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18 avril 2019 —— Jean-Marc Warszawski.

Tanya Gabrielan au Goethe- Institut de Paris : l'énergie pianistique en direct

Tanya Gabrielian au Goethe-Institut de Paris , 16 avril 2019.

Tanya Gabrielian donnait un récital, mardi 16 avril 2018, au Goethe-Institut de Paris, dans le cadre de la saison Blüthner, « piano mon amour », dans un auditorium comble.

Tanya Gabrielian a commencé fort jeune, en Californie, à jouer le piano, qui la passionne autant que les études générales. Sortie major du secondaire, elle intègre l'Université de Harvard, en ingénierie biomédicale, puis délaisse l'université du Massachusetts pour la Royal Academy of music de Londres. Elle ne s'y plaît pas tant qu'elle l'avait espéré. Elle sèche les cours de musique pour ceux d'arts martiaux, se blesse sérieusement en tombant au cours d’un entraînement. L’hôpital la ramène à la musique par la découverte de ses vertus apaisantes. Elle a dix-huit ans, deux ans plus tard, quelques concours lui ouvrent la carrière et les bonnes scènes : Carnegie Hall de New York, Kennedy Center de Washington, L’Opéra de Sydney, le Queen Elizabeth Hall et le Wigmore Hall de Londres, etc.

Elle a enregistré un premier album de transcriptions pour piano d’œuvres de Johann Sebastian Bach (MSR Music), par l’incontournable Alexandre Siloti, mais aussi Camille Saint-Saëns, Arturo Cardelús, Leopold Godowsky.

De Londres à Washington, elle se déplace beaucoup, La presse américaine est élogieuse.

Nous apprécions ce parcours un peu romanesque et ses ombres dont elle s'entoure, son côté rebelle-rockeuse.

Elle commence d'ailleurs fort avec En plein air de Belà Bartók, une suite de cinq pièces, créée à Budapest en 1926, d'une belle sauvagerie, une franche attaque du piano sans aucun maniérisme, cette sauvagerie qui surprit l'Amérique quand Bartók y débarqua. Tanya Gabrielian y va franco de port, dans des fracas et déflagrations sans aucun ménagement pour le piano.

Pour la suite on attendrait des œuvres de John Cage ou de Charles Ives, mais ce sont les nocturnes 1 et 2 de l'opus 27 de Chopin. Si le calme revient c'est toutefois un chopin sans maniérisme, aux angles non arrondis, qui sonne fort griffes dehors.

Enfin, sans pause, la sonate en la mineur, D. 845 de Franz Schubert, sans aucune pleurnicherie. Le répertoire romantique joué sans le sirupeux, sans larme à l'œil, mais de la force, de la colère au bout des doigts peut-être, de l'interpellation.

Le public a suivi cette franchise et ce parlé droit, l'humanité, nous avons également suivi avec plaisir. En bis Tanya Gabrielian à offert L'Alouette de Mikhaïl Glinka, un compositeur peu joué, pourtant très important, et l'Adagio du concerto pour hautbois d'Alessandro Marcello mis au clavier par Johann Sebastian Bach.

Prélude de la 2e suite en mineur pour violoncelle de Johann Sebastian Bach, transcription pour piano de Godowsky. Tanya Gabrielian (piano). Maki Onuki et Tamas Krizsa dans une chorégraphie de Tamas Krizsa.

 

 Jean-Marc Warszawski
18 avril 2019

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