Tailleferre Germaine
1892-1983
Taillefesse Germaine, Marcelle

De son vrai nom Germaine Marcelle Taillefesse. Née à
Saint-Maur-des-Fossés le 19 avril 1892 - morte à Paris le 7 novembre
1983.
Elle commence le piano avec sa mère. En 1904, contre la
volonté de son père, et en le lui cachant, elle entre au Conservatoire de
Paris. Deux ans plus tard, elle obtient la médaille de solfège, ce qui
amadoue quelque peu son père, qui refuse toutefois de la soutenir
financièrement.
En 1912, au Conservatoire, elle fait la connaissance de
Darius Milhaud (1892-1974), de Georges Auric (1899-1983) et d'Arthur
Honegger (1882-1955), qui l'introduit auprès de Charles Kœchlin
(1867-1950), duquel elle reçoit des conseils en orchestration.
En 1913, elle obtient un premier prix d'harmonie du
Conservatoire, en 1914, le premier prix de composition, et en 1915, le
premier prix d'accompagnement.
En 1917, Erik Satie est impressionné par la pièce pour
deux pianos de Germaine Tailleferre, Jeux de plein air, et la déclare être
sa « sœur en musique ». Il l'invite à rencontrer le groupe les
« Nouveaux jeunes », mouvement des musiciens « des fausses notes »,
qui se réclame aussi de Claude Debussy, mais dont l'animateur se révélera
être Jean Cocteau.
Ce groupe est en étroite relation avec des poètes comme
Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Blaise Cendrars, Léon-Paul Fargue, Paul
Éluard, Louis Aragon, ou des peintres comme Pablo Picasso, Georges Braque, Fernand
Léger, André Lhote, Moïse Kisling. C'est dans l'atelier d'un de ces
peintres que les « Nouveaux Jeunes » donnent leur premier concert le 15
janvier 1918. Germaine Tailleferre y donne « Jeux de plein air », pour
deux pianos (qui sera arrangé pour orchestre en 1924) et la Sonatine pour
quatuor à cordes. La même année, elle joue « Jeux de plein air », avec
Ricardo Viñes, à la Societé Nationale de Musique.
Vers 1919-1920, commence une longue collaboration
d'étude, qui durera près de dix années, avec Maurice Ravel.
Germaine Tailleferre,
Ballade pour piano et orchestre (1920), Rosario Marciano (piano),
Orchestre de la Radio luxembourgioise, sou sla direction de Louis de Froment.
Un article du
critique musical Henri Collet, dans « Comœdia », en 1920, rebaptise les « Nouveaux Jeunes » : « Groupe des Six ». Groupe composé de Georges Auric,
Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine
Tailleferre, auxquels il faut ajouter le septième, Jean Cocteau.
Le groupe des six (Jean Cocteau au piano) : de gauche à droite : Darius Milhaud, Georges Auric, Arthur Honegger, Germaine Tailleferre, Francis Poulenc, Louis Durey.
En 1920, elle prend part à l'œuvre collective du « Groupe des Six », le
ballet « Les mariés de la Tour Eiffel », qui marque symboliquement la fin
de l'expérience esthétique collective des « Six ».
Marc
Chagall, Les mariés de la Tour Eiffel (détail)
1939
En 1924, elle joue son
Concerto pour piano et orchestre sous la direction de Koussewitzky.
Germaine Tailleferre,
Le marchand d'oiseaux (ballet, 1923), BBC National Orchestra of Wale, sous la direction de Perry So, 2016.
Germaine Tailleferre, Concerto pour piano et orchestre (1924), I.
Allegro Moderato, II.
Adagio, III.
Allegro, Josephine Gandolfi (piano), UC Santa Cruz Orchestra conducted, sous la direction de Nicole Paiement.
En 1925, elle se marie avec le caricaturiste Ralph Barton (1891-1931),
ex-mari de l'actrice de cinéma Carlotta Monterey (1888-1970). Le couple
s'installe un temps à New York. À cette occasion elle fait la connaissance
de Charlie Chaplin, un ami de son mari. Selon Germaine Tailleferre,
Chaplin aurait aimé qu'elle travaillât sur les musiques de ses films, mais
Barton s'y opposait. Le couple revient en France en 1927. Ils se séparent
en 1929 et divorcent en avril 1931. Barton se suicide le 19 mai 1931, à
New York. Elle rencontre le juriste Jean Lageat. Leur fille Françoise naît
le le 4 juin 1931. Le couple se marie en 1932.
