Actualités musicales du 18 août 2012

Les Pussy Riot condamnées à deux ans de camp : une leçon de dignité et de bravoure

Les trois punkettes de Pussy Riot ont été condamnées vendredi à deux ans de camp chacune pour hooliganisme et incitation à la haine religieuse. Ce n'est malheureusement pas un délire surréaliste, mais la justice de la Russie libre et libérale, membre du Conseil de l'Europe.

Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch, et Maria Alekhina, ont été condamnées pour avoir chanté en février une prière punk dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de chasser Poutine du pouvoir.

Selon la marionnette Marina Syrova, qui faisait office de juge, si on dire, les jeunes femmes ont « violé l'ordre public » et « offensé les sentiments des croyants », sans exprimer de repentir [la on meurt de stupéfaction ], a déclaré la juge Marina Syrova, qui a mis l'accent sur le caractère « sacrilège » de l'intervention des Pussy Riot et sur leur « haine de la religion ».

"C'est une honte ! C'est une injustice !", se sont exclamées plusieurs personnes dans la salle du tribunal à l'annonce de la sentence.

L'attitude intransigeante de la hiérarchie orthodoxe a terni l'image de l'Eglise troublé une partie des fidèles et des prêtres, pour lesquels pardonner aux jeunes femmes aurait été plus conforme aux valeurs chrétiennes. Le Patriarcat russe a publié un communiqué dans la soirée, un peu tardivement, pour prôner la clémence envers les jeunes femmes.

Vladimir Pussy

Nikolaï Polozov, l'un des avocats des Pussy Riot, a confirmé que les trois femmes feraient appel.

Aux abords du tribunal, environ 400 manifestants ont scandé « Honte! » et « Fascistes ! ». La police, qui avait déployé un important dispositif autour du bâtiment, a interpellé une soixantaine de partisans des Pussy Riot, dont le chef du Front de Gauche, Sergueï Oudaltsov, et l'ancien champion du monde d'échecs, Garry Kasparov, emmenés dans des cars de police.

Plusieurs rassemblements ont été organisés en Russie en soutien aux Pussy Riot, notamment à Saint-Pétersbourg, Ekaterinbourg et Samara.

Les trois femmes ont reçu de nombreuses marques de soutien du monde entier. Plusieurs artistes tels que Paul McCartney, Madonna, Sting et Yoko Ono, la veuve de John Lennon, avaient déjà exprimé ces dernières semaines leur solidarité.

Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs capitales européennes pour dénoncer le procès, de Paris à Bruxelles en passant par Londres ou Barcelone.

Dans une interview publiée vendredi par le journal Novaïa Gazeta, les Pussy Riot ont fait savoir qu'elles ne demanderaient pas à M. Poutine de les gracier.

« C'est à lui de nous demander (...) de le gracier », a déclaré avec ironie Nadejda Tolokonnikova.

Le 20 janvier 2012, huit Pussy Riot ont entonné sur la place Rouge « Poutine a fait dans son froc » (en référence aux manifestations de l'opposition)

Le procès sous le regard moqueur des accusées

Debout dans la cage des prévenues, Nadejda Tolokonnikova a retenu ostensiblement son souffle jusqu'à ce que la juge du tribunal Khamovnitcheski annonce sa sentence, et elle a souri.

La juge (la chose qu'on nomme ainsi) a fait référence aux vêtements vulgaires des accusées comme preuve de leur haine de la religion. Les punkettes l'ont écouté en souriant.

Elles ont échangé des regards mécontents lorsque la juge a évoqué les lamentations de « témoins » dont un gardien de la cathédrale, qui se dit insulté au point de ne plus pouvoir y travailler (on est vraiment dans la cour de récré).

La juge a accusé Nadejda Tolokonnikova, et Ekaterina Samoutsevitch, d'être victimes d'un mystérieux « délabrement mixte de la personnalité », tout en précisant qu'elles n'avaient pas besoin de traitement médical. Samoutsevitch a réagi par un sourire ironique, faisant en même temps un signe de tête affirmatif. Maria Alekhina, 24 ans, la troisième des accusées, a ouvert grand les yeux avec étonnement, avant de regarder la juge avec un sourire condescendant.

Obligées de se tenir debout pendant les trois heures de la lecture du jugement, les jeunes femmes ne cachaient pas leur fatigue : toutes les trois bâillaient et fermaient de temps en temps les yeux.

Mais lorsque la juge a cité quelques lignes de leurs chansons anti-Poutine, elles se sont animées et se sont mises à chanter depuis leur cage.

Après l'énoncé des peines, les trois femmes n'ont montré aucun signe de faiblesse morale et n'ont pas versé une larme.

Tolokonnikova, qui portait son tee-shirt révolutionnaire habituel avec le slogan « No pasaran », avait affirmé ne pas avoir peur d'être envoyée dans un camp : « Il y a des gens merveilleux partout », a-t-elle déclaré dans une interview au quotidien d'opposition russe Novaïa Gazeta.

« Nous pensons que le procès lui-même, c'était une farce, et ce verdict était comme l'apogée de cette farce », a déclaré aux journalistes l'avocat Mark Feïguine à l'issue de l'audience.

Tout juste condamnées, les Pussy Riot sortaient un single/clip : Putin Lights Up The Fire.

Le Facebouque des Pussyu Riot
https://www.facebook.com/pages/Pussy-Riot/258101530907327

Free Pussy Riot Now! (Putin, fear no art.)
https://www.facebook.com/PutOutPutin

Quatre jours de queue pour acheter les places au concert de Lady Gaga à Rio.

Des centaines de fans de la pop-star américaine Lady Gaga ont fait quatre jours de queue pour acheter une place au concert qu'elle donnera à Rio en novembre.

Les places ont commencé à être mises en vente vendredi matin mais depuis lundi une longue file de jeunes s'était formée.

Quatre-vingt dix mille places ont été mises en vente à Rio au prix de 90 à 375 dollars (moitié prix pour les étudiants).