Edelmann Jean-Frédéric
1749-1794
Johann Friedrich
Né à Strasbourg 5 mai 1749, mort à Paris 17 juillet 1794.
Il est issu d'une famille protestante
de facteurs d'orgues et de clavecins. Il suit sa scolarité au lycée de
Strasbourg, avec son ami, le fils du baron de Dietrich, dont il est le protégé.
Ils étudient ensemble, le droit à l'Université protestante de Strasbourg.
Il gagne Paris vers 1774, où il se
fait connaître comme compositeur, claveciniste et professeur de musique. Il
habite rue de la Feuillade, puis déménagera au 27 rue du Temple.
Il aura étienne Méhul et Jean-Louis
Adam, comme élèves.
Il publie entre 1775 et 1786, de nombreuses pièces pour clavecin ou piano avec accompagnement de cordes. Il compose et
arrange pour l'Opéra.
Il retourne à Strasbourg en 1789, où
il est administrateur du Bas-Rhin, alors que Philippe-Frédéric Dietrich, est élu
maire de Strasbourg en 1790. C'est chez ce dernier, au printemps 1792, qu'est créé le Chant de guerre pour l'Armée du Rhin (dédié au maréchal de Luckner), qui deviendra La marseillaise, dont la musique pourrait être d'Edelmann. En tout état de cause, il compose, à la demande du maire en 1790, un hymne pour la Fête de la Fédération, qui a un grand succès en France.
Dietrich et Edelmann, ainsi que son frère Geofrey-Louis [Gottfried Ludwig] Edelmann (né en 1753), organiste et facteur d'orgues et de clavecins, sont membres de la Société des Amis de la Constitution. Mais après l'arrestation du roi à Varennes, le 21 juin 1791, leurs opinions divergent. Edelmann est républicain (Jacobin), Dietrich monarchiste
constitutionnel (Feuillant).
Après la Victoire de Valmy, contre la coalition étrangère, le 21 septembre 1792, la royauté est abolie et la République est proclamée le 22 septembre 1792. Edelmann préside le club des Jacobins de Strasbourg. Il se marie avec Claudine Marcelline Caire, le 18 juin 1793.
Dietrich, opposé à la République, est
arrêté, jugé et acquitté à Besançon, mais conduit à Paris, il est exécuté le 27 décembre 1793.
Suite à diverses accusations de trahison, il est jugé, avec son frère, à Paris, et accusé d'avoir soutenu les
partisans de Dietrich ; pour s'être élevés contre la suspension arbitraire de la
municipalité de Strasbourg... ; pour avoir souffert les réclamations contre les
représentants en mission de Paris.... Ils sont guillotinés le 17 juillet
1794.
Son fils, Jean-Frédéric, né le 17 février 1795, obtiendra un Premier Prix au Conservatoire de Paris, fera une belle carrière de pianiste à La Havane et créera une maison d'édition musicale.
Catalogue des œuvres
Arrangements d'œuvres de Gluck ( Orphée et Euridice, Iphigénie en Aulide), Sacchini, E.-J. Floquet
- 1775, opus 1, 6 Sonates pour le clavecin avec accompagnement d'un violon ad libitum, dédiées à Mlle de Chastel [mi bémol majeur ; mi majeur ; ré majeur ;
la majeur ; ré majeur ; fa# majeur]
- 1775, opus 2, 6 Sonates pour le clavecin avec accompagnement d'un violon ad libitum, dédiées à Mlle Pauline de la Borde [do majeur ; fa majeur ; do majeur
; sol majeur ; mi majeur ; si bémol majeur]
- 1775, opus 3, Divertissements pour le clavecin ou le forte-piano [mi bémol mineur ; fa majeur]
- 1776, opus 4, Symphonie pour le clavecin, avec accompagnement de deux violons, deux cors & une basse ad libitum, dédiée à Madame Griffon de Romagné [ré majeur]
- 1776, Recueil de différentes ariettes arrangées pour le clavecin ou le forté-piano
- 1776, Six Trios pour flûte, violon et basse chiffrée
- 1777, opus 5, Quatre Sonates pour le clavecin, avec accompagnement de violon ad libitum, dédiées à Mme d'Argenville le jeune [la majeur ; sol mineur ; do mineur ; ré mineur]
- 1778, opus 6, Trois Sonates pour le clavecin, avec accompagnment d'un violon ad libitum, dédiées à Mme Guillaumie [sol mineur ; ré mineur ; do majeur]
- 1779, opus 7, Deux Sonates pour le clavecin, avec accompagnement d'un violonad libitum, dédiées à Mme Dillon Lée [mi bémol majeur ; sol mineur]
- 1779, opus 8, Trois sonates pour le clavecin avec accompagnement d'un violon ad libitum, dédiées à M. le Baron de Dietrich, correspondant de l'Académie royale des Sciences [do mineur ; mi mineur ; ré majeur] . De ces 3 sonates, deux sont de la composition de M. Edelmann, l'autre est de Mlle sa sœur. La première qui est en ut mineur est la plus travaillée a celle qui rappelle le mieux lamanière et le goût de l'auteur. On n'approuvera pas les titres de l'ingénue, l'indifferente, placés à la tête des principaux morceaux de la 2ème : cette mode est passée. Il est vrai que les premiers barbouilleurs mettoient au-dessus de leurs grotesuqes compositions, « ceci est un cheval, ceci est un arbre» ; mais les ouvrages de Mlle Edelmann, n'ont pas besoin de cette triste ressource [« Annonces, affiches et avis divers », 23 janvier 1779, p. 181 ; « Journal de Paris », 23 janvier 1779, p. 91 ; « Mercure de France » 15 février 1779, p. 191]