En 1931-1933, elle compose plusieurs musiques de film pour Maurice
Cloche. En 1936, le groupe « Jeune France » (André Jolivet, Daniel-Lesur,
Yves Baudrier, Olivier Messiaen) sollicite son parrainage, et met au
programme de son premier concert sa Ballade pour piano et orchestre. Elle compose la Cantate du Narcisse, sur un texte de Paul Valéry en 1938.
Entre 1942 et 1946, pour échapper à l'occupation, elle est, avec sa
sœur, aux États-Unis. À son retour, installée à Grasse, elle reçoit des
commandes de la Radio, et compose des musiques pour le cinéma. En
1948-1947, elle compose sa seconde Sonate pour violon.

En 1955, l'année de son second divorce, elle compose, sur des textes de
Denise Centore, cinq petits pastiches d'opéras comiques pour la radio, Du style galant au style méchant. En 1956-1957, au cours d'une
tournée européenne, avec le baryton Bernard Lefort (le Concerto des vaines paroles est composé pour lui en 1954) elle se
fait l'ambassadrice de la musique des « Six ».
Au cours de ces mêmes années, elle expérimente la technique
sérielle, comme dans sa Sonate pour clarinette.
En 1969, le chef d'orchestre de la musique des Gardiens de la Paix,
Désiré Dondeyne, s'intéresse à sa musique pour vents, lui passe des
commandes et contribue à promouvoir son œuvre.
À la fin de sa vie, alors qu'elle est victime de difficultés
financières, Georges Hacquard, directeur de l'École alsacienne (Paris),
lui offre d'être pianiste des classes de danse-rythmique de son
établissement, ce qui lui permet, en plus d'un apport financier, de
bénéficier d'une couverture sociale. Elle a continué à créer jusqu'à sa
mort.
Par ailleurs, Georges Hacquard a créé en 1977 une association pour
promouvoir l'œuvre de la compositrice. Cette association a été dissoute en
2003.
Germaine Tailleferre et le baryton Mario
Hacquard



Catalogue des œuvres
-
1910, Morceau de lecture, pour harpe
- 1910, Premières prouesses, 6 pièces pour piano à 4 mains
- 1912, Fantaisie sur un thème donné de Georges Caussade, quatuor
à cordes et piano
- 1912, Impromptu, pour piano
- 1913-1914, 12 pièces, pour harpe
- 1913-1924, Romance, pour piano
- 1916-1978, Trio, pour piano
- 1917, Jeux de plein air, 2 pièces, pour 2 pianos (arrangement pour
orchestre en 1924)
- 1917-1919, Sonatine, pour cordes (quatuor à cordes)
- 1918, Image (Pastorale), pour flûte, clarinette, violoncelle piano, et
quatuor à cordes (arrangé pour piano à 4 mains en 1921)
- 1919, Pastorale, pour piano (arrangé pour petit orchestre)
- 1920, Fandango, pour piano
- 1920, Hommage à Debussy, pour piano
- 1920, Très vite, pour piano
- 1920-1921, Sonate pour piano et violon n° 1
- 1920-1923, Morceau symphonique (plus tard, « Ballade »), piano, orchestre
- 1921, Les mariés de la Tour Eiffel, ballet collectif du « Groupe des Six
», sur un argument de Jean Cocteau (Germains Taiulleferre a composé
la Valse des dépêches et le Quadrille), créés par les « Ballets suédois », le 18 juin 1921 au
Théâtre des Champs-Elysées (Paris)
- 1923, Le marchand d'oiseaux, ballet en 1 acte, sur un argument de H.
