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20 octobre 2016, par Alain Lambert ——

La « Waisenhausmesse » de Mozart par la maîtrise de caen

Waisenhausmesse

Mozart, Waisenhausmesse K 139, Maîtrise de Caen, Les musiciens du Paradis, Grégoire Augustin (soprano), Alex Ryan (Alto), Robert Getchell (ténor), Alain Buet (basse), sous la direction d'Olivier Opdebeeck, Klarthe Records 2016 (KLA 018).

Enregistré le 26 mai 2012 au Théâtre de Caen.

En 1768, l'enfant prodige est à Vienne avec son père. Il n'a que 12 ans, vient d'écrire son second opéra, Bastien et Bastienne, et pour la consécration de l'orphelinat rénové, « Wolfgang a déjà composé pour cette fête une messe solennelle, un offertoire et un concerto de trompette qui sera joué par l'un des petits pensionnaires. Il dirigera probablement lui-même tout cela », écrit Léopold Mozart à sa femme le 12 novembre.

Le 7 mai, l'empereur est présent avec quatre princes, ainsi que la cour impériale. Les journaux s'extasient du talent du jeune compositeur et chef d'orchestre, fort applaudi et admiré. Le père Mozart est comblé.

Selon Olivier Opdebeeck, directeur musical de la Maîtrise de Caen, le jeune Mozart a repris le modèle italien en alternant chœurs, quatuors, duos et solos. « Avec ses mouvements contrastés, la Messe possède à la fois une théâtralité et une spiritualité étonnantes. Le jeune Mozart possède un sens inné de la dramaturgie dont il se souviendra jusque dans son Requiem ».

L'instrumentation, ajoutant aux cordes deux hautbois, quatre trompettes, trois trombones et des timbales, rehausse fortement l'envolée des voix dans les moments clés, en particulier le double Kyrie introductif, le Gloria,  le Crucifixus, l'Agnus Dei et le motet final... Mais sans doute a-t-il entendu à Vienne les chœurs puissants de l'Orphée de Gluck.

La diversité des airs, l'alternance des voix, solistes ou ensemble, graves ou éthérées, l'ajout d'une sonate d'église (K263) pour essayer de retrouver l'ambiance de ce concert de mai 1768 donnent à cet enregistrement une effervescence qui prélude à l'œuvre à venir, dans toutes ses dimensions, orchestrale, lyrique et liturgique.

L'enregistrement, parfaitement réalisé, date de mai 2012. La maîtrise et les musiciens communient dans la recréation de cette messe des orphelins.

Les deux ensembles se sont retrouvés au théâtre de Caen six mois plus tard, à l'automne, pour réinventer Vénus et Adonis, l'opéra de John Blow [voir notre chronique du DVD].

Le projet 2017 de la Maîtrise de Caen est résolument tourné vers l'écriture contemporaine avec Benjamin Dupé pour la musique et Marie Desplechin pour le livret : « Du chœur à l'ouvrage » à découvrir les 19 et 20 mai sur la scène du théâtre.

01. Kyrie, 02. Christe, 03. Kyrie, 04. Gloria, 05. Laudamus te, 06. Gratias agimus, 07. Qui tollis - Quoniam tu solus, 08. Cum sancto spiritu, 09. Credo, 10. Et incarnatus est, 11. Crucifixus, 12. Et resurrexit, 13. Et in spiritum sanctum Dominum, 4. Et unam sanctam, 15. Sonate d'Église, 16. Benedictus sit Deus, 17. Maîl Introibo, 18. Jubilate, 19. Sanctus, 20. Benedictus, 21. Agnus Dei, 22. Veni Sancte Spiritus,

plume 14 Alain Lambert
20 octobre 2016


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