- 1780, opus 9, Quatre Quatuors, avec accompagnement de deux violons & alto, dédiés à M. Desallier d'Argenville, Conseiller du Roi [mi bémol majeur ; do mineur ; sol mineur ; ré majeur]
- 1781, Esther, Oratorio, créé au Concert Spirituel à Paris, le 8 avril 1781, perdu
- 1781, opus 10, Quatre Sonates pour le clavecin avec accompagnement de violon, dédiées à Mme de Brunville [fa mineur ; mi bémol majeur ; do mineur ; mi majeur]
- 1781, opus 11, La bergère des Alpes, scène lyrique, sur un livret de P.-J. Moline, créée aux Tuilleries à Paris, le 20 et 24 juillet 1781
- 1781, Recueil d'ariettes arrangées pour clavecin, forte-piano ou harpe, avec accompagnement de violon ad libitum
- 1782, Airs détachés de l'acte du feu du ballet des Eléments et de l'acte d' Ariane dans l'isle de Naxos
- 1782, Ariane dans l'Isle de Naxos, drame lyrique en 1 actes, sur un livret de P.-J. Moline, dédié à Madame Sallier d'Argenville, créé à
l'Opéra de Paris, le 24 septembre 1782, édité à Paris en 1783 [airs détachés de l'acte d' Ariane dans l'Isle de Naxos, 1782]
- 1782, Feu, ballet en 1 acte, dans « Les éléments » de P.-C. Roy, créé à l'Opéra de Paris le 24 septembre 1782
- 1782, La Liberté, ariette à vois seule avec accompagnement de cmavecin, forte-piano ou harpe
- 1782, La rose naissante, ariette à vois seule avec accompagnement de clavecin, forte-piano ou harpe, dédiée à Mme H.
- 1782, opus 12, Concerto pour le clavecin, avec accompagnement de deus violons, deux hautbois, deux cors, & d'une contrebasse, dédiés à Madame de Saint-Hubert [la mineur]
- 1783, Le Pouvoir de l'amour, ariette de l'acte du feu, remis en musique par M. Edelmann, paroles de M. Moline, dédié ) Mme Griffon de Romagné
- 1783, Ouverture d'Ariane dans l'Isle de Naxos, arrangée pour le clavecin ou le forte-piano ou la harpe avec accompagnmùeent d'un violon ad libitum, par M. Dreux le jeune
- 1784, opus 13, 4 Sonates en quatuor pour le clavecin avec accompagnement de 2 violons & basse ad libitum, dédiées à la comtesse de Pirieux [do majeur ; si bémol majeur ; do mineur ; ré majeur]
- 1785, opus 14, Trois concertos pour le clavecin, avec accompagnement de deux violons & alto, dédiés à Mlle de Chastel [fa mineur ; fa majeur ; mi majeur]
- 1786, opus 15, 4 Divertissements pour [la majeur, « Le rendez-vous » ; mi majeur, « La toilette de Vénus » ; sol mineur « Les regrets d'Herminie » ; mi bémol majeur « La partie de chasse »] le clavecin avec accoompagnement de 2 violons et d'un alto, dédiés à Monsieur de Rayneval, conseiller d'état
- 1788, opus 16, Airs pour le clavecin ou le forte piano, dédiés à la baronne de Dietrich
- 1802, Diane et l'amour, opéra-ballet, sur un livret de P.-C. Moline [D'après Fétis], Paris, Jeunes-Elèves
éditions modernes des œuvres
Jean-Frédéric Edelmann, Concerto pour le clavecin en Ut Majeur, Op. XII. « Patrimoine Musical Français », édition du Centre de Musique Baroque de Versailles, 2008
Bibliographie
- Rusquet Michel, L'œuvre de Jean-Frédéric Edelmann (1749-1794). Musicologie.org 2019.
- Benton Rita, Jean-Frédéric Edelmann, a Musical Victim of the French
Revolution. Dans « musical Quarterly » (i) 1964, p. 165-187
- —, The Instrumental Music of Jean-Frédéric Edelmann : a
Thematic Catalogue and List of Early Editions. Dans « Fontes Artis Musicae
» (xi) 1964, p. 79–88 ; (xi) 1964, p. 79-88
- Compte-rendu
de la conférence de Monique Pécot, le 1er août 2006, à
Sassetot-le-Mauconduit. Dans le site « Petites-Dalles en Pays de Caux
(accédé le 27 février 2007)
- Favre G., La musique française de piano avant 1830. Paris 1952
- Fend Michael, Jean-Frédéric Edelmann. Dans « The New Grove Dictionary
of Music and Musicians, »
- Pécot-Douatte Sylvie (1958-2004), à la recherche d'Edelmann, le
musicien guillotiné. « Univers musical », L'Harmattan, Paris
2001
- —, Réhabilitation d'un homme et d'un musicien : J. Edelmann. Dans Jean-Louis Jam & Catherine Gas-Ghidina (dir.), « Aux origines de l'école française de pianoforte de 1768 à 1825 », « Révolutions et Romantismes », Presses Universitaires Blaise Pascal, Clermaon-Ferrand 2004, p. 155-168
- Saint-Foix Georges de, Les premiers pianistes parisiens (iii) : J.-F.
Edelmann. Dans « Revue Musicale» (v / 7-8) 1923-1924), p. 187-191
Jean-Marc Warszawski
27 février 2009
Mise à jour 12 juillet 2019.
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