Pérdriat, créé au Théâtre des Champs-Elysées à Paris, le 25 mai 1923 par
les Ballets suédois
- 1923-1924, Concerto n° 1 pour piano et orchestre
- 1924, Berceuse, pour violon et piano
- 1924, Sonate n° 1 pour violon
- 1924, Édition chez Heugel de « Airs de Lully »
- 1925, Ban'da, pour chœur (sans paroles) et orchestre
- 1925, Berceuse du petit éléphant, pour voix soliste, chœur et cors
- 1925, musique pour Mon cousin de Cayenne, comédie en 3 actes de J. Blanchon, créé à
Paris en 1925
- 1925, Édition de mélodies de Boësset, Jeans de Cambefort, François de
Chancy, Michel Pinolet de Montéclair, dans « Les Maîtres du Chant, Airs
Français » (I et II), sous la direction d'Henri Prunières
- 1927, Musique pour Sous le rempart d'Athènes, pièce de Paul Claudel, créé à l'Élysée
Palace à Paris, le 26 octobre 1927
- 1928, Sicilienne, pour piano
- 1928, 2 valses, pour 2 pianos
- 1928, Concerto pour harpe et orchestre (Durand)
- 1928, Pavane, nocturne, final, pour orchestre
- 1928-1958, Nocturno, Fox, deux mélodies pour 2 barytons et petit ensemble
instrumental
- 1929, Vocalise-étude pour voix élevées, pour voix soliste et piano
- 1929, Galop, bucolique, sarabande, pour orchestre
- 1929, 6 chansons françaises (sur des textes des 15e, 17e, 18e siècles),
voix soliste, piano ou orchestre
- 1929-1927, Concertino, pour harpe et orchestre
- 1930, Fleurs de France, 8 pièces faciles pour piano à 4 mains (orchestré
sous le titre « Fleurs de France, suite à danser »)
- 1930, Six chansons françaises, chant et piano (Heugel)
- 1930-1931, 1931 Zoulaïna, opéra comique en 3 actes, sur un livret de Charles Hirsch
(non créé)
- 1930-1932, Ouverture, pour orchestre (de « Zoulaina »)
- 1933, Musique pour La croisière jaune, film documentaire de L. Poirier, 1933
- 1933-1934, Concerto des vaines paroles, sur un texte de J. Tardieu, pour
Baryton, piano et orchestre (adaptation du concerto de
1933-1934)
- 1933-1934, Concerto pour 2 pianos, chœur et orchestre
- 1934, 2 Sonnets de Lord Byron, pour voix soliste et piano
- 1934, La chasse à l'enfant, mélodie pour voix soliste et piano, sur
unpoème de Jacques Prévert
- 1935, Musique pour Les Souliers, film
- 1935, Musique pour Madame Quinze, pièce de J. Serment, créé à Paris en 1935
- 1936, Berceuse, pour piano
- 1936, Concerto, pour violon
- 1936, Musique pour Terre d'amour et de liberté, film documentaire de M. Cloche
- 1937, Au Pavillon d'Alsace, pour piano (dernière des 8 « Illustrations
musicales » commandées par l'Exposition de Paris de 1937)
- 1937, Le marin du Bolivar, opéra comique en 1 acte, sur un livret de
Henri Jeanson, Créé à l'Exposition de Paris en 1937
- 1937, Musique pour Provincia, film documentaire de M. Cloche
- 1937, Musique pour Sur les routes d'acier, film documentaire de B. Peskine
- 1937, Musique pour Symphonie graphique, film de M. Cloche
- 1938, Musique pour Cantate du Narcisse, mélodrame en 7 scènes, de Paul Valéry, créé à
la Radiodiffusion-télévision française, Marseille, en 1942
- 1938, Musique pour Ces dames aux chapeaux verts, film de M. Cloche
- 1938, Musique pour Le Petit Chose, film de M. Cloche
- 1938, Musique pour pour Le Jura ou Terre d'effort et de liberté, film documentaire de M.
