incertitudes

Chloé Hoffmann danse sur le concerto en la majeur, K. 488 de Mozart.

Les trois dernières années Musique de chambre à Giverny, tel était le nom de ce festival en résidence, a vacillé. La fondation Tera a refusé de louer plus avant les bâtiments (essentiellement la « Maison rose ») servant, la dernière quinzaine d’août, de maison commune au festival. Pourtant le loyer n’était pas un cadeau. Le musée des impressionnismes a augmenté à hauteur rédhibitoire le coût d’occupation de son auditorium, d’ailleurs pas très propice aux concerts, le confinement Covid a fait le reste. En cherchant midi à quatorze heures, la direction de Musique de chambre à Giverny, le violoncelliste Michel Strauss en tête, a trouvé un havre de paix dans une ville portuaire accueillante et intéressée qui s’est dédite alors que les opérations pour le 19e Musique de chambre, maintenant « en Normandie », étaient lancées. Le directeur du conservatoire s’y serait opposé, dit la rumeur. Nous imaginons la montée d’adrénaline…

Bref, du 18 au 28 août 2022, le festival était de retour à Giverny, avec une nouvelle maison commune, son équipe rodée de bénévoles, son cuisinier adoré, sa technique piano et son, sa trentaine de musiciens en résidence, ses lieux de concerts : église de Giverny, de Saint-Pierre d’Autils, Notre-Dame de l’Isle, la mairie de Vernon. En lieu et place de l’auditorium du musée des impressionnismes, la collégiale de Vernon et l’église Saint-Nicolas de Vernonnet sont au bout du compte un plus qualitatif, et des lieux moins isolés que Giverny, qui dès 19 heures, vidé de son flot de touristes, est un village éteint. Nouveau lieu encore, le Centre culturel Guy Gambu à Saint-Marcel peut poser des problèmes par son grand cubage et son acoustique sourde qui oblige à sonoriser les instruments, mais offre une vraie scène équipée.

Le Petit prince, dirigé par le compositeur Marc-Olivier Dupin.

Musicalement, musique de chambre en Normandie a été, au long de ses treize concerts, fidèle à sa renommée d’engagement et de perfection musicale, et a encore une fois montré que les jeunes musiciens valaient bien les vedettes fabriquées médiatiquement. Les valeurs lourdes étaient au rendez-vous : La Nuit transfigurée d’Arnold Schönberg, Le Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen, Ainsi la nuit d’Henri Dutilleux, l’octuor de Felix Mendelssohn, la Simple Symphony de Benjamin Britten, Le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns (qui n’est pas une œuvre pour enfants), L'Histoirte du Soldat d'Igor Stravinski et Charles-Ferdinand Ramuz, Plus rare, la suite d’Hamlet de Dimitri Chostakovitch, Le Petit prince de Marc Olivier Dupin, venu diriger en personne. L’œuvre la plus remarquée a été Le Sacre du printemps de Stravinski, arrangé par l’ensemble Méliphages (accordéon, saxophone, violoncelle, piano et percussions).

L'Ensemble Méliphages, dans Le Sacre du Printemps.

Le spectacle le plus admiré a certainement été un florilège de beaux extraits musicaux dansés par deux artistes de l’Opéra de Paris et le Jeune Ballet de Paris Stanlowa, en final.

Connaissez-vous Les belles familles de Jacques Prévert ?

Louis I
Louis II
Louis III
Louis IV
Louis V
Louis VI
Louis VII
Louis VIII
Louis IX
Louis X (dit le Hutin)
Louis XI
Louis XII
Louis XIII
Louis XIV
Louis XV
Louis XVI
Louis XVII
Louis XVIII
et plus personne plus rien…
qu’est-ce que c’est que ces gens-là
qui ne sont pas foutus
de compter jusqu’à vingt ?