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24 avril 2019 —— Jean-Marc Warszawski.

La pianiste Hermine Forray dans la lumière méditerranéenne

Hermine Forray, Lumière et Méditerranée, Œuvres pour piano de Debussy, Chopin, Constantinidis, Albéniz, Liszt. Calioppe 2019 (CAL 1962).

Enregistré les 16-18 juillet 2018, Salle Émilien Ventre à Rousset.

Hermine Forray a commencé le piano avec son père, a continué au Conservatoire d’Angers avant d’intégrer le Conservatoire national de Paris où elle est diplômée en 2000, puis se consacre à ses enfants au long de dix années. Un côté vieille France qui rappelle l’époque où les artistes féminines disparaissaient du monde public avec le mariage. Mais Hermine Forray réapparaît, professeure au Conseratoire de Marseille et semble se débrouiller, avec quelques collègues, pour se produire sur scène régulièrement.

En bonne Marseillaise, elle a centré le programme de son premier cédé sur la lumière et la méditerranée, occasion de rappeler au passage tout ce que la diversité culturelle de notre pays doit depuis l’origine au bassin méditerranéen.

Nous n’ajouterons rien ici au débat sur ce que la musique peut exprimer ou évoquer, par ses titres, par sa rhétorique, sa forme, ou ses emprunts musicaux. Mais c’est ici un regard, plutôt une oreille, du Nord sur le Sud dans le cadre de l’académisme de la musique dite « savante occidentale », à travers barcarolle et tarentelles de Liszt, Chopin et Debussy. Avec Albéniz (« Almeria » et « Triana » extraits d’Iberia), ce sont des échos d’Andalousie qui irriguent de leurs mélismes et rythmes, une virtuosité pianistique flamboyante et colorée, mariant avec bonheur les élans modaux à la tonalité.

Au plaisir musical de ce cédé, avec le bel équilibre sonore, le beau son, l’élégance d’Hermine Forraye, le choix de pièces qui font toujours plaisir, s’ajoute celui de la découverte, avec Huit danses des îles grecques (1954) de Iannis Constantidinis. Né au tout début du xxe siècle à Smyrne, il se fixe à Berlin dans les années 1920, où il se forme à l’harmonie, la composition, à la direction d’orchestre, à l’orchestration (avec Kurt Weill), même à la composition dodécaphonique. Il s’installe à Athènes en  1931, où il se consacre avec succès aux musiques populaires, avant de revenir ou de retravailler à des œuvres de concert.

Iannis Constandinidis, Danse des Îles grecques no 1 (extrait) plage 4.

 

1-2. Claude Debussy, Tarentelle ; Les collines d'Anacapri.

3. Frédérique Chopin, Barcarolle.

4-11. Iannis Constandinidis, Huit danses des Îles grecques.

12-13. Isaac Albéniz, Almeria ; Triana.

14. Frédérique Chopin, Tarentelle.

15. Franz Liszt, Tarentelle.

 Jean-Marc Warszawski
24 avril 2019

 

 

 

 

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bouquetin

Mardi 5 Novembre, 2019 4:52