Cloche
- 1939 (vers 1939), Prélude et fugue, pour orgue, 2 trompettes, 2 trombones
- 1940, 3 études, pour piano et orchestre
- 1940, Musique pour Bretagne, film documentaire de J. Epstein
- 1941, Musique pour Les deux timides, film d'Yves Allégret
- 1942, Ave Maria, pour chœur
- 1942, Pastorale, pour flûte ou violon et piano, créée à Philadelphie en
1942
- 1946, Musique pour Coincidences, film de S. Debecque
- 1946, Musique pour Torrents, film de S. de Poligny (en collaboration avec Georges
Auric)
- 1946, Musique pour Les confidences d'un micro, film de (M. Courmes
- 1948-1949, Sonate violon et piano n° 2 (révision du Concerto de 1936)
- 1949, Paris sentimental, cycle de 6 mélodies, pour voix soliste et piano,
sur des poèmes de M. Lacloche
- 1949, Paris-Magie, pour orchestre et deux pianos, ballet en 1 acte sur un
argument de L. Deharme, créé à l'Opéra-Comique de Paris le 13 mai
1949
- 1949, Suite, pour orchestre
- 1950, Divertissement dans le style de Louis XV, pour orchestre (d'après
la musique de scène pour Madame Quinze, 1935)
- 1950, Dolorès, opérette, Paris, créé à l'Opéra-Comique de Paris
- 1950, Musique pour Ce siècle à 50 ans, film documentaire de N. Védrès
- 1950, Musique pour Cher vieux Paris !, film de M. de Gastyne
- 1951, Concerto pour piano et orchestre n° 2
- 1951, Il était un petit navite, satire lyrique en 3 tableaux, dur un
livret d'Henri Jeanson, créé ) l'Opéra-Comique de Paris le 9 mars
1951
- 1951, Musique pour Caroline au pays natal, film de M. de Gastyne
- 1951, Parfums, comédie musicale en 3 actes, sur un livret de G. Hirsch et
J. Bouchor, créés à l'Opéra de Monte Carlo, le 11 April 1951
- 1952, Concertino, pour flûte, piano et orchestre
- 1952, Musique pour Caroline du Sud, film de M. de Gastyne
- 1952, Musique pour Le roi de la création, film de M. de Gastyne
- 1952, Musique pour Caroline au palace, film de M. de Gastyne
- 1952, Musique pour La bohème éternelle, d'A. Antoine, créée à la
Radiodiffusion-télévision française, Paris, 1952
- 1952, Musique pour la Conférence des animaux, de M. Oswald, créée à la
Radiodiffusion-télévision française, 1952
- 1952, Sarabande pour « La guirlande de Campra », pour orchestre de
chambre
- 1952, Sonate n° 2 pour violon
- 1952-1955, 9 Chansons du folklore de France, pour voix soliste, et piano ou
petit ensemble orchestral (en collaboration avec D. Centore)
- 1953, Concerto pour flûte et piano
- 1953, Musique pour Caroline fait du cinéma, film de M. de Gastyne
- 1953, Musique pour Gavarni et son temps, film de M. de Gastyne
- 1953, Parisiana, ballet en 1 acte, créé à l'Opéra de Copenhague en
1953
- 1954, Charlie valse, pour piano
- 1954, Concerto, pour soprano et orchestre (transcription de la sonate
pour harpe]
- 1954, Larghetto, Valse lente, deux pièces pour piano
- 1954, Musique pour Adler - L'aigle des rues, film de J. Funke
- 1954, Musique pour Ici la voix, de G. Hugnet, créé à la Radiodiffusion-télévision
française, Paris, le 25 août 1954
- 1955, Déjeuner sur l'herbe, mélodie pour voix soliste et piano, sur
un poème de C. Marny
- 1955, L'enfant blond, mélodie pour voix soliste et piano, sur un poème de
C. Marny
- 1955, Une rouillé à l'arsenic, cycle de mélodies pour voix soliste et
piano, sur des poèmes de D. Centore
- 1955, C'est facile à dire, mélodie pour voix soliste et piano, sur un
poème de A. Burgaud
- 1955, La fille d'opéra, opéra comique radiophonique en 1 acte, sur
un livret de D. Centore, réé à la RTF, le 28 décembre 1955
- 1955, La pauvre Eugénie, opéra comique radiophonique en 1 acte, sur
un livret de D. Centore, réé à la RTF, le 28 décembre 1955
- 1955, La rue Chagrin, mélodies pour voix soliste et piano, sur un poème
de D. Centore
- 1955, Le bel ambitieux, opéra comique radiophonique en 1 acte, sur
un livret de D. Centore, réé à la RTF, le 28 décembre 1955
- 1955, Monsieur Petitpois achète un château, opéra comique
radiophonique en 1 acte, sur un livret de D. Centore, réé à la RTF,
le 28 décembre 1955
- 1956, Musique pour Le travail fait par le patron, film de G. Roze
