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Caen, 16 février 2013 —— Alain Lambert.

Quand le jazz se la joue rock prog : à propos du concert de DPZ

Cette chronique est autant un compte-rendu de concert qu'une proposition de florilège d'un courant souterrain du jazz français du xxie siècle.

DPZ (de Pourquery / Zimmermann) était donc dans les foyers du Théâtre de Caen le samedi 16 février, et après une superbe introduction sax alto / trombone, la batterie, binaire à souhait, claque fort, la basse vrombit, ma voisine en face se bouche les oreilles. Partira, partira pas ? La qualité musicale, l'invention, l'énergie, et l'humour décalé feront que peu de monde s'esquivera, même si l'on a oublié ses bouchons de cire.

dpzDPZ. Photographie SanBo / DPZ

Les  musiciens sont excellents : Thomas de Pourquery, saxophones alto et soprano, chant, composition ; Daniel Zimmermann, trombone ; Sylvain Daniel, basse, électronique ; David Aknin, batterie, percussions ; Maxime Delpierre ; guitare, effets.

Les longues improvisations du tromboniste assument la dimension jazz du groupe qui sonne plutôt rock déjanté. Un ami m'a dit avoir pensé à King Crimson, sans doute évoqué par le style du guitariste, et le son grondant de l'ensemble, même si les compositions sont du saxophoniste, virtuose aussi bien avec ses saxs qu'avec sa voix, puissante et profonde.

Depuis un an et pour deux ans encore, Thomas de Pourquery est l'artiste en résidence à Coutances pour Jazz sous les pommiers. Il y a donné l'an dernier un concert avec des synthétiseurs et sera en duo chez l'habitant avec Eric Legnini les 21, 22, 23 février, en attendant la soirée Jazz sous les Pommiers par lui concoctée début mai.

Un disque : He's looking at you, kid E-motive 2009. Voir : Myspace de DPZ

King Crimson donc ! Revisité aussi par Médéric Collignon tout récemment, au sein d'un possible courant du jazz français actuel, dont DPZ est peut-être un des représentants.

Non pas le retour au jazz rock des années soixante-dix, puis jazz fusion, et ensuite électro jazz, jouant avec la lutherie électrique et électronique tout en créant son répertoire spécifique.

Plutôt le retour aux musiques écoutées par les musiciens dans leurs jeunes années et la relecture, directe ou indirecte, de ce répertoire pop rock, souvent progressif. Musique ayant la particularité d'emprunter à toutes les autres, jazz, classiques, contemporaines, extra européennes pour s'ouvrir à des horizons illimités. Ce  n'était pas rien pour nous, à l'époque, qui n'avions pas forcément tous accès aux autres univers sonores sur nos transistors et nos électrophones.

Franck Tortiller (voir notre chronique de Janis the Pearl) le raconte très bien dans un entretien publié par Magma Bourgogne Magazine n° 83 :

Il aurait pu ajouter en Grande Bretagne, mais le pensait puisqu'ayant repris avec succès Led Zeppelin avant Janis. Et son successeur à la tête de l'Orchestre National de Jazz, Daniel Ivinec, a poursuivi avec les thèmes de l'ex Soft Machine Robert Wyatt.

Soft Machine justement, dont  les prestations des anciens membres au Festival de Coutances, ou d'autres en France, ont sans doute joué un rôle important dans ce renouveau.

Les grandes dates du jazz progressif du xxie siècle [+...].

Alain Lambert


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