Un coup de chapeau s'impose pour ce musicien qui, s'il ne s'est pas limité à ce registre, a enrichi significativement le répertoire pour clavier. Chanteur et claveciniste, il fit le plus clair de sa carrière à la cour de Würzburg. On lui reconnaît dix-huit sonates pour clavier dont douze (les six de son opus 1 et les six autres de son opus 4) furent publiées dans les années 1740. Des oeuvres qui révèlent « d'étonnants signes avant-coureurs de la sonate dramatique et une modernité surprenante… »1 « Quiconque découvre ces morceaux […] s'étonnera qu'on ait pu les négliger si longtemps. Elles [ces sonates] n'ont rien à envier aux plus belles de leur âge. Platti écrit d'instinct une musique pleine de fraîcheur et de santé ; ses mélodies sont trouvées, ses harmonies variées et charmeuses ; de plus, il possède un sens aigu du clavier : rien chez lui qui sonne maigrichon ou maladroit. Sensibles sans affectation ni emphase, brillantes sans frivolité, ses meilleures sonates, si on les répandait, feraient beaucoup d'heureux. »2
Sonate VIII en ut mineur
Falerno Ducande
Notes
1. Adelaïde de Place, dans « Diapason » (415), mai 1995.
2. Guy Sacre, La musique de piano. Robert Laffont, 1998, p. 2107.