- 1956, Musique pour L'homme, notre ami, film de M. de Gastyne
- 1956, Sonate pour harpe solo (Nouvelles Editions Méridian)
- 1957, Partita, pour piano
- 1957, Petite suite, pour orchestre
- 1957, Toccata, pour 2 pianos
- 1957, Musique pour Les plus beaux jours, film de M. de Gastyne
- 1957, Musique pour Robinson, film de M. de Gastyne
- 1957, Sonate pour clarinette
- 1958, La petite sirène, opéra radiophonique, sur un livret de Philippe
Soupault
- 1958, Musique pour Adalbert, de D. Centore, créé à la Radiodiffusion-télévision
française, Paris 1er janvier 1958
- 1959, Mémoires d'une bergère, musique pour un pièce radiodiffusée, créées
à la RTF, le 22 décembre 1959
- 1959, Musique pour Les requins sur nos plages, film documentaire de G. Bollore
- 1960, Musique pour Les requins sur nos Côtes, film de documentaire de G. Bollore
- 1960, La petite sirène, opéra en 3 actes radiophonique, sur un livrfert
de Philippe Soupault, d'après Andersen, créé à la RTF, le 27 décembre
1960
- 1960, Le maître, opéra de chambre radiophonique, sur un livret d'Eugène
Ionesco, créé à la RTF, le 12 juillet 1960
- 1960, Musique pour La rentrée des Foins, film de G. Jarlot
- 1961, Musique pour Les grandes personnes, film de J. Valère
- 1961, Pancarte pour une porte d'entrée, cycle de 11 mélodies pour voix
soliste et piano, sur des poèmes de R. Pinget
- 1962, Concertino, pour flûte et orchestre
- 1962, Musique pour Au paradis avec les ânes, de Francis Jammes, créé à la
Radiodiffusion-télévision française, le 18 février 1962
- 1962, Partita, pour flûte, clarinette, hautbois et cordes (arrangé pour
vents par Désiré Dondeyne en 1969)
- 1963, Musique pour Sans merveilles, téléfilm de M. Mitrani
- 1963, L'Adieu
du cavalier, mélodie pour voix soliste
et piano, sur un poème d'Apollinaire,
composée le jour de la mort de Poulenc.
- 1964, Partita, pour 2 pianos,et parcussions (sur des éléménents de « La
petite sirène et Le maître »)
- 1964, Musique pour Evariste Galois ou L'éloge des mathématiques, ,
téléfilm de A. Astruc
- 1966, Musique pour Anatole, téléfilm de Valère
- 1969, Étonnement, amertume, jacasseries, angoisse, pour orchestre (4
pièces miniatures d'après la musique du téléfilm « Anatole », 1966)
- 1970, Musique pour Impressions : soleil levant, , film documentaire de A. Daumant
- 1972, Choral, pour trompette et piano
- 1972, Forlane, pour flûte et piano
- 1972, Gallarde, pour trompette et piano
- 1972, Rondo, pour hautbois et piano
- 1973, Arabesque, pour clarinette et piano (réutilisation de « La petite
sirène »)
- 1973, Sonatine, pour violon et piano
- 1974, Sonate, clarinette hautbois, basson et piano
- 1974, Sonate, pour 2 pianos
- 1974, Sonate pour violon et piano n° 3
- 1974-1975, Sonatine, pour piano à 4 mains
- 1974-1975, Sinfonietta, pour trompette, tympanon et cordes
- 1975-1976, Escarpolète, singeries, rondeau, pour piano
- 1975-1981, 12 Enfantines, pour piano
- 1976, Marche militaire, pour ensemble à vents (arrangé par Désiré
Dondeyne), créée à Wormerveer en 1981
- 1976, Sérénade, pour 2 clarinettes, 2 bassons, clavecin
- 1976, Choral et fugue, pour vents
- 1976, Sonate champêtre, pour 2 clarinettes, basson et piano
- 1977, Suite-divertimento, pour ensembles à vents, créée à Wormerveer en
1986 sous la direction de Désiré Dondeyne
- 1978, Trio, pour violon, violoncelle et piano
- 1978, Musique pour Le Cid, de Pierre Corneille, représenté à Paris en 1978
- 1979, Suite burlesque, 6 pièces faciles pour piano
- 1979, Thème et variations, pour orchestre
- 1979, Chant et pastourelle, pour quintette à vents
- 1979, Sérénade, pour piano
- 1981, Concerto de la fidélité, pour soprano colorature et orchestre,
(révision du concerto de 1954, orchestration revue par Désiré
Dondeyne)
- 1982, 20 Leçons de solfège, pour voix soliste, avec piano en option
Écrits
- Quelques mots de l'une des « Six ». Dans « L'intransigeant », 3
juin 1923
- From the South of France, dans « Monthly Musical
Record » (20), p. 13-16
- Mémoires à l'emporte-pièce, Paris 1974 [édité par Frédéric
Robert, dans « Revue internationale de musique française » (19), 1986, p.
6-82
- Musique pour Claudel. Dans « Sang neuf » (43), 1980, p.
10-11
Bibliographie
- AURIC GEORGES, Quand j'étais là... Paris 1979
- BRUYR J., Germaine Tailleferre. Dans « L'écran des musiciens » (2)
1933), p. 91-8
- CAROLINE POTTER & ROBERT ORLEDGE, Germaine Tailleferre (1892-1983) : A Centenary Appraisal. Dans
Muziek & Wetenshap (II / 2), 1992, 109-128
- GELFAND JANELLE, Germaine Tailleferre (1892-1983) Piano and Chamber works (thèse).
University of Cincinnati College Conservatory of Music, 1999
- HACQUARD GEORGES, Germaine Tailleferre : La Dame des Six. L'Harmattan, Paris
1997
- HURARD-VILTARD E., Le Groupe des Six, ou Le matin d'un jour de fête. Paris 1987)
- LYON R., Visite à Germaine Tailleferre. Dans « Courrier musical de France »
(61), 1978, p. 3-4
- MITGANG LAURA, Germaine Tailleferre : Before, During and After Les Six. Dans
Judith Lang Zaimont (éditrice), « The Musical Woman » (11), Greenwood
Press 1987, p. 177-221
- ORLEDGE R., A Chronological Catalogue of the Compositions of Germaine Tailleferre
(1892-1983). Dans « Muziek & Wetenschap » (II / 2), 1992, p.
129-52
- ORLEDGE R., Tailleferre Germaine. Dans « Grove Dictionary of Music and
Musicians »
- ROLAND-MANUEL MAURICE, Esquisse pour un portrait de Germaine Tailleferre. Dans « Revue
Pleyel » (38), 1926, p. 54-5
- ROY JEAN, Le Group des Six. Paris 1994
- SHAPIRO ROBERT, Germaine Tailleferre : a bio-Bibliography. Greenwood Press
1994
Documents
PAUL LANDORMY, Germaine Tailleferre. Dans « La musique
française après Debussy », Gallimard,
Paris 1943 (6e édition)
Germaine
Tailleferre eut une enfance orageuse. Elle adorait la
musique. Elle voulait s'y consacrer entièrement.
Son père ne voulait pas. A ses instances, il
opposait les refus les plus formels. Discussions continuelles.
La petite Germaine ne cédait pas. Elle avait
la tête dure. Elle avait cette volonté
ferme et résolue qu'aucun obstacle n'arrête.
Volonté quelquefois capricieuse et mobile quand
il s'agissait de petites choses. Mais quand il s'agissait
de la musique, volonté toujours pareille, toujours
la même, constamment tendue vers le but désiré
d'un ardent et profond désir. La volonté
paternelle dans la direction opposée était
aussi opiniâtre. On devine les arguments contre
une vocation pourtant irrésistible : incertitude
du résultat d'efforts longs et persévérants.
Imprudence d'une vie entièrement consacrée
à l'art, surtout pour une femme. Risques multiples.
Danger de la médiocrité, de la misère
peut-être. La petite Germaine ne voulait rien
entendre. Les scènes succédaient aux scènes.
Mais voyez
la récompense d'une résolution bien prise
et qui ne faiblit pas. Germaine Tailleferre finit par
entrer au Conservatoire, où elle fit de brillantes
études. Elle obtint successivement une première
médaille de solfège, un premier prix d'harmonie,
un premier prix de contrepoint, un premier prix d'accompagnement.
Ce premier
prix d'accompagnement (qui avait été également
décerné à Claude Debussy) soulignait
singulièrement la valeur technique de notre jeune
musicienne.
Les épreuves
qu'il faut subir pour l'obtenir, et qui sont fort ignorées
du public, sont nombreuses et redoutables.
Il faut
savoir, naturellement, déchiffrer à merveille,
mais aussi bien une partition d'orchestre qu'une partition
de piano : il faut être de taille à en
réduire à vue la complexité aux
possibilités du clavier et aux dix doigts de
l'exécutant.
Il faut
savoir « transposer » sans la moindre hésitation.
Il faut
savoir — ce qui est plus délicat encore — improviser
un accompagnement sur un chant donné sans harmonie.
Et c'est là que se révèle le fin
musicien.
Germaine
Tailleferre, au cours de ces différentes épreuves,
se montra technicienne consommée.
La voilà
donc pourvue de tous les diplômes qu'elle avait
rêvé de posséder un jour.
Mais ce
n'était pas tout. Continuer à vivre, comme
elle avait fait jusque-là, en donnant des leçons,
patiente et obscure : elle n'y songeait point ! Elle
avait plus d'ambition. Elle voulait composer. Or, à
cet égard, l'enseignement du Conservatoire ne
lui offrait pas le secours qu'elle cherchait, qu'elle
attendait. Elle avait besoin de quelque guide pour faire
les premiers pas sur sa route qu'elle sentait confusément
devoir s'écarter très loin des sentiers
battus.
Un jour
elle rencontra Darius Milhaud, et ce fut la bonne rencontre.
Milhaud
apprécia son talent, ses dons indiscutables.
Il lui donna des conseils, lui montra quel renouveau
se préparait dans le domaine musical, lui indiqua
une orientation souhaitable de son effort, — et il la
mit en relations avec Erik Satie.
La voilà
partie maintenant.
Et, remarquez-le,
elle s'embarque avec les plus audacieux de nos jeunes
artistes d'alors. Elle fait partie du groupe le plus
avancé.
Cette hardiesse
n'est pas commune de la part d'une femme. On dit l'esprit
féminin en général assez conservateur.
Et l'on n'a peut-être pas tort. Mais il faut tenir
compte de ce fait que la femme a été si
longtemps en tutelle que dans cette situation inférieure
elle n'a pu apprendre que la timidité. D'autre
part, sa culture générale longtemps négligée,
ou du moins assez limitée, n'était pas
faite pour lui ouvrir des vues sur un avenir différent
du passé. De toute façon, sa situation
sociale et son éducation l'attachaient à
la tradition.
Mais depuis
qu'elle se libère, depuis qu'elle prend, à
côté de l'homme, une place égale
à la sienne, depuis qu'elle se livre à
des études aussi poussées que les siennes,
ne va-t-elle pas montrer plus d'indépendance
à l'égard des liens de la coutume ? Tout
le fait prévoir, et maints exemples tendraient
à prouver qu'elle irait maintenant volontiers
plus loin que l'homme dans l'audace, plus loin dans
le risque. Elle ne craint plus les explorations en des
domaines inconnus. Son imagination, sa sensibilité
la servent alors. Elle s'enthousiasme plus facilement
que l'homme, et ses anticipations hasardeuses se trouvent
moins alourdies par le poids des réflexions de
la froide raison.
Quoi qu'il
en soit, Germaine Tailleferre se mit à défricher
pour sa part le champ encore inculte et broussailleux
du poiytonalisme, et elle y fit pour son compte quelques
précieuses découvertes.
En dehors
d'un ballet : le Marchand d'oiseaux, d'une Berceuse
et d'une Sonate pour violon et piano, d'un Concerto
pour harpe et orchestre, Germaine Tailleferre a surtout
composé pour son instrument, le piano, et notamment,
— outre diverses pièces détachées,
— une Ballade pour piano et orchestre, un Concertino pour piano et orchestre et les Jeux de plein air pour deux pianos. Ajoutons un remarquable Quatuor
à cordes, une délicieuse Ouverture et un opéra-comique, le Fou sensé.
Tout cela
dans une note extrêmement fine, avec beaucoup
de charme et de sensibilité, mais aussi avec
le ferme dessein de ne jamais rompre la ligne au profit
de l'expression.
Bach, Couperin,
Mozart sont ses grandes admirations, et leur regard
ami projette parfois comme une douce lumière
sur quelques-unes de ses compositions. Mais elle reste
de son siècle, — tout à fait de son siècle
et tout à fait elle-même, — et dans les
compositions de l'artiste on retrouve la petite tête
volontaire de l'enfant qui dictait à ses parents
les décrets de son petit génie.
Une des
rares femmes qui consentent à écrire de
la musique féminine.
Discographie
Par les tendres soirs de lune.
Mario Hacquard (baryton), Claude Collet (piano). Mélodies de
Valentin Neuville, Germaine Tailleferre, Henri Tomasi. Disque Polymnie,
2008. Voir la
présentation
Jean-Marc
Warszawski
5 mars 2008
Nouveau miroir de page 22 juillet 2017
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